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comme 44 eft à 7 , parce que dans le premier 1
cas, le réfukat des efforts oppofêsne tend à former
qu’une feule rupture au milieu ; tandis que
dans le fécond cas, l’effort fe partage fur tous
les points de la circonférence.
Pour donner une idée de la manière dont on
doit évaluer la force d’un cercle de fer, nous fup-
poferons qu’il s’agit de maintenir une voûte fphé-
rique de quarante pieds de diamètre, & que relativement
au poids dont elle doit être chargée,
elle feroit fufceptible de faire à l’extérieur un
effort de cent milliers. On veut favoir fi un
cercle de fer de deux pouces & demi fur huit lignés
feroit fuffifant.
A l’article Fer, on verra que la force d’une barre
de fer méplate, bien forgée, de trente lignes de
largeur fur huit lignes d’épaiffeur, réfifteroit à
un effort de 34,2.00. Nous venons aufli de remarquer
que la force d’un cercle eft, à celle de la
barre dont il eft formé, comme 44 eft à 7. Ain fi
pour avoir la force du cercle dont il s’agit, il faut
multiplier 34200 par 44, & divifer le produit
par 7 ; ce qui donnera 214,971 , pour la force du
cercle dont il s’agit. D’où il fuit que ce cercle feroit
une fois & davantage plus fort qu’il ne feroit
néceffaire, pour réfifter à l’effort qu’il doit fou-
tenir, lequel eft fuppofé de cent milliers. Mais,
comme il eft prudent de ne compter que fur la
moitié de la force trouvée par le calcul, ce cercle
n’auroit que la force fuffifante pour réfifter à un
pareil effort, à caufe des. inégalités qui peuvent
fe trouver dans un cercle d’une fi grande circonférence.
Ainfi, pour une plus grande fureté , après
avoir trouvé la force de la barre qui doit former
le cercle, par l’article indiqué à l’article Fe r , il
fuffit de la multiplier par trois.
Suppofons qu’il s’agiffe d’un cercle de cuve de deux
pouces de large fur deux lignes d’épaiffëur, on
trouvera qu’une bande de fer qui auroit ces di-
menfions, étant tirée par les deux bouts, pour-
roit fe rompre fous un poids de 23,400. Ainfi,
multipliant cette quantité par trois, on aura pour
la valeur de la force fur laquelle on pourroit compter
pour un pareil cercle 70,200, c’eft-à-dire, qu’il
feroit affez fort pour maintenir les douves d’une,
cuve remplie d’eau, de douze pieds de diamètre
fur fix pieds de hauteur»
Si au liett d’un- cercle- de fer, c’étoif un cercle
de bois dont on voulût connoître la force , il
faudroit toifer fa füpeificie de groffeur, & multiplier
. chaque ligne fuperficielie de groffeur par
cinquante , pour avoir la force du bois tiré par
les deux bouts : le triple de cette force" feroit
celle fur laquelle on pourroit compter pour ce
cercle.
Suppofons un cercle de noyer ou de châtaignier,
qui font à peu-près de même force , que les di-
menfions de ce cercle foient de trois pouces de
large fur huit lignes d’épaiffeur 3 la fuperficie de
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fa groffeur fera de 288 lignes quarrées, qui, étant
multipliées par 50, donneront 14,400, pour la
force du bois dont ce cercle eft formé, étant tiré
par les deux bouts en ligne droite. Pour avoir
celle à laquelle il réfifteroit étant plié en cercle,
on multipliera 14,400 par 44, & on divifera le
produit par 7 , ce qui donnera 90,214. Mtfis comme
il fe peut trouver quelque défaut dans le bois,
il faut que la force d’un cercle foit toujours le
double de celle qu’il faudroit pour le faire rompre;
ainfi, un pareil cerc/e ne fuffiroit pas pour
réfifter avec autant de force que le cercle de fer
contre l’effort de l’eau de la cuve dont nous
venons de parler.
Pour trouver les dimenfions d’un cercle de bois
aufli fort que lé cercle de fer de cette cuve,que
nous avons fuppofé de deux pouces de large fur
deux lignes d’épaiffeur, il faudroit divifer 23.400,
qui exprime la force de la bande de fer dont ce
cercle eft formé', & divifer le produit par 50;le
quotient 468, indiquera la fuperficie de groffeur
qu’il faudroit donner au cercle de bois pour être
aufli fort que le cercle de fer dont il eft queftion,,.
Cette fuperficie peut convenir à une infinité de
formes & de dimenfions différentes. Mais comme
la forme méplate eft la plus- avantageufe, nous
fuppoferons fon. èpaiffeur de neuf lignes , fa
largeur fera de quatre pouces quatre lignes, fi l’on
veut qu’il foit aufli fort qu’un cercle de fer de
deux pouces de large & de deux lignes d’épaiffeur.
En divifant la fuperficie de groffeur du cercle
de bois qui eft 468, par celle du cercle de fer 9.
qui eft 48 lignes, on trouvera qu’il faudroit dix
cercles de bois .pour équivaloir à-un cercle de fer
de mêmes dimenfions.
Quelquefois, au lieu d’iin cercle dé fer ou de-
bois, on fait ufage d’un lien de corde. Pour trouver
la force d’un pareil lien, il faiPdra compter
vingt-cinq livres pour chaque fil dont on a..coa-
terne dé former les cordes ; ainfi une corde composée
de 40 fils , qui porteroir mille livres en ligne
droite,.étant employée en cercle , feroit capablëde
réfifter à un effort de 6,285, en fuivant le rapport
de 7-à 4 4 ,indiqué par l’expérience.;.de forte qu’il
faudroit vingt - quatre tours d’une pareille corde
pour équivaloir au cercle de fer dé deux pouces-
fur deux lignes, dont il a été ci-devant queftion.
CEROMA. Partie dès anciens thermes ou bains ,
dans laquelle les athlètes fe faifoient oindre. (Pline,
Liv. x x x v , c; 2) , s’eft fervi de ceroma en ce fens..
| lidem palccflras athletariim imaginibus. & aromata fua-
exornant.
CESTAS : Paroiffe du Bourdelois , limitrophe
des landes & dans les graves de Bordeaux, au
Comté d’Ornon. On y- a découvert, en 1742 ,
un temple oéfogone & plufieurs bas-reliefs , qui
défignent des fêtes de Cybèle, une initiation à
fies myftères y & un fiicrifice qu’on, lui a offert.
C H A
X)ti peut voir la figure & le plan de ce monument
dans une differtarion donnée en 1743 > Par
JVl. /oubert.
CHABLE, f. m. ( conftrutihn). Plufieurs ouvriers
donnent ce nom aux groffes cordes que
nous avons ci-devant défignées par le mot cable -,
qui eft plus généralement adopté. Voyeç ce mot.
CHABLEAU, fi m. ( conjlrutiion ). Les ouvriers
défignent fous ce nom un petit cable , c’eft-à-dire,
une corde dont le diamètre eft de quinze à dix-
huit lignes de groffeur.
CHAINE, fi f. ( conflrulïion ). Ce mot défigne
en général un affemblage de plufieurs pièces de
métal, appellées chaînons ou anneaux, qui font
engagés les uns dans les autres de maniéré à former
un affemblage flexible comme une corde.
Dans les arts, il y a une infinité de circonf-
tances où l’ufage des chaînes eft préférable à celui
des cordes, qui font moins fortes, moins durables
& fujettes à s’alonger & à fie raccourcir par
la féchereffe & l’humidité de l’air. Ainfi, toutes
les fois qu’il s’agit de machine ou de mefure, &
dans tous les cas où l’on a befoin d’une longueur
fixe & invariable, il faut préférer les chaînes aux.
cordes.
C h a î n é , mefure, ( conflrubllon). Les architeétes
& les ingénieurs fe fervent de chaîne au lieu de
toife, pour mefurer & lever le plan des empla-
cemens ou terreins d’une grande étendue. La longueur
de cette mefure eft ordinairement de dix
toifes ; elle eft formée de petites verges de gros
fil de fer, affemblées avec de petits anneaux
ronds, enforte qu’il fe trouve un^ pied jufte du
milieu d’un anneau au milieu de l’autre. De fix
pieds en fix pieds, il y a des anneaux plus forts
pour diftinguer les toifes; les deux extrémités de
ces chaînes font terminées par deux anneaux méplats
, dans lefquels onpaffe la main pour les porter
& les faire tendre ; ces anneaux font partie de
la mefure.
Lorfqu’il s’agit de fe fervir d'une chaîne pour
mefurer , on la fait tenir par deux hommes : le
premier va en avant le long de la partie à^mefu-
rer, il tient d’une main le bout de la chaîne, &
de l’autre, dix petits piquets faits au® en gros
fil de fer ; le fécond, qui tient l’autre extrémité
de la chaîne, l’ajufte au point duquel doit partir
la mefure. Lorfque la chaîne eft fufffammenr tendue
pour former une ligne droite , le premier ,
qui eft en avant, plante un piquet a jgngSaS
jufte où fe trouve l’extrémité de la chaîne qu il
tient. Cette opération faite, il va en avant, &
le fécond, qui le fuit, place l’autre extrémité de
la chaîne precifément à l’endroit où il trouve le
piquet. L’homme qui eft en avant, ayant fait
tendre de nouveau la chaîne, plante un fécond
piquet & recommence à marcher ; ainfi de fuite.,
jufqu’à l’extrémité de la partie à mefurer ,. ou
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jufqn’à tè que le premier n’ait plus de piquets.
Dans ce dernier cas, le fécond remet au premier
les piquets qu’il a ramaffés ; celui qui ffl.r 17’
l’opération fait une note des dix premières chaînes,
& on recommence à mefurer ou chaîner au
bout.
C H A ÎN E ( conjlruîllon). On donne ce nom,
dans l’art de bâtir, à un affemblage de barres de
fer , fervant à entretenir les parties (d un édifice.
Il y a trois chofes à confidérer par rapport à
ces chaînes : i°. la forme de groffeur qui convient
le mieux aux barres avec lefquelles elles doivent
être faites.
a». Leurs dimenfions, relativement à l’effort
qu’elles ont à foutenir.
3». Quelles font les différentes manières d’af-
fembler ces barres pour former chaîne.
Sur la forme des barres.
Par rapport à la forme des barres , l’éxperience
a fait connoître que les fers méplats font beaucoup
plus forts que les fers quarrés de meme.lu-
perficie de groffeur. Ainfi , on a trouve qu une
barre de fer méplate de vingt-quatre lignes de
largeur fur huit lignes d’épaifîeur, eft auili forte
qu’une de feize lignes en quarté, quoique la fuperficie
du reffangle , qui forme la groffeur de
la première barre, ne foit que les trois quarts
de la fuperficie du quarté, qui forme,1a groffeur
de la fécondé. D’où il rèfulte que la force des
barres de fer n’eft pas en raifon des fuperhcies
de leurs groffeurs, mais en raifon du contour
ou périmètre des figures qui forment ces groir
feurs. F o y i{ l’article F e r .
L’avantage du fer méplat vient de ce qu a
volume égal il a plus de furface, par la raifon
qu’en forgeant le fer, ce font toujours les fur-
faces qui reçoivent la plus forte impreffion du
marteau. Cette opération alonge le fer en nla-
mens, qu’bu appelle nerfs ; ce qui lui procure
une force telle , que-le fer tout nerf eft jniqua
quinze fois plus fort que le fer à gros grains.
Mais comme les plus forts marteaux ne peuvent
produire cet effet que jufqu’à une certaine dif-
tance de la furface frappée , qui ne paflepas deux
lignes , il en rèfulte que le milieu d’une barre de
fer, qui a plus de quatre lignes d’épliffeur, n acquiert
prefque pas de force par 1 action du marteau.
Bien plus, c’eft que dans les. gros fers
quarrés,qu’on forge fur les quatre faces ,1 aflion
du marteau , qui alonge les grains de ter « les
unit plus intimement, tant qu’on ne forge que
les deux furfaces oppoiées & parallèles, les defu-
nit, dans une circonftance contraire.
En voici une preuve évidente.
Ayant éprouvé plufieurs tringles de fer à gros
grains qui eft le moins fort, parce qu il eft le
° 1 D d d d a