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ture elîe*mèmc eft obliges d’ avouer Ton hnpitîf-
fimee à rendre de fi grands effets ? J’en appelle à
ceu x qui ont vu la grande cataratis de Terni. Elle
eft formée par le V elino qui fe jette perpendicut
lairement dans la Nera de plus de 400 pieds de
haut. Le principale chute a deux cens pieds., les
ondes fe précipitent les unes fur les autres avec
un tel fracas , qu’aucun autre bruit ne fauroit fe
faire entendre. La hauteur de la chute eft caufe
que l'eau fe divife par la réfiftance de l’àir , &
fe change en pluie & en écume q u i , rejailliffant
avec la plus grande violence fur les rochers d’en
bas , remonte.'Comme une fumée blanche fous la
forme d’un gros nuage. Dans un tems ferein les
rayons dn foleil vont s’y réfléchir & forment le
plus bel arc-en-ciel. L ’air eft rempli d*une pouf-
fière de pluie fine qui s’élève de beaucoup au-
deffus de la montagne attenante, & q u i, chaffèe
par le v e n t , mouille le fpeôateur & l’environne
comme d’une nuée humide. Cette première chute
en produit plufieurs autres q u i , de rochers en
rochers, tombent avec un fracas effrayant dans
le lit de la Néra : la grandeur du lire, le volume
d’eau , la variété de fes. effets produiront un fpec-
yacle unique peut-être dans le monde, & qu’aucun
art ne fauroit ni .im ite r , ni contrefaire , ni
même peindre à l’ imagination.
X3 A T E C H O U N D E S . C ’étoit le nom que
donnoient les Grecs à des lieux fourds ou diffon-
nans,, & qui empêchent le mouvement naturel
de la vo ix . Les Grecs , dans le ch oix du lieu
propre à la conftruâion des théâtres, a voient égard
à ces effets de la v o ix caufés par la nature du
local. Selon e u x , les lieux diftbnnans, dont on a
parlé » é to ien t ceux où la v o ix portée en haut,
fe trou voit comme repouffée durement par la
répereuflion de corps durs & folides q u i , la fai-
fan t réagir fur elle-même, étouffe l’efibr de la
v o ix qui doit fuivre. Les lieux circonforinans,
.qu’ils appelaient Perieckoundes , étoient ceux où
la vo ix tournoyant perd fon aélion au milieu du
f o n , qui fe perd & s ’éte in t, fans que les articulations
finales fe trouvent prononcées. Les lieux
réfonnans s'appelaient Antcchoun3.es, & ce font
ceu x où la v o ix éprouve une réflexion ou é c h o ,
qui ne répète que les dernières fyllabes des mots.
Ô n appelloit Synechoundes les lieux confonnans,
o u ceux qui aident à la v o i x , & augmentant fa
force à mefurê qu’elle mon$e, la conduifent nette
& diftinâe jufqu’aux oreilles.
C A T E N Æ & C A T E N A T IO N E S fignifient,
dans V itru v e , les liaifons qui fe font des pièces
de bois a vec le bois même, & ne veulent pas
dire des chaînes de fe r ; de la même manière que
claves, dans la charpenterie & dans la menuiferie,
ne fignifie pas des clefs de fer. Catenee étant donc
en général ce que nous appelions des tirans, je
crois qu’elles doivent fignifier des pièces de bois
ms fes en 'travers fur le bout d’en haut des poteaux
rainés, pour les lier enfemble. C ’eft ce qui
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paroît claîrentê'nt par un autre paffage de V itru v e ;
où cet écrivain , en feignant la manière de lier les
folives des to its , recommande d’employer des liens,
catenee, d’un bois qui ne foit pas f 11 jet à fe gâter par
l'humidité. Catenee fignifie donc ce que nos charpentiers
appellent des liens. C e font des morceaux
de bois qui ont un tenon à chaque b out, & qui
étant ch ev illés , entretiennent la charpenterie en
tiran t, de même que les effeliers & les jambettes
entretiennent en réfiftant. Ils fervent à attacher
les membrures courbées aux folives du plancher
ou aux chevrons du toit.
C A T H E T E , fi f. ( conjlruElion) . C ’eft une ligne
v e r tica le , qu’on fuppofe paffer au milieu d’un
corps cylindrique-, comme une c o lo n n e , un pilier
, & c . plus ordinairement on appelle cette
ligne axs. C e mot eft tiré du grec katheton, perpendiculaire.
C a t h e t e . O n appelle de ce nom la ligne verticale
qui paffe par le milieu de l’oeil de la v o lute
ionique, à plomb du nud inférieur d e là colonne
& du bas dn tailloir du chapiteau. Cette
ligne ainfi nommée, fait donner à l’oeil de cette v o lute
le nom de cathete. ( Voyeç C H A P IT E A U IO N
IQ U E ) .
C A VÆ D IU M . I l eft c la ir , & par l’ étymologie
du m o t, & par l ’emploi qu’en ont fait Vitruve
& Pline le jeune, que caveedium, chez les anciens,
répond à ce que nous appelions dans nos maifons
la cour.
Suppofant plufieurs corps - de - logis q u i, enfermant
un quarré ou toute autre figure, compo-
fent une maifon, il eft vrai de dire que l ’efpace
du milieu renfermé entre ces corps-de-logis, qui
tous enfemble forment la maifon, eft le creu x ,
la cavité ou le vuide de la maifon , cava czdïum.
La cou r , qui eft environnée de tous les corps-de-
logis , eft une cavité & un creux à l’égard, des
logis qui s’élèvent tout à l’entour.
Il faut donc bien diftinguer le caveedium des
atrium vefiibulum & aula, quoique les grammairiens
aient défini tous ces mots prefque d’une même
manière, & que fouvent aufli les auteurs latins
les aient employé comme' des fynonymes . On
peut voir au mot atrium, la diftinétion qu’ il y a
entre lui & le vejlibulum , qui étoit moins une
partie de la maifon que de l’entrée de la maifon.
Uatrium étoit une partie de la maifon , fituée o rdinairement
entre le caveedium & le tablinum. Le
caveedium s’appelleroit fauffement une partie de
la maifon; c ’eft le vuide produit par les corps-de-
lo g is , & qui fervoir à donner du jour dans leurs
intérieurs, comme on le verra dans l’ inftant.
Barbaro , & Palladio après lui , ont cru que
caveedium & atrium font deux efpèces de veftibule,
enforte * q atrium feroit un veftibule toujours couv
e r t , & .caveedium un veftibu le, tantôt couvert
& tantôt découvert. Ce qui ne peut être vrai dans
lé fens de V it ru v e , q u i, après a voir parlé des cinq
efpèces de cetvcedium3 fait un chapitre à part pour
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u t'lum , dont la defcriptioïi eft totu-à-fait différente,
comme on l’a pu voir à çct article. A tomes
les efpèces d'atrium il y avoit deux rangs de colonnes
, c’eft-à-dire , trois a llées, une large au.
milieu , deux étroites, aux cô té s , ce qui n’a aucun
rapport avec les cinq efpèces de caveedium décrits
par Vitruve.,
On les diftinguott par les noms lutvans : tojea-
meum , corinlhium, ttt-ajiylon , difpluviaturn , icjlu-
iinatum ; cour tofeane, corinthienne, tétraftyle ,
découverte & voûtée. L e caveedium tofean étoit
celui qui étoit couvert tput à l’entour par des
auvents portés fur quatre poutres que foutenoient
quatre potences p o lie s dans les angles remrans
que formoient les murs des bâtimens qui étoient
autour de la_^cour ; des gouttières foutenues par
des ais jettoient l’eau dans la citerne-.fituée au
milieu de la cour. Même difpofttion pour le H
viciium corinthien, quant aux folives & à la c iterne
compluvium j feulement la faillie des folives
portées fur les colonnes eft plus confidérable. Le
caveedium tétra ftyle, ou à quatre colonnes, étoit
celui où la faillie des folives de l’auvent ne por-
toit que fur les quatre colonnes fituées aux quatre
angles de.la cou r ; cela fuppofe que ces poutres
ne fupportoient pas une grande change & fur-tout
11’avôient pas, celle des potences. Le caveedium découvert
fe dtÜKnguoit par les chéneaux portés fur les-
coyaux , & par la .privation totale d’auvent & de
gouttière. Cette manière égaie beaucoup les ap-
partemens d’hiver , parce que le réceptacle des
eaux du toit ie trouvant ainfi élevé au-deffus de
la maifon , aucune avance ou faillie n’ôte la lu mière
aux.appartemens intérieurs. Mais en revanche
il y a v o ir une a j t r e incommodité. C ’eft
que l’eau qui coule des toits, pour être ramaffée
dans les, tuyaux de.defcente qui font le long des
murs ., s’engorgeant quelquefois par une trop
grande abondance , i l arrivoit qu’elle reflu o it;ce
qui endommageoit & les murs de 1 édifice &
quelquefois même l’intérieur. On faifoit le cavx-
diumcouvert & v o û té , l.orfque la portée n’ étoit
pas trop confidérable. Ces couvertures étoient de
charpente & rendoient aux habitations un efpace
. confidérable, qu’o n ■ pouvoir em p lo y e r , foit en
| terraffe, fait en logement.
C A V E , f. f. Les caves fon t,dans les maifons,
d’une utilité eflèntielle pour contenir les provi-
} fions, telles -que les vins de table, les vins de
liqueur, le b o is , & c . on les appelle foutemins
clans lés édifices cotsfidérables ; mais alors elles
font feulement dcflinèes à rendre le fol:du bâtiment
moins humide, St par confisquent plus habitable.
Voyetp S o o r r iu u 'i.v .
A ,1’égard des caves proprement dite s,, celles
au vin doivent être expofêes au nord, leur hau-
I leur ,..nravoir guère plus de neuf pieds fous c le f ;
trop d’ élévation diffipe la frai, heur & devient inutile
; car il n’ eft pas d’ufage -de mettre plus de
deux ou. trois pièces de. vin ,les. unes ,au-deffus
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des autres, lorfqu’on ju g e a propos de les gerber»
ce qui. fe pratique d’ailleilrs rarement dans les
caves. Il ne faut pas non plus-que la largeur des
caves foit confidérable., à moins que cette largeur
ne foit affujettie par les murs de face ou dé refend
du rez-de-chauffée ; douze à quinze pieds paroif-
fent fnffifans pour tourner facilement autour des
pièces de vin. Il eft à confidérer que moins les
caves ont de diamètre, plus les voûtes ont de fo-
. lidité pour foutenir l’aire de deffus. Lorfqu’on fe
trouve obligé de faire les caves d’un certain diamètre
& d'en former lès voûtes plein cëintre ,
& qu’on craint, que celles-ci n’aient trop de pouf-
fée par rapport à l’épaiffeur des murs, il fa u t ,
dans leur largeur., pratiquer, plufieurs pieds - droits
fur lefquels ces voûtes prendront naiffance, &
vers lefquels elles deviendront voû tes d’arrêt e ,
tandis que: du côté des murs ce feront des arcs
de cloître.
O n doit toujours éloigner les caves au vin des
foffés d’aifance , malgré les contre-murs qu’on pratique
ordinairement, à' ces dernières, parçe que
les exhalaifons feules qui s’en échappent, fo* t
capables de gâter les vins. ^
# t l l convient que les principaux efcaliers qui
aefeendent dans les caves foien-t commodes, a v ec
une feule rampe droite »autant qu’ il- eftpofîible ,
pour prévenir les accidens, lorfqu’on y defeend
des pièces pleines de vin. O n y pratique encore
un petit efcalier pour le fervice du fommelier.
Quant aux caves où l’on ferre le bois & le
charbon, il fuffi-t qu’elles ne foient pas humides.
Pour cela on y ouvre des foupiraux du côté du
m id i, & on les fait affez grands pour permettre
la circulation de l’air. On doit aufii donner à ces
caves à bois plus de hauteur qu’à celles à v in ;
mais quand l’ efpace le permet, comme dans les
grands édifices ou à la campagne, le s 'b o is à
brûler fe logent dans les b affe s-cours, fous des
appentis conftruits exprès & expofés au midi ; on
les appelle bûchers. . ;
C a v e , f. f. ( conflrutfion ) . C ’eft un lieu fou-
terrein ordinairement voûté & placé fous un édifice.
Dans les maîfons., les palais & autres lieux
deftinés à .l’habita&ion, les caves fervent à conserver
certaines provifions qui exigent le frais
& ne craignent pas l’humidité, comme le vin ,
les légume s, le b o is , & c .
Dans les bâtimens ordinaires , on conftruitles
murs & les voûtes de cave en moellons ; ils doivent
toujours être maçonnés en mortiers de chaux
& fable. A Paris , où le plâtre eft très-commun,
on maçonne quelquefois les caves en plâtre ; mais
c’eft un abus, parce quê le plâtre fe décompofe
par l’humidité.
Dans les bâtimens d’une certaine importance,
il faut conftruùe les murs & les voûtes de cave
en moellons piqués , pour plus de propreté &
de folld ité, & aufli afin de fe paffer d’enduit.
Lorfque lès voûtes doivent avoir plus de quinze