
ploient le plus Couvent nos architeéles. ( Voyelles
% 35 > 3*5 & 3 7 -)
Un tailloir qui n’a qu’un talon avec fon filet,
une écorce qui produit les volutes, 8t une échine
ou ove forment les parties de ce chapiteau. On
en prend la hauteur depuis le tailloir jufqu’à l’af-
tragale , & cette hauteur a onze parties de douze
qu’on donne au petit module , lesquelles onze parti
« Ce diftribuent ainfi : trois au tailloir , deux
au tâlon, une au filet, quatre àl’êcorce, dont une
eft pour le rebord, & quatre pour l’ove. '
Perrault, pour fixer les dimenfions de ce chapiteau
, donne i S minutes à fa hauteur, 2,6 à la
hauteur de la volute, 23 ^ à la largeur, 8c il
égale l’échine à l’écorce.
Ce tte proportion, quoique adoptée autrefois par
Alberti, 8c par Scamozzi , n’eft point reçue par
Palladio, Vignoia, Barbaro, Bullant 8c Philibert
de Lorme.
La cümenfion approuvée par ces archite&es eft
entre 22 minutes \ de hauteur 8c 21 \. A l’égard
de i’echine, les uns la font plus grande que l’écorce,
d’autres donnent à la hauteur de ce membre plus
que n’a le refie du chapiteau, & 'des troifièmes
veulent que l’échine foit plus petite que l’écorce.
Chacune de ces opinions à fes partifans. C’efi
encore une quefiion à décider que celle de la
largeur delà volute ou chapiteau ionique. On compte
24 minutes f au Colifée , 26 £ au théâtre de Mar-
«eilus, 25 | au temple de la Fortune virile, &
toutes- ces autorités tiennent les architectes enfuf-
pens. ,
Il y a peu de chapiteau dont la forme ait
plus exercé les archite&es. La courbure de fes
volutes , la diverfité de fes faces, la difficulté de l’a-
jufter dans des angles, ont fait imaginer des changent
en s bien fenfibles dans fa difpofition. Tout
cela, dit Scamozzi, a obligé les modernes de le
changer, en faifant fes quatre faces pareilles par
la fuppreffion du baluftre, en courbant toutes les
faces des volutes, 8c les creufanten-dedans, comme
elles le font dans l’ordre nommé compofite. (Foyer
le mot Ionique ) , 8c pour ce qui concerne la
manière de décrire les volutes, voyeç V olute.
C hapiteau corinthien. C’eft le plus, riche
de tous les chapiteaux. On à déjà parlé de fon
origine à de fon invention aux mots A canthe
& C allimacHUS. Ce qui regarde la théorie générale
de ce chapiteau , trouvera fa place aux mots
C orinthien 8c Eg y p t . A r ch it. Je ne rapporterai
ici que les notions élémentaires qu’on trouve
dans les auteurs claffiqûes qui ont traité cette ma-
tiè e.
Le chapiteau corinthien , dit Perrault, diffère en
tout des deux premiers; car il n’a ni le tailloir
ni l’ove, qui font des parties effentielles communes
au tofcan, au dorique 8c à Tionique. Il a bien un
tailloir, mais tout-à-f.iit différent des autres, ayant
fes quatre faces courbées, 8c creufées en-dedans
avec une rofeà chacune. Au lieu d’oves 8c d'annes
lets, il n’a qu’un rebord de vafe : ce qui lui tient
lieu de gorge efi fort alongé 8c garni d’un double
rang de huit feuilles recourbées en-dehors,, d’entre
lefquelles il fort de petites tigettes d’où naiffent
.les volutes, qui n’ont aucune reflemblance avec
celles du chapiteau ionique , ni pour la forme, ni
pour le nombre qui eft de quatre dans l’une, 8c
de feize dans l’autre.
Pour avoir la hauteur de ce chapiteau, on ajoute
à la grandeur de tout le diamètre du bas de la
colonne, un fixième. ce qui fait trois petits modules
8c demi. Cette hauteur étant partagée en
fept, on donne les quatre d’en bas aux feuilles,
c’efi-à-dire , deux parties au premier rang de
feuilles, 8c deux autres au fécond. Là hauteur de
chaque feuille étant partagée en trois-* la partie
d’en haut eft pour la defcente de la courbure de
la feuille. Les 1 rois partiesreftantes des fept,font
pour les tigettes , les volutes & le tailloir. On*
partage cet efpace en fept parties : les deux d’en
haut fe donnent au tailloir, les trois d’après à la
volute, 8c les deux dernières aux tigettes ou cau-
licoles , enforte que l’une de ces deux parties efi:
pour la -defcente de la courbure des feuilles des
caulicoles. Sous les coins de l’abaque, où les volutes
s’affemblent, il y a une petite feuille d’acanthe
qui fe recourbe vers le coin du tailloir, pour
garnir le vuide qui eft entre la volute qui defcend,
8c le coin du tailloir qui demeure droit.
Les feuilles entières font refendues, faifant trois
étages d’autres feuilles' plus petites dont elles font
compofées à çhaqu^côté , 8c le corps principal
de la feuille fe rec*rbe en dehors. Ces feuilles
font tantôt d’acanthe 8c tantôt de laurier.
Pour faire le plan du chapiteau, il faut tracer
un quarré égal à la plinthe de la bafe , 8c faire
un triangle-équilatéral , dont un des côtés du
quarré foit la bafe. L’angle oppofé à cette hafe
fera le centre d’où l’on tracera la courbure du
tailloir. Pour avoir la coupure des coins du tailloir,
il faut divifer un des côtés du quarré en dix parties,
dont une doit être la largeur du coin coupé,
8c la coupure doit être faite fur l’angle du quarré.
Les proportions de ce chapiteau ne fpnt pas les
mêmes dans les ouvrages de l’antique 8c dans
les livres des archite&es. Dans l’antique, tout le
chapiteau efi quelquefois plus bas d’une feptième
partie , n’ayant que le diamètre du bas de la colonne,
ainfi qu’on le voit au temple de la Sybilie,
à Tivoli ; ce qui eft fuivant Vitruve. Quelquefois
il eft plus haut, comme au temple de Vefta à
Rome 8c au froniifpice de Néron , où il a près
de deux fixièmes plus que le diamètre du bas de
la colonne. Il a quelquefois la grandeur que je
lui donne, comme au portique de Septimuis &
au temple de Jupiter tonnant. Quelquefois il eft:
feulement un peu plus bas , comme au Panthéon,
aux trois colonnes de Campo Vaccino, aux temples
de Fauftine, de Mars le vengeur, au portique
j erSeptim*ms 8c à l’arc de Conftanttn. D’autres fois
il eft un peu plus haut, comme aux thermes de
Dioclétien. Les modernes font au (fi partagés, car
les uns l’ont fait de la grandeur que je lui donne ,
comme Palladio, Scamozzi, Vignoia, Viola, de
Lorme ; les autres, tels que Bullant, Alberti,
Cataneo, Batbaro 8c Serlio l’ont fait bas comme
.Vitruve.
Le tailloir , dans Vitruve , ainfi qu’aux trois colonnes
8c au temple de Fauftine, eft de la feptième
partie de tout le chapiteau. Il eft quelquefois
plus petit, 8c n’a que la huitième, comme'au Panthéon
, à la bafilique d’Antonin 8c au marché de
\ pour yacquérir la preuve de la tlon-exiftence de
cet ordre, 8c par conféquent du chapiteau qu’on
lui a fi arbitrairement affigné. Mais puifque l’opinion
Nerva. D’autres fois , il a jufqu’à la cinquième 8c
fixième, comme au temple de Vefta, à Rome,
& à celui de la Sibylle, à Tivoli.
Les feuilles de ce chapiteau n’éprouvent pas
moins de variations. Vitruve les refend en manière
d’acanthe ; on les voit de cette forte ail temple
de la Sibylle, à Tivoli. La plupart des monumens
antiques nous les font voir d’olivier St refendues
en cinq. Quelques-uns les refendent feulement en
quatre, comme au temple de Mars le vengeur;
d’autres en trois , ainfi qu’on le voit au temple
de Vefta à Rome. Ces feuilles, dans l’antique, font
inégales quelquefois en hauteur, 8c font plus grandes
dans le rang d’en bas ; quelquefois elles font plus
hautes au fécond rang , 8c on les voit ailleurs
égales entre elles. Les côtés du milieu des feuilles
font le plus fouvent refendues des deux côtés , (
ainfi qu’on l’obferve au Panthéon 8c ailleurs. Tantôt
elles font fans refend , 8c on les retrouve ainfi
aux temples de Vefta, de la Sibylle, 8cc. Le premier
rang des feuilles éprouve, encore ordinairement
, par un bas , une efpèce de renflement.
"Cette forme eft très-remarquable au temple de
Vefta.
Toutes les variations de formes & de proportion
qu’on vient d’indiquer, ne font pas les feules
que comporte le chapiteau corinthien. Les rofes,
les volutes 8c tous les acceffoires*cfui le com-
pofent, font l’objet d’une multitude d obfervations i
dont le détail n’a . réellement rien d’utile ; 8c puisque
les monumens nous prouvent eux-mêmes
qu’aucun calcul n’avoit pu, chez les anciens,.déterminer
les mefures de tous ces accefloires ; puif-
que ces variétés prouvent que le plus ou le moins
fut toujours laiffé à l’arbitraire de l’architeâe, on
conçoit difficilement par quelle manie les modernes
ont attaché tant de prix à concilier toutes
ces diveriités , comme fi le nombre précis des
refends d’une feuille, étoit un problème dont la
folution intéreftat les principes du beau 8c les progrès
de l’art. ( Voyeç les fig. 45 & 46).
C hapiteau T oscan. On ne vouloit point
parler du chapiteau auquel les Romains & les modernes
ont donné le nom de tofcan , 8c 1 on vouloit
renvoyer à l’article qui traite de l’architeélure
étrufque , ou à cçlui de l’ordre foit-dilant tolcan f
ou le préjugé a fait une efpèce d’ordre à
part de ce qui n’a jamais été à Rome qu’une nuance
équivoque du dorique, atténué &. appauvri, on
va dire c-e qu’eft. ce chapiteau ,.dont les modernes
. 8c non lés Tofcans font les inventeurs.
On ne s’étonnera pas de la difeorde qui règne
entre les auteurs claffiqûes fur la nature.8c les proportions
de ce chapiteau. On ne difpute jamais plus
que fur ce qu’on connoît le moins. Les archite&es,
nous dit Perrault, ne s’accordent ni entre eux, ni
avec l’antique fur le caraftère du chapiteau tofcan.
Dans les uns,on trouve le tailloir tout fi m pie 8c fans
talon; d’autres, au lieu de talon, y mettentsn filer.
D’autres encore veulent que ce tailloir foit arrondie
Pour ce qui eft des proportions , les uns, comme
Philander , prennent l’aftragale 8c le filet du haut de
la colonne, Ar la troifième partie du chapiteau,
que Vitruve donne à la gorge 8c à l’aftragale qui
eft fous l’échine. Les autres, tels que Serlio 8c
Vignole , donnent toute la troifième partie à la
. gorge, 8c prennent le filet de deffous l’échine dans
la fécondé partie, que Vitruve donne toute entière
à l’échine. D’autres, comme Palladio, laiffent à
l’échipe la troifième partie toute entière, 8c ne
mettent qu’un filet, au lieu de l’aftragale 8c du filet
que Vitruve y a mis. Dans toutes ces diverfités ,
on peut choifir la manière de Vitruve., qui con-
fifte à donner au chapiteau la même hauteur qu’à
là bafe. On partage cette hauteur en trois parties ;
l’une eft pour le tailloir, l’autre pour l’échine, la
troifième pour la gorge 8c l’aflragale qui eft fous
l’échine avec fon filet. Le cara&ère de c e chapiteau
confifte en ce que le tailloir eft tout Ample &
fans talon, & que fous l’échine il n’y a point les
armilles qui font au dorique # mais un aftragale 8c
un filet. ( Voye^ fig. 13 ).
C hapiteau composite. A l’article qui traite
de l’efpèce d’ordre auquel on a donné très-gratuitement
un nom particulier , on établit qu’il n’ÿ
a jamais eu , 8c qu’il ne fauroit y avoir d’ordre
appelle comporte, 8c la plus forte preuve fe tire
du nombre confidérable de chapiteaux compofés ,
que les Romains ont employés à l’ordre corinthien
; 8c d’ut e-autre vérité, c’eft que c’eft moins
le chapiteau que la proportion qui cenflitue véritablement
un ordre. Or , tous les auteurs font
d’accord qre le chapiteau fait le principal çaraétàre
de l’ordre foi-difant compofé , qui d’ailleurs a
tous les caraâères Communs avec le corinthien.
Prouver qu’il n’y a pas de chapiteau qui puifïe
s’attribuer plus qu’un autre le titre de compofite
c’eft prouver qu’il y auroit autant d’ordres que
de chapiteaux corrpofés , 8c que par eonféquent
i l n’y a point d’ordre de ce nom. Mais quand on
a prouvé qu’il n’y a point d’ordre compofite , on
devroit être difpenfè de décrire le chapiteau d’un
ordre qui n’exifte point. Cependant, on v a , pour
n H-h la h 2