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b l e , & comme on l’a déjà obfervé , que le folide
des balujlres égale leur efpace. »
ce Nous: ne parlerons point ici du choix des moulures
dont peuvent être çompofées les cinq efpèces
de balujlres, ni de leurs divifions particulières y le
coût 8c la convenance fervant de guide en pareilles
occafions. Il -arrive même allez fouvent que le balujlre
appelle Corinthien s’employe indiftin&ement fur tous
les ordres ( à la réferve du Tofcan ). On l’a pratiqué
ainfi au portique de Vincennes fur l ’ordre Dorique J
au château de Trianon au-defïus de l’ionique ; au
périftyle du Louvre au-deifus du Corinthien, & au
château de Clagny fur le Compofîte. Cependant, à
tous ces édifices, on a obfervé les proportions générales
dont on a parlé } ce qui peut les faire regarder
comme invariables. »
« Les cinq efpèces de balujlres ci-delfus, ne (ont
pas les feules qu’on puiffe mettre en ufage. Leur
diverfîté peut être infinie. Mais on évitera le trop de
contrafte dans leur cômpofîtion. Les formes renvers
e s , telles qu’on en voit dans les jardins de S.-Cloud,
ou celles qui font variées par leur plan 8c leur élévation
, & ornées de fculptures, ne conviennent pas
dans les dehors» On les met en ufage aux eftrades
des appartemens. de parade ou dans les décorations
des théâtres» C ’eft encore le cas de fymbolifèr les
balujlres fi Fon v e u t d é les exécuter en bronze , en
p lomb , en bois ou de toute autre matière. Quelquefois,
à la place des balujlres, on employé des entrelas,
comme on en- voit un modèle en plâtre au périftyle
du Louvre & ailleurs. Mais , quand les ordres pré-
fîdent dans un bâtiment , les .balujlres doivent être
préférés ; & l’on ne doit pas craindre foivant l’opi-
' Di0n de quelques-uns „ que la répétition de plufîeurs
baluftrades foit un défaut. Car , dès qu’il eft reçu
en architecture d’employer plufieurs ordres dans un.
bâtiment, pour exprimer la diverfité. des étages , de
même les baluftrades qui repréfentent les appuis des
croifées de ces mêmes étages peuvent être multipliées.
I l eft vrai q ue , pour que ce fyftême foit approuvé,
il faut obferver de donner un caractère diftin&iffo
chaque baluitrade & à chaque balujlre , ainfi qu’on l ’a
déjà recommandé ; on penfé auffi. que- les entrelas ne
doivent avoir leur place que dans les bâtimens de
peu d'importance ; ou pour les* appuis des rampes,
ou enfin pour la décoration intérieure qui.n’eft jamais
fiijette â. cette gravité qtfon doit obferver dans les
dehors, foit par rapporta la dignité du bâtiment,
foit à caulè de la folidïté de la matière. *>
et Dans les efcaliers où les limons rampans font
inévitables * & où l’on veut foire ufoge des baluftra-
des de pierre ou de marbre , par préférence aux
rampes de fer, (.ces dernières étant peu convenables
à la décoration d’un grand efcalier ) cet ufoge eft fûjet
à deux inconvéniens. Ou les moulures des balujlres
font inclinées , ce qui eft la manière la plus approuvées
ou les bafes & les, chapiteaux font horizontaux ,
lorfque les tablettes font inclinées. Cette dernière
forme fe.temarque en beaucoup d’efcaliers / ta n t en
B A L
France qu’en I ta lie , & le cavalier Bernin l’a même
affeâée aux bafes 8c aux chapiteaux du grand efcalier
du Vatican à Rome. ( V o y e z Fontana, 1. 4. ch, ,
1 4 * P* 1 39* ) M
ec Le leiuiment de ceux qui préfèrent les moutures
inclinées , èft appuyé fur ce qu’il convient d’obferver
le paràltéliftné dans un ouvrage de même genre, &
cela eft vrai à bien des égards. Cependant il fèmble
?'jü*ïl vaut mieux que cette inclinaifon fo remarque
eiilement dans le fommet du tailloir , & dans la
baie de la plinthe, que dans les membres du ba.lujlre
en général. Il eft vrai qu’ alors ces balujlres deviennent
d’une proportion plus petite , parce que, fous la
hauteur donnée" de F appui, 8c qui eft ordinairement
de deux pieds 8c demi ou trois pieds, il fout déduire
celle des deux efpaces triangulaires qu’on laide haut
& bas pour rendre fe balujlre horizontal , ce qui
diminue beaucoup de fo hauteur j mais, comme les
tablettes & les focles en font obliques, la compa-
raifon qu’on en peut foire avec les travées horizontales,
eft moins fenfible que li l’on foifoit des balujlres
d’inégale grandeur fous une même hauteur de
baluftradë toute horizontale. «
cc L es profils des : tablettes & des focles , dans les
rampes desefèaliers, ne font pas toujours affujétis aux
profils des piédeftaux des ordres» Les becs de corbin-,
dans l’intérieur des bâtimens, font fouvent préférés
à tout autre. M a ison croit devoir avertir qu’il ne
four pas abufer de ce genre-de moulure dans l’architecture
en pierre , en marbre, &c. & principalement
dans la décoration d’un lieu ou les baluftrades fer-
viroient d’appui à quelqu’ordre d’architeéture. Cha-
qu’ordre ayant fos profils qui lui font propres , on
ne doit jamais s’en- Soigner r ni dans les membres
q u i coràpofent : l’ordonnance d’une colonne ou d’un
! pilaftre , ni même dans ceux, qui lès accompagnent. »
« Pour revenir à la diverfité’ des opinions touchant
les balujlres dont lès moulures font inclinées ou horizontales
, nous dirons que- l’exemple dès bâtimens
élevés for une demi-côte , ou for une pente fenfible,
: comme l’ aile- de Verfoilles du côté du Nord &
dont les plinthes & les corniches font tenues horizontales
, doivent férvir d’ autorité pour ne point admettre
d'obliquité dans F architecture-, for-tout dans
le cas dont il s’agk. Ca r les balujlres: dont les. mou-
| lures font rampantes,. offrent un afpeCt contraire a
’ l’idée de folidïté qui feule exige que leur axe étant
perpendiculaire, pour.porter le poids dès tablettes,
leurs moulures foient horizontales-. A u lieu que,
lorfque les lignes qui les compofent font rampantes.,
; il femble que les balujlres glifïènt: d‘e- deffits leur
focle j ce qui porte l’efprit à. concevoir la deftruCtion
prochaine de toute la baluftrade. Ce tte confldéra-
tion petit, pour éviter l’un & l’autre cas , portera
foire ufage des entrelas par préférence aux balujlres*
ou bien des rampes de fer > leur contour moins
févèrë autorifant une variété dans les formes, qui en
rend'lé biais moins* fenfible^, »
B A. L
On en fait auffi de fer fondu qui. font plats ék
retenus dans des chaflîs de fer forgé-., -
BA LUS TR E S de BOIS. Balujlres- tpurnés ou
faits à la main, qui font droits o u , rampans , foit
pour les galeries du dehors , foit poiir les efcàlièrs.
BA LU S TR E S de B R O N ZE . C e font des balujlres
qui fon t, ou de feuilles de bronze cizelées & à jour,,
ou fondus, réparés ou maffifs, comme ceux du grand ;
efcalier du château de Verfoilles.
BALUSTREde CHAP ITEAU, {V oy e i C oussinet
de C hapiteau.)
BA LUS TR E S de FER. C e font ceux qui font
contournés de fer quarré ou de fer p la t , & qui fervent
pour les balcons 8c les rampes d’efcalier.
BA LU S TR E S de F E RM E TU R E . On appelle
ainfi les balujlres les plus rallongés en manière de
colonnes en balujlre , & qui fe font de bronze , de
fer forgé ou fondu , ou enfin de bois pour les clôtures
de choeur d’églife ou .de chapelle. .
B A LU S TR E de M O D IL L O N . C ’eft le devant
du petit enroulement qui eft à la tête du modillon
. Corinthien. .
B A LU S TR E S E N T R E L A C É S . C e font des
balujlres joints enfemble par quelqu’ornement, &
taillés comme les entrelas , ( Voçe^ ce mot. ) dans
un mèmè bloc de pierre ou de marbre. ' .
B AN C fi m. Nom qu’on dôhrie à un flé’ge loiig
de telle matière qu’il foit j à dos-ou fans d o s , maffif,,
ou foutenu for plufieurs pieds.
On a trouvé *, à l’entrée de la ville de Pômpéii &
hors de la porté, deux bancs circulaires en pierres de
taille. L ’un d’eux étoit adoffé au tombeau de Mam-
mia. Sur fon doffier eft gravée une Infcription en
rhonnéür dé cette Prêtrefîe.' Les pieds de ce fiége
font faits en manière de griffes de L io n , fon diamètre-
entier eft de vingt palmes Romains. Il paroît avoir;
été fait pour qu'on pût ,fe repofer à l’entrée de la
rue, jouir du grand air & de la vue des paffans. Près, de
ce banc il en eft un autrè pareil, mais fans Infcription.
BAN C. ( conjlruftion. ) Ç ’eft la hauteur des pierres
parfaites dans les carrières.
BAN C de C IE L . Nom qii’on donne au premier
& au plus dur banc qu’on trouve èii‘ -'fouillant une
carrièreI & qu’on laiffe fu r des -piliers pour fervir de
ciel & de plafond à cette même barrière.' •
BAN C D ’EG L ISE : C ’eft une eheeinte renfermant
plufieurs fiéges, & formée d’une oloifon à hauteur
d’appui. • ,•
de JARDIN. ( jardinage,j) Siège propre
^l^ficment de la prçhjenadp, &, allez grand pour
recevoir un certain nombre .de perfonp.es,.
B A^ N» 1 0 $
Les. b a n c s ja r d in fe.font le plus fouvent en bois
peint 'eu gris oix'en vèrd : ils font avec ou fans doffier.
On les fait quelquefois, doubles , c’eft-à-dire qu’on
peut y êtrè affis,dos-à-dos'alors leur doffiêr mobile
fe penche d ’un cçU joli' de l ’autre..
, L e lu x e , 8c la commodité en çnt fait imaginer
de plus d’un genre. On en voit dans les jardins parti-
çuliers qui paroiflent être entièrement de bois ,, juf-
qu’à ce qu’en levant le deffus qui eft à charnière,
on trouve de quoi s’affeoir très-mollement fur un
fond matelafic , & â s’adoffer de même.
L a manière la plus économique d’établir des bancs
avec folidité , coiififté à n’en.fairè que' la taBléttè en
bois , & à l’adapter de façon que lle puiffe s’enlever
pour être refferrée l’hiver. Le corps ou la cafcafle ,
fixée â demeure , fe fait en fer , auquel oh donne la
couleur du baiic. f
Les bancs fe font auffi-en pierre , quelquefois
même en marbre j mais alors plus pour la décoration
que pour l’ufage. On fe rapproche davantage de la
Natuire en les faifânt de gazon. Il faut avoir foin ,
pour lors , qu’ils foient à découvert, que l’herbe en
foit fine & ferrée, afin d’avoir moins à craindre de
la fraîchêur 8c de l’humidité. Ces fortes de fiéges
font ceux qui conviennent le mieux aux bocages.
( Voyeç ce mot. )
On place les bancs dans les niches & les renfon-
çemens , en face des grandes allées , des enfilades ,
des points de vue , &c. On ' les met auffi dans lès
foliés & galeries des bofquers , 8c dans les angles
pour donner le coup d’oeil de deux allées.
B AN D E , f. f. fe dit des principaux membres des
architraves, des chambranles, importes & archivoltes,
q u i , poiir l'ordinaire, ont peu de faillie & de hauteur
fur une grande étendue. On les nomme auffi face
du latin fafeia dont Vitruve fe fert pour exprimer la
même chofe.
L e nombre des bandes & leur difpofition dans les
architraves varient fuivant leSj différens ordres. Ordinairement
la plus grande bandé eft. au-deffiis & la plus
petite au-deffous. Ce t arrangement n’eft pourtant
pas tellement fixe qu’on ne puiffe le changer-. Les
anciens nous en ont laiffé des exemples. C e t ordre
eft renverfé dans plufieurs édifices , comme l’arc
d’Augufte à Suze , celui de Céfor à Fano , &c. la
petite bande étant au-deflus & la grande au-déffoüs.
II y a des architràves où ces bandes font inclinées,
( V o y e z 'architrave 8c face. )'
B AN D E de BR IQU E S . On donne ce nom dans
les édifices bâtis de briques aux bandeaux de cette
matière , qui font au pourtour ou dans- les trumeaux
des croifées.
B AN D E de C A R R E A U X . C ’eft un rang de
carreaux petits ou grands qui autrefois fe foifoit
: for un plancher,, environ de trois en trois pieds , ençro
• les carreaux à nx pans.