
pour tm homme, une toife pour deux, & deux
toifes pour quatre perfonnes.
Afin d’éviter le grand entretien des allées, on
remplit leur milieu de tapis de g a z o n , en pratiquant
de chaque côté des fenders afiez larges pour
s’y promener.
A llÉe-biaise, nom qu’on donne à une allée, qui
par fujétion comme d’un point de vue ou d’un ter-
rein , ou d’un mur de clôtu re, n’eft point parallelle
à l’allée de front ou de traverfe.
A llée bien tirée, allée q u f eft nétoyée de mauvaifes
herbes, ôc fur laquelle ou a paffé le rateau.
A llée couverte $ c’eft une allée bordée de grands
arbres, comme tilleuls, charmes, ormes, maroniers,
q u i , par la courbure de leurs cimes, ou l ’entrelacement
de leurs branches, forment une efpéce de
voûte j donnent du couvert & par conféquent de la
fraîcheur. Une allée de ce genre eft d’autant plus
i>elle qu’elle eft plus fpacieujfe, parce qu’ alors fa
largeur eft proportionnée à la hauteur des arbres j
telle étoit la grande allée de promenade du Palais
r o y a l , dans ion ancien état j telle eft encore la
belle allée des Tuileries. En général les allées qu’on
deftine a couvrir & à faire berceau, doivent avoir
moins de largeur que les autres, afin que les branches
des arbres fe rapprochant plus aifément & plus
v i t e , donnent plustôt de l’ombre. O n appelle aufli
allée couverte, celle qui eft faite d’un berceau de
treillage,
A llée découverte, eft celle qui biffe découvrir
le ciel par en haut, C ’eft aufli celle qui fépare les
quarrés des partères par des bordures de buis 6c
d’arbres verds, ou les bofquets d'un jardin par des
paliffades de haute-futaie , & qui eft le plus fouvent
accompagnée de contr allées Fort étroites , pour
y avoir plus d’ombre.
A llée de compartiment, large fentier <Jui fépare
les carreaux d’un part ère.
A llée £ea u , chemin bordé de plufieurs jets ou
bouillons d’eau, fur deux lignes parallelles ; telle
eft celle du jardin de Verfailles , depuis la fontaine
de la pyramide, jufqu’a celle.du dragon.
A llée de front, ç’eft celle qui eft droite en face
d’ un bâtiment : fa largeur eft en proportion du front
de l’édifice qui doit lui fervir de point de vue,
A llée de ga^on, ( voye^ Boulingrin. )
A llée de niveau, eft celle qui eft bien dreffée
dans toute fon étendue.
A llée diagonale ; elle traverfe un bois qu un
partère quarré, d’angle en angle.
A llée en pente, ou rampe douce , eft celle qui
gçcompagne une cafcade, 6c qui en fuit la chute.
A llée en perfpcé&ve j c’eft une allée qui eft plus
large à fon entrée qu’à fon if fu e , pour faire
paroître les parties fuyantes des côtés, & lui donner
une apparence de longueur. Cette forte d’allée eft
en ufage dans les décorations des théâtres d’eau.
Le théâtre d’eau à Verfailles eft formé en allée
en ptrfpeélive.
A llée en , allée qui étant trop rampante
& fujette aux ravines , eft traverfée d’efpace en
efpace, ou de douze en douze pieds, de plate-
bandes de g a zo n , en manière de chevrons brifés,
ou de zigzags de point de hongrie, & cela pour
retenir le fable. On appelle aum allée en {ig{ngt
celle qui, dans un bofquet ou labyrinthe, eft fermée
par divers retours d’an g le, pour la rendre plus
folitaire & en cacher l’Ofue.
A llée labourée & herjee, celle qui eft repaffée
à la herfe, & où les carrolTes peuvent rouler.
A llée parallèle, celle qui s’éloigne d’une égale
diftance d’une autre allée.
A llée principale ; ce qui cara&érife une allée
principale, qui peut n’être pas toujours au milieu
du iardin, & n’avoir pas de bâtiment en regard,
ce font deux allées appellées latérales, parce qu’elles
régnent à fes côtés dans toute fon étendue, n’en
différant que par une moindre largeur.
A llée retournée d'equerre , eft celle qui eft à
angles droits.
A llée fablée , allée ou il y a du fable fur b
terre battue, ou fur une aire de recoupes, ( voye^
-ALLÉE 6* SAB LER . )
A llée verte, eft une allée gazonnée ; elle fe dit
par oppofîtion à l’allée blanche, qui eft une allée
fablee & ratifiée entièrement.
f l y a fur le parallelifme des allées, une queftion
afiez curieufe qu’il convient d’expofer : c’eft de favoir
comment on devroit planter 1er arbres d’une allée
pour fauver l’apparence de la réunion des arbres.
H n’y a perfonne , qui étant placé , foit au bout
d’une longue allée d’arbres plantés fur deux lignes
droites parallèles, foit à l’extrémité d’un long cor-,
ridor dont les murs de cô té , le plafond & le pavé
font parallèles, n’ait remarqué, dans le premier cas ,
que les arbres fembloient s’approcher, & dans le
fécond c a s , que les murs de c ô té , le plafond 6c
le pavé offrant le même phénomène à b v u e , ces
quatre furfaces parallèles ne' préfentoient plus la
forme d’un parallèle pipéde, mais celle d’une pyramide
creufë , & cela d’autant plus que l'allée 6c
le corridor étoient plus longs. Les Géomètres ont
demandé fur quelle ligne il faudrolt difpofer des
arbres pour corriger cet effet de la perfpeftivç, 6c
conferver aux rangées d’arbres le parallélifme apparent.
Qn voit aue la folution de cette queftiou
fur les arbres, fatisfait en même tems, au cas des
murs d’un corridor.
Il eft d’abord évident q u e , pour paroître parallèles
, il faudrait que les arbres ne le fufiènt pas ;
mais que les rangées s’écartaflent l’une de l’autre.
Les deux lignes de rangées devroient être telles
que les intervalles inégaux de deux arbres quelconques
correfpondants , c’eft-à-dire ceux qui font le
premier, le fécond & le troifième, &c. de fa rangée
Fuflent toujours vus égaux ou fous le même angle,
fi c’eft de cette feule égalité des angles vifu els,
que dépend l’égalité de la grandeur apparente de
la diftance des objets, ou fi en général la grandeur
des objets ne dépend que de celle des angles
vifuels.
C ’eft fur cette fuppofition que le P. Fabry a
dit fans démonfttration , & que le P. Taguet a
démontré d’une manière embaraflee , que les deux
rangées dévoient former deux demi - hyperboles j
c ’eft-à-dire que la diftance des deux premiers arbres
étant prife à volonté, ces deux arbres feront chacun
au fommet de deux hyperboles oppofées. L ’oeil
fera à l’extrémité d’une lign e , partant du centre
des hyperboles, égale à la moitié du fécond axe ,
& perpendiculaire à l'allée. M. Varignon l’a trouvé
aufii par une feule analogie : mais le problème devient
plus général, fans devenir plus compliqué,
entre les mains de M . Varignon ; il le réfout dans
la fuppofition que les angles vifuels feront non
feulement toujours égaux, mais croifïans ou décroif-
fans, félon tel ordre qu’on voudra, pourvu que
le plus grand ne foit pas plus grand qu’un angle
d ro it , & que tous les autres foient aigus. Comme
les finus des angles font leur mefure, il fuppofe une
courbe quelconque, dont les ordonnées repréfente-
ront les finus des angles vifu els, & qu’il nomme,
par cette- raifon , courbe des finus. De plus l’oeil
peut être placé où l’on voud ra, foit au commencement
de Vallée, foit en de-cà , foit en de-là :
cela fuppofé, & que la première rangée foit une
ligne droite, M . Varignon cherche quelle ligne doit
être la fécondé, qu’il appelle courbe de rangée 5 il
trouve une équation générale & indéterminée, où
la pofition de l’oe il, la courbe quelconque des finus
& fa, courbe quelconque de rangée , font liées de
^elle manière que deux de ces trois chofes déterminées,
la troilîéme le fera néceflairement.
Veut-on que les angles vifuels foient toujours
é g a u x , c’eft-à-dire que la courbe des finus foit
une dro ite, la courbe de rangée devient une hyperbole
, 1 autre rangée ayant été fuppofée ligne droite.
Mais M . Varignon ne s’en tient pas là : il fuppofe
que la première rangée d’arbres foit une courbe
quelconque, & i l cherche quelle doit être la fécondé,
afin que les arbres faffent à la vue tel effet qu’on
voudra.
Dans toutes ces folutions M. Varignon a toujours
ü ip p o fé , avec les P. P. Fabry & T a g u e t , que la
grandeur apparente des objets ne dépendoit que de
la grandeur de l’angle vifuel 5 mais quelques phi-
lofophes prétendent qu’il faut y joindre la diftance
apparente des objets qui nous les font voir d’autant
plus grands que nous les jugeons plus éloignés.
Afin donc d’accommoder fon problème à toute
hypothefe , M. Varignon y a fait entrer cette
nouvelle condition. Mais un phénomène remarquable,
c’eft que quand on a joint cette fécondé
hypothèfe, fur les apparences des objets, à la
première hypothèfe, & qu’ayant fuppofé la première
rangée d’arbres en ligne droite, on cherche félon
la formule de M . Varignon, quelle doit être la
fécondé rangée, pour faire paroître tous les arbres
parallèles , on trouve que c’eft une courbe qui
s’approche toujours de la première rangée droite,
ce qui eft réellement impoffible 5 ca r , fi les deux
rangées droites parallèles, font paroître les arbres
non parallèles & s’approchant , à plus forte
raifon deux rangées non parallèles 8c qui s’appro-*
chent, feront-elles cet effet. C ’eft donc l à , fi l’on
s en- tient au calcul de M . Varignon, une très
grande difficulté contre Phypothèfe des apparences
en raifon compofée des diftances & des finus des
angles vifuels. C e n’eft pas là le feul exemple de
fuppolirions philofophiques, qui introduites dans les
calculs géométriques , mènent à des conclufions
vifiblement faillies ; d’où il réfulte que les principes
fur lefquels une folution eft fondée , ou ne font
pas employés par la Nature , ou ne le font qu’avec
des modifications que nous ne connoifions pas. L a
géométrie eft donc en ce fens l à , une bonne, &
même la feule pierre de touche de la phyfique.
Hifl. de l'acad. année 1 71 &, page f j .
Mais il fembîe q u e , pour arriver à quelque ré-
fultat moins équivoque, il eut fallu prendre la route
oppofée à celle qu’on a fuivie ; on a cherché dans
le problème précèdent, quelle loi dévoient fuivre
des diftances d’arbres mis en allées, pour paroître
toujours à la même diftance dans telle ou telle hypothèfe
fur la vifion j au lieu qu’il eût fallu ranger des
arbres de manière que la diftance de l’un à l’autre
eut toujours paru la même, & d’après l’expérience
déterminer qu’elle feroit l’hypothèfe la plus vraifem-
blable fur la vifion, ( voye^ Parallélisme. )
A L L E G E R , v. a<ft. foulager, diminuer le poids,
on dit alléger un plancher en ôtant une partie de
fa charge.
A L L E G O R IE , f. f. ce mot fembleroit être étranger
à l’art proprement dit de l’archite&ure : car
b ien , que les monumens de tous les âges & de tous
les pays foient remplis d’emblèmes , & de figures
allégoriques, c’eft à là fculpture & à l’ornement qu’il
faut les rapporter 5 & ils n’entrent dans l’architeéfure
que comme acceffoires aufli indépendans d’elle, qu’elle
eft étrangère à eux. Cependant cette efpèce de langage
qui appartient particuliérement à ces arts imitateurs
dire&s de la nature, qui trouvent dans la variété des