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moins forgé, on a trouvé que la force moyenne
de ces tringles, qui a voient quatre lignes de groffeur
en quarré, a été d’environ trois mille, ce qui
fàitr 187 livres § par ligne quarrée ; tandis qu’une
barre de fer de dix-huit lignes 8c demie en quarré
de groffeur n’a pu porter que 14,22,5 , ce qui ne
fait, qu’environ 40 livres par ligne quarrée.
En comparant la force de la tringle de fer de
quatre lignes, à celle de .la barre de fer de dix-
huit lignes 8c demie , on trouvera que ces forces
font, à ttès-peu de chofe près, en raifon du périmètre
ou contour de leur groffeur, c’eft-à-dire.,
comme 16 eft à 74. Pîufieurs antres expériences
indiquées à l’article F e r donnent le même rapport.
D’où il fuit, que connoiffant la force d’une
t.ingle de fer de quatre lignes de groffeur, on
p.ut en déduire celle de toutes barres de la- même
qualité de fer.
Voici le réfulrat de pîufieurs expériences faites
fur des tringles- de quatre lignes de groffeur, 8c
de différentes qualités de fer.
Une de ces tringles, en fer à gros grains, a
ibutenu, avant de fe rompre . . . » 1,991 liv.
Une autre dont le grain étoit moyen. 3,980
Une dont le grain étoit fin . . . . 3,840
Une moitié nerf ............................7,200'-
Une en fer tout nerf de bonne qualité
........................................... 10,32,0 liv.
- Cela pofé , pour trouver la force d’une barre
de- fer qui doit être employée en chaîne ou tirant,
il-faut, r°. en examiner la caffure, afin de recon-
noître fa qualité.
Suppofons .que le grain d’une barre de fer foit
de moyenne groffeur, & que la groffeur de cette
Barre foit dé vingt-fix lignes de largeur fur huit
lignes d’épaiffeur, fon périmètre ou contour fera
de foixante-huit lignes.
On vien t de voir que la force d’une tringle de
fer quarré de quatre lignes de groffeur étoit de
3-980, & comme nous avons fait voir que la force
des barres de fer de même qualité étoit en- raifon
«lu contour de leur groffeur, il en réfui te qu’on
aura là proportion 16: 3 980" : : 68 eft à un quatrième
terme-, 16915 qui exprimera la force de
la barre de fer de vingt-fix lignes.fur huit, dont
il eft queftiorr. Mais nous répéterons ici ce que
nous avons déjà dit à l’articlè C e r c l e d e f e r ,
c’eft-à-dire, qu’a caufe des défauts qui peuvent
le trouver dans les fers d’une certaine longueur,
il ne faut compter que fur la moitié,de cette force,
ou fnppofer que Pefforr qu’ils ont à foutenir eft
double.
Qu’il s’agiffe, par exemple , de trouver .les di-
meniions d’une chaîne qui doit foutenir un effort
de dix millïers , on cherchera celles d’une Barre
de fer qui ne pourroit fe rompre qjie fous un effort
de vingt mille.
Pour cela après avoir fait le choix de la quac
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lité de fer qu’on y veut employer, que nous fut»;
poferons moitié nerf, la force d’une barre de fer
quarrée de quatre lignes de groffeur, étant de
7,200 , on fera la proportion 20,000: 7,200 : : 16
eft un quatrième terme qui donnera 44 lignes ~
pour le contour de la groffeur de la barre que
l’on cherche.
Ce contour ou périmètre peut également convenir
à une barre quarrée ou méplate. S’il étoit
néceffaire que cette barre fût quarrée, chaque face
auroit 1 1 lignes | de largeur ; mais, s’il' étoit pof-
fible de faire ufage d’une barre méplate, il fàir-
dra convenir d’une de fes dimenfions : par exemple
, de fon épaiffeur, qui peut être de fix à huit
lignes, on ôtera cette épaiffeur de la moitié du
périmètre trouvé ; le refte fera l’autre dimenfion
que l’on cherche.
Suppofons que cette barre doive avoir fix lignes
d’épaiffeur, on ôtera cette mefure de vingt-deux
lignes qui eft la moitié du périmètre trouvé;
le refte 16 lignes f défignera la largeur que doit
avoir la barre.
On trouvera, par la même manière ,, que'pour
huit lignes d’épaiffeur, la largeur de la barre doit
être de 14 lignes
11 faut obferver que fi on veut avoir- égard
à la folidité 8c à l’économie, il faut^préférer les
fers méplats aux fers quarrés , par la raifon
que ce font ces derniers qui acquièrent le moins
de force par l’effet de la forge, tout en exigeant
plus de matière.
Une barre de fer d’un pied de longueur, dons
la groffeur feroit formée par un quarré de 11
lignes £ , fur chaque face péferoit trois livres cinq
onces un gros.
Chaque pied d’une-barre de fer méplate , dont
la bafe feroit un re&angle de 16 lignes | fur fix
lignes , ne péferoit que deux livres neuf onces
fept gros.
Si cette barre avoit 14 lignes f de large fur 8
lignes d’épaiffeur , chaque pied péferoit trois livres
fept gros;
Ces trois barres- ayant une force égale, il en
réfulte , ainfi que nous- l’avons déjà dit, qu’il y a
un avantage réel à préférer le fer méplat au fer
quarré,' pour former les chaînes qui fervent à
entretenir les parties d’un édifice.
Des manières d'affembler les barres de fer pour former
chaînes.
îi y a trois manières différentes de former ces
affemblages; favoir : à,charnières, à talons. & à
moufles^
Pour l’affemblage à charnières , repréfénté par
la fig. 81 , l’extrémité d’une des barres forme une
fourche dans laquelle cm introduit, le bout de
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IWtrôï Les trois épaiffeurs de fer réunies font
„•rcèes d'un trou ; dans ce trou on fait entrer un
Toulon à Vis ou à clavette & quelqiiefo.» des
doubles coins. On p'rèfère les doubles coins , lorl
‘ ■ il s’agit de faire tirer les barres qui forment la
chaîne ; c’eft ce que les ouvriers appellent faire
Undtr la chaîne.
Dans le fécond affemblage, reprèfenté par la
fia 8e » les bouts qui doivent s’unir font termines
par.des! talons tournés en fens contraire. Qn fait
bander la chaîne, en introduifant des coins de ter
emre les deux talons ; on maintient les bouts de
de barre réunis par le moyen de .-deux brides ,
placées au .droit des râlons. . ,
L’affemblage à moufles ne diffère du précèdent
qu’en ce que les talons font plus forts, & contournés
comme on le voit à la fig. 83.
Cetre manière de réunir les barres de fer elt la
plus folide ,‘ c’sft pourquoi on la préfère pour les
grandes chaînes qui ont de puiffans efforts a foutenir.
Elle a été mife en oeuvre pour toutes les
chaînes de la nouvelle églife de Sainte-Geneviève.
Les ouvriers donnent le nom d’emmanchement a
tous ces différens affemblages. {Voye^ ce mot).
C h a î n e en pierre de.taille (Conflruthon). C eft
ainfi qu’on appelle des parties d’ouvrage faites
pour donner plus de folidité, lier & entretenir les
ouvrages conftruits, en moellons ou en briques.
Ces efpècesde chaînes font compofées de pierres
de taille , pofées les unes, fur les autres, enforte
que l’une paroît courte , & l’aiitre longue , comme
on peut le voir, à la fig, 84. ^ ■' t
. Les parties des pierres longues qui excédent les
courtes , pour former liâifon avec les moellons ou,
briques , fe nomment harpes. ( Voyef) ce mot.
On a coutume de conftfuire des chaînes en
pierres de faille dans les murs mitoyens conftruits
en moellons, pour foutenir les poutres, les groffes
folives d’enchevêtrure & autres pièces de charpente
fufceptibles- de porter un grand poids. Il y a
des chaînes fimples, des chaînes doubles & des
chaînes figurées.
Les chaînes fimples font celles qui ne forment
harpes que d’un côté, comme celles repréfentées
par la fig. 83.
Les chaînes doubles forment harpes des deux
côtés, comme on le voit à la fig. 86.
Les chaînes figurées ne fervent fouvent que de
décoration; elles fe font dans les murs de face,
tout en pierres de taille , ainfi que dans ceux, qui
font en moellons ou en briques.
Les pierres qui forment ces chaînes , font ordinairement
fâillantes ,. avec dès refends à vive-
arête (fig. 8y).* *’ ; . ,
Quelquefois les. arêtes font arrondies, ( fig. 88 ).
On appelle les premières , chaînes de, refends ,
& les fécondés, chaînes de bojfages. ( Voye^ les
mots R e f e n d s & B o s s a g e s ) .
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Pendant long-temps l’ufage a été de figurer les
chaînés de refends fans harpes, c’eft-à-dire , avec
des pierres égales, renfermées entre deux lignes
parallèles, ( fig. 89 ). Depuis quelque temps les
architectes ont reconnu l’abus de cette repréfen-
tation qui indique une conftruétion vicieufe &
contre les règles de l’art,, en ce qu’elle paroît ne
former aucune liaifon avec les autres parties qui
lui font contiguës. D ’après ces confidérations
les bons architectes ne figurent plus les chaîne»
qu’avec des harpes.
Il faut remarquer que dans les chaînes que Ion
conftruit, 8c que l’on figure aux angles des édifices,
les pierres qui font longues fur une face,,
doivent être courtes dans l’autre ; 8i que les
courtes doivent être égales à Pépaiffeur du mur
dont elles reprèfentent le bout.
En bonne conftruâion , on doit placer des
chaînes à tous les angles faillans & rentrans,
formés par les murs de face d’un édifice, ou par
des murs ifolés.
On divife les murs de clôture d’une certaine
étendue par des chaînes faites d’une manière plus
folide que les murs dans lefquels elles font placées
pour leur fetvir de foutien. Ainfi, dans les murs
conftruits en bons moellons 8c mortiers , qui
fervent à clorre les jardins ou cours attenantes
aux bâtimens d’habitation , on fait ufage de chaînes
en pierres de taille , telles que celles que nous
avons ci-devant décrites.
Dans les murs de clôture de moindre confé-
quence, bâtis en pierre sèche, on avec du mortier
de terre franche , on conftruit de di fiance e'n distance
des parties de maçonneries avec plâtre ou
mortier , auxquelles on donne aufii le nom d*
chaîne.
La plus petite dîfiance qu’on puiffe mettre entre
les chaînes , doit être égale à la hauteur du mur #
& la plus grande ne doit pas paffer trois fois cette
même hauteur.
CHAINETTE, f. f. (ConflruElîon). Les géomètres
défignent fous ce nom la courbe que forme une
chaîne fufpendue par fes extrémités', en fuppofant
la chaîne plus longue que la diftance entre les deux
points de fufpenfion.
Pîufieurs mathématiciens ont démontré que la
chaînette eft tellement favorable aux voûtes ,
qu’en faifant ufage de cetre courbe, on pourroit
conftruire fans mortier une voûte dont tous les
joints des pierres feroient infiniment polis ; ou, ce
qui eft bien plus extraordinaire , avec des boules
qui ne peuvent fe toucher qu’en un point, pourvu
que tous les points de contaâ foient rangés félon,
la dire&ion de cette courbe. (F-oye^ le Di&ionnaire
de mathématiques , 8c i’atticle P o u s s é e d e s -
v o û t e s dans celui* ei)i
Un fi grand avantage auroit certainement déterminé
les archueâes & lès ingénieurs à préfères