
de la même manière, il faut interposerentre eux
des poligones d'une autre figure, qui Soit telle que
la Somme de leur angle Soit égale à 360 degrés.
Chaque angle d’ un poligone de douze cô té s , étant
de 150 degrés , & ceux d’un triangle équilatéral
de 60 , deux de ces poligones & un triangle équilatéral
pourront fe réunir autour d’un point fans,
interruption. A in fi , pour carreler une falle avec
des poligones à douze c ô té s , il faut placer entre
eux des triangles équilatéraux. Chaque angle d’un
oélogone régulier étant de 135 degrés , deux de
ces angles & un d’un quarré qui eft de 90, feront
3 6 0 : d’oïl il réfulte que pour carreler une falle
a v ec des poligones à huit cô té s , il fautinterpofer
entre eux des carreaux de figure quarrée.
Les carreaux de terre cuite fe font a vec un mélange
de terre glaife & de fable. Pour faire des
carreaux de bonne qualité, il faut que cette terre
Soit préparée un an avant d’être employée ; il faut
qu’elle ait été bien b a t tu e c o r r o y é e & expofée à la
gelée. L orfque la terre a fubi toutes ces préparation
s , on moule le carreau & on le range fous
des hangars conftruits exprès pour les faire fécher
à l’ombre. 11 eftabfolument néceffaire qu’ils foienr
bien fecs , car pour peu qu’ ils contiennent d’humidité
, ils fe gauchiffent & deviennent difformes.
Les carreaux étant arrangés dans le four à claire
v o i e , de manière à ce qu’ils puiffent tous recevoir
une chaleur égale , on allume pendant dix
jours un petit feu qu’on appelle fumage : au bout
de ce tem s , on fait un feu de réverbères qu’on
entretient pendant cinq jours , après lefquels on
laiffe éteindre le feü : huit jours après , ils font
affez refroidis pour pouvoir être tirés du four. On
v o it qu’ il faut environ vingt-trois jours pour faire
une fou rnée, fans y comprendre le tems qu’il faut
pour les retirer du four & les arranger.
Le degré de cuiffon décide en partie de la qualité
du carreau. Celui qui n’eft pas affez cuit fe
décompofe & fe réduit en pouffière. Les carreaux
à fix pans dont on fait ufage à Paris font de deux
échantillons différens. Les plus grands ont fix pouces
de diamètre & neu f lignes d’épaiiïeur. Ils
pèfent environ une livre treize onces ; i l faut 167
de ces carreaux pour faire une toife fuperficielle
de carrelage. Un millier fait àp eu-prèsfix toifes,
il pèfe 1820 ; une voiture ordinaire en charge ordinairement
deux milliers.
Les carreaux du petit échantillon ont environ
quatre pouces de diamètre & fix lignes d’épaiffeur ;
ils pèfent douze on ce s: il en faut 318 pour faire
une toife fuperficielle de carrelage , de forte que
le millier fait :un peu plus de trois toifes : une
voiture ordinaire en mène environ trois milliers
qui pèfent chacun 750 livres.
Pour les fours , les âtres de cheminée , les fourneaux
potagers , on employé des carreaux dont la
forme eft quarrée de chaque côté à fix pouces de
large fur -xn pouce d’ épaiffeur.
Quelquefois on fait faire des carreaux de chacun
de ces échantillons beaucoup plus épais , pour
carreler les pièces au r.cz-de-chauffée ou. celles que
leur pofition rend humides.
C arreaux eft un terme de maçonnerie, par
lequel on d,èfigne ftes pierres de taille à un parement
qui ne font p a f l ’épaiffeur. On les place
entre d’autres plus longues, qu’on appelle boutiffe %
qui entrent plus avant dans l’épaifieur du mur, afin
de former liaifon fur l ’épaiffeur. On dit qu’un mur
eft formé en carreaux 8t boutiffes , lorfqu’il; eft
conftruit avec des pierres trop petites pour former
fon épaiffeur en un feul • morceau.
C arreau ( jardinage. ) Pièce de terre quarrée
ou figuré e, qui fait partie d’un parterre. E ilje ft
ordinairement bordée de buis-nain 8c garnie de
fleurs ou de gazon.
C arreau de bojfage. C e font les pierres de refend
qui compofenr une chaîne de pierres.
C arreau de broderie. C ’eft un carreau q u i , foi-
fan t partie d’un parterre , renferme une broderie
de traits de buis. Ces fortes de carreaux ne font
plus en ufage.
C arreau de fayance. C’eft un carreau qui a or*
’ dinairement quatre pouces en quarré , qui fert à
faire des foyers , à revêtir les jambages cks cheminées.
O n en fait aufli ufage pour paver; & revêtir
les g rottes, falles de bains 8c autres lieux frais.
C arreau de parterre, ( Foyé£ CARREAU , jardinage.
)
C arreau de verre. C e font des pièces de verre
avec lefquelles on garnit les croifées des édifices.
Autrefois ces carreaux étoient fort petits j on en
formoit des compartimens de toute forte. Ces morceaux
colorés 8c affemblés avec des lames de
plomb fort minces , entretenues par des verges de
t e r , formoient des encadremens", des de vife s, des
armoiries 8c même des tableaux d’hîftoire.
A&uellement on ne fait ufage en France que
de grands carreaux, dont les plus beaux viennent
d’Alfa ce. On en trouve qui ont trente-fix pouces
de haut fur trente de large. ( Voye^ les articles
V fçre , V it r a g e . )
C arreau vernijfé. Grand carreau plombé qu’on
met dans les écuries, ou dans les mangeoires des
ch ev au x, pour les empêcher de lécher le mur. On
fait aufli de petits carreaux verniffés pour les com-
partimens.
C A R R E F O U R , f. m. C ’eft dans une v ille l’endroit
où deux rues fe croifent 8c ou plufieurs
aboutiffent.
Les Romains nommoient bivium la rencontre de
deux ru e s , trivium celle de trois , & quadrivium la
rencontre de quatre rues. Le mot de carrefour
s’emploie aufli & a la même fignification pour
les grands chemins & pour les rues des carrières.
Il vien t de quatuor & fores j c’eft-à-dire , quatre
fôrtie s , quatre iffùes.
C arrefour > ( terme de jardinage }, C ’eft 1*
rencontre de quatre allées dans un b o is , ce qui
imite l’iflùe de quatre rues dans une ville . Ces
carrefours fe font circulaires ou quarrés, : mais dans
ce dernier c a s , on en retranche les encoignures »
ce qui les agrandit considérablement & leur donne
plus dé grâce.
C A R R E L A G E , fi m. O n appelle de ce nom
tout ouvrage fait de carreaux de terre cuite , de
pierre ou de marbre..La perfeéUon d’un carrelage
eft d’être bien d ro it, bien uni 8c de niveau , d’avoir
des joints fins & fans balevre.
C arrelage f& dit aufli de l’art de carreler. C e t
art peut fe confidérer fous deux points de vue du
côté du goût & de la décoration, & du côté du
befoin 8c du mécanifme. Sous ce dernier rapport >
voye^ l’ article C arreau & C arreler ; js voye^
aufli , dans le di&ionnaire, des arts & métiers,
Y art du carreleur. La partie de cet art qui eft du ref-
fort de cet ou v rag e , c ’eft-à-dire celle qui n’envi-
fage que l’agrément & qui contribue d’une manière
fi particulière à la magnificence des édifices ,
pourroit fournir la matière de cet article à elle
leule. Cependant quoique l’art du carrelage diffère
fenfiblement de l’art des pavés en compartimens ,
on ne fauroit nier que ce ne foit plutôt par la
grandeur des matériaux St l’étendue des intérieurs,
que par aucun principe de goût ou par aucun prp-
j cédé d’u.n mécanifme particulier. C ’eft pourquoi je
renverrai aux mots Pa v é & Pavement tomes
les notions hiftoriques & théoriques que/çomporte
cette partie fi intéreffante de la conftruftion & de
la décoration des édifices. ( Voye% Pa v é St Pa v e ment.
)
C A R R E L E R , v . a&. ( conftru&ion ). C ’eft pofer
les carreaux qui doivent former le pavé d’une
chambre ou d’une partie quelconque d’un bâtiment.
A Paris , on pofe préfque tous les carreaux en
plâtre, excepté au rez-de chauffée & dans les lieux
humides , où l’on eft quelquefois obligé de les
pofer en mortier. Les carreleurs ont la mauvaife
habitude de mêler une moitié de pouffière avec
leur p lâ tre, fous prétexte que le plâtre pur fait
renfler le carrelage dans le milieu , mais on a reconnu
que c’étoit un abus imaginé parles ouvriers
pour gagner davantage. Dans prefque tous les autres
pa ys , on pofe les carreaux à bain de mortier.
Xorfque c’eft fur un plancher , on met tin lit de
terre de quatre à cinq pouces pour garantir le plancher,
des ianpreffions de la chaux. C e lit de terre
étant bien dreffé 8c égalifé de niveau , on étend
une couche de mortier fur laquelle on pofe le carreau
, après l’avoir mouillé.
Comme les carreaux en terre cuite ne font jamais
bien droits 8c dégauchis, parce qu’ils fe tourmentent
toujours un peu à l’aélion du feu , on a
coutume de paffer lé carrelage au grès après qu’ il
eft f in i, fur-tout lorfqu’on veu t le mettre en cou leur
, ainfi qu’il eft d’ufage à Paris.
C A R R E L E U R , fi m. ( conflruSlion) O n appelle
ainfi l’ entrepreneur 8c l’au vner qui fe chargent de
carreler un bâtiment,. lorfque c’eft; en carreaux de
terre cuite ; car lorfqu’il s’agit de carreaux de
marbre ou de pierre , ce font ordinairement les
marbriers qui les pofent 8c qui les fourniffent.
A Paris, les carreleurs font en même temps potiers
de terre. Leur ouvrage fe paie à la toife fuperficielle
mefurée fans ufage.
C A R R IE R , f. m. ( confiwêlion ) . C ’eft le nom
qu’on donne aux ouvriers qui travaillent à tirer
les pierres dés carrières , 8c aux entrepreneurs qui
fe chargent de les faire exploiter.
La manière d’exploiter les carrières revient à-
peu-près à un même procédé. Lesinftrumens dont
les carriers fe fervent pour débiter les pierres d’une
carrière , font des coins de différente forme 8c
grandeur. On les appelle pic, mail 8c mailloche. O n
commence à faire avec les pies des entailles pour
loger les c o in s , félon la grandeur du bloc ou de
la maffe qü’on veut détacher ; on enfonce ces
coins à grands coups de mail ou de mailloche.
Lorfque Tes coins ne fuffifent pas pour produire
cet e f fe t , on fe fert d’un grand le v ie r de fer pour
aider à faire partir la maffe.
Quelquefois on emploie la poudre à canon
pour exploiter les carrières. La mine que les carriers
font pour éclater de gros morceaux de pierre ,
conftfte en un trou cylindrique d’environ un pouce
8c demi de diamètre,8c affez profond pour atteindre
le centre de la pierre. On charge enfuite ce trou
comme on charge un canon, 8c on remplit le vuide
que laiffe la poudre d’un coulis de plâtre , après
cependant y avoir introduit l’aiguille de fer pour
former la lumière. L ’efpace occupé par la poudre
eft la chambre de la mine ; il faut apporter un
grand foin pour en bien boucher l'entrée.
La maffe qu’on détache contient quelquefois
plufieurs blocs qu’on fépare enfuire par quartiers,
félon les échantillons demandés par les maîtres
maçons , qui envoient ordinairement un compagnon
tailleur de pierre pour les choifir 8c les
faire débiter.
Prefque par-tout les carriers vendent la pierre
au pied cube. Cependant à Paris ôn vend la pierre
tendre au tonneau , qui vaut 14 pieds cubes.
C A R R IE R E , f. f. ( confruüïoa ) . C ’eft l’endroit
d’où l’on tire les pierres propres à bâtir. Q u e lquefois
les carrières font, à dé couvert, quelquefois
elles fe trouvent fous terre à une certaine profondeur,
comme dans les environs de Paris. O n leur
donne alors le. nom de carrières à puits , parce que
c’ eft réellement par une efpèce de puits qu’on y
defeend 8c qu’on en tire les pierres. On établit
pour cela au-deflùs de la bouche du puits un grand
treuil avec une roué à chevilles, fur lefquelles plufieurs
hommes font placés. M. de Fleuri a très-
bien exprimé la peine 8f les dangers auxquels font
expofés les manoeuvres qui font tourner ces roues
de carrières , en y employant l’effort de leurs bras