
de bois pofée en travers , qui unit pât le haut les f
deux poteaux formant les jambages.
Chapeau d'efcalier. Pièce fervanr d’appui au haut
d’un efcaüer de bois.
Chapeau d’étal Pièce de bois qu’on met au haut
d’un étai ou d’une potence.
Chapeau de file de pieux. Pièce de bois attachée
avec des chevilles de fer fur les couronnes d’une
file de pieux. ( Pour l’intelligence de ceci, voye{
l ’article F ile d e p ie u x ).
CHAPELET, f. m. Ce mot fignifie , en architecture
, un ornement ou une baguette découpée
en petits grains ronds , comme d’olives, de grelots,
de fleurons , de perles. On l’appelle ainfi , à eau le
de fa reflemblanee avec les chapelets de dévotion
ou patenôtres.
C h a p e l e t . ( conflruttion ). C’eft une epèce de
pompe qui fert à èpuifer l’eau. On l’emploie lorf-
cju’i! s’agit de bâtir dans l’eau, comme lorfqu’on
ëfait le* fondations des piles de pont ou d’autres
ouvrages de ce genre.
11 y a beaucoup de manières différentes de
Former des chapelets. Nous nous contenterons ici
d’indiquer la plus fimple, la plus commode, &
celle qu’on met le plus fou vent en ufage.
Cette méthode confifte à faire paffer dans un
tuyau uneefpèce de chaîne fans fin, compofée de
godets, ou de plaques de métal, efpaces d’environ
deux pieds. On peut comparer cette machine à
tin chapelet véritable ; la différence efl que les
plaques ou godets tiennent lieu de grains. ( Voye^
les fig. 92 & 93).
Lorfqu’on fait ufage des plaques de métal, qu’on
^appelle palettes , il faut qu’elles aient environ deux
lignes de moins en diamètre que le tuyau, &
pour que ces plaques puiffent tenir l’eau , on les
recouvre avec des rondelles de cuir qui ont le
diamètre jufte du tuyau. On arrête ces rondelles
avec des plaques de fer, affurées avec des clavettes.
Pour mettre cette machine en mouvement, on ajufte
•au-defîùs un treuil garni de crochets ou griffes pour
foutenir la chaîne. Dans le bas de Ja machine ,
on ajufte un rouleau qui facilite l’entrée de la
chaîne dans le tuyau.
Pour donner une idée de la manière dont on calcule
le produit d’un chapelet, &i la force qu’il faut pour le
faire agir, nous fuppoferons que le tuyau dans lequel
il doit paffer a 5 pouces de diamètre fur 9 pieds de
hauteur, & qu’à chaque tour de treuil le chapelet
monte de fix pieds ; que les hommes qui le
font'tourner , lui font faire 50 révolu rions par minuté,
en les relevant.au bout d’une heure. Cela
pofé , il réfuitera qu’à chaque minute ces hommes
élèveront une colonne d'eau de 300 pieds ou <0
toifes de longueur fur une bafe de 5 pouces de
diamètre , fur quoi il faut déduire la place que
la chaîne occupe dans le tuyau.
Pour parvenir à évaluer d’une manière fure &
facile cette diminution , il faudra décrocher fix
pieds de longueur de la chaîne qui forme le cha*
pelcty les pefer dans l’air & dans l’eau. La différence
de ces deux poids exprimera celui de la partie
d’eau dont la chaîne tient la place lor('qu’elle eft
dans le tuyau.
.Suppofons que les fix pieds pèfent 48 livres
dans l’air & 41, livres 7 dans l’eau, la différence
de ces deux poids 6 livres | exprimera celui de la
quantité d’eau qu’occupe une toife de chapelet clans
le tuyau , que nous fuppofons circulaire, parce
que c’eft la forme qui convient le mieux; toutes
les autres réufliffant moins bien. Cela polé, on trouvera
qu’une colonne d’eau de 5 pouces de diamètre
fur 6 pieds de haut, pèfe 5.7 livres 7, dont,
en ôtant 6 livres f pour le poids de la partie occupée
par le chapelet, il ieftera 51 livres' ,f pour
celui de chaque toife de la colonne d’eau fournie
par cette machine , & 2562 livres f pour
les.50 toifes que peut produire cette machine par
minute.
Divifant ce poids par 70 livres, qui eft celui
d’un pied cube , on aura 366 pieds cubes , ou 45
muids 7 de chacun 8 pieds cubes pour une minute
, & 2745 muids pour une heure.
Quant à la force qu’il faudroit pour faire mouvoir
cette machine , elle dépend :
. i°. De la pefanteur de la colonne d’epu qu’on a
à foutenir, c’eft-à-dire de la capacité du tuyau de
la machine.
2°. De. la vîtefle du moteur comparée à celle
du chapelet. Le tuyau de la machine étant fùppofé
de 9 pieds de hauteur & fa bafe de 5 pouces de
diamètre, le poids de la colonne d’eau qu’il con-
tiendroit, 'évalué comme ci-devant, à raifon de
51 livres 7 par toife, feroit de 76 livres
Par rapport à la vîteffe , nous avons dit ci-devant
qu’à chaque tour de treuil, 1 e chapelet montoit
de 6 pieds. Suppofons actuellement que ce treuil
agifle parle moyen d’ut e manivelle, dont le coude
foit de 15 pouces 7, il en réfuitera que le.moteur
parcourra 8 pieds, tandis que le chapelet qui fou-
tienr la colonne d’eau, n’en parcourra que 6. D’ôù
11 fuit que la vîteffe du moteur fera à celle du
poids,"comme 4 eft à 3 ; & comme les forces font
en raifon inverfe des vîreffes, la force du moteur
fera au poids de la colonne d’eau , comme 3, eft
à 4. Ainfi le poids de la colonne étant de 76 livres
j , la force du moteur devra être de 47 livres f~,
ou,fi l’on veut, de 48 litres, à caufe des frotte-
mens. D’où il refuite qu’en appliquant quatre hommes
à cette machine, ils n’agiroient chacun qu’avec
12 livrés de force.
Ce calcul eft fondé fur une expérience faite au
canal de Picardie.
CHAPELLE, f. f. Ce mot fe donne foit à de
petits édifices que 'l’on peut confidérer comme
des diminu.ifs d’églifes ou de temples, foit à des
portions des édifices facrés qui renferment un autel,
& qui entrent dans la coinpôfition d’une églife.
Sous le premier point de vue, les chapelles uq
font j dans nos ufages, que ce qu’étoït chez les anciens
Voedicula ( Voye^ ce mot ). On les conftrutt
brdinairement dans les endroits qui ne comportent
Bila dépenfe, ni l’étendue d’une églife.
Il n’y a point de pays, & cela eft naturel a
penfer, qui ait confervé autant d’ufages de l’antiquité
que l’Italie. On ne fauroit dire combien de
pratiques , même dans la religion, n’ont fait que
changer de nom, en fe entant fur les antiques coutumes.
C’eft fur les routes fur-tout que le voyageur
le moins, inftruit peut faire cette :réflexion.
On fait que les chemins des -anciens étôient accompagnés
de ces petits monumens religieux qu’on
appelloit ædicula. Les, chapelles 'que l’on rencontre
fur prefque toutes les routes modernes, rappellent
ce fouvenir. Si leur afpeét, en. portant le voyageur
à des idées religieufes , a l’avantage de faire-
une diverfion henreufe au fentiment pénible de
l’ifolèment, leur préfence n’en a pas'moins, en
offrant une retraite contre les injures du te ms,
& des repofoirs commodes pour s’y délaffer. _
Je ne ferois donc pas étonné qu’un motif politique
eût concouru chez les anciens, comme chez
les modernes , avec les opinions religieufes , a
multiplier les chapelles fur les routes.
Le cara&ère de ces petits édifices n’admet ni
richeffe, ni luxe. De l’élégance, de la fimplicué
dans les formes générales & dans tous les détails,
fuffiront à ces monumens foHtaires, qu’on ^ aura
foin de placer près d’une eau courante, & s’il eft
poftible, fous un ombrage hofpitalier. S’il falloit indiquer
à l’artifte quelques modèles de goût en ce
genre, on citeroit, ou le petit temple de Clitumne
à Spoleto, ou la petite rotonde bâtie par Vignole
fur la voie Flaminienne, & dans le fauxbourg del
Popolo à Rome. ( Voye{ à la vie de Barozzio
DE VlGNOLA ) .
Les anciens entendaient encore par ædicula y dans
les maifons des particuliers, ce que dans les mêmes
lieux nous entendons par chapelle. L’ædicula ètoit
une niche ou efpèce d’armoire, dans laquelle on
renfermoit quelques ftatues, & celles des dieux
Lares ou Pénates en particulier. C’eft à> quoi répondent,
dans les palais fur-tout , les pièces con-
facrées à la célébration des myftères. On proportionne
ordinairement la grandeur de ces chapelles
à l’étendue du bâtiment, & au nombre des per-
fonnes qui habitent le palais. Leur ordonnance doit
être fimple ; leur conftru&ion admet les revêtiffe-
mens de marbre ou de pierre dure. On connoît
trop de modèles de ces fortes d’intérieurs pour
qu’on s’arrête à en décrire. Quelquefois ces chapelles
occupent trop peu d’elpace pour que leur
forme fe prononce extérieurement par d’autre figne
que par le (ymbole connu du chriftianifme. Mais
dans les vaftes palais des grands & des rois , la
chapelle forme une partie remarquable de l’en-
femble de l’édifice , & eft fufceptible d’une décoration
extérieure ; &. cela convient à toutes
fortes de titrés. Car on né fauroit approuver, lorf-
que les chapelles comportent une certaine étendue,
que leur forme fe cache fous l’ordonnance générale
d’un enfemble de bâtiment, comme on le voit à
quelques châteaux modernes, & fur-tout à 1 édifice
de l’ancienne école militaire à Paris, où la
ch p:lle occupe toute l’aile droite , fans qu’on en
foupçonne extérieurement l’exiftence.
La chapelle du château de Verfailles. eft loin de
mériter ce reproche, & peut-être doit-on lui en
faire un tout contraire, c’eft de fortir a’une manière
trop frappante de l’harmonie générale des
maffes qui compofent ce palais, & d’offr.r laf-
pe<ft impofant d’une églife , plutôt que le caractère
modefte d’une chapelle de palais. Il eft vrai que
par fa hauteur & les dimenfions , on pourroit re-'
garder ce monument, moins comme un diminutif
d’églife , que comme le fuperlatif d’une chapelle.
C’eft parce qu’il a toujours confervé ce nom , &
à caufe de fa grande réputation , que je me détermine
à en rapporter ici la defcription.
La chapelle de Verfailles a paru à M. le Rot
un des monumens qui peuvent faire époque dans
l’hiftoire .de l’architefture en France. « Depuis la
fin du fiècle de Louis X IV , dit cet écrivain , la
France femble fe frayer une nouvelle route dans
l’art de cjifpofer & d’orner les intérieurs d’églifes.
La chapelle de Verfailles en a été le premier eft ai.
Manfard, dans fa partie inférieure, fit ufage de
cette décoration froide & pefante des portiques ,
qui, enrichis de différentes manières , forment
l’ordonnance de la plupart des égli-fes modernes.
Dans la partie fupérieure où le roi , avec toute
fa cour, aflifte au fervice divin ,■ il employa l’ar-
ehite&ure . grecque, avec toute fa magnificence.
Imitant dans l’intérieur de cet édifice le fyftème
de décoration que Perrault avoit eu la hardieffe
d’employer au périftyle du Louvre, il ofa encore
plus que Perrault n’avoit ofé, & fit foutenir à fes
colonnes la retombée des voûtes tiès-hautes de la
chapelle, & le poids immenfe des combles qui les
couvroient ».
Voici comme J. F. Blondel parle de ce monument
de la magnificence de Louis XIV , com*
mencé en 1699, & fini en 1710. ^
« La beauté, l’ordonnance, la richeffe des matières
, l’excellence de la fculpture & de la peinture
, l’éclat de la dorure , rien n’y a été épargné.
Peut-être même Feroit-on fondé à trouver de la
profufion dans fes ornemens. Mais l’intention
qu’on a eue de. faire de cet édifice, quoique renfermé
dans un affez petit efpace , un chef-d’oeuvre
dans tous les genres, & la perfeâion des parties
de détail qu’on y remarque, font autant de motifs
qui doivent faire paffer par-déffus la prodigalité de
la peinture & de la fculpture. Dans tout autre
édifice de ce genre, la critique eût été légitime....
Cet édifice eft digne de feryir de modèle à nos
artiftes , foit par cette conftru&ion admirable, au
[ moyen de laquelle, on eft parvenu à foutenir en