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Dans les mémoires de charpente , on range le
produit des boifes fur trois colonnes, dont la
première contient des marques, la faconde des
quarts de marques, & la troHième des chevilles;
ainfi, dans l’exemple que nous venons de citer,
il faut dm fer" le refte, 240 par 75, qui eft le
quart de 300, on . trouvera 3 quarts plus 15
chevilles.
Voici comme on annoncerait cette pièce dans
un mémoire.
Une boife de 15 pieds, 'de long fur 7 & 8 pouces
de gros, produifant..... 2 marq. 3 qu. 15 chev.
La marque de Rouen eft à la pièce de Paris,
comme 2.5 eft à 36, c’eft-à-dire que 36 marques
de Rouen ne valent que 25 pièces de Paris.
Les boifes fe toifent bout-avant, c’eft-à-dire,
longueur & groffeur naife en oeuvre, & ils fe
réduifent à la marque.
Les bots s’achètent fur le port, de pieds en
pieds; il faut que le pied fait complet pour être
compté; ainfi une boile de 12 pieds \ n’eft payée
que pour 12 pieds.
Quant au prix des ouvrages de charpente, il
dépend du prix des bois fur le port, du iranfport
& de la main-d’oeuvre. Suppofons un ouvrage
ordinaire, & que le bois fur le port vaille, le cent
de pièces, , ........................................ 600 1.
Le transport à Fartaiier . . . . . 30
La façon de ceht pièces . • . 125
T o ta l . . - . • - . . 755 1.
Lorfqu’il y a beaucoup d’affemblage, la façon
7 e compte plus cher; & fi les bois font refaits
à vive-arête ou quarderonnès , elle fe paie encore
davantage.
La manière la plus convenable d’évaluer la
façon des bois de charpente, feroit de compter
les affemblages, en fixant un prix pour chacun,
& de toifer les furfaces refaites.'
CHARPENTER , v. a’. ( ConflruBion )-. On dé-
figne par ce mot l’opération des ouvriers qui tra*^
vaillent aux ouvrages de charpente. Ainfi, charpenter
c’eft façonner .les bois de charpente & tailler les
afiembl3g.es:
CHARPENTERIE, f. f. ( Conjlruétion ). C’eft
Fart de former un ouvrage quelconque avec des
bois de charpente.1 Cet art confifte à donner aux
pièces de bois la forme , la difpofuion & les affem-
blages convenables pour former un ouvrage folide
& régulier.
La forme 5 i la difpofition dépendent de Fouvrage
de charpente que l’on veutconftruire: ainfi les pièces
de bois qui doivent coropofer un toit, un plancher,
un ceintre, un efcalier, &c. ont des difpofitions &
des formés différentes , analogues à ces efpéces
d’oavrages; on peut vcyïà ce fujet les articles que
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nous venons de citer, & tous ceux qui défignent «a
ouvrage de charpente quelconque.
Quant aux affemblages , comme les mêmes peu«
vent fervir à différens ouvrages , nous allons en
faire ici l’énumération & la defeription.
On divife les affemblages en deux claffes ; fa voir,
les affemblages quarrés & ceux en onglet. On appelle
affemblages quarrés ceux qui fervent à .unir les
pièces qui fe rencontrent à angle droit, c’eft-à-dire,
quarrément ou d’équerre./
Les affemblages en onglet ou en anglet font ceux
qui fervent à unir les pièces qui fe rencontrent obii«
quement.
Le plus fimple des affemblages, eft celui qui fe
fait par entailles, fig. 97. Ces entailles doivent être
à moitié bois, pour que les pièces réunies ne forment
qu’une même épaiffeur.
Cette efpèce d’affemblage peut fervir pour unie
deux pièces de bois quarrément ou obliquement,
fig. 98. On arrête ces affemblages avec des chevillas
ou des boulons de fer.
Affemblage à tenon Grmortaïfe.
On fe fert de cet affemblage pour unir les pièces
de bois par leurs extrémités. Le plus fimple eft
l’afferablage quarré , repréfenté par la fig. 99. La
partie C eft ce qu’on appelle tenon ; elle eft formée
par deux entailles oppofées : le trou quarré D , dans
j lequel entre le tenon , fe nomme mortaife;
Les parties E & G de la pièce de bois' qui porte
le tenon -, fe nomment épaùlemens.
L’épaifleur du tenon doit être du tiers de celle
de la pièce de bois dans laquelle il eft pris , afin
d’avoir une force fuffifante, & de ne pas trop af-
foiblir celle où l’on doit creufer la mortaife dans
laquelle doit entrer le tenon.
La profondeur de la mortaife, qui doit être égale
;à la longueur du tenon, eft ordinairement les deux
tiers- de l’épaiffeur de la pièce dans laquelle elle
doit être creufée , 8c elle ne doit pas paffer les
trois quarts , fur-toùt lorfque la pièce qui porte le
tenon doit être pofée debout.
On appelle jouées les parties H & I qui font de
chaque côré d’une mortaife, & qui doivent avoir,
ainfi que la mortaife, le tiers de l’épaiffeur de la
pièce de bois.
Lorfque le tenon eft enfoncé dans la mortaife,’
de manière que les épaùlemens du tenon touchent
les jouées de la mortaife, on arrête Faffemblage
par une ou deux chevilles de bois ou de fer. Ces
chevilles doivent être placées de manière qu’elles
traversent les jouées & le tenon dans la moitié de
fa longueur. Lorfqu’on veut mettre deux chevilles,
il faut divifer la largeur du tenon en trois,pour qu’il
refte des jouées fuffifantes autour des trous, & con-
ferver la plus grande force au tenon , fur-tout loif?
qu’il doit agir en tirant.
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P.tlf que Cet affemblage ait toute la fermeté
& la folidité néceffaires, il faurque Je tenon entre
ÿe force dans la mortaife. ;
Affemblage â tenon paffant,
Dans l’affemblageà tenon paffant, la mortaife eft
bercée tout au travers; le renon eft plus long que
Vépaiffeur de la pièce de bois où eft la mortaife. Au-
delà de cette épaiffeur, le tenon eft percé d un trou
quarré, dans lequel on fait entrer un morceau de
bois , que l’on nomme clefy qui eft plus épais d un
bout que de l’autre. ( Voyt( fig. too ).
Affemblage à tenon avec renfort.
Lorfque les pièces qui-portent les tenons ne font
pas potées d’à-plomb, pour plus grande folidité ,
on ajoute un renfort au tenon. Ces renforts te font
de plufieurs manières; quelquefois ils font apparu
s , d’autrefois ils font recouverts.
Les fig. toi & io î , repréfentent deux moyens
de renforcer tes tenons d’une manière apparente
pour des affemblages quarrés, lorfque la pièce de
bois dans laquelle fc trouve la’ mortaife eft pofée
debout & d’à-plomb. Le premier moyen confifte à
entailler quarrément la pièce de bois, à l’endroit de
la mortaife , pour faire porter 1e fort de la ptece au-
delà du tenon. ,
Le fécond moyen ne. diffère du précèdent qu’en
ce que l’entaille eft oblique : cette fécondé manière
eft auffi folide ; elle a l’avantage d’être plus
fimple & de former une moindre entaille , qui
àffoiblit moins la pièce dans laquelle elle eft faite.
La figure 103 fait voir la manière de renforcer les
tenons, lortque les pièces qui forment 1 affemblage
doivent être pofèes horizontalement, comme pour
un plancher.
Dans cette fituation , les tenons ne pouvant être
pofés que fur le plat, tout l’effort tombe fur l’è-
paiffeur du tenon ; c’eft pourquoi il eft à propos
de les renforcer par un petit pan coupéqui unit
l’épaulemènt au tenon.
Pour tracer un tenon renforcé , on divife l’épaiffeur
du bois en quatre parties. On en donne une
pour Vèpaulement fupérieur, une pour l’épaiffeur
du tenon -, une pour le renfort ; -la quatrième forme
l’épaulement inférieur à la moitié de la longueur du
tenon. -
Cette efpèce de renfort qui fortifie également le
tenon & la mortaife, convient principalement aux
chevètres & linçoirs. On peut auffi le pratiquer
pour les folives qui s’affemblent dans les chevètres
& les linçoirs ( Voyej ces mots ).
Lorfque les pièces de bois qui portent tenon font
poféçs obliquement, par rapport aux pièces avec
lefquelles elles doivent s’affembjer , on lu pp ri me J
les angles aigus des épaùlemens & du tenon , en \
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coupant le bout de la pièce d’équérre à celle avec
laquelle ce bout doit s’affembler. On forme dans
cette dernière pièce une entaille oblique, pour recevoir
la partie tronquée de l’épaulement, afin de
former un renfort, ainfi qu’on peut le voir par les
figures 104 8t 105.
Affemblage à tenon, avec renfort recouvert.
Pour les affemblages quarrés, ces renforts (e font
de trois manières principales ; la première eft1 celle
que nous avons-,ci-devant indiquée pour les hn-
çoirs & les cheVêtres. ( Voye{ la fig. 106).
La fécondé confifte à pratiquer un renfoncement
quarré autour de la mortaife, dans laquelle entre le
renfort. ( Voye^ la fig. 107 ).
La troifième manière diffère de la précédente ,
en ce-que le renfoncement autour de la mortaife eft
oblique, & n’a de profondeur que par le bas. ( Voye%
la fig. 108 ),
Quant aux affemblages des pièces qûi fe rencontrent
obliquement , nous allons indiquer quatre
manières différentes de former des renforts recouverts.
La première ne diffère de la précédente que par
l’angle que forment les pièces de bois , ainfi qu on
le peut voir par la fig. 109.
La fécondé manière, repréfentée par la fig, 110 ;
eft celle dont on a coutume de fe fervir pour affem- -
bler les arbalétriers d’une ferme de comble , avec
rentrait. ( Voye^ ces mots ).
La troifième manière fert pour affembler. une
pièce de bois avec deux autres qui forment un
angle droit, comme l’es décharges & les croix de
Saint-André. Cet affemblage eft repréfenté par la
fig. 3.
Le quatrième affemblage eft celui qu’on nomme
par embrèvement ; il eft compofé , d’une part, d’un
tenon & de deux jouées ; & de l’autre , d’une mor-
taiîV, pour recevoir le tenon, avec deux entailles
pour les jouées. La fig. 112 fait voir le,bas d’un
poinçon affemblé par embrèvement avec deux
contre fiches.
Affemblage à queue d’aronde ou d'Kir onde.
C’eft une efpèce d’affemblage par entailles, avec
des tenons en.pyramides tronquées ,]qui lui ont fait
donner ce nom , à caufe de la reffemblanc? de ces
efpèces de tenons avec la queue d’une hirondelle.
On fe fert de cet affemblage pour enter des pièces
de bois méplates , comme les plates-formes qui
portent le pied des chevrons d’un comble.
Cet affemblage fe fait de plufieurs manières différentes
: celui qui eft repréfenté par la figure 113
eft le plus fimple. On en fait a double queue d a-
ronde comme on le voit à la figure 114.^ Cette
dernière manière eft plus folide que la précédente.
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