
fe conformer à l’üfàge, dire ce qu’eft le chapiteau
que les modernes ont appelle compofite , & dont
on a fait le cinquième ordre.
Ce qui conflitue ce chapiteau, c’eft l’union des
volutes ioniques & des feuilles du corinthien. Sa
hauteur, de même qu’à l’ordre corinthien, eft prife
du diamètre du bas de la colonne, auquel on ajoute
une fixième partie. On donne quatre de ces fixièmes
aux feuilles , & cet efpace étant partagé en fix,
on donne un de ces fixièmes à la courbure des
feuilles. L’efpace des trois autres fixièmes qui
relient aa-deffus des feuilles, & qui efl pour les
volutes, pour l’ove, pour l’aflragale & pour le
t?i:lo:r, efl partagé en huit parties. On en donne
fix & demie à la volute qui pofe fur le haut des
feuilles du fécond rang, deux au tailloir, une à
.l’efpace qui efl entre le tailloir & lo v e , deux à
l*ove , une à l’aflragale avec fon filet. Sous les
coins de l’abaque, il y a des feuilles qui fe recourbent
en haut, comme au chapiteau corinthien ,
& d’autres encore qui font couchées fur le côté
de chaque volute. Au lieu des caulicoles qui fe
remarquent au corinthien , il y a des petits fleurons
collés au Yafe ou tambour, contournés vers le milieu
de la face du chapiteau, & finiffanr en rofe.
( y les fig, depuis 5 5 jufqu’à 60 ).
Toutes les obfervations de goût & de théorie
relatives, foit à ce chapiteau 3 foit à ceux des autres
ordres, trouvent leur place naturelle aux articles
& aux noms des différens ordres auxquels ils appartiennent.
C’efl là qu’on renvoie le lecteur. On
s’efl borné ici aux notions purement didactiques
CHAPITRE, f. m. C’eft dans un couvent ou
une maifon de communauté, une grande falle avec
des bancs , où s’affemblent les. chanoines , religieux
, & c ., pour traiter de leurs affaires.
CHAR DE TRIOMPHE. Rien n’eft suffi étonnant,
ni cependant auffi clair que la defeription
qu’a faite Panfanias , de vingt-quatre chars de
bronzé, au. moins grands comme nature, quelquefois
à deux chevaux, le plus fouvent à quatre,
& remplis d’une ou deux figures. Il én décrit
même qui font accompagnés de coureurs , ou
grouppés avec des hommes qui les fuivent à pied.
-Les places publiques & les temples ds la Grèce
étoient décorés d’une quantité prodigieufe de ces
riches monumens.
C’eft aux jeux du cirque, aux courfes & aux
victoires olympiques que ces repréfenrâtions de
bronze dûrent, en Grèce, fe voir ainfi multipliées.
Les triomphes de la Grèce & les mortomens
qui les pêrpémoien-t, les fêtes & les cérémonies
qui les accompagnoient, ne fe mêloienr à aucun
de ces fentimens pénibles, où la gloire du vainqueur
s accroît par la honte des vaincus ■ ces
pompes auffi brillantes par leur éclat que nobles
dans leur motif, ne retenriffoienr que des cris de
•^’alégreflç, & les p la c e s d’aKCRp walheprep* flc
pouvaient troubler des triomphes où le vainqueur
recevoit Couvent la couronne des mains du vaincu,
Rome, dont les conquêtes étoient les jeux fit
feryir à l'intérêt de fa gloire & de la politique
l’ulage des triomphes de la Grèce. Elle adopta dè
même ces images propres à perpétuer le Convenir
des triomphateurs. Des chars de bronze ornèrent
les arcs triomphaux dont ils firent le couronnement.
Cela fe prouve par les médailles où ces
monumens font exprimés ; & cela fe prouve encore
par les quatre chevaux de bronze de S. Mare
à Venife.qui furent indubitablement attelés à un
de ces quadriges qu’on élevoit au-deflùs des arcs
de triomphe.
Ces chars de triomphe furent auffi travaillés en
marbre, fi l’on en juge d’après un char de cette
matière, trouvé il y a peu d’années à Rome, &
qui doit fe voir maintenant dans le Mu J aura Va-
ticanum.
CHARBON, f. m. Les Romains employoient
le charbon pour former les fondations dans les
terreins humides. Vitruve ( v ch. 12.) le dit
expreffement : Sin autern mollis locus erit, palis
uflulatis alucis , aut oleagineis , aut robujleis con*
figatur & carbonibus compleantur, quem ad rtiodum
in theatrorum , 6* mûri fundationibus ejl fcrïptum. Si
le terrein n’eft pas ferme, on y enfoncera des
pilotis d’aulne demi-brûlés , ou d’olivier , ou de
chêne, dont les intervalles feront remplis de charbon,
comme il a été dit en parlant des fondemens
des théâtres & des autres murailles.
On fe fervoit, dit M. Mongez ( DiEl. d’antiq.)
long-tems avant Vitruve, du charbon pour fixer
les limites, & alors on l’enfouiffoit à une certaine
profondeur , parce que cette fubftance eft
indeftru&ible. Ces charbons qui déterminoient les
divifions des champs, étoient appelles carbones Cub
terra defojji. *
Pline fait mention d’une fubftance que l’on peut
affimder au charbon dans la compofition des cimens
6e font les cendres,/«;//*, que l’on broyoitavec
le fable & la chaux, pour former un des lits fur
letquels on etabliffoit les pavés. J’ai reconnu l’emploi
des cendres dans plufieurs efpèces d’enduits
arraches aux ruines des édifices romains. Les ar-
tiftes pourraient en renouvelier l’ufage avec celui
• du charbon. Ce feront des fubftances de plus à
mélanger avec la chaux ou les cimens. r
CHARDONS, f. m. pl. Pointes de fer en ma-
mere de dards | qu’on mer fur le haut d’une grille
ou fur le-chaperon d’un mur, pour empêcher
«e paner par-deffus. *
*• ( Conftruflion.) Ce mot fienifie
en general le fardeau porté par une partie quelconque
d un édifice ; d’où il réfulte que la charge doit tau-
jours être proportionnée à la force des parties qui
la foBtieanent. Ainfi, tout ce qu’il y aurait à ffir«
l a in
fut ce fujet, étant relatif au point d’appui, flous
renvoyons à ee mot. ( Voyc^ Point d’appui ).
Charge de plancher. C’eft l’épaifleur de
maçonnerie qu’on met fur les folives Si ai s d entre*
voux, ou fur le bourdi d’un plancher , pour recevoir
l’aire de plâtre ou de carreau. On 1a nomme
auffi faujfe aire, lotfqu’elîe doit être recouverte de
quelque pavé ou parquet.
Charges , f. f. pl. C’eft, dans la jtu-ifprudence
des bâtimens , le droit que doit payer un particulier
qui veut bâtir fur le aiur d’un voifin qui n’a befoin
de ce mur que comme clôture. Ce droit eft de fix
faites l’une, de ce qui fera bâti au-deffus de dix pieds,
#u au-deffus du mur de clôture exiftant, s’il a plus
de dix pieds d’élévation.
Suppofons que fur un.mur ou partie de mur de
clôture de 30 pieds de longueur commune entre
. deux voifins, l’un d’eux veuille faire une fur-élévation
de 24 pieds pour y adofier un batiment, cette
fur-élévation produira 20 toifes fuperficielles, qui,,
à raifon de 18 livres la toife , coûteraient yéq liv.
Le fixième de cette fournie, qui eft 60 livres , fera
la valeur du droit de charge que celui qui bâtit doit
payer à celui qui n’a befoin de mur que pour clôture.
CHARGÉ, part. m. On donne cette épithète dans
les arts du deffinj, à tout ouvrage qui fort de la me-
fure des convenances du vrai point de 1 imitation &
des limites de la vérité.
Le défaut qu’on exprime par ce mot eft du moins
plus fenftble dans les arts, dont le modèle peut ai-
fément fe mettre à côte de 1 imitation , comme la
peinture. & la fculpture.
Il n’eft peut-être .pas plus rare , mais il eft plsts
difficile de le faire fe'niir dans l’architeflure , cet
art dont les convenances , le modèle & les principes
exiftent dans un ordre.de chofcs entièrement
ideaf. Au refte , le défaut dont le mot chargé
nous'préfente l’idée, réfulte, dans les ouvrages,
du vice qu’on appelle exagération dans les artiftes.
(. Voye^ Exagération ).
On appelle auffi dans l’architeâure , chargé
d’ornemens , tour membre, toute ordonnance dont
ht: décoration eft confufe & où il y a redondance-
CHARIDAS , écrivain de l’antiquité , dont les
ouvrages fur l’architeftuie ne font point venus juf-
q«’à noas.
CHARIER , V. aâ. ( Conftruttion ). C’eft tranf-
porter, par le moyen d’une voiture à roues, des
matériaux ou un fardeau quelconque.
Les voitures- qu’on emploie a cet ulage ont dif-
iérens noms qui varient en raifon de leurs formes.
( Voye\ Camion , C h ariot , Fardïer , &c.
CHARIOT , f. m. (Conftru&on ). On appelle
ainfi une voiture à deux roues, compofée feulement
d’un fond & d’un long timon , garni de plufieurs
fortes chevilles ou barres, pour y adapter
çleÿ hommçt*
CHARME , f. m. Efpèce de bois blanc & dur,
d’un travail affez difficile, qui fert plus aux tourneurs
qu’aux menuifiers, & qu’on emploie encore
moins fouvent dans la charpente.
CHARMILLE, f. f. ( Jardinage). Ce mot eft
un diminutif de charme , efpèce d’arbre dont orî
fait le plus fouvent ces- haies ou paliffades qu’on
appelle communément charmilles.
Les charmilles-ont un double emploi dans les jardins
; celui de l’utilité, lorfqu’elles fervent de murs
fouvent impénétrables ; & celui de l’agrément, lorf*
qu’elles tapiffent les murailles, divifent les allées
ou forment les corapartimens des bofquets.
| Les jardins du genre irrégulier n’admettent pas
volontiers les charmilles pAn moins ce nom conviendront
peu,d’après l’idée que l’ufage y a attachée, aux
paliffades que la main feule de la nature fe plaît à-
laiffer croître en liberté dans les jardins qu’elle dirigé;
La nature fait les haies l’art apprête les charmilles.
C’eft dans leur formation que l’arehite&ure
des jardins fe plut autrefois à étaler les reffources
les plus brillantes. Docile à la main qui la façon«-
noit ,on vit, fous la ferpe & le cizeau, la charmille fie
prêter aux calculs de la fymmetrie, s’afîùjettir aux*
méthodiques corobinaifons de la règle & du niveau,
devenir enfin l’objet d’une imitation plus-ou moins
fanraftique. Des falles , des cabinets , des corridors
, des murs percés de portes , de fenêtres , d’arcades
; des galeries rondes ou polygones , des falles*
de théâtre , des portiques , des arcs de triomphe-,,
fe trouvèrent figurer dans les jardins , & fous des
matériaux de verdure & de charmille , difputer d«
réalité avec les monumens de l’archiieélure^
L’arbre qui fert à ces compartimens peut s’élever'
à une affez grande hauteur : il peut auffi , pour'
d’autres arrangemens , être réduit dans un état à:
refter fous la main. On en fait des paliffades à hauteur
d’appui, qui fervent à border des allées , ou à
enebrre un terrein. Pour ce dernier cas, on réunit
une ligne d’aubepin , qui défend des atteintes du
dehors , à une première ligne de charmille qui embellit
le dedans, fans qu’ils fe nuifent l’un-à l’autro.
Le principal entretien des paliffadës dé charmille,
confifte à les tondre rêgulièreme'nt : cetre opération
fe fait après la première fève, & ordinairement
au commencement de juillet. La plus grande attention
qu’on doit y donner, eft de les tondre de drorc
alignement & de les tenir étroites ;:ce qui contribue
en même tems à leur durée.& à les faire garnir.
On trouve un défagrément à l’arbre dont on fiait
1 la charmille ; c’eft qu’il retient pendant l’hiver fies
feuilles mortes, ce qui produit dans cette fiai fon un
coup'd’oeil défagréable & une mal-propreté conti*
■ nuelle dans un jardin bien tenu. On pourrait ré-
• pondre que cela même a fion utilité , qui eft de maC-
quer les rues dèfagréabies, de défendre un terrein
des vents, à la violence defquels le charme réfifle
mien* qu’aucun ?utre arbre. Mais ce défaut feroit