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la profondeur depuis le devant des jambages juf- '
qu’au contre-coeur de deux pieds. C ’eft pour cette
raifon que dans les petites chambres & les cabinets
on eft obligé de diminuer l’intérieur des cheminées
par des çonftraélions que les fumiftes varient félon
leur fyftême , & qu’ils tâchent de faire valoir le
plus qu’ils peuvent.
Les tuyaux de cheminée fe conftruifent de trois
manières différentes: favoir, on pierre.de taille,
en brique, & en plâtre, pigeonné.
Les tuyaux en pierre de taille font les plus
folides, mais auffi les plus difpendieux. On n’en
fait ufage que dans -les grands palais. Il faut faire
enforte de former l’évuidement des tuyaux dans des
pierres d’un feul bloc, dont chaque affile foffe
parpain. Si l’on eft obligé de former l’évuidement
de plufieurs piè&s, on aura la précaution de les
.réunir par des crampons, pour plus.de folidité.
Les tuyaux de briques fe maçonnent en mortier
ou en plâtre. Lorfqu’on ufe de mortier, on ficelle
idans les murs de doffiers des parpains en pierre d’environ
un pied de hauteur, afin d’empêcher que les
tuyaux ne pèfent trop fur le manteau, & de les
unir plus fortement au mur. Quand les briques
font pofées. en plâtre, aulieude parpain on fe fert de
fantons, c’eft-à-dire, de harpons de fer fcellés dans
le mur de doffier, Soit que les tuyaux de cheminée
aient été maçonnés en plâtre, foit qu’on ^ ait employé
le mortier, il faut qu& les enduits intérieurs
foient faits le plus uniment qu’il eft poffible, afin
que la fuie ne s’y attache pas facilement, & que
les inégalités n’empêchent pas la fumée de monter.
Au refte, il faut obferver que les tuyaux de brique
font plus folides & plus durables avec la maçonnerie
de mortier qu’avec le plâtre.
Dans les maifons ordinaires on fait les tuyaux de
cheminée en plâtre pigeonné. On fe fert auffi de
fentons pour lier les tuyaux avec les murs de doffier.
On a perfectionné la manière de difpofer les
tuyaux de cheminée. Il y a cent ans, lorfqu’on en
avoit plufieurs à établir à différens étages & fur
une même direction verticale, on en plaçoit les
tuyaux les uns devant les autres , de manière que
celui de la cheminée du rez-de-çhauffée fe trouvoit
tout-à-foit renfoncé dans le mur, celui du premier
étage venoit en faillie d’un pied, celui du fécond
iailloit de deux, celui du troifième.de trois, &c.
On a reconnu qu’il réfultoit de cette difpofition,
deux abus principaux ; le premier, que les tuyaux
placés verticalement étoient fujets à fumer ; le fécond
, qu’étant ainfi adoffés les uns aux autres , ils
chargeoient confidérablement les planchers ; de
plus ,-ils diminuoient confidérablement l’étendue des
chambres dans les étages fupérieurs. Pour obvier
à tous ces inconvéniens on a cherché le moyen de
dévoyer les tuyaux à droite & à gauche, en les plaçant
les uns à côté des autres,le long du mur auquel
ils font adoffés. Cette nouvelle méthode a procuré
de plus l’avantage de les rendre moins fujets à
fumer.
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Là grandeur des tuyaux dépend de celle des
manteaux de cheminée, ou plutôt de la grandeur
de l’âtre. La proportion qui réuffit le mieux eft,
lorfque la fuperficie duvuide du tuyau coupée horizontalement
, eft environ le tiers de celle de ' Pâtre
auquel elle répond ; de manière que pour un âtre
de quatre pieds fur deux, qui font huit pieds de
fuperficie, il faut que celle du vuide du tuyau foit
de deux pieds huit pouces.
En plufieurs endroits d’Italie on fait les tuyaux
circulaires avec une efpèce d’entonnoir , pour fe
raccorder avec le manteau de cheminée. Si l’on ne
vouloit avoir égard qu’à la fumée , cette forme
feroit la plus convenable ; car dans les tuyaux
larges & étroits la force expanfive du feu qui. fait
monter la fumée, ne peut agir efficacement que
dans le milieu du.tuyau, d’où il réfulte que l’air
froid qui s’introduit par les extrémités , entraîne
avec lui la fumée avec d’autant plus de facilité,
que Je tuyau eft plus large, ce qui ne peut pas
arriver dans les tuyaux ronds. La forme quarrée
ne convient pas fi bien, parce que la fumée qui
monte par ondulations ne pouvant pénétrer dans
les angles , laiffe des vuides par où l’air extérieur fe
précipite. ( Voyez T uyau , Foyer, & c .)
CHEMISE, f. f. ( conflruttiotï). C’eft une efpèce
de maçonnerie faite de cailloutage avec mortier de
chaux & de ciment, ou de chaux & fable.feulement
, pour entourer les tuyaux de grès.
On , appelle encore chemife 9 le maffif de chaux
& de ciment qui fert à retenir les eaux, tant fur le
côté, que dans le fond des baffins de ciment.
CHENAL , f. m. (hydraulique). C ’eft un courant
d’eau en forme de canal, bordé le plus fouvent des
deux côtés de terres coupées en talus, & quelquefois
revêtues de murs. Le chenal fert à faire entrer un
bâtiment de mer ou de rivière dans le baffin d’une
éclufe.
CHÊNE, f. m. C’efl: le premier, le plus apparent
& le plus beau de tous les végétaux qui croiflent
en Europe. Cet arbre, naturellement fi renommé
dans la haute antiquité, fi chéri des nations grecques
& romaines, chez lefquelles il étoit conlacré au
père des dieux ; cet arbre qui a.fait des prodiges,
qui a rendu des oracles, qui a reçu tous les honneurs
des myftères fabuleux , fut auffi le frivole
objet de la vénération de nos pères. Ce même abre1,
confidéré fous des vues plus faines, c’eft-à-dire,
fous l’afpeâ de fon utilité, ne mérite pas de
moindres éloges, fur-tout fi c’efl: la reconnoiffance
qui les donne. C’eft dans cet ouvrage fur-tout qu’il
devroit les trouver. On fait tous les fervices que
l’archite&ure & la conftru&ion tirent de cet arbre ;
mais .je me fouviens qu’on les a décrits ailleurs ;
je renvoie donc le le&eur à, l’article Bois.
Cheneau , f. m. Canal de plomb de dix-huit
pouces de large ou environ, & de deux ou trois
lignes d’épaifleur-, qui porte fur la corniche d’un
bâtiment pour recevoir les eaux du comble & les
conduire, par fa>pente, dans un tuyau de defeente
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ou dans une gouttière, C’eft ce que Perrault a cru
être fignifié par le mot çompluvium dans l’architecture
de Y.itruve qu’il.a. traduite & commentée.
Chéneau a bavette. C’eft un cheneau qui eft
recouvert par le devant d’une bande de plomb
blanchi pour cacher les- crochets.
CHENIL , fi. m. C’eft un grand bâtiment qui
confifte en plufieurs cours, faites & chambres,.&
qui eft deftiné à loger les officiers de la venerie,
les ~ yalets & leurs meutes de chiens de chaffe.
Le nom de chenil eft particuliérement celui des
pièces à rez-de-chauffée où fe-renferment les chiens,
& il vient du latin canile, dérivé de cants , chien.
A côté - de ces différentes. pièces doivent etre
pratiquées des cours pour foire prendre l’air aux
chiens, & des fontaines pour les abreuver. Comme
il eft beaucoup plus facile'' d’échauffer, ces animaux
lorfqu’il foit froid, que de les rafraîchir quand il
foit chaud, on a foin de tourner les portes, & les
fenêtres du chenil vers l’orient & le nord. On
prétend que l’expofition du midi eft dangereufe.
I CHERCHE.. Voyez Cerce.
1 CHÊREAS. Vitruve parte avec eftime de cet
architeéle-ingénieur. Il fut éleve de Polydas Thef-
felien, fut employé dans tes armees d’Alexandre, &
écrivit fur les machines de guerre.
CHÉRUBIN , f. m. Terme de- décoration, qui
dèfigne ces.têtes d’enfons avec des ailes, qui fervent
d’ornement aux clefs des arcs, ou.aux agraffesdes
portes-& des fenêtres dans nos églifes.
Quoique toute figure ailée foit une imitation dé
compétitions orientales & égyptiennes, & quoique
l'es peuples qui employoient ces tignes, y .aient
attaché des idées auxquelles on peut trouver,. ou
du moins fuppofer de la grandeur &d e l’énergie, il
nous feroit difficile aujourd’hui de reconnoitre dans
les têtes ailées dont on parle.,-une tradition vrai—
femblable .de l’efprit & de l’intention des lignes
anciens. Les Egyptiens plaçoient au-deffus de leurs
portes un globe ailé ; & , de quelque maniéré qu’on
interprète cet emblème , quelqu’analogie qu’on
veuille fuppofer entré les autres du même genre, &
ceux - que nous employons aujourd’hui, il eft toujours
certain que tes anciens mèttoient dans ces allégories
une valeur relative à l’efprit & a l’entendement,
lorfqu’à peine tes nôtres ont dù rapport avec
1e goût & le plaifir des yeux.
C’eft ce défaut de rapport quelconque, qui les a
rendu inftpides, à force de tes rendre inutiles ; &
c’eft-là la raifon qui a fait ranger depuis long-
tems l’ornement des chérubins au nombre de ceux
qu’on appelle paratites.
Ce n’eft pas que la forme dès angéS ne foit pour
les arts un des plus heureux héritages qu’ait pu faire
notre religion. Je fuis bien éloigné de penfer qu’on
doive bannir d.e là décoration de nos temples des
images qui, purifiées en quelque forte parte genre
d’opinions religiéüfes auxquelles elles appartiennent,
peuvent préfenter à la fculpture ,tous les motifs de
la beauté idéale & des conceptions tes plus heu-
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reufes-. C e n’eft que l’abus de ces repréfêri tarions &
le peu de goût qu’on y a employé, qui femble avoir
fait défefpérèr de pouvoir les mettre en oeuvre avec
fucçès. s
Il fout avouer auffi que rien n’eft plus infigrîi-
fiaiït pour l’efprit & moins füfceptible de caraélere,
que ces têtes bouffies qu’on pren droit pour tes en-
fans de Borée, qu’on grouppe avec des.nuages dans
tes gloires, & qui font devenues 1e lieu commun
de tous ceux qui , n’ont rien de nouveau ni de
particulier à dire. Et il fout avouer encore que ces
têtes étant toujours des têtes d’enfant, ne fe
prêtent guère à l’exprèffidn d’aucun caractère ; en-
forte que la puérilité de l’invention., fon défont
d’expreffion & fon invraifemblance fe font réunis
pour jetter même une efpèce de ridicule fur l’emploi
des. chérubins.
CHEVALEMENT, f. m. ( conjlruêtion). efpèce
d’étai compofé d’une ou de plufieurs pièces de
bois.
C’eft avec 1e chevalement qu’on foutient lès étages;
fupérieurs, quand il s’agit de reprendre un bâtiment
fous oeuvre. Il fe forme de grofïes pièces de bois-
horizontales qui traverfent 1e bâtiment, font fou-
tenues en deflbiïs par des chevalets ou des étais
ordinaires, & qui pprtent en l’air toute la partie du
bâtiment qu’il s’agit de cônferver, & fous laquelle
: il fout travailler..
• CH E V A L E T , f. m. ( conjiniélion). C ’eft une.
pièce de bois couchée èn travers fur deux autres
pièces auxquelles elle eft perpendiculaire. Cè che-
! vnUt, le plus fimple de tous, fert dans une infinité:
d’occafions, mais fur-tout à foutenir tes planches
qui tiennent lieu de ponts aux petites rivières.
C ’eft encore l’affembla^e de deux nôulets ou
: Knçoirs fous 1e faîte d’une lucarne,
î Chevalets. Ce font tes trétaux qui fervent pour:
échafauder & feier de long.
CHEVET D ’ÉGLISE, fi m. C ’eft la partie le
i plus fouvent circulaire, qui termine le choeur d’une
; églile. Lés Italiens rappellent tribuna, ( Voyè^ Absis).
CHEVÊ TRE, f. m. ( conftruftiori). Nom d’une:
pièce de bois qui fert à foutenir d’un bout tes folives
' d’une partie de plancher qui ne peuvent pas porter
dans le mur, à caufe du paffage d’un tuyau de
cheminée d’un âtre, ou par rapport à quelque autre
obftàcle. ^
,. Les chevétres s’affemblent dans de fortes pièces de
bois qu’on' appelle folivés d’enchevêtrure. Ils font
percés de mortaifes pour recevoir le bout des folives
qu’ils doivent foutenir. Quelquefois, au lieu de
chevétres de bois, on fait ufage de barres de fer
arrêtées aux folives d’enchevêtrure, fur lefquelles
où foit pofèr les folives à foutenir : ces barres de fer,
qui font ordinairement coudées des deux bouts,
portent auffi le nom de chevétre'.
CHEVILLES, f. f. pl. ( conftmüioh). Ce font des
morceaux - de bois ou de fer arrondis , fervant à
arrêter tes. affemblages de charpente ou de menui-
ferie. Pour cet effet, on perce des trous au travers
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