
viij A V E R T I S S E MENT .
dont le choix, dirigé d’après le plan que nous venons de tracer, pourroit Correfpondre
à un très-grand nombre d’articles, & offriroit en réalité le tableau général du goût de
toutes les nations de l’univers dans l’art de bâtir. Ce choix eft tout fait. Nous y renvoyons
déjà dans plus d’un endroit pour l’intelligence même du texte , quoique les gravures
ne foient pas encore exécutées. On efpère que le public en approuvera le choix, &
pourra juger dès à préfent du befoin indifpenfable, d’accompagner cet ouvrage d’un
recueil de figures, aufîi néceffaires à fa perfection qu’à fon agrément.
E R R A T A .
P A G E 1 7 , colonne 2 | ligne 50 , on mettoit trois, life z , on en mêloit trois parues avec une de chaux',
Pag. 4 9 , col. 2 , lig. dernière, des gradins, life z , d’autres gradins plus larges.
Pag. 4 8 , col. 2 , lig. 4 7 , comme elle ejl le peniier principe de la perfe&ion des arts, li fe z , comme elle fu t le premier.
principe de la perfeElion de leurs arts.
Pag. 49» col* 2,, lig. 2.7, ils en facilitoient, life z , tout en facilitoit.
Pag. 75 , col. ï , lig. avant-dernière, chires, life z , chimères.
Pag. 9 9 , col. 1 , lig. 20 , cette foliditéprovient, l ife z , elle rèfulte.
Pag. 13 6 , col. 1 , lig. 4 9 , digne, li fe z , dignee.
Pag. 1 9 6 , col. 1 , lig. 3 2 , quelquefois, life z , quelque fo i.
Pag. 199» col. 2 , lig. 1 6 , dans celles où la durée y life z , fur-tout celles où la durée.
Pag. 25 5 , col. 1 , lig. 31 y les murs de Pifay , l i fe z , les murs qu’on fa it avec du pijay.
ARCHITECTURE.
A R C H I T E C T U R E .
j A i B A J O U R , fubft. mafc. quelques uns écrivent
A B B A JO U R , d’autres A B A T JO U R : efpèce de fenêtre
en forme de'grand foupirail, dont Tufage eft
ri’éclairer tout étage fouterrein , comme cuifînes ,
.offices, caves, &c. Elle reçoit le jo u r , par le moyen
„de l’embrafement de l’appui qui eft en glacis , autant
incliné que i ’épaiffeur du mur peut le permettre.
On appelle aufli Abajour, la fermeture ou glacis
d ’im vitrail d’églife ou de dôme , d’un grand fa-
lon ou gallerie , &c. Lors qü’on eft obligé de pratiquer
à cette croifée, un glacis à la ttaverfe fupérieure
o u inférieure de fon embrafure , pour raccorder la
décoration extérieure & intérieure d’un édifice, comme
on le remarque aux églifes de la Sorbonne &
des Invalides.
L e mot Abajour eft compofé de ces deux mots,
abattre , & jo u r , parce que cette forte de fenêtre
afroiblit , diminue la lumière, en la faifant defcen-
dre de haut en bas.
A B A IS S E R , verb. àd . terme de jardinage , c’eft:
couper une branche près du tron c, la ravaler. On
abaifle les arbres fruitiers , quand ils font trop
v ie u x , pour leur faire prendre une figure convenable
en les taillant.
A B A Q U E , f. m. c’eft la partie fupérieure, ou
lé couronnement "du chapiteau de la colonne. Ce
mot vient du latin Abacus , du grec A/3a.% , &
plus loin encore de l’hébreu T3& , qui veut dire
ExtoUi , être élevé , ou du phénicien pa>?, qui
lignifie pouflière & poudre. Les anciens Mathématiciens
Ce fervoient pour defliner leurs figures , d’une
petite table couverte de pouflière, fur la quelle ils
traçoient leurs plans & leurs lignes , témoin le paf-
fage de Perfe:
Nec qui abaco numéros & fafto in pulvere metas
Scie rifijje va fer.,
Sat. 1. v. 151.
Toutes ces étymologies prouvent que l'Abaque
étoit ou une planche élevée , ou tout au moins une'
table ; ce qui convient parfaitement à l’ufage & à
la.forme de l'Abaque, ou tailloir des chapiteaux.
L ’Abaque fut le chapiteau primitif. Si l’on en recherche
l’origine dans la charpente , ce ne fut autre
chofe qu’un morceau de bois quarré qu’on mit entre la
colonne & l’architrave , pour afliirer l’une & mieux
àfleoir l’autre. Il fut d’abord très épais St très faillant,
f a i l l i e nous l’indiquent encore les tailloirs des ço-
Architeclure. Tome 1, P rem, parti
lonnes doriques Grecques , qui ont confervé fidèlement
écrite, l’hiftoire de leur origine ; dans la fuite
une partie de l' Abaque taillé en bizeau , fervit à
faire l’échine ; celle-ci s’arrondit & s’embellit par
les recherches de l’Art 5 T'Abaque ne-fit plus enfin
qu’une portion du chapiteau.
Si l’on veut qu’il ait pris naiflance dans les con-
ftrudions en pierre , il lie dut être imaginé , comme
dans la charpente, que pour donner aux pierres de
l’architrave, une afliette plus folide & plus étendue.
Les Egyptiens ri’employèrent fouvent pour tout chapiteau
, qu’un fimple Abaque. Ses formes varient
beaucoup chez eux : le plus fouvent il ne confifte
qu’en un dé de pierre; il s’en trouve aufli quelque-*
fois , jufqu’à trois l’un fur l’autre on l’y voit
prefque toujours n u d , & par fois omé. Voye^. A r-
chit. E gyptv
Cf Abaque e f t , comme on le v o i t , une partie des
plus importantes à la folidité réelle & apparente de
l’Architedure. E t cette invention étant du nombre
de celles que la nature , en tous temps & en tous
lieux fuggère à tous les hommes , on ne doit point
s’ étonner, de voir qu elle eft commune à tous les
peuples. Les Chinois cependant, qui le plus fouvent
ufent de colonnes en bois , les employent allez volontiers
fans chapiteau & fans- Abaque.
On doit s’étonner davantage de quelques exemples
modernes, où la fupreflion de l'Abaque fe fait remarquer.
Une pareille licence dans l’Architedure
régulière que nous profeflons ne fçauroit jamais s’ex-
ciifer ; cet abus eft d’autant plus blâmable , que
dans les-exemples en queftion , où l'Abaque eft fup-
primé , l ’on a confervé l’échine fur laquelle poCe
l’Architrave. On ne fçauroit douter que la méthode
Chinoife ne foit préférable à celle-ci ; & que, fi
des raifons impérieufes forçoient de. fupprimer l’A baque
, il ne. valut mieux renoncer tout-à-fait au
chapiteau.
L ’Abaque eft devenu, d’après les règles de l’A r t J
une. partie eflentielle & conftitutive du chapiteau. C e
couronnement a une forme différente , félon les ordres
d’Architedure. A u T o fcan , au Dorique, à
l’ionique, il eft quarré ; au Corinthien & au Corn«
pofite , il eft échancré fur. les faces. Dans ces
deux derniers ordres , . fés angles s’appellent Cornes ,
le milieu B a la i, & la courbure A - c ou Ove. Ce tte
courbure a ordinairement une rofe dans Te m ilie u ;
dans le Dorique grec ou l’ancien Doriqu e, l'Abaque
a la^ moitié du chapiteau ; mais, dans le Doriqu®
poftétieut , dans le T ofcan & dans l’Ionique , les
A