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nés voiles. L ’Infcription explique l’allégorie & eft
ainfi conçue :
LÜ D O V X C I M AGN I
P R O V ID E N T IÆ
ERÆF., E T Æ D IL . PO N I
C . C .
A N N . R. S. H. M . D C . L X X IV .
Ces deux bas-reliefs, & les vertus qui font fur
les piles au-deflous de f importe , font de Jean-Bap-
tifte Tub y .
L'Italie compte auflî quelques monumens modernes
de ce genre. Florence nous en prélente un trës-
magnifîque, bâti hors de la porte San-Gallo ou celle
de Bologne^ & exécuté fur les. deflrns. de Jado ,
Lorrain de nation. Il fut élevé à la gloire de François I ,
lorfque n’.étant.que Grand Dite de Tofcane , il fit fon
entrée dans la capitale , l’an 1739. C e t arc eft con-
rtruit avec la pierre du- pays ; mais tous les bas-
reliefs , ornemens & rtatues font en marbre. .11 eft
dans la forme & les proportions des grands arcs antiques
, compole d’une grande arca.dé , & de deux
collatérales plus petites. Les maffes en font bonnes;
mais les détails en font lourds ; ce qui provient de
leur, exécution, ainfî que de ' celle de la fculpture
qui n’y a point étç ménagée ; le fommet eft terminé
par la-ftatue équeftre du prince , faite en marbre
par Vincent Fogginr.
A Naples , au château n e u f , on voit un arc de.
triomphe. , élevé au roi Alphonfe en mémoire de Ion
entrée. Il eft tout en marbre , & orné de beaucoup
de ftatues. On attribué cet ouvrage au chevalier
Piétro Martino de Milan , quoique Vafàri paroiffe
en douter.
A Vicence ,. au fôrtir dé la v ille , on entre dans
le champ de Mars, par un aie de triomphe compofé
d’une grande porte ceintrée & de deux petites portes
q.uarrées ayec une fenêtre auflî quarrée au-delîus. II.
eft décoré de colonnes doriques à réfends qui font
engagées , & portent un petit, atrique au milieu
duquel eft l’ Infcription : cet attique eft terminé par
un fronton. Aux. extrémités de l’ entablemeut font de
petites pyramides.. ; cet arc. eft d’une bonne pro-r
portion,.
On admire dans l a même ville un arc de Palladio*
lequel fait l’ouverture, d’un, efcalier de Z90 marches
qui conduit à l’églife de la Madonna del monte. C e
jo li monument eft décoré de quatre colonnes Corinthiennes
engagées, dont l’entablement porte un attique.
On y obfèrve de l’élégance , dé la pureté & les plus
belles proportions ; il eft couronné par des ftatues.
A R C - de triomphe. Chinoi<.. Il n’eft points de pays
©d l’on voye un aulîi grand nombre de ces arcs
appel lés, improprement, arcs triowpha.u%, qu’àJa.Clrjne.
Q â reu. trouve, non. feulement daps les. villes., mais
«33£Pre, m o n t a g n e s& le long des. gra^ndç
A R C
chemins. Les Chinois en ont élevé en l'honneur d.e$
princes , des généraux , des philofopbes & des mandarins
qui fe font rendus célébrés par de grandes
a étions & par les fervicés importuns qu’ ils ont rendus,
au Public. On- en compte plus de. doute - cents,
érigés pour perpétuer la mémoire des hommes
illuftres. Plusieurs l’ont été à la gloire de femmes
qui fé font rendues fameufes.' Les-Annales de la
Chine font mention de trois mille fîx-cents trente-
fîx perfonnages célébrés, pour lefquels on a élevé des
arcs de triomphe. Quelques-uns n’ont, qu’une grande,
porte.j mais il y en a d’autres ou l’on en compte
j.ufqu’ à trois , dont celle du milieu eft la plus grande,
plufieurs font en b o is , mais portés par des piéaeftaux
de marbre. ( Voye^ Fig . l é y . ) Les plus anciens font
l,es plus beaux.. On y remarque des fleurs & des animaux
qui font allez bien exécutés. Us font décorés de
figures humaines, d’animaux, de fleurs & de grotef-
ques , dont la faillie eft fl considérable qu’on les
croirait abfolument détachés du corps de l’ouvrage.
Les plus élevés n’ont que vingt-cinq pieds de haut.
Il faut avouer que cette multitude die monumens
difperfés fur les grands chemins & dans les campagnes
, doit en rendre le coup d’oeil auiïi mt,érefiant,
que pittorefque & varié.
A R C D E T R IO M PH E D ’-EAU. Morceau d’a r -
chiteéture en manière de portique de fer ou de bronze
à jour , dont, les nuds des piiaftres., des faces & des
autres parties renfermées par des ornemens. , font
garnis.par dés nappes d’eaux lorfqu’on.les fait jou er,
tel e f t , par exemple ,. celui, de Verfailles qui eft
du deffln de Le Nojlre..
A R C A fepulcralis. C ’étoit chez les anciens un
tombeau ou cercueil qu’on appelle aujourd’hui ume,
en parlant dès monumens antiques. Ces- urnes éroient
faites comme un coffre area , c’eft-à-dire qu’elles
étoient quadrangu 1 aires & fermées par un couvercle
dont la forme varioit fuivant le goût des ouvriers.
On en trouve encore aujourd’hui en -terre cuite , &
qui fe renfermoient ordinairement dans d’autresd’une
matière plus précieufe. Mais le plus grand nombre eft
de.marbre. On les ornoit de bas-reliefs & de fujetsde
toute efpè.ce. Ils n’étoient pas toujours analogues à
la perforine du mprt. L e plus, fouy.ent ces urnes fe
tailloient. d’ avance,, & on obferve -, dans quelques-
unes , que le fculpteur. laifloit en. mafle la r tête des
figures qu’on repréfentoit deflus , pour être finie
d'après le portrait de celui qui devoir y être placé.
L a plus grande- a,rca, fépuîcrale qu’on connoiflè
exifte en porphyre, au Mufaum V'aticdnum y elle eft
ornée de combats de.cavaliers , & fon couvercle l’eft
de -guirlandes fupportées pat des génies. On en faifoit
auflî en Ample pierre , telle eft celle de Seipion en
peperino, qui eft décorée ,de triglyphes, & qu’on voit
au même Mufçaim..{ Voyeç T ombeau. )
A R C A D E , f. f. eft. un. arc, élevé fur des piédroits,
ou pratiqué dans l’épaifleur d’un mur pour
former une- ouverture.. Les arcades demandent des
Supports folides ; comme elles préfentent toujours à
l’oeil par la formé de voûté, l’idée de poüfTée, le bon-
,fens exige qu’on lui oppofe celle d’une réfîftance
équivalente. V o ilà pourquoi oh doit lés faire portér
par des piédroits , & non par des colohnes q u i , bien
qu’-également folides , fi l’on v e u t, ne fàtisforit pourtant
point également la vue. -L’ufage des arcades fur
colonnes prit n ai fiance dans la décadence de l ’architecture.
Soit impofllbilité de trouver des blocs allez
étendus pour former les architraves d’une feule p ièce,
foit ignorance de l’art des claveaux «éceflairès 'pour
cohftruire une plate-bande de plufieurs morceaiix, on
abandonna l’ufage des entablemens, & on leur fub-
ftitua dés arcades d’une colonne à l’autre. C e vice
devint général, & a régné jufqu’au renouvellement
de l’arc'hiteélure antique. Cette pratique s’eft èneore
perpétuée depuis en Italie j & l'on doit avouer que
c’en: le pays où dans le fond elle eft le moins vicieufe,
l ’expérience de plufieurs fiècles en ayant juftifië la
folidité. Cette folidité provient dans ce pays de la
nature des matériaux , dés colonnes de marbre qui
forment des fupports inébranlables , de la facilité des
briqués pour bander les arcades, & de la bonté dés
ciinents.L’ëglife de St Paul à Rome, ainfi confirai te fous
Conftantin & Théodofe -, -’eft-la meilleure preuve dé
la bonté de cette conftruxftion. Cependant il ne faut
jamais perdre de vue cette maxime de goût , que
l’architecture ne doit pas fe contenter d’être fo lid e ,
mais qu’elle doit encore le paroi tre.
Les conftruéteurs Gothiques qui ne furent que dés
compilateurs des débris de l’architeéture antique,
trouvèrent l’ufage des arcades fur colonnes généralement
établi dans ces édifices du bas empire formés
aux dépens des monumens des.beaux fiècles. ( Voyei
A rchite ctu re & G o th iq u e . ) Us en imitèrent
cette forme de . confiraétion qui devint univerfelle
dans leurs bâtimens. Mais , pour fupporter leurs maffes
hardies , légères. & pefantes à la fois , ils furent
contraints d’augmenter le diamètre de leurs fupports,
•& de, faire ces piliers énormes qui remplacèrent les
colonnes des bas fiècles. A u renouvellement de l ’architecture
, on abandonna les piliers gothiques & les
arcs d’ogyve qu’ils fupportoient ; on y fubftitua
les arcades ceintreesdes anciens, fupportées par des
piédroits; cependant l’ufage des vaftes églifes introduit
par les gothiques , fit adopter dans les temples ce
genre de conftruélion que les anciens n’y avoient ja-
niais employée ; mais que la grande extenfion dés
voûtes modernes, les vaftes dimenfions qu’on donne à
nos intérieurs , & le befoin de folidité femblent avoir
rendu néceffaire. 1
Il eft indubitable que l’immenfité d’une voûte ,
telle que celle de St Pierre à Rome , ne fauroit être
loutenue que parties arcades, & que dès colonnes*
telles qu onles puiffe fuppofer, ne pourraient, faiis des
niques prodigieux , porter des voûtes d’une telle proportion
, fur-tout en pierre.
I l n eft pas moins certain que la conftru&ion en
arcades -dansles temples, eft lourde , froide & peu
convenable à ce genre d’édifices ; les piiaftres, donc
on orne les piédroits, ne donnent qu’une décoration
de bas-réliëf, dont l’effet eft mefquin & monotone.
Lès arcades conviennent particulièrement aux édifices
qui exigent un caractère fort & fimple à là
fois : elles font ün bon effet , employées a l’exté-*
rieur dés bâtimèn's , comme on le voit dâhs' les atn-'
pliithéâtres antiques-, où dans :Pintérieur Jdês coiï^
de palais, ainfî qu’on le pratiqué en Ita lie , dans lés
places publiques, les marchés, &c.Tl y a plufieurs
villes ou l’on a élevé des portiques en arcades lé
long des rués -; 'de qüi contribué autant à là 'beauté
qu’a la commodité. Mais , dans des intérieurs fermée,-
les arcades ont l’inconvénient, en procurant de Grandes
ouvertures , d’exiger de trop grands maflîfs , qui
gênent la vue & femblent rapetiflër i’efpace ; tandis
que les colonnes par leur multiplicité , la variété
de leurs afpeéls & leurs fréquentes percées', àgran-
difient les intérieurs , & en étendent le coup d’oeiL
Lès arcades fe décorent. fouveiït avec les ordres
d’architecture : alors leur proportion Varie fuivant
l’ordre dont elles; s’appliquent les mefures, lés formes
& le goût. Dans le T ofcan , que les modernes,
ont diftingué du dorique par une plus grande apparence
de fimplicité , Xarcaie xi z. point d'archivolte ,
ou 11’a qu’un fimple bandeau nud qui porte fur une
impolie du meme caraiétère. ( Voye^ F ig . 13 & 14 ) .
L ’arcade dorique eft ornée d un archivolte , à deux
faces couronnées : la même moulure règne dafisl’frriti
porte. ( Voyeç F ig. 19 & 2.0 ). L,’arcade IlQtïic[ue à-lé^-
memes ornemens que la dorique, Sc dè plus elle reçoit
une agraffe ou c le f en forme de cdnfoïe. L'arcadè
Çorinthiennê & comporte â fon arcJnvdîte encofè
plus dmé. ( F s ) ^ A E cH r v o iT ï, ) 1,'es! péopbîtiôrts
de ces arcades fuivent, quant à leur -lîautéur, celle
des. colonnes qui leur font appliquées ! aitHi rànrade
Tofcane eft la" plus baffe d e toutes i Si la Ooriaa
thienne eft la pins haute. On àdapte à dés drdadei
les colonnes, ou-fans piédeftaux , a’u àvéc leufs-flyisi
bâtes : on les-voit- de cette dernière façon dans un
grand nombre d’.édifîces antiques', for-tout aux amu
phithéâtres où ces arcades faifant galerie èxet-rieure
& continue , lè piédeftal fe prolonge dans l’intérieur
de l’arcade pour fervir de balulliade.
Il r fy a que la forme d’arc en plein-ceiutre qui
puiffe convenir aux arcades leur appareil doit tou jours
être à ciodtttes, pour que les Vouifoirs le raccordent
comme il le faurà ve c les affifes1 hdrizoniales des
piédroits.
A R C A D E F E IN T E . C ’eft un renfoncement cèîn-i
tré d’une certaine profondeur , qui fe fait dans un
mur, foit pour répondre a une arcade percée qui lui
eft oppofée ou parallèle, foit feulement pour la 'décoration
d’un mur orbe , comme à l’orangerie de Chan*
tilly , du côté du jardin.
A R C A D E , ,(■ jardiâage. ) C ’eft une grande Ouverture
formée par une paliflude ceintrée du haut &
N ij