
fit bâtir placeurs édifices publics, que dans l’intention 1
d’occuper la plupart des pauvres' de l’Etat Eccléfiafti-
que , & du tems même qu’on élevoit la colonnade
de S. Pierre du Vatican. C ’eft pourquoi il contraignit
les vagabonds & gens fans aveu , d’y travailler
fous peine de banniflement.
A T T E N T E , (JPoyeç Pierre et T able d’At-
* T E N T E .)
A T T IC U R G E , adj. m. C e mot fignifie ouvrage
Athénien. On s’en fert pour défigner une certaine
efpèce de colonnes quarrées. ( Voyeç A ttique. ) On
l’applique auffi à une forte de bafe , & à une forme
de porte.
Pour faire la bafe atticurge, dit V itruve , il faut la
diviferainfî : on prendra la tr'oifiéme partie du diamètre
de la colonne qui fera pour le haut de la bafe,
le refte demeurant pour la plinthe. C e haut de la
bafe fera divifé en quatre , dont la partie fupérieure
fera pour le tore fupérieur ; les trois qui relient feront
divifées en deux : la moitié inférieure fera pour le
tore d’en bas , l’autre pour la fc o tie , y comprenant
les deux petits quarrés.
L a bafe atticurge qui eft ici décrite, elt celle dont
on fe fert quand on en met à l’ordre Dorique.
L a porte atticurge e f t , félon Vitruve , celle dont
Je feuil eft plus long ’ que le linteau , & dont les
piédroits ne font pas parallèles. De cette manière eft
conftruite la porte dii temple de Vefta, ou de laSibille,
à T iv o li près de Rome.
A T T IQ U E , f. m. Petit ’ordre d’architecture dont
en fe fert ordinairement pour couronner un grand
ordre. On l’employe à la décoration des étages peu
élevés, qui terminent la partie fupérieure d’une façade.
C e t étage s’appelle attique , parce que fa proportion
imite celle des bâtimens pratiqués a Athènes -, qui
étaient tenus d’une hauteur médiocre , & fur lefquels
il ne paroiiToit point de toît.
L e mot attique s’employe donc en deux feus : ou
par rapport à l’ordre, ou par rapport à l’étage auquel
on peut adapter cet ordre.
L ’ordre, attique , fi l’on en croit Pline, auroît fait
un ordre à part différent des autres , & fes colonnes
étoient quarrées. Après avoir parlé des autres ordres
connus , il dit : P rester fias funt quee vocantur atticce
columna quaternn angulis pari laterum ïntcrvallo.
Vitruve femble infinuer la même chofe , à Pendront
où il établit les mefures de la porte Atticurge 5 mais
il en parle fi obfcurément & fi fuccinélement , qu’on
ne fauroit, d’après cela , .en deviner ni l’ordonnance ni
les omemens.
Nous ne trouvons dans les relies de l’antiquité
aucun exemple de ces colonnes quarrées, fi Ton en
excepte cependant celles qui font au mufeeum de
Florence, & dont les quatre faces font couvertes de
trophées. Mais elles paroiffent avoir fervi à la décoration
plutôt qu’ à la conftruélion 5 & l’on ne fauroit
en tirer aucune autorité pour l’ordre eh queftion.
Nous ne voyons chez les anciens, l’ordre attique eut-
ployé qu’en pilaftres. H fe trouve ainfi appliqué aux
maffifs qui fervent de couronnement aux arcs de triomphe.
Leurs chapiteaux ne confiftent que dans les moulures
de la corniche qui profilent fur eux en faillie.
D ’où il réfulteroit que cette efpèce d’ordre, n’auroit
eu dans l’antique aucun caractère à lui propre &
fpécial ; & qu’il auroit emprunté toujours celui des
ordres avec lefquels il fe feroit trouvé placé. Par la
manière dont il fe trouve employé , il paroîtroit n’avoir
été regardé que comme un accefloire aflez indifférent
, & qui ne devoit jamais fe concilier une
attention particulière.
Les modernes ont cherché à fixer le genre & les
proportions de cet ordre 5 mais de tous leurs efforts
à cet égard, iln ’eft réfulté qu’une plus grande incertitude
, fur fa nature , fon emploi & fon caraélere.
On n’a- pu s’accorder même à déterminer fa proportion,
relativement à l’ordre fur lequel il fe trouve
placé. Les uns lui donnent les deux tiers de 1 Ordre
qui le foutient : les autres ne lui en donnent que là
moitié. Pour fon chapiteau , il femble qu’on foit
d’accord d’une efpèce de mélange d’ionique & de
Corinthien. L ’on eft auffi convenu qu’il d o i t , avoir
un rapport avec le genre d’ architecture qui le reçoit:.
Chacun des ordres ayant fa proportion particulière ,
l'attique doit emprunter, de chacun d’eu x, le caractère
qui lui convient, fans avoir, pour ce la , plus de cinq
diamètres au moins, ou fix au plus. Il faut auffi qu’il
fe diftingue par la-richefTe ou la fimplicité , félon
que l’exige la convenance du bâtiment.
On enfonce quelquefois le pilaftre d ’une efpèce de
panneau formé par un cadre tout uni. D ’autres fois cc
cadre reçoit des ornemens. Enfin il n’y a fur cet
ordre aucune règle fixée même pâr l’ufage. On doit
dire qu’il n’ eft autre chofe qu’un afTemblage arbitraire
des différens omemens de l’architecture , où les principes
des ordres ne font point employés , & ^dont
l’ordonnance ne peut être réglée que par le goût de
l’architeCle.
U attique y confidéré comme étage , s’erijploye fou-
vent fans aucune décoration, ainfi qu’on le voit a
un grand nombre de palais en Italie. Lorfque cet
étage reçoit l’ordre dont on a parlé , comme au Louvre
, ce qui dépend de la décoration générale de
l’édifice , alors on obferve ,. quand il fe trouve des
colonnes dans l’ordonnance du bâtiment, de reculer
Tordre de Baltique , à-plomb des pilaftres de deffous.
L ’étage attique ne fait., en général , aucun bon
effet dans les édifices : traité en grand, il le difpute
aux autres étages : réduit à de moindres proportions,
il ne préfente qu’un hors d’oeuvre, fans accord avec
la maffe générale-. G om me, par fa nature , il doit
le céder aux étages inférieurs, il en réfulte que fon
entablement doit également^ par proportion , avoir
moins de faillie que ceux des ordres qu’il furmonte.
Ce la répugne donc à la convenance des chofes, & a la
deftination des entablemens, qui ne font faits que
pour rejetter les eaux de la pluie au plus loin q u il
eft poffible, des murs de l’édifice. L ’oeil fouffre de ce
manqüe de proportion : on n’aime point à voir un
couronnement qui ne couronne point l’édifice , ou
qui le couronne mal par le rétrécifTement de l’entablement.
On pourrait dire que la meilleure manière d’employer
l'attique , comme étage , feroit celle qu’on
pratique en Italie. On l’y met toujours en retraite du
grand entablement qui termine l’édifice. Par fa peti-
tefTe, 8c le peu d’ornemens qu’on lui donne , il ne
reflemble xju’à un étage de néceffité., mis après coup,
& qui ne fait point Corps avec la maffe générale du.
bâtiment. La faillie même de l’entablement en cache
une partie. Enfin c’eft un acceffoire que l’oeil peut
aifément féparer de l’enfemble. M a is , lorfqu’il entre
dans la décoration du monument, & qu’il en partage
l’afpeét, comme à l’églife de S. Pierre & au Louvre,
il n’eft pas aifé de lui affigner de formes déterminées.
Tous les: exemples que nous en avons jufqu’à
préfent, n’ont point encore. fuffi pour en fixer les
proportions.
Les croifées qu’on ménage dans Vattique doivent
être quarrées , ou avoir, tout au plus , de différence
en largeur & en hauteur , comme 4 à j .
De même qu’on fait des attiques fans ordre, on
en pratique auffi fans croifées : tels font ceux des arcs,
de triomphe. Ils font alors deftinés à recevoir des
Infcriptions , comme on en vo.it à ceux dès portes
St-Denys , St-Martin , St-Bernard, & à plufieurs
fontaines .publiques. Alors ces attiques prennent le
nom de l’afchiteélure qui les reçoit, & de la diverfîté
des formes qui les compofent : ce qui fait appeller:
A T T IQ U E C IR C U L A IR E , celui qui fert
d’exhauffement à un dôme , à une coupole , à une
lanterne. On le fait en forme de piédeftal circulaire,
fouvent percé de petites croifees, comme au dôme
de l’églife de Jéfus à Rome , & de St-Louis des Invalides
à Paris.
ATTIQUE C O N T IN U , celui qui environne
fans interruption toutes les faces d’un bâtiment, qui
en fuit les corps & tous les retours.
A T T IQ U E D E C H EM IN É E , eft le revêtifle-
msnt de marbre ou de menuiferie, depuis le defTus
de la tablette, jufqu’environ à la moitié de la hauteur
du manteau. Ces attiques. étoient fort ufités
dans le dernier fiècle , avant l’ufage des glaces. V er-
failles, Trianon & Clagny nous en fournifTent dès
exemples qu’on imite encore aujourd’hui dans les
grandes pièces , où la dépenfe & la décoration des
glacés feraient fuperflues.
A T T IQ U E D E C O M B L E . E f t celui qui eft
conftruit en maçonnerie ou charpente revêtue de
|>Iomb , pour fervir de garde-fou , ou pour dérober
a la vue , une partie de la hauteur d’un comble ,.
comme aux pavillons de milieu du Louvre ou des.
I uileries. Ces attiques font quelquefois percés de croifées
& couronnés de baluftrades j quelquefois ils font
décorés de croifées feintes , correfpondantes à celles
de d’étage inférieur ; quelquefois ils ne font décorés;
que de tables faillantes ou renfoncées, pour recevoir'
des infcriptions ou bas-reliefs 5 alors ils ne font point
couronnés de baluftrades.
A T T IQ U E D E , P L A C A R D . C ’eft la gorge , le
panneau & la corniche qui,compofent le delfus d’un
placard.
A T T IQ U E IN T E R PO S É . Nom d’un attique qui
éft fitué entré deux grands étages , quelquefois décorés
de colonnes ou de pilaftres , comme à la grande
galerie du Louvre.
A T T IQ U E , fignifie proprement ce q.Ut appartient
à Athènes. O u ; a donné ce nom , : çomrne
on l’a v u , à ; plufieurs-parties de l’architeéïùre, pouT
avoir été inventées ou ufîtées dans cette ville. Qu le
donne encore au goût & au ftyle qui caraétérife celui
! qui régna chez les Grecs , & dont les plus beaux
modèles fe retrouvoient à Athènes. Sous cette acception
, on dit goût ou fiylc attique, 8c cela eft fyno-
nime de jlyle Grec.
A T T R IB U T S , f. m. pi. C e font les lymboles
çônfacrés qui cara&érifënt les divinités , les vertus ;
les, arts , & ç . . . .
Ainfi l’aigle & la foudre font les attributs de
Jupiter : le trident eft celui de Neptune : le caducée
de Mercure : Tare, le carquois caraélérifent l’amour ;
une balance & une épée défigneftt la juftice : l'o livier
marque la paix : la palme ou. le laurier font les
attributs de la victoire, &c.,
Il eft une infinité d’ autrës attributs que l ’architecture
peut employer dans les frifes & dans les parties d’ornement,
& qui fervent à caraéte'rifer heureufement les
édifices , fans le fecours des froides Infcriptions. Le s
anciens en iifoient ainfi. Une aigle placée fur ie fom-
met des temples de Jupiter, défignoic, chez les Grecs .
la demeure du fbuveraindes Dieux. ( P ’oye^ A igle.>
L a foudre y devenoit encore un, ornement allufif &
caraétériftique. L a lyre , dans les métopes du temple,
de Délos , apprenoit que c’étoit le féjour du Dieu
de la mufique. Andronic plaça les figures: des vents
& leurs divers attributs , dans le couronnement de la
tour des vents qu'on admire encore à Athènes.,
( Voyei A thènes. ) Les viétoires_, les palmes , le s
couronnes fe voyent fur les arcs de triomphe. Les
chars biges ou quadriges furmontoient le comble des
cirques ou lieux d’exercices. Les mufes & leurs attributs
, les mafques comiques ou tragiques ornaient
les théâtres;
Par quelle railon- néglige-r-on aujourd'hui cette charmante
manière d’écrire la. deftination des monumens
& d’en apprendre aux fpeétàteurs l’ufagé 8c l’emploi^
Elle fuppléeroit, au moins en. quelque chofe , au
manque de caraétère propre, & à celui qui devroir
réfultsr de k forme efienrielle. Pourquoi, tous no«;