1ère pour diminuer l’exhauffement d’un médiocre
cabinet, d’une ch apelle, d’une alcôve , & c . qui fe-
roient trop élevés par rapport aux autres pièces
d’un appartement. O n en fait auffi au lieu de
plafonds aux efcaliers.
C A L Q U E R , v . a&. C e mot tiré de l’Italien
calcare , contre-tirer , lignifie tranfporter ün deflin
d’un corps fur un autre. Ce tte opération uti’e à
tous les deffmateurs & archite&es fe fait de plu-
fieurs façons.
Lorfqu’on veut calquer un deflin quel qu’il fo i t ,
®n en frotte les revers avec un crayon ou une
pierre tendre de couleur quelconque, mais différente
de celle du papier ou autre matière fur laquelle
on veut tranfporter le d e flin , en l’y affu-
jettiffant d’une main , tandis que de l’autre on
paffe avec une pointe de fer émouffée fur chaque
trait du deflin ; alors il s’imprime fur le papier
placé deffous, au moyen de la couleur dont le
deflin eft frotté fur fon revers. Si l’on veut ne
pas colorier les revers du de flin, on prépare avec
cette même couleur un papier qu’on place entre
le deflin & le corps fur lequel on veut le porter,
& l’on ©père ainfi qu’ il vient d’être dit.
Lorfque le deflin en fur un papier affez mince
pour qu’on en puiffe voir les contours au travers
du jo u r , on affujettit defliis celui fur lequel on
v e u t reporter ce deflin ; enfuite on les pofe contre
.une vitre de fen être, ou contre une glace expofée
au jour , ou bien on les applique fur une table
dît l’on a fait une ouverture. O n pofe une lumière
deffous la table; & par l’une ou l’autre de
ces manières, on diffingue tous les traits du deflin
que l’on v eu t avoir promptement & exactement,
fk qu’on trace avec du crayon fur le papier qui
f e trouve deffus.
O n calque auffi en mettant fur le deflin un papier
fin , ou huilé , ou v e rn iffé , à travers lequel on
v o it tous les traits du deflin que l’on trace au
crayon bu à l’encre.
C A L Q U O IR , f. m. eft une pointe émouffée
©u bien un peu arrondie, enforte qu’elle n e puiffe
zii piquer , ni co u p e r , dont on fe fert pour calquer
: on en fait d’a c ier, d’iv o i r e , de buis & de
cu ivre.
C A L V A IR E , f. m. On appelle ainfi dans les
p a y s catholiques certaines chapelles de dévotion
où font repréfentés les myftères de la paflion.
O n les place ordinairement fur des collines & dans
des lieux é le v é s , pour mieux rappeller l’idée du
calvaire, où J. C . fut mis en croix proche de Jé-
rufalem. Le mot de calvaire yient de calvarium,
fait de calvus, ch au ve , parce que le haut de ce
tertre étoit ftérile & deftitué de verdure. C e f t
auffi ce que lignifie le mot hébreu golgotha. La
dévotion a multiplié en Italie ces fortes de mo-
numens pieux. Il s’en trouve un près de Paris , au
mont V a lé r ien , qu’on nomme auffi le calvaire.
C A LUS. Entre lés élèves de D éd a le , nous dit
J’hiftoire, o u , fi l’on v e u t , la fabl<e, il ne s’en
trouve point qui ait inventé des chofes auffi utiles
aux arts & à l’architecture , que le fils de fa foeur
appellé par Paufanias Calus , par quelques autres
Accalus, Talus ou Attalus. O n dit que ce jeune
élèv e inventa la feie & le compas. On ajoute
encore que Dédale conçut de cette invention une
telle ja lou fie , qu’il en tua l’ auteur. C e fut pour ce
fujet qu’il fortit d’A th èn e s , où il avoit commis
ce meurtre, & qu’ il s’enfuit dans l’île de Crète.
C A M A Y E U , f. m. ( terme de décoration ). C’eft
une peinture d’une feule co u le u r , où les jours
& les ombres font obfervés fur un fond d’or
d’azur ou de toute autre efpèce. Un camayeu en
gris s’appelle gr i f aille ; & celui qui eft peint en
ja u n e , cirage. Les plus riches Camay eux font rehaut*
fés d’or ou de bronze par hachures.
O n croit que le mot camayeu vient du latin
cameus, nom de toutes pierres dont les couleurs
naturelles augmentent le relie f qu’on y taille, en
les détachant du fo n d , ou qu’il dérive du grec
kamai, qui fignifie b as , parce qu’on y repréfente
ordinairement des bas-reliefs.
Le camayeu eft ce que les anciens appelaient
Tfionochroma.
C AM B R E ou C ambrure , f. î. C e mo t, tiré
du latin cameratus , courbé , fignifie la courbure
d’une pièce de bois ou du ceintre d’une
Voûte.
C AM B R É . ( Voye^ Co n c a v e ).
C A M B R E R , v . a£L C ’eft courber les membrures
, planches & autres pièces de bois de
charpente ou de menuiferie , pour quelque
ouvrage ceintré ; ce qui fe fait en les mouillant
d’un côté & les expofant au f e u , après les
avoir ébauchées en dedans. O n cambre encore
les pièces de bois en les aflujettiffant pendant un
certain tems avec des outils qu’on appelle fer-
gens. ( Voye{ ce mot ).
C A M É E , f. m» fe dit ordinairement de toute
pierre gravée en relief.
O n donne aufîi ce nom dans la décoration à
de petits bas-reliefs qui le plus fouvent ne font
que des imitations des camées en pierre , foit par
la forme , foit par la couleur , foit par les fujets
qui y font repréfentés.
C e n’eft pas que les camées véritables ou en
pierre précieufe ne figurent quelquefois eux-mêmes
dans la décoration. Mais le prix de la matière,
la petiteffe ordinaire à ces fortes d’ouvrages, &
leur rareté ne permettent pas de citer beaucoup
d’exemples d’une telle magnificence. O n croit que?
le falon de la villa Albani à Rome eft le fenl où
l’on admire ce genre de luxe , comme peut-être
il eft le feul où il ne foit pas déplacé. Le milieu
des pilaftres de mofaïque qui décorent ce
fuperbe intérieur, eft occupé par des camées en
aga the, dont le tra v a il, la grandeur & la matière
concourent à augmenter le prix. Ce s objets aujourd’hui
ne fe voient guère, que dans les cabinets
, & n’y figurent que comme objets de curio-
/ ' , „ ij ls on ne doute pas qne les anciens ne
les aient fait fouvent entrer dans la décoration
même de l’architetture , comme ceux de la villa
M un i; & les camées en ftuc qui forment une des
richclfes de l’arabeique , n’auronf été que le remplacement
économique des camées en pierre précieufe.
. . . . . . . , .
Rien ne le prouve mieux que le loin qu on
prend de peindre de diverfes couleurs les fonds
de ces camées fa â ic e s , pour leur donner l’apparence
des camées véritables , où la figure prile
dans une couche de la pierre fe détache toujours
fur un fond différent. Auffi les camées dont on parle
fe font-ils ordinairement en fine ou de toute
autre matière qui puiffe fe prêter à recevoit les
couleurs dont on les nuance. I l n eft pas cependant
très-rare qu’on les faffe en marbre , rapportés
fur un fond de marbre d’une autre couleur. Mais
l’avantage du ftuc ou du plâtre eft de pouvoir
les multiplier autant que l ’on v eu t par le moyen
du moulage. Car le genre de décoration arabefque ,
par la variété même des objets qu il comporte ,
empêche qu’on ne s’apperçoive de la répétition
des mêmes fujets.
L’on voit bien que c’eft particuliérement à l’ara-
befque qu’eft affeflé l’emploi des camées ; & l’on
voit bien aufli que ce genre de bas-reliefs ne doit
jamais fortir d’une proportion médiocre, autrement
ce ne feroit plus des camées, mais des médaillons,
efpèce dlornemens ptus convenables a la faillie de
l’architeSure qu’à la gentilleffe que demande le
genre arabefque. L a mefure des camées qu’on y
applique, dépend fans doute de la proportion du
local & de celles des autres figures qui entrent
dans la compofition de la décoration generale ;
mais fi l’on fe fouvient qu’on a établi que 1 ara-
befque ce mot') ne convenoit qu aux petites
pièces, on accordera de même que les camées
qui s’y rencontrent, do iven t, ainfi que tous les
autres o b je t s , ne fe montrer qu en petit. La
nature de leur origine , indépendamment de toute
autre convenance, leur en feroit encore la loi.
Leur dénomination même eft attachée a leur petiteffe.
La forme des camées varie plus que leur mefure.
Elle fe prête à toutes les compofitions que
î'e caprice enfante, à tous les badinages d un art
dont le fecret eft de plaifanter avec toutes les
convenances, fans cependant les offenfer. Auffi
quelle que foit l’indulgence que réclame 1 arabefque
dans le choix & la combinaifon de toutes fes
formes , le goût en exclut toutes celles qui s’éloi-
gneroient trop des principes de la régularité. La
forme des camées ne laura être affujettie à la fim-
plicité qui convient aux bas-reliefs. Les anciens
& Raphaël nous apprendront jufqu’ a quel point
en peut varier leur configuration & les faire participer
à la diverfitè des compartimens où ils figurent.
On trouvera dans ces modèles un mélange
de formes quarrées, rondes, ovales , tronquées,
poligones, régulières & irrégulières. L e goût feu*
de l’artifte diipoie de leur choix comme de leur
diftribution.
La difpofitïon des camées exige de l’ intelligenee
& le fentiment de l’ha rmonie, tant dans le rapport
de leurs formes que dans celui des couleurs
dont ils font le plus fouvent rehauffés. L ’agencement
de leurs formes eft quelquefois fubordonné
à celui de la diftribution de l’enfemble. Q u elquefois
le camée n’occupe que le milieu d’un mon-
; tant dont la peinture remplit le refte ; d’autres
fois il fe trouve placé aux deux extrémités1 &
dans le milieu des pilaftres; fouvent auffi ces p ilaftres
ou montans font formés eux-mêmes d’une
fuite de camées placés les uns au-deffus des autres,
& tous dans des formes' variées. La diverfitè des
couleurs fait un des principaux charmes de ce
mélange; car l’arabefque confulre le plaifir des
y e u x plus encore peut-être que celui de l’efprit.
C ’eft pour cela que les fujets repréfentés par
les camées font le plus fouvent livrés à l’arbitraire
du décorateur.
Il feroit à defirer fans doute qu’on pût établir
un rapport confiant d’id é e , de motif & de fujet
entre les figures des camées & le motif dominant
des compartimens arabefques dont ils font partie.
C e foin , je le fais , ne paroît jamais avoir
occupé les compofiteurs en ce genre. Il eft cependant
un de ceux qui contribueroient le plus
à faire exeufer la bifarrerie apparente de l’arabef-
que & l’efpèce de défordre qui femble en conf-
tituer l’ordre.
Mais fi l’on ne-peut rien recommander de précis
fur le choix des^ fujets qui conviennent aux camées
^ il paroît qu’ on s’eft généralement accordé
fur le goût & le ftyle des figures qui les com-
pofent. C ’eft dans l’antique que Raphaël a puifé
les modèles qu’ il a laiffés en ce genre ; & le
goût'antique eft le feul qui paroiffe lui convenir.
J’entends ici par goût ou ftyle antique celui qui
tient au principe de compofition qui fut celui des
anciens dans tous leurs bas-reliefs, dans leurs
pierres gravées ( voye^ Bas-relief1) , qui confifte
le plus fouvent dans rifolement des fig u re s , &
fe rapproche le plus qu’il eft poflible de l’hiéroglyphe
ou de l’écriture figurée. Les loges de Raphaël
au Vatican offrent le recueil le plus agréable
des camées, pris ou imités de l’antique ; & l’on
ne fauroit renvoye r à un meilleur maître ceux
qui s’exercent dans ce genre de décoration.
C AM E R A . Selon S e rv iu s , ce mot vient de
camerus qui fignifie co u rb éV it rav e oppofe les
lacunaria aux planchers voûtés qu’ il appelle caméras;
O n a déjà vu au mot C aisson que làcunar fignifie
le renfoncement produit par les folives d’un plancher.
Qu oiqu e ces renfoncemens fuffent pratiqués
également dans les planchers plats & dans les
v o û te s , néanmoins les-anciens appelloient Lacunar
un plafond, & caméra une voûte.
C A M E R IN A , v ille antique d e Sicile , do nt les