homme de g o û t ; car ce ce qu’on appelle le collège
r o y a l , réédité depuis quelques années dans une
ferme un peu remarquable, eft plutôt une académie
où un tnufée , qu’un lieu d’éducation.
C ’eft en Angleterre qu’on trouve tout ce que la
raifen , la commodité , la magnificence même peuvent
faire de plus en fe réunifiant, pour la falubrité
& la décoration de femblables édifices.
Les célèbres univerfités de Cambridge & d’Ox-
ford offrent les plus beaux menumens en fait de
colleges. Dans la première de ces .villes , on compte
feize collèges, & vingt-cinq dans la féconde. Comme
les fondations de la plupart de ces édifices remontent
à une affez haute antiquité , ils font conftriuts
en grande partie, fur-tout à Cambridge, dans legciit
gothique. Plufieurs cependant y ont été reconftruits
depuis un fiècle ,* dans le genre de l’archite&ure antique.
O n peut citer entre autres celui delà Tr in ité ,
qui forme une grande cour quarrée, dont deux
côtés font ornés de portiques en colonnes fùppor-
tant des arcades. Mais le grand corps de bâtiment
du fond eft un édifice moderne , formé de deux
ordres, le dorique, & l’ionique, appliqués à des
pieds-droits. Cette architeéhire a de la magnificence
& de la nobleffe ; la baluftrade qui dérobe la vue
du comble porté quatre ftatues. C ’eft dans le fécond
étage qu’èft placée la biblic thèque.
La ville d’Oxford compte dans fes collèges un
bien .plus grand nombre de beaux édifices. Les
nombrer & les décrire tou s, feroit l’objet d’iul ouvrage
suffi curieux qu’inftru&if. Je vais parler feulement
des principaux, & très en abrégé.
Celui qu’on appelle Queen college , ou collège de
là Reine, eft un de ceux qui attirent le plus l’attention
par fa grandeur, fa belle conftruâion & même
par fa pofition. Situé vers le milieu de la plus grande
rue d’O x fo rd , il occupe en longueur un efpace
de près de 160 pieds. Son frontifprce ou le corps
de bâtimens qui donne fur la ru e , reffemhle beaucoup
à celui du palais du Luxembourg , à Paris ,
qui femhle avoir donné l’idée de la coupole du
milieu , fous laquelle on a placé la ftatue de la
reine Caroline.
La première cour a 140 pieds de long fur 130
de la r g e ,-& eft entourée de belles galeries, excepte
du côté du n ord, qui eft forme par la chapelle
& le réfe&oire, dont la décoration eft d’ordre
dorique. Le portique qui conduit à une- autre
cou r, fourient un dôme magnifique porté par huit
colonnes d’ordre ionique.
La chapelle, d’ordre Corinthien, à 100 pieds de
long fur 30 de large. L e réfe&oire d’ordre dorique ,
& d’une bonne proportion , a en longueur 60 pieds
& 30 en largeur. La cour du nord occupe un e f pace
de 130 pieds de long fur 90 dé large. La
bibliothèque eft dans l’aile de l ’oueft ; l’ordre qui
la décore eft corinthien. L ’aile oppofee eft occupée
par une .grande & belle galerie-, où-fon t les
ftatues du fondateur, des bienfaiteurs & autres personnages.
L ’efpace total de ce collège eft de 300 pieds de
long fur 220 de large. Il fut commencé en 17 6 2 ,
par Jofeph Williamfon : continué par les fecours
de plufieurs bienfaiteurs, il fut achevé par le zèle
; & la générofité de Michel de Richemond.
New-coll ge, ou le collège nouveau , eft un des
plus confidérables d’Oxford. Il eft fitué,à l’eft des
é c o l e s & au fud il eft féparé du 'collège de la
Reine par une rue étroite.
La première cour a environ 168 pieds de long
fur 129 de large. A u centre • eft une ftatue de Mi-
nerye, donnée par Henri Parker de Honington. L é
coté du nord, qui eft formé par la chapelle & le
refeétoire, eft un beau monument d’architeéhire
gothique. La bibliothèque comprend les deux plus
hauts etages du côté de l’eft. A l’oueft font les
appartenons du gardien, qui font fpacieiix & ornes
de peintures. L e troifième étage de cette cour
eft une addition aux bâtimens confirmes par le
fondateur en 1674.
On entre par l’angle nord-oueft dans la chapelle.
Ce lle-ci forpafie en beauté toutes les autres de
1 univerfite. Elle a 180 pieds de long fur 3 j de large
6c 6 ^ de hauteur. O n y admire des vitreauxoù font
repréfentes , coloriés , divers fuiets faints & allégoriques
, compofés par les plus célèbres peintres de
l’Angleterre.
On v a au jardin par une autre grande c o u r ,
divifée en ailes, éloignées les unes des autres, &
qu on découvre fuccetîivement. L ’effet de cette cour
eft tres-agreable, quand on la confidère de la colline
du jardin ; les pyramides anciennes & gothiques,
8c les créneaux qui dominent lebârimeut
nouveau, rendent cette vue aufiî fingulière que pittoresque.
Le jardin, planté d’ormes, de fycomores ,
orné de boulingrins & de v erdu re, fait un des J rm-
, cipaux agrémens de cè collège.
Le college de Chrijl- Church , offre une réunion
de bâtimens, de cours & de curiofités, qui le ren-
dent le plus intéreffant, le plus étendu & le plus
magnifique de tous ceux qu’on admire à Oxford."
Le frontifpice de c e collège occupe une longueur
de 382 pieds, & fe termine de l’un & dé l’autre
cote par deux petites tours qui fe correfpondent.
L ’entrée principale eft ftiperbe. Au-deffus s’élève
une belle tour bâtie par l’évêque F e ll, fur les defîms
du chevalier Chriftophe Wreen. Elle contient la
grande cloche nommée Tom , au fon de laquelle,
tous les fe ir s , à neuf heures , tous les étudians de
' i ’univerfité font obligés, par les réglemens, dé fe
rendre à leur fcciété refpedive.
La grande cour appelle"le quadrangle, a 264 pieds
fur 261 d’un mur à l ’autre. L é coté de l’e f t , du
nord-oueft, & une partie de celui du fu d , font
occupes par le réfeétoire, qui eft beaucoup plus
élevé que les autres bâtimens. Autour de cette cour
règne une terraffe fort étendue, & dans le centre
eft un baftin & une fontaine avec là ftatue de M er-
1 cure. Au-deffus de la grande porte d’entrée on voit
l celle de la reine Anne 3 l’arceau de l’angle nord-eft
eft furmonté de celle de l’évêque F e ll; 8t vis-à-
vis eft une autre du cardinal W o l f e y , faite par
François B i rd , d’Oxford.
O n v a au réfectoire par un efcalier magnifique ,
couvert d’un plafond fait en 1630, qui, quoique très-
étendu , eft fupporté par une feule colonne. Cette
falle eft la plus la rg e , & fans comparaifon la plus
magnifique de tous les collèges du royaume. Sa longueur
eft dè 180 pieds, & fa hauteur de 8 o .O n _
y a fait des réparations coûteufes, & on l’a orné des
portraits des perfonnes iiluftres qui ont été élevées,
dans ce c o llè g e ou qui y ont eu quelque relation.
Mais la plus belle partie de ce collège eft la cour
nommée Peckrtater, fituée au nord-eft de la-grande
dont on vient de parler. C ’eft bien fans contredit
la plus belle d’Oxford. Cette belle & grande enceinte
eft formée de trois cô té s , par de grands-corps
de bâtimens- fymmétriques,4 qui ont chacun quinze
croifées de face. L ’ordonnaiîee générale en eft b elle,
& la décoration fage, C ’eft un grand ordre d e co lonnes
•& pilaftres corinthiens dans les deux ailes
& ioniques dans le bâtiment du fon d, qui portent
Jfur un foubaffement ruftique. Leur façade fe
compofe d’un premier étage de croifées, ornéesde
chambranles, & d’un plus petit é ta g e , compris
tous les deux dans la hautenr de l’ordre. Chacun
de ces trois bâtimens a dans le milieu un corps
a v an cé, orné de fix colonnes qui fupportent un
'fronton. Le quatrième côté de cette belle cour eft
formé d ’un corps de bâtiment ifolé .& féparé du
refte des autres édifices. C ’eft un grand ordre de
colonnes corinthiennes , placées à rez-de-cbauffée,
qui en fait la décoration. Les colonnes, qui fupportent
un bel entablement furmonté d’une baluftrade
, ‘ font adoffées à l ’édifice. Le rez-de-chauffée
eft en arcades , ornées d’un petit ordre de pilaftres
doriques, & d’unefrife du même ordre; le grand
étage eft en croifees encadrées de très-beaux chambranles,
dont les frontons font alternativement circulaires
& angulaires. Cette ordonnance rappelle
celle du capitole, bâti fur les deftins de Michel-
Ange.
C ’eft dans ce bâtiment qu’eft placée la bibliothèque
la plus belle,, la plus fpacieufe & la plus commode
d ’Oxford. Son rez-de-chauffée offre une galerie
très-belle de tableaux des meilleurs maîtres.
On ne dëvroit p o in t, en parlant des collèges de
cette célèbre univerfité, paffer fous filence d’autres
-monumens qui y ont un rapport immédiat. T e l
fe ro it, entre autres, le théâtre ou le lieu public des '
exercices, bâti par Chriftophe Wreen. Mais cette
defeription alongercit trop cet article , & trouvera
fa place à la vie de ce célèbre architecte
anglois. ( Voyeg W r e e n ) .
C O L L IE R , f. m. (terme de charpenterie) . C ’eft
le nom qu’on donne à deux pièces de b o is , chacune
de douze pouces de longueur & de dix pouçes
de grofîeur , pofées au - deffus du pan de bois du
premier étage d ’un moulin , l’une de vant, l’autre
derrière, affeniblées dans les poteaux corniers.
O n appelle aufll colliers, deux pièces de bois
affeniblées au haut des poteaux corniers. Elles ont
chacune quinze pieds de lo n g & huit ou neuf pouces
d’épais.
C o l l i e r s d e P e r l e s où d ’O l i v e s . Petits orne-
mens qui fe mettent au-deffous des o v e s , & qu’on
nomme autrement chapelet, ou paie-nôtres.
C o l l i e r s , (terme d’architecture hydraul. ) . Cercles
de fer ou de bronzes qui fervent à retenir le haut
des montans des vanteaux qui çompofent les portes
des éclufes. ( Voyeç E c l u s e ) .
C O L L IQ U IÆ , terme employé par V itru v e ,
pour défigner les chevrons qui font en dioganale,
& qui fupportent les noues. C ’eft ce que les. charpen
tiers appellent coyers.
Il eft évident, dit Perrault, que ce que Vitru ve
appelle colliq u ia , ne fauroit être autre ch o fe , parce
qu’il eft dit quelles vont aux angles que font les
poutres, de même que les interpenjiva. D e plus, col-
tiquiez font dijres quaji Jimul liquorem fundentes , qui
eft ce que font les angles des noues où l’eau s’af-
femble ; de même que deliquicz font dites quaji in
diverjas partes liquorem fundentes, qui eft ce que
font les angles ou les.faîtières du comble, ou les
areftiers des croupes, q u i, au lieu d’amàffer l’eau
comme les noues , la font couler de ça & de là.
C O L L U V IA R U M . ( Voye^ B a r b a c a n e ,).
C O L O M B A G E , ( Voye^ P a n d e b o i s ) .
C O LOM B A R IUM . ( Voye^ C o l u m b a r i u m ).
C O L O M B E , f. f. V ieu x terme qui fignifie toute
folive pofée debout dans les cloifons 8c pans
de b o is , & dont on a fait colombage.
C O L O M B IE R , f. m. Efpèce de pavillon rond
ou quarré, qui a des boulins ou des trous dans
toiite fa hauteur , pour les pigeons qu’on y élève.
Ces boulins ne font autre chofe que de petites loges
qui fervent de nids aux pigeons, & qui entourent
intérieurement les.murs du colombier. Les uns font
ronds & les autres quarrés. Les premiers fo font
par le moyen des deux~faîtières mités l’une fur
l’autre ; les féconds avec des pots de terre faits
exprès. Leur grandeur fe proportionne à celle des
deux pigeons qui doivent pouvoir s’y tenir debout.
Le premier rang des nids par le b a s , doit toujours
être éleve de terre de quatre pieds, & au-
devant de chaque n id , il eft néceffaire qu’il y ait
une petite pierre plate qui forte du mur de trois
ou quatre doigts, pour repofer les pigeons lorfqu’ils
entrent ou fortent de leurs nid s, ou lorfcuie le
mauvais temps les oblige de refter au colombier.
Pour" éviter la dépenfe de ces nids , on leur fubf-
titue quelquefois des paniers d’ofier , qu’on attache
à la muraille, & dans lefquels -les pigeons font leurs
petits. Mais ces nids ne font point eftimés par ceux
qui en connoiffent les défavantages, comme la
malpropreté qui s’y attache, la pourriture à laquelle
iis font expofés, & les vers qui s’y engendrent.
D e toutes les figures qu’on peut donner à uij