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idée, qui, fi elle eft bien comprife ; péut (ervif
à tracer les ouvrages ordinaires. Nous aurons oc-
cafion dans la fuite d’indiquer les moyens de tracer
les ouvrages plus difficiles. (Voye^ les mots Escaliers,
Q uartiers ..tournant;, Limons., Noues
& Noulets, &c.)
CHARPENTIER , f. ro. ( Conftmtàon ) .Dans
l ’art de bâtir ,• on donne ce nom aux maîtres qui
entreprennent les ouvrages de charpente, & aux
• ouvriers qui Jes exécutent.
CHARTREUSE, f. f. C’eft le nom qu’on donne
anx hermirages ou couvens de l’ordre de S. Bruno.
Il vient d’un defert, près de Grenoble, ainfi ap-
pelé, que S. Muges , évêque de cette ville , donna
à S. Bruno po'ur-y établir fa retraite & fa règle,
( en 1086). La plus belle çharireufe qued’on con-^
tioiffe, eft celle de S. Martin , a Napres.
CHAS ,Y.m. ( Conftrutficn). Petite pièce quarrée '
dé fer ou de cuivre , percée a fon centre d un
petit trou , par lequel on tait palier le fil auquel
on fufpend un plomb. Lorfque celtti-ci .eft rond,,
il faut que chaque.côté de la petite pièce, qu’on
nomme chas , foit égal au diamètre du plomb,
afin qu’en pofant 4e chas contre un mur ou autre
furface qü’on veut mettre d’à-plomb, la ligne qui
pafie par le côté du chàs & le bord du plomb,
foit toujours parallèle -au fil -tendu qui foutient
ie plomb. ( Voye^ la fig. 129 )-
CHASSE, f. f. mot dérivé du latin capfa, coffre.
C ’eft un coffre , le plus fouvent d’orfévrèrie , qui
renferme-ou qui eft .eenfé renfermer les reliques
„de quelques faint.
-Les plus anciennes châffes font faites en manière
d’églifes. La raifon que quelques-uns nous
' donnent duxhoix de cette forme, eft que les faints
ayant été le temple vivant du S. Efprit, ilsmé-
jitoient aufiï aptes leur .mort que leurs offemens
fiiiTent renfermés dans la maifon vifible de Dieu.
J’ignore jufqii’à,tel point cette pieufe idée a pu
Influer fur ce genre d’invention ; ce qui me pa-
roît plus probable, c’eft que les chaffes qui n’étoient,
tk qii’on ne pouvoit regarder que comme de véritables
farcophagès, furent faites à l’imitation d’un
-grand nombre de farcophagès antiques des 'bas
dièeles , & que les colonnes dont ils font envi-
-ironriés, nous préfentept fous la forme fpéciale de
■ temple.-
Quand farchiteélure gothique ,eut défiguré généralement
tous les genres de goût, l’orfévreris
.fembla gagnera l’imitation de ces ouvrages, dont la
rpetiteffe corrtgeo.it le ridicule. Et il faut avouer que
{cet art fit en ce genre des prodiges.il faut voir
.certaines châffes en forme d’églife gothique, pour
fe convaincre dé tout ce que la patience , -leforn
.& Itnduftrie peuvent produire de délicate fie*, de
..précieux & de légèreté. Au refte, ces ouvrages
.mini!deux ne peuvent avoir de valeur qu’en petit,
ÿ : l ’on ne peut en tolérer la forme dans celles
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qui fie forît q i i’ uri compofé de feUquaîrés. Mali'
lorfqu’unè ehâffe eft cenfée contenir un corps entie
r , cette figure d’églife ; accompagn^c Âe f®**
nêtres, dé portés, de clochers & de portails, devient
une idée fauffe & ridicule par la fidélité
même de fon imitation.
Lorfque l’arcfiite&e fe trouvera obligé de faire
figurer de pareilles çhâjfes dans la décoration des
églifes & des autels , il ne devra leur donner
d’autres formes que celles des farcophagès antiques
que l’on oonnoît.
CHASSE, f. f. C’eft ta nom qu’on donne à
Pefpr.ce qu’on parcourt par un mouvement de vibration
, en travaillant à un ouvrage. Ainfi. on
dit : une feie pour feier du marbre, doit avoit depuis
un pied jufqu’à 18 pouces de chaß'e, c eft-a-
dire, cette longueur qui eft au-delà du bloc qui
eft . à feier.
•CHASSER , v. a£l. C’eft pouffer en frappant,’
comme lorfqu’on frappe avec coins & maillets -,
pour joindre les affemblages de menuiferies.
CHASSIS, f. m. C ’eft la partie mobile de la
croifée qui porte le verre.
C hassis a c a r r e a u x . Chaffîs qui eft partagé
par des croifillons de petits bois , & garnis d@
grands carreaux de verre , affùjettis par du plomb ,
du maftic ou du papier collé.
C hassis a coulisse. Chaßs dont la moitié fe
double en la hauffant fur l’autre , par le moyen
d’une couliflê montante. Ces chaffîs font fort économiques,
parce qu’ils n’ont pas befoin de ferrure;
mais ils font dangereux, parce que lorfqu’onn’a pas
le foin de les bien arrêter, ils peuvent, en s’échappant
, tomber fur la tête de celui qui eft à la
fenêtre.
Pour obvier a la poffibillté de cet accident en*
Angleterre, où ces chaffîs font Fort communs, on
pratique aux angles-, des conduits danslefquels on
‘ place des contre-poids qui font Fé qui libre au
chaffîs à coülUffe, de manière qu’il demeure fuf-
pendu à la hauteur que l’on veut, fans avoir befoin
d’être arrêté par des tourniquets ou crampons.
C hassis ’A fichés. C’eft celui qui s’ouvre
comme des volets, parle moyen de gonds ou de
charnières j & plus fouvent en dedans qu’en dehors.
C hâssis a panneaux. C ’eft le nom de celui
qui eft rempli» de carreaux ou de panneaux de
bornes en plomb.
C hassis a pointe de diamant. ChajJls dont
les petits bei s fe croifent à onglet.
C hassis de charpente. C’eft un affemblage
de madriers ou plates-formes , dont on entoure les
grilles de charpente qui fervent à affeoir la mar
connerie dans un terrein fafelonneux.
• C hassis de fer. C’eft le pourtour donrnmt
J qui reçoit (e battement d’une porte de fer ; -c’eft:
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ÿttffi ce «fui en retient les barres & tVaverfes de
yen taux.
C hâssis de jardin. Bâti de bois de chêne ,
«eint en verd à l’huile, & garni de panneaux de
vitres, qui a différons ufages. On difpofe deux ou
plufieurs de ces chaffîs en manière de comble a
deux égouts qu’on bouche par chacune de fes
extrémités d’un panneau triangulaire, fur les couches,
les plates-bandes de fleurs & les pépinières,
pour garantir les plantes du froid , & faire avancer
lés fleurs & les fruits.
C hâssis de pierre. Dale de pierre percée
en rond ou quarrément, pour recevoir une autre
dale en feuillure , qui fert aux aqueducs, regards ,
cloaques & piexrées pour y travailler, ainfi qu’aux
foffes pour les vuider.
C h â s s i s d o r m a n t . C’eft en menuiferie
le bâti dans lequel eft ferrée à demeure la fermeture
mobile d’une baie , & qui eft retenu avec
des pattes dans la feuillure. On appelle aufti chafjis
dormant un chaffîs qui ne s’ouvre point, & qui eft
fcellé, à caufe d’un jour de coutume.
C h â s s i s d o u b l e s »« c o n t r e -c h a ç s i s .
C’eft un chaffîs qui, étant de verre ou de papier
collé, eft mis devant un chaffîs ordinaire pendant
l’hiver. On appelle aufti chaffîs doubles ceux qui
Ibnt de papier collé des deux côtés , & calfeutrés
pour les ferres & orangeries.
CHATEAU,-f. m. C’eft au règne de la féodalité
que l’on-doit ce nom , qui emporte toujours avec
lui l’idée de fortification ; idée que la plupart de
nos châteaux modernes ne nous retracent^ plus depuis
long-tems, & que l’abolition d’un régime, ab-
iurde fera totalement difparoitre. Cependant ^ il
arrive fouvent que les mots (ùrvivent aux idees
qu’ils ne repréfentent plus ; & cet abus a tout
Fair def® perpétuer, relativement au mot en quef-
tlon. On dira peut-être encore long-tems le château
des Tuileries , le château de Verfailles , quoique
rien ne reffemble moins à château que ces palais.
On dit de même château de plaifance , pour exprimer
les demeures champêtres des grands & des
princes. Aujourd’hui que ce mot ne préfente de différence
que celle qui réfuite de la grandeur ocoe
Fopulence, par rapport aux différentes.claffes des
propriétaires , je crois pouvoir me difpenfer dy
rapporter aucunes notions ou deferiptions particulières.
C’eft la différence des idees & non celle
des mots qui doit déterminer la necefîité ou la divi-
Ijon dés articles. ( Voy^ aux mots C am p a g n e ,
> C hateau d’eau. C’eft un bâtiment deftiné
à recevoir les eaux qui y font apportées par dès
aqueducs , & à les divifer en différent canaux , d’où
elles fe répandent & le diftribuent pour les divers
ufages des villes & des jardins. ^
(Les.jnonuaieRS font quelquefois d’un, genre à en
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point laiffer apparcevoir au-dehors les eaux qu’ils
renferment; alors ils exigent une décoration & un
caraâère d’architechire qui indiquent leur nature
& leur, deftination. Le plus fouvent ils font accompagnés
de cafcades , embellis de nappes & jets-
d’eau. Tels font ceux de Rome moderne; tel étoit
celui de Rome antique, dont on voit encore aujourd’hui
les reftes fur le mont Efquilin, près de
l’arc de Galien , & le feul qui nous foit paryenu
des Romains.
Gn l’appelle le château de. l’eau Julia , - CafleltoJ
deWacqua Ginlia. Les antiquaires fe font trouvés
divifés fur le nom de l’eau qui venoit aboutira
ce caflellum aquarium. Mais Piranefi ayant pris les *
niveaux des divers aqueducs, a trouve que-celui*
qui correfpondoit au réfervoir étoit celui de l’eau,-'
Julia, dont le conduit fe voit encore. Il ne re-
cevoit qu’une partie de cette eau , dont 1 autre
moitié étoit détournée pour aller fur le Viminak
Ce château d'eau fe trouvoit admirablement
placé entre deux grandes routes , telles qu’on les>
voit aujourd’hui, ou , pour mieux dire , â la rencontre
du bivium, ou la grande rue fe fepare .en
deux voies-, dont l’une rend à la porte Efqutline ;
& l’autre ad urfum pileatum ■: ce qui faifoit un-
point de vue & un objet de décoration pour la
fortie de la ville de ce côté.
On obferve encore dans les reftes de cet édit
fice les moyens mis en oeuvre par 1 architecte'
hydraulifte , pour les ramifications de l’eau , ÔS
pour la conduire aux différentes diredions qu’or»
vouloit lui donner. On y remarque un double ré -'
fervoir inférieur où l’eau fe purifioit , un double '
conduit au cas que Tun des deux eut befoin de
réparation. 11 y avoit aufti extérieurement, pous
recevoir les eaux jailliffantes , un grand baftiti -
dont on diftingue quelques veftiges.
La décoration extérieure de ce château d'eaii- '
paroît avoir eu beaucoup de magnificence. Une-
de fes niches a confervé des reftes de marbre-
qui en faifoient le revêtilfement;.& des indices 1
non équivoques c’eft-à-dire ,..de petites attaches-
de bronze répandues dans toute la conftriuftion/*.
prouvent que cq revêtiffementj'y fut général. On
trouva enterrées-', fous les ruines de l’édifice, des
bafes - & des colonnes de marbre cipplmo,--Enfin v
entre les deux grandes arcades qui fe voient encore
, ét;oient placés les magnifiques trophées fauf-
fement appellés de Marius8c qui décorent aujourd’hui
la baluftrade du Capitole. Il femble'»
par quelques païtvculârités de ces’ trophées^ q.u’ils-'
doivent :appartenir aux viCloires d’Àuguftè.
La conftrndion de ce même château d'eau eft r©--
marquable par la grandeur des briques qui y font
employées, par leur duretéftnguhère & leur forme
en-: coin-, qui donnoit aux voûtes la plus grande
folidité.
Rome moderne a plufieurs châteaux d’eau /car
on doit donner ce. nom- à- plufteurs de - ces ma