
bienféartcës t'équipes en ce genre , ils eufferit été
pins délicats , plus ingénieux & plus variés dans
lèse on tours , le deffin S i les for rues'des cajjolettes,
C A S T E L LU M . C e mot répon d, chez les anciens
, à celui par lequel nousdéfignons chez nous
un château d’eau.: Cependant V itru ve s’en fertaufîi
pour exprimer ce que nous entendons dans les conduits
d’eau par le mot de regard. C ’eft qu’en g é néral
aux regards.^ es aqueducs fouterreins , on
con flru ifo it, comme on le pratique encore:, un
petit bâtiment cajlellum , qui fervoit anfii fouvent
de réfer voir d’eau , ou château d’eau. ( Voye^ CHATEAU
t >’ e à u ).
C A S T R U M . C'étoit le nom que les Romains
don noient à ce que nous appelions aujourd’hui
Camp , & aufii à ce que nous appelions cafernes..
Dans le provinces conquifes , les Romains
»voient coutumédelaiffer des corps d’armée confidé- !
râbles , & les garnirons qui iiabitoient les villes
occupaient des bâtimens qu’on nommoit cajlrum.
R om e , qui. étoit le centre de toute cette puif-
jfance militaire, a voit au milieu de fes murs un
grand nombre de femblables édifices-, dont le fou- .
venir s’eft confervé , à l’aide de quelques veftiges,
& fur-tout des noms de cajlra peregrina , cajlra præ-
tona , & . autres , dont on peut voir le détail dans
le diélionnaire d’antiquités. Mwis on trouve dans
plu fleurs villes des refies très-confidèrables d’édifices
auxquels on n'avoît fu jufqu’à préfent donner
^aucune dénomination, & qui ne peuvent .s’expliquer
par d’autre ufage que par celui des cafernes.
D e ce genre, font ces confiruâiens compoféês
d’une fuite de petites .chambres voûtées qu’on
vo it à Baies &- à la v i ll i Adnana, & auxquelles
on a donné la dénomination populaire; de cento
pâmer elle, les cerft chambres, ou cento. celle. ,
A l’article Baies , on a parlé des cento càmerelle
icomme d’un 'édifice dont "on ne ppùvoit deviner
l ’emploi. Cependant les cento ■ce-tle\ que l’om*a
décrites à l’article de h villa A émana peuvent
déjà jet ter quelque jour fhr la dëfii nation des
conftru&ionS de Baies. Winckelmann avait
foupçor-né que ces cent chambres étoient d.efii-
nées pour la garde impériale. Elles n’avoient de
communication l’une avec l’antre , que par une
galerie extérieure de bois qu’on pouvoir-'fermer
-& faire occuper par une fentineile. Il y a un
bâtiment ron d ,.où l’on peut croire que fe tenott
-le corps-de-garde ; à chaque rang de1 voûte étoient
-deux guérittes élevées fur un plancher , dont des
pierres faillames forment l’affiette. Dans l’une on
a trouvé le nom abrégé d’un folda t, écrit en noir,
comme a vec le doigt.
U n édifice tout femblable à celui-là vient de
for tir des ruines de la ville d’O t r ic o li, & l’on
ne fauroit s’empêcher d ’y voir également un
cajlrum, ou quartier de foldats. En le comparant
à celui do la villa Ad riana , il réfnhe que lés
Cafeniès des Romains dévoient confifter le plus
ordinairement en une longue file de chambres di-
'Vifées en plufieurs é tag e s , auxquels on montoit
par un efcalier de bois & par une trappe. Il n’y
avoir point de communication entre les chambres
privées de fenêtre ; mais une efpèçe de balcon
régnoit en avant & à l’extérieur, Si formoit une
galerie commune & , dé cou ve rte, fur laquelle s’ou-
: vroient toutes les portes , en forte que par ce
dégagement chaque chambre étoit libre & indépendante
des autres. Dans les cafernes bâties à
grands fra is , comme celle de T i v o l i , les chambres
étoient toutes voûtées avec la plus grande
folidité ; mais à celles où l’économie a;voit, pré-
fidé , comme à la caferne d’O t r ic o li, les plafonds
étoient de bois. On voit encore dans;cette dernière
les trous qui recevoient les maîtreffes pou-
| très. Enfin, les entrées générales du premier
étage , ou réz-de-chaufiee, confiftoient,en corridors
voûtés à grands arcs, au bouqdefquels étoient les
petits efcaliers dont on a parlé , pour monter
au fécond étage, & de celui-là aux étages fu-
périeurs. .
T ou t eet édifice , tel qu’on le voit defliné dans
le journal d’antiquité de l’abbé Guarani, année
1 78 4 , confifie en douze allées ou promenoirs
flanqués de côté Si d’autre par deux corps de
bâtimens dont on ne fauroit expliquer la deftina-
tion , n’ayant ni portés, ni fenêtres, ni iîTues , ni
rien qui en puiffe eara&érifer l’emploi. A u milieu
de ces allées1 en efi une plus large qui mène
à une pièce ornée de quelques colonnes dé traversin
, où l’on a trouvé des tuyaux & des con*
doits qui indiquent qu’il devoir, y avoir un ré-
fervoir d’eau à l’ ufage de.la garnifon. E n fin , tous
ces douze .corridors abominent chacun à une
chambre quarrée, dont les portes, comme on la
d i t , s’ouvrent dur la galerie de communication
extérieure défignée plus haut.
On trouve de femblables allées ou corridors
dans les ruines de Rome & dans des lieux oit
toutes les . cor.je&ures s’accordent pour faire croire
qu’il devoit. y avoir là une garnifon. O n en ren-
contre à la partie occidentale du mont Palatin ,
en face du. Capitole. D ’autres fe voient à la partie
orientale des thermes dé Caracalla, où efi actuellement
TOfier.ia del Careiofolo. Q u i pourroit
contefie.r le befoin que chacun de ces deux endroits
avoir d’une- garnifon pour ve ille r , dans l’un,
à la fûreté de .l’empereur , & dans l’autre, à l ’ordre
public ? . ’ .
Plufieurs autres refies du même genre offriroienr,
par leur comparaifôn, des analogies, que les antiquaires
n’ont point encore affez p e fé e s , & qui
donneront un jour des notions plus précifes fur
: les cafernes des anciens.
Mais un véritable cajlrum, Si dont on ne fauroit
révoquer l’authenticité , efi celui que les ir*
. ruptions du V éfu v e avoieht comblé dans la ville
de
fié Potfipëî, 8i qui vient de reparoître avec les
fignes les plus authentiques de la defiination la
moins équivoque.
Il étoit defiiné, fans d o u te , à fervir de demeure,
& comme'de place d’armes pour les exer
ci ces militaires des troupes /ornai nés. C ’eft ce
qui lui à fait donner le nom de camp ou de
.quartier des foldats. C e t édifice, fort peu é le v é ,
d’une conftru&ion d’ailleurs affez lé g è r e , a , par
ces raifons, moins fouffert des tremblernens .de
terre qui ont renverfé Pompeï. On y a trouvé les
murs prefqtte entiers & la plupart des colonnes
encore debout.
C e monument a v o it , ainfi qu’on peut le voir
par le plan rapporté dans le v o y a g e piitorefque
de Naples , la forme d’un quarré long entouré de
colonnes & d’une galerie couverte. La galerie
coinmuniquoit à de petites chambres fituèes tout
autour, & qui dévoient être l e logement des foldats.
La longueur de la cour ou place d’armes a
vingt-trois toifes un pied dix pouces, fur dix-fept
toiles un pied cinq pouces de la rg e , mefure prife
au-devant des colonnes & dans l’ intérieur de la
cour.
Les colonnes qui en ornent le pourtour font
doriques , fans bafe , Si ont onze pieds de hauteur
fiir dix-neuf pouces de diamètre, La galerie entre ;
les colonnes & le mur, a treize pieds fept pouces
de largeur. Elle fervoit de promenoir tout a l e n tour
Sc de périftile à chaque ca fé , q u i, à ce que
l’on croit, contenoit le logement de quatre foldats
; opinion fondée fur ce qu’on a trouvé quatre
armures dans chaque chambre.
Ces chambres étoient de grandeur inégale, mais
toutes peintes en arabefque, revêtues en fiuc &
pavées en mofaïque. Elles étoient fermées d’une
porte à deux battans , qui s’ouvroient en pouffant
en dedans, comme on le voit par le feuil ; car
il n’exifie plus de linteaux antiques , ni de planchers.
I l y avoit deux étages à ces logemens, & les
Cafés du fécond étage fe communiquoient p»r
une petite galerie fufpendue. On voit même encore
la marque des folives qui la formoient. Ces
chambres ne recevoient de jour- que par la porte,
ou par une ouverture faite au-de f in s , c’étoit la
manière affez ordinaire dont les Romains éclai-
roient leurs maifons, les fenêtres paroiffant très-
rares dans les conffru&ions.
En partant de l’entrée par le côté qui touche
au grand chemin, on compte treize cafés ou loges.
Celle du milieu étoit ouverte & ne fervoit que
de décoration. O n y a trouvé deux trophées
d’armes , que l’on confervé au Jnufæum de Por-
tici. Leur grandeur & l’embarras, dont les calques
qui compofinr ces trophées pouvoiënt être, ont
donné à penfer qu’ils n’étoient là que comme
ornement ; m a is , comme on y a trouvé encore
Architecture* Tome /.
des refies^de l’étoffe ou du drap dont ils étoient
doublés, il paroît difficile qu’on n’en ait point
fait ufage.
Oh n’a trouvé de vefiiges de lit dans aucune
de .ces chambres , ce qui pourroit faire croire que
les foldats 11e fe ra(fembloient en ce lieu que
pour les exercices ou jeux gymnàftiqnes. D ’ailleurs
, tout ce qu’on y a découvert d’armures, fem-
bloit plutôt fait pour l ’appareil d’un fpeélacle que
pour la guerre , & cette grande, enceinte quarrée
longue paroît très-propre à cet ufage.
'O n voit aufii des pièces plus grandes , qu’on
croit avoir été le logement du commandant ; ce
qui le fait pen fer, c’efi que l’ô'n a trouvé à peu
de difiance les fquelettes de plufieurs efclaves &
d’un ch e v a l, chargé d’effets p réc ieu x, d’habits Sc
d’étoffes, qu’on e n le v o it , fans dou te> & qu’on
cherchoit à fauver.
A l’angle gauche de l’entrée des foldats, font
cinq cafés qu’on voit à découvert. Dans Tune
d’elles on a trouvé un moulin à bras. A côté de
cette pièce il y en a une au tre , que l’on croit
avoir fçrvi de prifon : on y mettoit les foldats
aux fers. Il paroît, par la'forme de ces fe r s , que
les prifonniers étoient feulement attachés par les
pieds, qu’on tenoit engagés dans un pièce de bois
épaiffe, recouverte de fer & arrêtée par de fortes
chevilles. Mais ce qui devient une trè s - fo r te
preuve de la jtifteffe de cette opinion, c’eft qu’on
y a t ro u v é , & qu’on y voit encore plufieurs fquelettes
rangés à côtés les uns des autres. Ce s malheureux
, oubliés dans l’épouvante univerfelle ,
n’auront pu fe fauver comme les autres habi-
tans.
C A T A C O M B E S , f. f. On appelle de ce nom
des lieux ou des cavités fouterreines , employées
à la fépulture des morts.
L ’étymologie de- ce m o t , formé du grec narra,
& KvpeCoc, c re u x , ne donne de ces- cavités aucune
explication relative à un ufage quelconque; & fi
dans fon acception ordinaire, ce mot femble fe
lier à l’idée comme à l’ufage des fépuitures , oti
ne fauroit en conclure qu’il ait en la même v a leur
& le même fens chez les an c ien s, qui
avoient beaucoup d’ autres mots , tels qti'hypogtza,
crypta , cimeteria , pour exprimer ces grands
amas de fépulcres fouterreins , qu’on retrouve
aux environs de prefque toutes leurs villes»
Et dans le fa it , ces vaftes ca vité s, que nous
appelions catacombes , fervirent dans quelques
villes à d’ autres ufages que ceux des fépuitures.
D e pareils fouterreins à Syracufe à voient le double
emploi de prifon & de cimetière public.
Le mot de catacombe, dans les premiers fiècîes
du chtiftianifme, emportoit avec lui l’idée rel.i-
gieufe de tombeaux des martyrs. Une tfarnte crédulité
transforma ces -fouterreins en lieux de dé-
I votion , fous le prétexte q ui R e v o ie n t fervi dé
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