
tions ou baltei. Les avenues que Macrobe appellent
Vomitoria , font des portes au haut de chaque efca-
lier , auxquelles on arrivoit par les routes couvertes
des galeries. Les efpaces/ contenus entre les pré-
cin&îôns & les efcaliers , s'appelloient Cunei des
coins. On avoit pratiqué deux fortes de canaux ,
les uns polir décharger les eaux de là pluie 5 d’autres
pour tranfmettre des liqueurs odoriférantes , comme .
une infufion de vin •& de fafran.
On ne fauroit fe fermer une' plus jufte idée de
la difpofition intérieure des Amphithéâtres que par
celui de Vérone ( V o Fig. 146; dont tous les gradins
fubfiftçnt encore. Ce t Arnp/i théâtre: eft entier,
à l’exception du mur extérieur qui foutenoit les
portiques-^toumans à l’entour , dont il ïie' refte que
iept trumaux. Mais toute la - partie intérieure s’eft
confervée , au moyen des reftauratibns qu’on y a
faites de tems en tems. Comme les habitans .de
cette ville s’en fervent encore journellement pour
les combats de taureaux v & autres divertiflemens publics
, il y a lieu d’efpérer qu’on l’entretiendra toujours
avec le meme foin.
L a : décoration extérieure confîftoit en trois rangs
d’àrcades ruftiques, ou en bolfages. Le premier &
le fécond 'ordre font en■ spilaftres tout-à-fait fem-
blables , fi ce' n’eft que ceux du fécond'ordre font
plus étroits que ceux du premier ; mais ceux du
troifiéme font beaucoup plus larges que les deux
autres ; & ils font confondus avec le haut du bandeau
des arcs, Les ceintres des'ares 'font extràdolfés.-
Au-deffus de la corniche du troifiqme ordre, il y a
un focle de trois pieds de haut. Toutes les pierres
qui compofent cet édifice tant des pied7droits, que
des pilaftres , font ruftiquement taillées, ;1
L a hauteur de tout l’édifice eft de quatre-vingt-
treize pieds fept pouces & dem i, mefure de P e f -
gôdéES. ‘
Le circuit contenoit foixante-douze arcades- 3 l’ordre
fupérieur, félon Fontana , . étoit furmonté d’un
mur percé de foixante-douze fenêtres ; & fur ce
troifiéme ordre pofoiênt des colonnes ornées de fta-
tues , fuivanç l’indication qu’en donnent les refte§
aétuels. •
Le plan de cet Amphithéâtre eft elliptique, comme
celui du coliféé de Rome. Les deux principales entrées
forft aux deux bouts le grand diamètre de
l ’arène eft de 133 pieds * fon plu s petit eft de 13 6
pieds 8 pouces. L ’épaiffeur du bâtiment , -fans le'
corridor extérieur ., eft de cent pieds.-quatre pouces 5
& avec le corridor & le mur de face , de 120
pieds 10 pouces; ce qui donne à la. totalité de
l ’éd ifice , dans fa plus grande longueur, 47 y pieds,
dans fon moindre, diamètre 378 pieds
L a partie de Y Amphithéâtre appellée viforïum , eft
compofée de 47 giradins 3 on n’y remarque p o in t,
comme c’étoit l’ulage , les préemptions ou baltei
<lont nous avons parlé ■ ; mais , le vingt - huitième
£ é g e , à compter d’en b a s , n’a de largeur que la
moitié des autres 5 ce qui indique qu’il ne üerVoic
point de fiége, mais qu’il étoit relervé à la circulation.
On y voit les dégrés entaillés dans les
fiéges pour pouvoir monter & defeendre par-dehors.
C e qu’il y a de plus remarquable , c’eft la coupure
des fiéges , dont les fix premiers d’en bas font
interrompus au droit des petites entrées , de la manière
que Vitrüve le prefetit , fuivant l’interprétation
que Perrault lui a donnée dans fes notes. Au-delfus
des deux entrées principales en-dedans, il y a une
tribune fermée d’une baluftrade par le devant & par
les côtés. Au x côtés des entrées principales, il y a
deux-portiques fputenus fur des piles quarrées ; leS
allées de ces' portiques ne font pas d'une largeur
égale , mais vont en rétréciffant.
. C e monument eft fi connu de tout le monde,
par ce qu’en a dit le célébré Maffæi dans fa
Verona i.Lujirata , que nous-nous difpenferons d’en
parler plus au long. On ne convient pas en général
de l’époque de fa conftruéHon. Quelques-uns l’attribuent
à Augufte j mais Sigonius croit qu’il a été
bâti par l’empereur Maximien, qui en avoit conftru.it
d’autres auffi magnifiques à Bref cia &c a Aqui'e a.
On feroit cependant tenté de le croire plus ancien ;
car Pline le jeune parle foûvent dans fes lettres,
des fpectacies de bêtes & de gladiateurs qui fe don-
noient à Vérone fous les empereurs Othon & Vitel-
lius. Il y avoit des Amphithéâtres à Blacence , 8c
dans les autres-villes voifihes, pourquoi Vérone n’en
eût-elle pas em dès' lors * ellê qui dès ce tems étoit
une ville des plus renommées ?
L 'Amphithéâtre de Pola en Iftrie mérite qu’on en
falfe une mention particulière. Son enceinte extérieure
eft reftée toute entière 3 il n’a que deux rangs de
■ portiques , qui fupportent un attique ouvert, par des
fenêtres quarrées. Sa conftrucftion eft.ruftique comme
à Vérone. Entr’autres particularités , on y remarque
quatre contreforts compofés de trois arcades ;
& qui fe trouvent vers l’extrémité de l’ovale de
chaque côté. Serlio croit qu’ils furent faits pour
donner plus de folidité au mur extérieur, qui dans
cet édifice fe trouvoit ifolé. Néanmoins il paroît
plus vraifemblable , que ce s. efpéces de contreforts
ne furent ajoutés que pour pouvoir y pratiquer des
, efcaliers ,- & conduire ainfi au fommet de l’édifice.
I L ’intérieurdecet Amphithéâtre n’ayant point :été fait'
: en pierre , mais feulement en charpente , on aura
! été'obligé d’employer ce moyen pour fuppléër.au
; défaut de communication intérieure. C e qui change
en certitude cette fuppofîtion , ce font les refte»
d’efcaliers qu’on , y voit encore , ainfi que des
poutres , & des morceaux de charpente qui font
’j r eft es enclavés dans les murs , & qui ne permettent
point de douter que les gradins ayent été de bois.
A u refte il ne paroît point ,. d’après le jugement de
Serlio. & des autres architedes qui ont mefuré cet.
| Amphithéâtre , que ces contreforts y produifent un
! mauvais effet,
Nous
Nous ne faurions terminer cet article fans parler
du bel Amphithéâtre de Nîmes , un des mieux conservés
de l’antiquité. Son grand diamètre eft de 404
pieds , fon petit de 3 17 . Le grand diamètre de
l ’arène eft de 229 , le petit de 142. La hauteur
totale de l’édifice eft de 7 7 pieds. Il eft com-
pofé de deux rangs d’ arcades 5 le rang inférieur eft
orné dans les pieds-droits de pilaftres quarrés 5 l’étage
fupérieur l’eft de colonnes engagées, & portées fur
lin ftylobate continu, tandis que les pilaftres d’en bas
n’ont pour toute bafe qu’une plinthe très-mince, (F o y .
les Figures 147 , 148 & 149.) tirées du bel ouvrage
de M. C lérilfeau fur les antiquités de la France, & auquel
nous renvoyons pour tous les détails de cet édifice.
Nous avons dit que les Amphithéâtres étoient une
forte de falle de fpeétacle oii l’on voyoit les combats
des gladiateurs & des bêtes féroces. Les gladiateurs
étoient des efclaves nuds qui combattoient
avec des épées. Celui qui remporfoit la v iâoire ,
avoit pour récompenfe , ou de l’argent , ou une couronne
de lentifque, ou une palme entourée de branches
de lauriers. Quelquefois on lui accordoit l’exemption
de combattre 5 quelquefois aulfi on lui donnoit le
bonnet, qui étoit la marque de la liberté. A l’égard
des bêtes féroces, elles fe battoient, ou contre d’autres
de la même efpéce , ou contre des hommes.
C eux -ci étoient, ou des criminels condamnés au fup-
plice , ou des gens qui fe louoient pour de l’argent,
ou d’autres qui s’oftroient par oftentation d’adreffe
ou de fpree, Lorfque c’étoit un criminel, s’il for-
£oit triomphant, il étoit abfous.
C étoit encore dans les Amphithéâtres que fe fai-
foient des jeux que nous ne‘ détaillerons pas i c i , &
riont on trouvera.le récit dans le Di&. d'Antiq...
Il npus fuffit d’avoir fait connoître la forme & l’ufao-e
de ces fortes de bâtimens, ( Voyc^ N aumach ie.)
AM PH ITH E A T R E . Ce ft le nom qu’on donne
aujourd’hui à la partie du fond de nos falles de
fpe&acles, oppofée au théâtre , élevée à fa hauteur,
& renfermant des banquettes parallèles, placées
les unes devant les autres, On arrive à ces .banquettes
par un efpace ou une allée vuide qui les traT
verfe , depuis le haut de Y Amphithéâtre , julqu’en
bas. Les banquettes du fond lont plus élevées que
celles de devant, d’environ un pied & demi, en fup*
pofant la profondeur de tout l’efpace de dix-huit
pieds, afin que les fpe&ateurs, aflis en av an t, ri’èm-
pêchent point le$ autres de voir. Les premières loges
du fond font un peu plus élevées que l’Amphithéâtre f
celui-ci domine le parterre.'
AM PH ITH É Â T R E . C ’eft encore un lieu où
font des gradins, ou rangs de fiégés élevés circulai-
rement les uns a\i deflus des autres., fur lefquels;fe plàr
cent les étudians en anatomie. Ce s gr'adins ou fiéges
ne forment ^quelquefois que la demi-circojiférencë,
comme a l’école d e . chirurgie de Paris. Dans ce c a s ,
1 Amphii(ieatre elf en..face’ du dénionftratéur 3 mais',
fi les gradins régnent tout au tour de k fa lle , le
■ drclùteiïure* Tome /♦
démonftrateur en anatomie occupe le milieu de l’arène,
3c fes élèves l’erivironnent, rangés comme dans un
cône creux, tronqué & renverfé.
AM PH ITH E A T R E D E G A Z O N . ( terme de
jardinage ) 3 c’eft le nom qu’on donne à une terrafle
fort élevée , & dont ôn defçend par des rampes
droites & circulaires , fo menues de gradins & de
talus de formes différentes. On fe fert de cette décoration
de gazon pour donner de la régularité à un
coteau ou à une montagne qu’on n’a pas deffein de
couper & de foutenir par des terrafles. On y pratique
des eftrades , des gradins & des plains-pieds qui
montent infenfiblement dans les parties les plus élevées.
On orne ces Amphithéâtres ,( de caiifes , d’ifs ,
de vafes garnis d’arbuftes & de fleurs, ainfi que de
ftatues & de fontaines.
A N C O N E , ville d’Italie bâtie dans un détroit
formé par deux promontoires qui font une efpéce
de coude 3 de-là fon nom qui vient du mot grec
cty.çav coude. Cette ville fut colonie Romaine. On y
voit encore les reftes du beau port que Trajati
avoit fait conftruire. Mais le monument antique le plus
pr'éeieux qu’elle ait confervé , eft le bel arc érigé
fur le môle même en l’honneur de ce prince bien-
faifant , & en reconnoiffance du port qu’il y'avo it
bâti. C e monument eft improprement appellé arc de
triomphe. Il eft du nombre des arcs honoraires érigés
aux empereurs pour des bienfaits particuliers^
& diffère de ceux qu’on leur dreffoit pour des
victoires. ( P^oye^ A rc de triomphe. )
ANCRE , f. f. C e mot par métaphore & allufioti
à Y Ancre des vaiffeaux , fe dit d’une barre de fet
en forme d un S , d’un Y ou d’un T , & de toute au-^
tre figure coudée , ou en bâton rompu , qu’o a
fait paffer dans l’oeil d’un tirant, pour empêcher le$
écartemens , ou la pouffée des voûtes , ou pout
•entretenir l.es tuyau* des cheminées qui s’élévenc
beaucoup.
A N C Y R E . Selon les Grecs, Angoury, ou Ancarai
félon les T u r c s , ancienne ville capitale de la Gala-
tie. Il y a lieu de s’étonner, avec Cafaubon , qué
Strabon ait fait fi peu mention d’Ancyre, & qu'il
ne l’ait appellée qué tpçovçiov, c’ eft-à-dire un fort ;
ear cet ancien Géographe vivpit du tems d’Augufte ,
& ne pouvoir pas ignorer que ce • prince avoit extrêmement
embelli, & comblé de fes bienfaits Ancyrc
qui lé regarda comme fon fondateur , quoiqu’elle
fut bien plus ancienne. On y voit encore le fameux
monument que cette ville éleva à Augufte.
A N D E R A , village d’Egypte , bâti fur les ruines
d,e l ’ancienne Tentyra. ( Voyex T entyra. )
A N D R É D E Ç IO N E O R G A G N A , né à Florence
en 1^x9 , & mort en 1389. Il fut en mime
tems peintre , fculpteur , architefte & poëte. Ses
compatriotes préférèrent les plans qu’ il donna pour
U place qu’ils Ce propofoient de faire devant le
F