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pieds de diamètre & une' longueur proportiori-
n é e , il efi à propos, pour une plus grande foü-
dité, de pratiquer des chaînes de pierre de raille
d e diftance en diftance, avec des arcs aufli en
pierre de ta ille , qui répondent aux chaînes , fur-
tout s’il- fé . doit trouver au-deffus des murs ou
des cloilons.
La hauteur des caves eft ordinairement depuis
-fept jufqu’à dix pieds. La courbe de ceintre des
voûtes fe fait furbaiffée, pour diminuer leur élévation.
Lorfqu’elles doivent avoir beaucoup de
la rg eu r , au lieu de les voûter- en berceau, on
•conftruit des piliers dans le milieu pour former
une voûte d’arrête avec des lunettes 8c des dof-
fèrets. Les piliers 8c les dofferets doivent être
en pierre de taille pour plus de folidité.
Les caves doivent, avoir des jours fuffifans &
des foupiraux qui y introduifent affez d’air pour
qu’elles ne foient pas trop humides, fans ceffer
.cependant d’avoir une certaine fraîcheur. La forme
de ces jours doit être plutôt en largeur qu’en hauteur.
La mefure qui leur convient le mieux eft
de deux pieds de large fur quatre* ou cinq pouces
de haut. Deux joürs de cette grandeur fuffifent
pour une cave de dix-huit pieds de long fur douge
à quinze pieds de large. 11 faut que ces jours
foient difpofés de manière que leurs efforts fe
détruifent , c’effà-dire ,. que les naiffances des
voûtes féparées par un mur foient toujours op-
pofées. L’épaiffeur des voûtes à la c le f doit être
de douze à quinze pou ces, ou., pour mieux dire,
d’un douzième environ de diamètre. Les reins doiv
en t être garnis au moins jufqu’au tiers, & même
arrafés de niveau * fi cela fe peut.
P an s les bâti mens ordinaires tous les murs des
caves doivent répondre à ceux du rez-de-chauffée
8d avoir au moins fix pouces de plus d’épaiffeur,
âfin de pouvoir obferver une retraite, en dirigeant
ceux du rez-de-chauffée. .
Comme l’étage des caves eft toujours environne
d’ un terre-plein, les murs ont toujours plus d’ épaiffeur
qu’il ne leur en faut pour foutenir la
pouffée des voûtes , d’autant plus que la charge
qu’ ils ont ordinairement à foutenir augmente infiniment
leur réfiftance. C ’eft pourquoi il eft.inu-
tile de faire.ufage de chaînes de f e r , de urans
ou de crampons , pour retenir l’effort des voûtes,
ainfi qu’on le pratique pour celles qui font au
rez-de-ehauffée & -aux-étages fupérieurs.
Pour entretenir les caves plus fèches, on a cou?
tume de former leur fol avec une aire de recoupes
de pierre tendre bien battuev
C à v e . On a découvert dans Herculanum.une
cavë;y autour de laquelle plufieurs tonneaux de
terre étoient rangés & maçonnés dans le mur ,
ce qui prouve que les anciens avoient une manière
de faire leur vin différente de la nôtre.
Les fouilles de Pompeii'ont fait découvrir, une
cave qui â de largeur huit palmes romaines. Elle
eft divifée pir une voûte plate .en deux efpaces,
C A V
l’un fupèrieur , l’autre inférieur. La voûte qui
couvre l’efpace fupé'rieur eft plein ceintre, comme
à l ’ordinaire, & chacun des efpaces n’a que^la
hauteur d’un homme. L e vin s’eft trouvé comme
pétrifié dans un des vafes de cette cav'e & d’une
couleur brune foncée ; ce qui a ’donné lieu de croire
à plufieurs perfonnes, que cette efpèce de conf-
truélion avoit été établie pour enfumer le v in ,
félon l’ufage ordinaire' des anciens, afin de le
purifier 8c de le faire mûrir plus promptement,
Cependant Winckelmanrî n’eft point de cet avis,
& félon lui ,- l’efpace inférieur de la cave femble
contredire cette opinion. On montre,;dans le
cabinet de P o rtici, c e vin devenu un corps tout-
à-fait folide.
. C a v e . O n a p p e l l e a in f i le s f o u t e r r e in s q u ’ on
p r a t iq u e f o u s l e s é g l i f e s , f o i t p o u r le s r e n d r e plus
f a in e s 8c m o in s h u m id e s , f o i t p o u r la fé p u ltu r e
d e s m o r t s . ( Voye^ C a v e a u ) .
C A V E A . C e nom' défignoit, dans les amphithéâtres,
les logés ordinairement fouterreines où
l’on enfermoit les bêtes féroces qu’on deftinoit
au combat de l’arène. Mais ce nom devint auffi
dans la fuite le nom générique des amphithéâtres
entiers. C ’eft dans ce fens qu’il eft erhployé par
Arnmien Marcellin dans ce paffage : ALter in am•
phïtheatrali caveâ cum adfuturus fpeftaculïs introiret.
On vo it encore à beaucoup d’amphithéâtres
les cavect, ou loges en queftion. Elles font pour
l’ordinaire placées fous les gradins , 8c elles avoient
une porte qui débouchoit dans l’arêne ; ces portes
étoient des grilles. ( Voye^ A m p h i t h é â t r e ).
C A V E A U , f. m. C e mot eft un diminutif de
c a v e ; il fignifie une petite ca ve ordinairement
voûtée en berceau.
C a v e a u d ’ é g l i s e . Oh appelle ainfi les lieux
fouterreins de la plupart des ég lifes , 8c qu’un
ufage an c ien , il eft v r a i, ma s fondé plutôt fur
l’intérêt des églifes que fur celui de ceux qui les
fréquentent, a confacré à la fépulture des morts.
( Voye{ S o u t e r r e i n e é g l i s e . ) 'O n exprime aufli
par ce m o t, la fépulture d’une famille fous une
chapelle particulière dans’ une églife. Ciampini ,
dans fon traité de facris edificiis, a décrit plufieurs
de ces caveaux aux églifes de Saint-Pierre,
de Saint Paul 8c de Saint L a u r e n t à Rome.
C A V E R , v . aéh C ’eft un terme de vitrerie,’
qui lignifie évuider un morceau de verre de coule
u r , pour y enchâffer d’autres morceaux de verre
de diverfes couleurs , qu’on -retient avec du plomb
de chef-d’oeuvre. On cave par le moyen du diamant
8c du grefoirv qu’on doit conduire avec adreffe,1
de crainte de faire, des langues 8c des-étoiles qui
caftent la pièce ; mais cela ne fe pratique que
pour les expériences 8c chefs - d’oeuvre de vir
trerie.
C A V E R N E ; f. f. Antrum 8c Spelunca.. Les anciens,
dit M. M on g e z , donno'ient le premier de
ces noms latins aux ■ cavernes , qui font l’ouvrage
de la nature, 8c que les montagnes calcaires, ou
volcaniques
c A z
volcaniques offrent dans plufieurs endrôits. Ils re«
fervoient le fécond pour les cavernes que 1 art
avoir creufé.es. "
On a dit au mot ARCHITECTURE , en indiquant
l’origine de cet a r t , qu’il y auroit de 1 erreur à
penfer que les antres ou les cavernes avoient été
le modèle général de l’art de bâtir chez tous les.
peuples. Ou a fait voir qu’à l’époque où les hommes
le raffemblèrent en famille ou en agrégation
quelconque, félon la diverfité de leurs pofitions
& da genre d’induftrie que. la nature leur pré-
feu toit .pour, v iv re 8c fe nourrir , les premières
demeures avoient dû être fort différentes ; 8c en
indiquant les antres naturels 8c lés cavernes^ creu-
fiéeS , pour le modèle vraifemblable dé l’art de
bâtir de certains peuples , on a fait voir que ce
modèle n’avoit pu être le même pour d autres.
Cependant on a trouvé des caveines creufees
avec art chez prefque tou s'le s peuples. On croit
même qn’êlles furent les premiers temples' confa-
crés aux immortels. L e filence 8c 1 obfcurite qui
y régnoient, difpofoient les efprits à ce recueille- .
ment religieux , que l’on croÿoit- infpiré par la
préfence des dieux. O n Jaiffe à penfer combien
ces lieux étoient propres aux pieufes fnpereheries
de ceux qui fe fon t, de tout temps > étudiés à
► faire taire la raifon en faîfant parler les dieux.
Prefque tous les peuples avoient de ces cavernes
myftérieufes. ( Voyel le dict. d'antiq; ).Rome même
en comptoit plufieurs, telles que celles de Ca cu s,
d'Egérie, de Faunus 8c de Picus. I
C A V E T , f . m. du latin eavus^ •çreiix. - C ’eft
une moulure c o n c a v e , faifant l’effet contraire du
quart de rond. Cette moulure a meilleure grâce
dans les cÿmaifes inférieures des corniches, que
dans les fupérieures , ^malgré l’exemple du theatre
de Marc&llus, où on l a employé dans l’ordre dorique.
Quelquefois on prend pour cette • moulure
l ’arc qui eft foutenu par un côté du triangle équilatéral
inferit, quand on veu t qu’elle foit moins
reffentiè que le quart de rond. Au re f te , fa profondeur
peut varier à la diferétion du goût.
C A U L IC O L E S , f. f. pl. Mot dérivé du latin
caaiis3 tige d’herbe. Ce fon t, dans l’ architeéiure,
de petites tiges qui femblent. foutenir les huit v o lutes
du chapiteau corinthien.
C A U S ID ICUM . Léon-Bâptifte Alberti prétend
qu’il faut fubftituer ce mot dans la defeription
des bafiliquês , par V it ru v e , au mot schalcidièûm.
Voyeçj. ce quia été dit des chalcidiqües au mot B a s
iliqu e , 8c voye^ encore le fnot C h a l Cid ic u m .
Ccmfidkum, félon A lb e r t i , feroit iin^, auditoire,
pour-.plaider., -
C A Z A L I ( frè re Jean-Vincent) , archite&e 8c
fculpteur F loren tin , mort en 1593. I l éto'it fils
d’un teinturier, 8c apprit la fculpture du frère
Jean-Ange,Florentin, qui s’étoit,acquis une grande
réputation. Après s’ètre fait suffi un nom par fes
ouvrages de fculpture , cet artifte fut appellé à
Naples' par le duc d’O ffone , qui en é:oit alors
Architeïïure. Tome /,
C E I 161
vice-roii II trouva moyen de faire écouler les
eaux qui croupiffoient dans le territoire de ce
pays 6c qui en infédlôient l’air. Ces tra v a u x ,
quoiqu’élaignés , par leur genre , de ceux qui
avoient jufqu’alors illuftré C a z a li, lui réuffirent
complètement ,>8c lui valurent le titre d’architefte
du roi. 11 fit depuis conftruire à Naples la dar-
fen n e, dans un endroit que perfonne, avant lu i ,
n’avoit pu deftécher.Tl conftruifit dans la meme
ville , hors de la porte de Toîèd e , aujourd’hui
la porte du Saint - E fp r it , un beaii manège. L e
duc d’Oftbne le mena en Efpagne , 011 Philippe II
le combla d’honneurs. C e prince le chargea d’examiner
8c de réparer les fonereffes de Portugal.
Vincent Cazali mourut comme il fe difpoioit à
remplir cette importante commiftâon.
C E IN T R E on C IN T R E , f. m. ( conflrutlion ) .
C e , m o t, qui vient du la t in cintfus., a deux fignx-
fications dans l’art de bâtir : l’une indique la cour-
' bure d ’une v o û t e , ou d’une autre partie de conf-
truéiion ; l’autre défîgne l ’affemblage de charpente
qu’on a coutume de faire pour conftruire
les voûtes. Nous allons traiter de ce mo t, d’abord
relativement à la couibure des voûtes.
O n dit qu’ une voûte eft en plein ceintre, lorf-
que fa courbure eft formée par une d em i- c ir -
I. conférence de cercle ; alors le hauteur du ceintre
. eft égale à la moitié du diamètre ou ,largeur de
la voûte ; lorfque cette hauteur eft plus baffe ,
on dit que le ceintre eft furbaifte , fa courbure
eft alors une demi - eliipfe ou un aflemblage
d’arcs d e ’ce rc le , imitant plus ou moins cette
courbe , & auquel les ouvriers donnent Je nom
(Tanfe de panier*.
Quand la hauteur du ceintre d’une voûte eft
plus grande que fon demi diamètre., ou la moitié
de fa largeur, on dit que ce ceintre eft furhauflej
Sa 'cotfrbure peut encore être formée par une
demi - eliipfe élev ée fur fon petit'diamètre, ou
p ar un aflemblage d’ares .de cercle imitatif de cette
courbe. Dans les églifes’gothiques;, le ceintre des
voûtes qui eft furhaufle, eft formé par deux arcs:
de c e r c le , qui font un,angle au fommet.
On . peut fe fer.vir pour le ceintre d e s-voû te s
furhauflees & furbaiffées, de plufieurs autres courb
e s , telles que la c ic lo ïd e , la caffinoïde, la chaînette
8c la parabole ( voyeç ces mots ) , ainfi
que E l l i p s e .-nous y expliquons les propriétés de
ces courbes., relativement aux vo û te s ,;a in fi que
la manière de lès décrire géométriquement. I c i
nous nous contenterons de donner l’ explication;
d’une méthode fort fini pie d’imiter a v e c des arcs,
de perde l’ellipfe, 8c quelques autres courbes les
plus propres à former le ceintre des voûtes.
Apr.ès le cercle ,. la courbe qui convient le
‘mieux eft l’ellipfe , pour les voûtes furhauf-
féës.,, furb.adfféçs. ou • rampantes. On peut aufli
faire ufage -.de ;la .cicloïdéi: la voûte, qui eft faite
félon cette courbe eu plus folide 8c a moins de
pouffée qu’une voûte.elliptique dont le diamètre
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