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ou avec de la terre franche. Pour les enduire j on
cloue fur les poteaux, des‘ tringles ou de fortes
lattes, dans lefquelles on donne des coups de h a ch e,
afin de retenir l’enduit ; il faut préférer le bois
de lapin au bois de ch ên e , parce qu’il eft moins
■ fufceptible d’être dégradé par la chaux.
Cloifons de menuiferie-.
O n difiingue trois efpèces de cloifons de mental-
ferie ou de planches, qui fe font en bois de chêne
ou de fiipin :
i° . Les cloifons à claire-voie en planches refendues
, faites pour être recouvertes en plâtre.
2°. Les cloifons en planches brutes.
3°. Celles en planches corroyées -& dreflees-,
aflemblées à rainures & languettes.
Les cloifons à claire-voie font entretenues par
des c o d if ie s , ' des poteaux, des huifleries, des entretoiles:
on les latte des deux cô té s , comme les
cloifons de charpente, pour les recouvrir en plâtre.
Les cloifons en planches brutes font retenues de
même & fortifiées par des traverfes ; on en fait
ufage pour féparer les caves & les endroits de peu
d’importance y elles fervent aufii de clôture pour
renfermer un efpace découvert : alors on taille le
bout du haut en angle comme les paliffades.
Les cloifons en planches corroyées & aflemblées
à rainure & languettes , fervent pour former à l’intérieur
des appartenons de -petits cabinets, des
alcôves & autres petits réduits ou retranchement
pour la .commodité de ceux qui lés occupent. v
Les anciens conftruifoient des cloifons avec des
cannes entrelacées en forme de claie , ce qui les
faifoit appeller craiicii parûtes. Vitruve dit à ce
fujet : «Je defirerois que les cloifons en forme de
î> claie, n’euflènt jamais été inventées, quoiqu’elles
3> foient de facile exécution & de peu de dépenfe,
» parce qu’elles caufent de grands dommages, étant
» très-fufceptîbles d’être incendiées. C ’eft pourquoi
j> il vaut beaucoup mieux dépenfer un peu plus
3> en conftruifant les cloifons en tuileaux, que d’être
» en danger , en les conftruifant en claie ; car
j> quoique ces cloifons foient ordinairement recou-
» vertes d’un enduit, il s’y fait des fentes & des
» défunions par la difpbfition des mon tans, & des
» traverfes de bois qui forment le bâtis ou I’enca-
» drement de ces cloifons , & par la nature même
v> du bois qui fe renfle d’abord -, en abforbant
» l’humide de l’ enduit, & qui venant à diminuer
j> lorfque la cloifon eft fè ch e , fait rompre l’enduit
» qui ne peut pas fe prêter à ce mouvement. Ce -
» pendant, lorfque la néceflité oblige à conftruire
.» de ces cloifons pour mafquer quelque irrégularité,
” il faut que ce ioit aux étages fupêrieurs ou pour
» des parties un peu élevées au-deflus du p a v é ,
v afin que les bois ne foient pas fi fujets à fe
v pourrir ou à fe dégrader, » V it ru v e , Liv. 1 1 , >
chap. 8.
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C lo ison A JOUR. C ’eft une cloifon q u i, depuis
une certaine hauteur, eft faite de barreaux de bois
quarrés ou tournés.
Cloison creuse. Cloifon dont l’intervalle entre
les| poteaux n’eft point rempli de maçonnerie .,
mais feulement couvert de lattes clouées à deux &
trois lignes de diftance l’une de l’autre, & enfuite
garni ou revêtu. Cette cloifon ne fe pratique que
pour empêcher le bruit, & pour diminuer la charge,
lorfqu’elle porte à faux fur un plancher.
Cloison d’ais. C ’eft une cloifon qui eft faite
a vec des ais de bateaux ou dofles & lambrifiee
des deux, côtés , pour ménager la place & la charge.
Quand on eft obligé d’y faire des portes , les poteaux
d’huifîerie -& les linteaux font de tiers-poteau
fur le p la t , & on laifle un peu de diftance
entre chaque ais., afin quelle revêtifîement ou l’enduit
tienne. ( Voye^ T iers- poteau ) .
Cloison de maçonnerie. On appelle ainfi
tout mur de refend qui ne mpnte pas de fond &
qui n’a pas l’épaiffeur requife. I l n’e f t , pour l’ordinaire
, conftrüit que de briques, de platras ou de
moellons non giflans , liaifonnés néanmoins avec
du plâtre ou du mortier.
Cloison de menuiserie. C ’eft celle qui eft
faite de planches à rainures & languettes , pofées
en coulifle , & dont on fe fert pour faire des
retranchemens dans une grande pièce. O n fait auftï
des cloifons d’aflemblage.
Cloison de serrure. C ’eft une efpèce de boète
même qui renferme la garniture d’une ferrure. •"
Cloison pleine. Cloifon qui eft à bois apparent,
hourdie de plâtre & de platras , & enduite d’après
les poteaux ruinés & tamponnés.
Cloison recouverte.. C ’eft une cloifon lattée ,
contre-lattée & enduite de plâtre ou lambriffée.
C LO ISO N N A G E , fi m. C e mot a deux acceptions
; il fe dit de tout ouvrage de menuiferie & de
charpente fait en entier à la manière des cloifons. Dans
un ouvrage de menuiferie & de charpente , où
une partie feulement eft faîte en c lo ifon , lorfque’
les autres le font d’une autre manière , il fe dit de
la partie faite en cloifon qu’on appelle le cïbifonnage.
( V o y t^ Cloison ).
C L O I T R E , fi m. Mot dérivé du latin clauflrum,
lieu clos.
Sous ce nom on comprend & les galeries ou portiques
couverts dans, un monaftère , où fe promènent
les religieux , & l’eipaee dé couvert, nommé
préau, que ces portiques enferment ou environnent.
On appelle aufli cet efpace jardin, parce qu’il eft
ordinairement garni de verdure , de gazons., de
plates-bandes, de fleurs, & c. comme’on le remarqne
dans toutes les maifons religieufës. Quelquefois ce
milieu fort aufli de cimetière.
Les cloîtres font deftinés à fervir de promenade
cou ve rte , & à faciliter.dans tous les temps , une
communication commode entre toutes les parties
d’un couvent 8c l’ églife.
Dans le plus grand nombre des communautés
religieufes, l e cloître e f t , après l’églife ,1a partie
qui mérite le plus d’attention. Quelques-uns font
recommandables par la beauté' ou la Angularité de
leur archite&ure , & d’autres ; par les peintures
dont ils font ornés.' -
Les plus anciens font des portails gothiques , décorés
d’une infinité de petites-colonnes & d’erne-
mens découpés à jour , travaillés avec beaucoup
de foin. Les voûtes font ornées d’arcs doubleaux
& de nervures, qui fe combinent cle différentes
manières, d’où il réfulte des formes’ plus bizarres
que belles, qui n’ont d’autre mérite que l’adrefle &
l’intelligence de l’ouvrier. En Italie, on voit piufieurs.
de ces ouvrages en marbre, ornés & incruftés de
mofaïque.
Parmi les cloîtres modernes , les uns font de
Amples portiques à arcades , foutenus par des piliers
. quarrés, & couverts par des voûtes d’arêtes Amples,
divifées en travées par des arcs doubleaux au droit
de chaque pilier.
Les autres font décorés d’ordres d’archite&ure.
Les plus célèbres en ce genre , font ceux des
Chartreux à R ome & à Naples, celui de. S. George
à Venife.
Quant à ceux qui font ornés de peintures., les
plus beaux font ceux de ¥ Annunfiata 8c de Santa
M a iia-Novella à Florence , & autrefois celui des
Chartreux à Paris.
C lo îtr e ( v o û t e en a r c d e ) . ( Ccnflmttion).
I l y a des .efpèces de voûtes auxquelles les architectes
donnent le nom de voûte en arc de cloître , quoiqu’elles
ne puiffent convenir , en aucune manière,
aux portiques dont on environne les cloîtres , parce
qu’elles font faites pour être renfermées par des murs,
au lieu que lès voûtes d’arête dont on a fait toujours
ufage pour les cloîtres, peuvent fe foutenir fur quatre
points feulement ; c’eft ce qui les a fait préférer,
par la raifon que chaque travée n’a pour appui
qu’un feul mur &■ deux piliers ou colonnes ifolées.
Le nom d’arc de cloître a furement été donné à
cette efpèce d,e voûte , parce que , dans piufieurs
couvens & monaftères , les cellules des religieux
font voûtées de cette manière, & que les cefiirles
font toujours rangées autour des cloîtres. ( Voye%_
l ’article V o û t e ).
C L O S , EN C LO S , fi m. ( jardinage ) , eft une
enceinte de murç, de haies ou de baluftrades, qui
renferme différentes parties d’un jardin, telles que
des parterres , boulingrins , bofquets , quarrés de
de potager, verger , pépinière , garenne & autres.
Qu and ün clos paffe l’ étendue ae vingt-cinq ou
trente arpens , ü s’appelle parc.
C L O T U R E , f f. mur ou grille qui environne
etn efpace en général , niais particuliérement un
monaftère.
C l ô t u r e de c h oe u r d’église. C ’eft dans une'
é g life , une fermeture à jour qui fépare le choeur
d’avec les nefs & les bas-côtés. Il y a des clôtures
faites de menuiferie avec fculpture , ou de
fer avec des ornemens, ou en baluftres de bronze.
On en voit aufli de pierre dure, en manière de petits
portiques d’architefture gothique ; telle e fh ja clôture
de l’églife de Notre-Dame de Paris. c m k
C h oe u r ) .
C l ô t u r e , f f. ( confruEîion). Par rapport à. l’art
de bâtir, c’eft une enceinte fermée par un mur,
à l’effet de clorre ou de renfermer un parc , une
une terre , un jardin , une co u r , &c.
À Paris , & dans prefque toutes les villes de
France, un particulier peut contraindre fon voifin
à contribuer pour la conftruéHon ou réparation des
murs de clôture. qui féparent fa maifon, cour ou
jardin. Dans certaines villes , comme à R e im s , à
Etampe , les murs de clôture entre cour doivent
avoir douze pieds de hauteur , & ceux entre jardin
neuf pieds ; dans la ville 8c fauxbourgs de
Paris, la hauteur des murs entre cours ou jardins
doit, être de dix pieds, compris le chaperon ; à
Calais & à Laon , de neuf pieds ; à M e lu n , de
neuf pieds entre cou rs, & huit pieds entre jardins ;
à Sedan , de huit pieds, à Amiens , D ourd an ,
Orléans , N ante, de fept pieds & demi.
Les hauteurs dont nous venons de parler , font
celles preferites par les loix ; il eft libre à un des
voifms de faire élever le mur de clôture plus h au t,
pourvu que ce foit à Tes dépens.
Les murs àz-clôture qui féparent les couvens
& monaftères, doivent être élevés à une hauteur
fuffifante pour que Fon ne puiffe pas voir dans leur
intérieur , fur - tout lorfqu’iî s’agit de couvens de
filles. Les évêques & autres fuperieurs, en faifant
leur v ifite , ont le droit- de faire élever- les murs
qu’ils ne trouvent pas affez hauts.
Lorfqu’ün mur de clôture fépare deux héritages ,
dont l e fol n’eft pas au même niveau , fa hauteur
doit Te .compter du fol le plus élevé.
Si le mur fe conftrüit à frais communs., le propriétaire
du fol le plus bas doit contribuer pour
moitié depuis le deflbus de la fondation , j.ufqu’à
la hauteur fixée par la lo i , prife aurdeflus de fort
fol. > c’eft au propriétaire du fol le plus élevé à
achever le mur , pour qu’il ait de fon côté la même
hauteur..
Quant à I’êpaiffeur des murs de clôture, il n’y a
point de loi qui la fixe ; on en trouve de quatorze ,
de quinze , de feize & de cix-huit pouces. Q u o ique
cette dernière épaiffeur fait la plus ordinaire
à Paris , on ne peut cependant pas contraindre
fon voifin à contribuer à la conftruéHon d’un mur
de : dix-huit pouces d’épaiffeur, s’il penfe qu’un de
quinze pouces peut lui fuffire. Celui qui veut r ou
qui a befoin d’un mnr plus épais , eft obligé de
pa y er le furplus de la depenfe, 8c mêm e, È doit