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C A IU S P t fS TH UM IU S &■ C 0 C C E IU S A U C -
T U S . Les noms de ces deux architectes nous ont été
tran finis par des infcriptions antiques. On y apprend
qu’ils yivoient fous A u g u f te , qu’ils étoient
l’un & l’autre affranchis, & que le dernier fut
l ’élève du premier. >Coçcéius fut plus habile ou
plus heureux que fon maître , s’il eft vrai que
ce foit de lui que parle Strabon, quand il dit qu’un
architeéle de ce nom eut la conduite de divers
ouvrages qu’Agrippa fit faire aux environs de
Naples. ( Voye{ C o c c e i u s A u c t u s ).
C A L C A IR E , adj. Ce mot défigne la propriété
que certaines pierres ont de fe convertir en chaux,
quand elles font expofées à l’aélion d’un feu convenable.
( V o y e lle s articles C h a u x .6* P i e r r e ) .
C A L C É D O IN E ou C h a l c é d o i n e ', f. f. Pierre
fine qui a été mifè dans la claffe des pierres fines
demi-tranfparentes, & qu’on emploie aux revê-
tiffemens précieux de la mofaïque en pierre dure ,
des tabernacles, armoires, tables & meubles de
c e genre qu’on fait à Florence.
Les defcriptions de la Chalcédoine, qu’on trouve
dans les anciens auteurs, font fi différentes les
unes des autres, qu’on ne peut pa s'les rapporter
à la même pie rre, parce qu’on a donné autrefois
le nom de chalcédoine à plusieurs efpèces de pierres.
L a defcription que Pline nous a laiffee donne l’idée
-d’un grenat oriental ou d’une améthifte : d’autres
defcriptions défignent l’o n y x ou l a farde-onÿx.
On ne donne aujourd’hui le nom de chalcédoine
qu’à une efpèce d’agathe de couleur de blanc
laiteux ou bleuâtre. Lorfque le b leu eft très-foncé,
on l’appelle affez improprement agathe noire. Il
faut diftinguer foigneufement la chalcédoine où
agathe-blanche bleuâtre dé l’agathe blanche proprement
dite.
C A L D A R IU M . C e mot & celui de Laconicum
lignifient quelquefois la même chofe dans les auteurs
anciens; ils fe rendent l’ un & l’àutre en
françois par le mot étuves. C ’étoit un lieu ou l’on
échauffoit feulement l’air pour faire fuer. Cependant
V itru ve emploie le mot caldarium pour dé-
figner le bain chaud. Il faü r , d i t - il, faire enfôrte
que le caldarium qui eft pour les hommes & celui
des femmes foient proches l’un de l’au tre , parce
qwe l’on pourra échauffer les lieux où font les
va fes de l’un & l’autre bain avec le même fourneau.
Item ejl animadvertendum uti caldaria muliebria
viriliaque conjuntta , & in iifdem regionibus fini col-
hcata. Sic enim ajficietur ut in vafaria ex hypocaufio
commuais fit ufus éorum utriqtie, V i t r u v e , L . v 9
chap; io . •
C A L E , f. f. ( ConflruBion ). O n appelle ainfi de
petits, coins plats en b o is , en fer ou en plomb ,
dont on fe fert pour mettre de niveau ou d’à-
p lom b , une pie r re, une pièce de b o i s o u un
corps quelconque.
L ’ufage des cales eft un moyen v ic ieu x , imaginé
par les conftruéleurs modernes, pour faire fervir
les pierres mal taillées * en les élevant- & le s drefi
C ^ L
Tant à volonté , de manière à faire difparoître le
gauche ou le défaut d’équerre qui fe rencontrent
dans leur coupe.
Lorfque les conft ru étions faites de cette manière
viennent à être chargées d’un fardeau con-
fidérable, il fe fait des éclats au droit de toutes
les cales, par la raifon que ces corps étrangers
n’étant pas fufceptibles d’un affaiffement égal à
celui qu’éprouve le mortier , tout l’effort fe porte
aux endroits où fe fait la plus grande rèfiftance.
C ’eft ce qui oblige fouvent à faire des incruf-
temens en fou s -oeu vre, dans les parties inférieures
d’un édifice à peine achevé.
Après que le dôme des Invalides a été achevé,
on a été obligé de dépenfer plus de cinquante
mille écus d’incruftemens pour réparer les éclats
qu’avoient occafionnés les cales. A la nouvelle
èglife de S te G en e v iè v e , on a déjà été obligé
d’arracher prefque toutes les cales des affifes inférieures
des piliers du dôme , q u i, en plufieurs
en d roits , avoient produit des'éclats.
■ Lorfqu’on ne peut pas s’empêcher de mettre
des cales fous les pierres qui forment les points
d’appui deftinés à fupporter de grands fardeaux,
il faut qu’elles foient en plomb , parce qu elles
font fufceptibles de s’affaiffer autant que le mortier
que l’on met fous le refte de la fuperfide
de la pie rre, de manière que la charge fe diftribue
également dans toute l’étendue du lit de la pierre.
( Foye{ Varticle P ose DES PIERRES ).
C a l e ( AtcKueEl. hydraul.) C ’eft un maflif de
maçonnerie qui à la figure d’un coin forma il t un
plan incliné ,. dont la b a fe e f t de trente toifes ou
environ de longueur fur quatre de largeu r, feize
pieds de hauteur^ & quatre d ’épaiffeur a 1 extrémité
; le tout établi en faillie au fond de la mer
fur un grillage ; enforte que le fommet de ce
coin affleure le niveau des moyennes eaux. Ce
mafiif fert pour lancer les vaiffeaux à la mer.
C A L E R , v..aft. C ’e f t , pour arrêter la pofe d’une
p ie r re , mettre une cale de b o is , c’eft-à-dire un
morceau de bois milice qui détermine la largeur
du jo in t , afin de la ficher avec facilité. O n fe fert
quelquefois de cales de cuivre pouf pofer le marbre.
(Voye* C a l e ). ~ v. -:, • >
C A L E S C R O S fut un des quatre architectes
choifis par Pififtrate, pour bâtir à Athènes le fameux
temple de Jupiter Olympien. ( Voye^hü-
TESTATES ).
C A L IB R E , f. m. Profil de bois , de tôle ou
dé cuivre , chantourné intérieurement pour traîner
les corniches & cadres de' plâtre ou de ftuc.
O n conçoit bien que ce chantôurnement intérieur
n’eft autre chofé qu’ un deflin découpé de
différens membres d’architeélure qu’on veut exécuter,
en faillie; C e calibre fe monte fur un morceau
de bois qu’on appelle fabot ; & fur ce fahot,
à là’ partie du- devant qui fe doit traîner fur « s
règles1, eft pratiquée, une rainure pour fervir
guide au calibre*
C A L
C A L 1C A T A . Enduit de chaux pure que l’on
poliffoit; il différoit du mo r tie r , en ce que l’on
iuêloit du fable à ce dernier. Cette diftinélion eft
bien établie dans une. ancienne infcription où on
lit ( Dacer. in feftum) : eofque parietes marfine f que
omîtes qua lita non erunt calce arenata , lito polit oque
6» calce nudâ dealbato. ( Diét. d’aritiq ).
C A L L IA S . V itru v e nous apprend que le sR h o -
diens,, pour reconnoître les fer vices que leur avoit
rendus pendant le.fiège de Démétrius un architecte
nommé D iognetus, augmentèrent de beaucoup
une penfion que la v ille lui avoit aflignée , maïs
que pa rla fuite on avoit ceffé de la .lu i p a y e r ,
pour en gratifier un architeéle d’Arados nommé
Caillas. • 1
Ce Callias s’étoit acquis l’eftime du peuple de
Rhodes, par l’expérience qu’ i l ’ fit d ’une machine
avec laquelle il enlevoit une helepole par-deffus
une muraille; mais il perdit bientôt fon crédit,
quand on lui propofa d ’élever celle d’Epimachus ;
car pour lors il fut obligé d’avouer que les forces
de fa machine étoient bornées , & qu’elles ne pou-
voient pas enlever également toutes fortes de
fardeaux.
: C A L L IC R A T E S fut le collègue d’ia in u s dans
la conftru&ion du temple de Minerve à Athènes ,
qu’on nommo.it le Parthénon, & qui etoit place
fur la partie la plus haute du rocher qui dominoit
la ville d’Athènes. (V o y e z ce qui a déjà été dit de ce
•monument à l’article Athènes , & voyeç Içtinus ).
C A L L IM A C H U S , fculpteur & archite&e de
Corinthe, auquel on doit l’invention de la figure
& de. la décoration du chapiteau corinthien. Cette
invention, félon V it ru v e , eft due au hafard d une
rencontre heureu fe, que l ’artifte fut habilement
faifir. , *• v
Une jeune fille de C o r in th e , prête à marier,
mourut. Sa nou rrice, füivant l’ufage de ce tems
porta fur fon tombeau un panier rempli de vafes
& d’autres bagatelles qui avoient fait l’amufement
de cette fille. Pour que ces objets ne puffent être
fi promptement altérés par les injures de 1 air »
elle couvrit d’une grande tuile le panier qui en
étoit dépofitaire. Le hafard l’avoit fait placer fur
la tige d’une plante que les Grecs nomment acanthe,
•efpèce de chardon que les Italiens appellent branca
■ urfina ( Voyeç A canthe ). Lorfqu’au printems les
feuilles & les tiges commencèrent à pouffer, il
arriva que le panier qui étoit fur le milieu de la
racine fit élever le long de fes côtés les rejetons
de la plante q u i, rencontrant les coins de la tuile , !
furent contraints de fe recourber à leur extrémité ,
& faire le contournement des volutes.
Callimaque paffant en cet endroit remarqua ce
jeu de la nature , & y v it une nouvelle application
d’ornemens à faire au chapiteau corinthien.
On a déjà dit au mot A c an th e , & l’on dira plus
amplement au mot C orinthien , à quoi peut &
doit fe réduire l’invention attribuée à Calli-
machusl
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Q u o i qu’ il en fo i t , il paroît'quc dans un temple
qu’ il fit depuis à C o r in th e , & dans lequel il
employa cette nouvelle décoration de chapiteaux,
il fixa aufli & .détermina d’une manière plus précife
qu’on ne l’avoit fait avant lu i , les proportions &
la manière de l’ordre corinthien.
D ’après l’époque où l’on peut fixer vraifem-
blablement la découverte de Callimachus, il paroît
que V itru v e eft tombé dans l’erreu r , en confondant
celui-ci avec un autre Callimachus qu’on app
e la it Caciçotechnos ou ïe brouillon de l'art ; car ce
dernier ne vécut que vers la cent vingtième
olympiade, puifqu e, fuivant P lin e, il fit la ftatue
du philofophe Z én o n , ch ef de la fefte ftoïque
qui floriffoit à cette époque. O r , il eft évident
qu’il ne' put être l’ inventeur de l’ordre corinthien
employé par Scopas dans le temple de Minerve ,
& construit à T é g é e plus de cent ans avant lui.
Cette pbjervation efi de AL d'HencarviUe, Recueil
d’antiq. Jgrecqa étrufi. & rom. 1. 4 , p. I99*; ;
On attribue à notre Callimachus l’ invention d ’une
lampe d’or pour le temple de Minerve à A th èn e s ,
dont la, mèche étoit compofée de fil d’amiante,
Scbrûloit nuit & jour pendant une année entière
fans qu’il fut néceffaire d’ en renouveller l’huile.
C A L L IN IC U S , architeéie né à Heliopolis en
S y r ie , v iv o it dans le feptième fiècle de l ’ère chrétienne
: il inventa , en 670 , cette forte de feü
qu’on nomme ordinairement le feu grec ou grégeois.
L ’empereur Conftantin P o g o n a t , ou le B a rb u ,
l’employa alors avec lq plus grand fu c c è s , pour
brûler la flotte des Sarrafins. T o u t le monde .corv-
noît la propriété de ce f e u , que l’eau , bien loin
d’éteindre , enflammoit davantage , & qui faifoit
fouffrir les douleurs les plus cruelles à ceux contre
lefquels il s’attachoit. On peut confulter V a ltu -
rius fut la manière de le compofer, s’ il n’eft mieux
encore de laiffer fe perdre dans l’oubli un fecret
aufli deftméleur.
C A L O T T E , f. f. O n défigne fous ce nom une
voûte fur tin plan circulaire qui a peu d’élévation
de ceintre. C ’eft aufli la partie fupérieure d’une
voûte fphérique ou fphéroïde, infcrite dans un
quarré ou un poligone régulier quelconque;
L ’heureufe combinaifon des voûtes en calotte
produit quelquefois des effets agréables. Ce tte
difpofition a l’avantage de réunir la folidité^ &
l’ économie. Les efforts qui réfultent de ces voûtes
combinées fe détruifent mutuellement ; les murs
& les points d’appui qui les foutiennent ont befoin
de moins d’épaifleur que pour toute autre combinaifon
de voûtes.
On peut voûter en calotte, non-feule ment les
pièces rondes, mais encore toutes celles qui ont
la forme d’un poligone régulier quel qu’il foit.
Ce s voûtes ne comportent ordinairement que très-
peu de cou rbure, de manière qu’elles paroiffent
prefque plates.
Les plafonds en calottes fe forment par des courbes
de charpentes lam b in e s de plâtre. O n s’en
E e e a