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K é I
.tangent d’un côté avec la ligne à plomb du petit
piédroit , & formant un angle avec l’autre , en
iôrte qu’ils buttoient tous les deux à la même hauteur.
Mais celui qui étoit formé d’un arc de cercle
avoit plus de force que celui qui étoit formé par
un ceintreelliptique. ( r o y e { Poussée des voûtes.)'
Ainfî les conftru&eurs des églifes gothiques , ont eu
taifon de préférer les arcs incomplets aux arcs ram-
pans , pour contrebutter la pouffée. de leurs voûtes.
, Nous ne voyons point que les anciens ayent
jamais employé les arcs buttans ou contreforts autre-
part qu’au foutien des murs.( Voye£ C o n t r e fo r t .)
T o u t confifte pour la folidité à établir un jufte équilibre
entre la voûte qui pouffe Sc le contrefort qui
butte. C e travail doit être déguifé aux yeux autant
qu’il eft polTible 3 & il faut conftruire le bâtiment
de manière que rien ne paroîffe pouffer & butter.
C ’eft ce qu’on ne voit point dans les édifices gothiques.
Une forêt d’arcs buttans & de contreforts entoure
leur enceinte extérieure. Les ornemens recherchés de
ces parties ne font point illufion, elles ne préfentent
autre chofe à l’oeil que l’apparence d’un bâtiment
étayé de toutes parts, & qui menace ruine. Nous n’avons
que trop imité jufqu’à préfent ce défaut des
églifes gothiques , dit L aug ié r, & les formes que
nous avons données aux contreforts de nos églifes modernes
, pour être moins hardies, n’ en font pas moins
vicie ufes„
A R C compofé ou angulaire ; c’eft un arc formé
de deux arcs diminués, joints enfemble , & qui a ,
dans fa corde , deux centres de deux lignes courbes
qui s’entrecoupent l ’une l’autre.
A R C de cercle ralongé qui eft fait d’une ligne
elliptique, comme on le pratique aux rampes des
efcaliers.
A R C de cloître. ( Voye{ V oUt i .)
A R C diminué, arc qui eft. fait d’une portion de
.cercle de 60 degrés. On pratique cet arc aux croifées.
A R C doubleau. On appelle ainfi un bandeau en
faillie fur le nud d’une voûte qui le traverfe dans
îe fens de fa courbure, de manière qu’il femble
doubler la voûte en cet endroit pour la rendre plus
forte. On y taille le plus fouvënt de la fculpture
par compartimens , comme à l’églife de l’hôtel royal
des In v a lid e s o u bien en manière de frife continue
avec rinceaux de feuillages.
A R C droit. On nomme ainfi celui dont la direftion
eft perpendiculaire à la face. C ’eft encore , en terme
de coupe de pierre , l'arc oufeftion perpendiculaire à
l’axe d’une voûte bjaife. ( V o y e z Coupe , des pierres y
Epure. ) ,
A R C en anfe de panier, arc qui eft furbàiffé ,
& par conféquent plus plat. que celui qui eft formé
par une portion de cercle. ( Voye% A rc).
A R C de côté eu biais , eft -celui dont léS piédroits
ne font pas d’équerre par leur plan , comme
on le pratique aux portes biaifes.
A R C en berceau.. ( Voye^Berceau.)
A R C en décharge. Nom dlun arc qu’on fait pour
foulager une plate-bande ou poitrail , & dont les
retombées portent fur les fommiers. ( Voyc{ Plate-
bande 6* P oitrail ).
A R C en plein-ceintre. C ’eft celui qui eft formé
par la demi-circonférence d’un cercle.
A R C en talus. Arc qui eft percé dans un mur en
talus.
A R C gothique. On appelle ainfi l'arc dont le ceintre
eft formé par deux arcs de cercle, qui fe croifent au
fommet. Les architeftes 3 depuis le dixiéme fîècle ju f-
qu’au feiziéme , ont fait beaucoup d’ufage de cette
efpèce d'arcs dans leurs conftruftions 3 leurs voûtes
même ne font qu’un affemblage d'arcs qui fe croifent
de différentes manières- , & qui font réunies par
des pendentifs.
Quoique la forme des arcs, gothiques ne foit pas
agréable, il .y a cependant des cas où ils devroient
être préférés,• comme lorfqu’il s’agit de. former ou
de foutenir un toit , de conftruire des arcs fore
élevés , pour des aqueducs, par exemple , & dans
d’autres cas femblables qui exigent que les arcades
ayent plus de hauteur de ceintre que de diamètre.
(V o y e z Ceintre y Conjlruéüon, Coupe des pierres Sc
voûte. ) '
A R C rampant. On donne ce nom à un arc dont
les riaiffances font d’inégale hauteur. On en fait ufage
fous les rampes d’efcalier , fous les toits à une feule
pente, & pour contrebutter les nefs des églifes ou
autres édifices. Lorfque les arcs rampants font dëfti-
nés à ce dernier ufage , plus l'arc fupérieur qui con-
trebutte eft petit, plus il agit efficacement. (V o y e z
Ceintre Sc Poujfée des voûtes.")
A R C S renversés , font des arcs propofés par Al-
berti pour confolider les fondemens d’un édifice ,
en réunifiant par le bas des piliers ifolés , afin que
l’effort de la pefanteur fe faffe fur une plus grande
fuperfîcie de terrain , & qu’une partie ne puiffe pas
agir fans l’autre. On a fait ufage de ces arcs pour
la conftruélion des fondemens de la nouvelle églife
de Ste Géneviéve. Selon Piranéfi, les _ pile s des ponts
antiques étoient réunies par un arc renverfé qui for-
moient, avec le ceintre fie l’arche , un oeil rond.
( V o y e z Fondement de pont. )
A R C T R IO M H A L ou A R C D E T R IOM PH E .
Monument qui, confifte en de grands portiques ou
édifices détachés , placés & élevés à l’entrée des
villes fur des rues , ■fur des .ponts, ou fur des chemins
publics , à la gloire d’un vainqueur qui avoit
mérité les honneurs du triomphe , ou en mémoire
de quelqu’événement important. Des Infcriptions
antiques
NB
antiques nous apprennent qu’on en érigea quelquefois
aufii en l’honneur des Dieux , auxquels on affo-
cioit des mortels. (V o y e z le Diélionn. d’Antiq. )
Il réfulte de cette définition qu’on doit établir de
la diftin&ion dans les arcs de triomphe qui font parvenus
jufqu’à nous 5 & que plufieurs d’entr’eux ne
font abufivement décorés de ce nom que par la
reffemblance de formes , quoique l’objet qui les fit
ériger ait été très-différent. De ce nombre font les
arcs de Galien à Rome , de Trajan à Ancône,
d’Adrien à Athènes , Sec. Les deux premiers nous
donnent la preuve la plus certaine de cette différence
de deftination , par les noms de Salonine, Marciane
& Plautine , femmes de ces empereurs , & en
l ’honneur defquelles ces arcs furent également dreffés,
comme nous l’apprennent leurs Infcriptions. Auffi
n’y voit-on aucun refte de trophées , aucun vertige
enfin de triomphe ni de victoire : ce ne font que
des monumens honorifiques, confacrés par la recon-
noiffance où l’adulation, à la mémoire de ceux qui
en furent l’objet.
On fe croit également autorifé à penfer que plufieurs
de ces arcs auront eu un double emp loi, &
auront pu fervir en même tems, & de monumens
triomphaux, & de portes de ville. Tels ont été à
Rome les arcs de Drufus , ou de la porte Saint
Sébaftien , celui de la porte Saint-Laurent ; à V é-
ronne l’arc qui eft furmonté de deux rangs de galerie
dans le goût de la porte d’Autun, ou des murs &
portes de Rome.Une erreur allez commune a fait auffi
dans d’autres endroits , prendre pour des portes ", de
Véritables arcs de triomphe. Il n’eft point de notre
objet d’approfondir ces queftions dont nous abandonnons
la controverfe aux antiquaires. Qu ’il nous
fuffife d’avoir indiqué ces différens caractères. Comme
nous n’examinons ces monumens que du côté de
l’A r t , nous comprendrons indiftiuâement dans cet
article tous les arcs ou édifices de cette forme que
le tems nous a confervés. Quant aux détails de ceux
qu’il a détruits, nous renvoyons le Lefteur au Dictionnaire
d’Antiquités.
On ne fauroit trouver d’autre origine aux arcs de
triomphe, que dans les monumens de bois qui ornoient-
les rues par lefquelles paffoit le triomphateur, &
qu’on détruifoit aufli-tôt après le triomphe. C ’eft
encore à ces repréfentations momentanées qu’il faut
attribuer les formes différentes des arcs, & leurs diver-
fes décorations. On fait qu’on y ménageoit au-deffus
des efpaces pour placer des joueurs d’mftrumens &
des hommes chargés de trophées. Ou les ornoit des
dépouillés de l’ennemi, des images ou fymboles de
villes prifes , ' de nations vaincues , de captifs enchaînés
, & des peintures de batailles. Le plus maonifî-
que de ces arcs fe dreffoit dans Rome , à l’entrée
ffu pont triomphal. T e l aura été, fans doute, le modèle
que 1 Art fe fera propofé d’imiter , en réalifant par
des matières plus durables ces décorations fragiles
qui difparoiffoient avec la- fê te .du triomphe.
Architecture. Tom, /,
C ’étoit dans ces décorations momentanées que l’ar-
chiteéte puifoit les fujets , les convenances & les
embelliflemens appropriés à chacun de ces arcs.
Ca r , comme le remarque l’abbé D u b o s , les arcs
triomphaux des Romains n’étoient pas ainfî que nos
arcs modernes des monumens inventés à plaifîr ,
ni leurs ornemens des objets imaginaires qui n’euffenc
pour règles quelles idées d’un décorateur. Comme
nous ne faifons point de triomphes rée ls, & qu’a -
près les victoires , on ne conduit pas en pompe le
triomphateur fur un char précédé de captifs , les
fculpteurs modernes peuvent fe fervir pour embellir
leurs arcs allégoriques , des trophées & des armes
qu’ils inventent à leur gré. Les ornemens d’un de
nos arcs triomphaux peuvent ainfî pour la plupart
convenir à un autre arc. Mais comme les arcs de
triomphe chez les Romains , ne fe dreffoient que pour
éternifer la mémoire d’un triomphe r é e l, les ornemens
tirés des dépouilles qui avoient paru dans une
occafîon, & qui étoient propres à orner Xarc qu’on
élevoic alors, fe feroient mal adaptés à l’embeilifle-
ment de l'arc qu’on érigeôit en mémoire d’un autre
triomphe. C ’eut été bien p is , fi la viétoire eût été
remportée fur un peuple différent de celui qu’on
avoit vu dans le premier triomphe. Chaque nation
a v o it , dans ce tems l à , fes armes & fes vêtemens particuliers
très-connus dans Rome. T ou t le monde y
favoit diftinguer le D a c e , le Parthe & le Germain ,
de même qu’on favoit diftinguer les François des E(pa-
g n o !s ,,il y a cent ans 5 & quand ces deux nations
portoient encore chacune des habits faits à la mode
de fon pays. Les arcs triomphaux des anciens étoient
donc des monumens hiftoriques , Sc qui exigeoient
une vérité hiftorique, à laquelle il étoit contre la convenance
de manquer.'
Il ne paroît pas que les Grecs ayent élevé d'arcs
de triomphe : les hiftoriens n’en font point mention ;
Sc l’on n’en trouve point de veftige parmi les ruines
de la Grèce. L ’arc d’Adrien à A thènes, eft un ouvrage
Romain. Quant au monument triomphal de Ca ïus
Philopapüs , Syrien de nation, qu’on voit encore
dans cette v ille , & que les gens du pays appellent
fauffement arc de T rajan , parce que dans les Infcriptions
on lit le nom de cet empereur, il n’a , pour
la forme aucune reffemblance avec les arcs de triomphe.
L e tems d’ ailleurs où il fut élevé , & beaucoup
d’autres induétions le font également attribuer aux
Romains, qui paroiffent les inventeurs de ce - genre
d’édifices. C ’eft pour cela que Pline appelle les arcs
de triomphe une nouvelle invention , novitium inven—
tum. Peut-être ne défigne-t-il fous ce nom de nouveauté
que ceux qu’on ornoit fi pompeufemenc de
bronzes ’, de fculptures & d’infcriptions 3 car il en
exiftoit plufieurs avant lu i, tels que ceux de Romu«
lus , de Fabius , &c.
Il eft inutile de dire qu’on n’a rien trouvé non plus
en Egypte qui eût rapport à cette efpèce de monumens
, & que les grandes portes qui exiftent en fi
grand nombre dans les ruines de ce pays , avoient
M