
prendre fur fon terrein le furplus. de répaifleur à
laquelle le voifin a confenti.
Par la même raifon, lorfqu’il s’agit de reconftruire
un mur de clôture , un des voifms ne peut pas
contraindre l’autre de le faire plus épais qw’iî
n’étoit.
*■ Lorfque deux voifms font d’accord enfemble,
. îl leur efl libre de faire le mur de clôture qui
les fép a re, plus ou moins haut qu'il efl ordonné
par la coutume, foit pour plus de fureté, ou pour
le procurer plus d’air & de jour. Lorfqu’ils conviennent
de faire les murs trè s-b a s, on y pofè
quelquefois des grilles de fer ; fi les grilles font
faites à frais communs, on les place précifément
au milieu de l’épaiflèur du mur ; fi au contraire
les grilles font faites aux dépens d’un f e u l , elles
doivent être pofées de fon côté»
Il y a des murs de clôture dont la hauteur efl:
fixée par un titre de fervitude, & même les titres
portent quelquefois , qu’on ne pourra y adoffer ni
élever des édifices plus élevés que la hauteur
preferite.
Hors les villes & fauxbourgs, un propriétaire
pe peut pas contraindre fen voifin à contribuer
à la conftraâion du mur de clôture qui les fépare :
mais il peut le faire à fes frais, pourvu qu’il prenne
toute rèpaifleui* fur fon terrein ; il efl feulement
tenu de faire avertir fon voifin par une fimple
fignification, pour vérifier la ligne qui les fépare.
Il arrive quelquefois que celui qui veut faire
enclorre fa propriété en campagne, juge à propos
de laiflër en dehors des murs une certaine largeur
. de terrein, afin d’empêcher fes voifins de labourer
au pied de fes murs, & de les dégrader. Dans
ce c a s , il eft néceflaire qu’il le fafle ügnifier à tous
fes v oifins, afin de déterminer avec eux , en bonne
& due form e, les lignes qui les féparent, & annoncer
dans l’a â e la largeur du terrein qu’il veut
îaiflèr hors fes murs ; c a r , fans ces précautions ,
fes voifins pourraient, par la fuite, s’approprier cet
e fpace, qu’on appelle le tour de Véchelle. Il eft ordinairement
de trois pieds de largeur. .
A Paris, l’ufage ordinaire eft de eonftniire les
murs de clôture en moellons de pierres dures ou
de lambourde, maçonnés en mortier de chaux &
fable, ou en plâtre. Les plus; félidés & les mieux
eenftruits, font ceux qui ont été faits pour enclorre
les communautés religieufes ; il s’en trotive qui font
bâtis entièrement en pierres de taille ; d’autres ont
deux ou trois affifes par . b a s , avec des chaînes
de diftance en diftance & des chaperons ou bahuts,
le tout en pierre de ta ille , avec des rempliflages
de moellons piqués d’échantillon ,p o fés par aflifes
réglées, & bien jointoyés : ces murs , faits avec-
foin , font aufli folides que ceux en pierre de
taille.
' Lorfqu’il s’agit de faire un mur de clôture en
commun avec un voifin, on ne peut pas le contraindre
à fe fervir d’autres matériaux que ceux
qui foqt en ufage ; il fout alors que celui qui a
befoin d*un mur plus folide, paie a lui feul le
furplus de ce qu’il pourra coûter fur un mur
! ordinaire.
Pour les parcs', grands jardins, ou marais , on
fe contente fouvent de faire d’efpace en efpace,
des parties maçonnées en plâtre ou en mortier de
chaux & fable , 8c le furplus en mortier de terre
franche, crépi ou jontoyé en plâtre. On donne le
nom de chaîne aux parties maçonnées folidement,
8c celui de rernplijfage aux parties^ intermédiaires :
l’intervalle d’une chaîne à l’autre doit être égale
à la hauteur du mur. ( Voycz le mot C h a î n e ) .
Plus les murs de clôture ont de longueur en
ligne droite, moins ils font folides , parce que le
moindre déverfement qui fe fait dans la partie du
milieu , occafionne par le haut des bouclemens ,
8c des défunions qui entraînent la chute fouvent
d’une très-grande partie de m u r , fur-toiit lorfqu’ils
font érigés fur des fondemens qui ne font pas également
folides ; c’eft pourquoi il faut avoir le plus
grand foin de les fonder folidement, 8c de leur
donner beaucoup d’empâtement, afin que le taffe-
ment foit moins fenfible : la moindre profondeur
qu’on puifle donner à ces fondations eft d’un pied
8c demi, pour les empêcher d’être dégradés par
les eaux de pluie. Dans les terreins mouvans &
marécageux, il faut faire ufage de plates - formes
que l’on place à 3 ou 4 pieds de profondeur. ( Voyez
l’article F o n d e m e n t ) . v
C L O U , f. m. Indépendamment des ufages
méchaniques auxquels les clous furent employés
par les anciens ', comme ils le font aujourd’h u i , ils
fervoient particuliérement à la folidité comme à
l’ornement des portes.
Les clous qu’on employoit à cet objet étoient
ordinairement de bronze. T els font ceux dont étoient
garnies les portes de bronze à Herculanum, 8c
qu’on a placés aux trois côtés du piédeftal fur
lequel eft élevé le cheval de bronze du cabinet de
Portici.
Les portes antiques de bronze du Panthéon font
garnies 8c renforcées de toute leur étendue, de clous
du même métal» Ils font placés fur les montans 8c
fur les traverfes. Leurs têtes , ornées en manière de
fleurons, ou‘de ce*que nous appellerions culs-de-lampe,
indiquent qu’ils font du nombre de ceux qu’on ap-
pelloit clavvcapitati. O n en diftingue de trois, formes
différentes, 8ç rangées alternativement fur les montans.
Ces têtes de clou ont jufqu’à cinq pouces
de diamètre.
La plupart des portes des palais de Florence
font encore ornées de clous. Leurs t.êtes de fer
ou de bronze font la principale décoration des panneaux,
Clou , ( conJlruEüon ). Ce mot n’a de rapport
à la conftruâion que par l’ufage que les maçons
font des clous dans les cloifons, & les couvreurs
dans les toits.
Il y a des clous à tête plate, à tête ronde.
8c à pointe de diamans : les clous à tête plate
font ceux dont on fait le plus d’ufage dans la
conftruâion des édifices. On en diftingue de deux
qualités-, fa v o ir , les clous doux 8c les clous déliés.
Çes derniers font plus caffans, & s’emploient
plus volontiers dans la menuiferie.
‘Tou s les clous fo diftinguent chez les marchands,
par numéros, depuis 4 jufqu’à 12.
Les clous de 4 ont un pouce 8c demi de longueur.
Ceu x de 6 ont deux- pouces.
■ .Ceux de 8 ont deux pouces 8c demi.
C e u x de 10 ont trois pouces.
C eu x de 12 ont trois pouces 8c demi,
.Parmi les clous dont les maçons fe fe rven t, il
y en a qui s’appellent clous de-bateau, 8c d’autres
dous dé bouché. Ces derniers font plus petits ; ils
n’ont pas plus d’un pouce. O n les appelle ainfi ,
parce que les ouvriers qui les emploient, les tiennent
affez ordinairement dans leur bouche, afin de
les avoir plus à leur difpofition; le millier pèfe trois
à quatre livres.
.Les clous dont les couvreurs fe fervent font
plus petits; ils ont la tê'tè plate: le millier pèfe
depuis deux livres jufqu’à trois. Il y a des cas où
les maçons 8c les menuifiers en font ufage.
Il eft un grand nombre d’efpeces différentes de
clous , qui ont chacune un nom particulier. Je
renvoie polir toutes ces notions, au Dicl. des Arts
& Métiers.
L e grand ufage qu’on fait des clous dans la
conftruâion, doit engager ceux qui les achètent
en gros, de les effayer1 avant de conclure le marché.
Il s’en trouve de fer fi aig re , que for cent
il s’en caffe quelquefois près d’un quart. Cependant
l’ouvrier qui eft convenu de faire un ouvrage -
pour un prix fixe , a calculé qu’il lui faudrait, par
exenlple, un millier de clous, & trois heures de
temps pour les employer. S’il s’en caffe un fi grand
nombre , il aura le regret de perdre fon temps
& fa marchandife.
Outre les'cloûs ordinaires , on fait exprès pour
les greffes ferrures dés chus àtête ronde , p la te ,
en bouton, en rûfètte , d’autres à tête quarrée ou
en lofange. On en fait encore avec dés moulures
profilées, ou à pointe de diàmaiis. Ces derniers
ont été fort en ufage pour lés portés charretières ,
fur lefquelles on les difpofoït par compartimens.
( Voyez l’article précédent ).
En I talie, 8c dans plufieurs provinces de France,
. on s’en fert encore pour faire de grandes portes
en planches doubles , qui fo recroifent, de manière
qu’elles font d’à-plomb fur la face extérieure,
& horifontales pour la face intérieure. ( Voyez
P o r t e s ) ,
C O A X A T IO . On fait que ce mot fignifie
tixium conjunttio, 8c que axes fignifie planches ou
sais. Ainfi ce mot veut dire, à proprement parler,
affemblage de planches.
C O C C E IU S A U C T U S , architeâe célèbre du
fiècle d’Augufte. Il fut employé par Agrippa à plufieurs
ouvrages dans les environs de Naples. On.
croit que c’eft lui qui fut chargé de percer au travers
de la montagne du Paufuippe, ce chemin qui
conduit à Pouzzol. O n lui attribue encore un temple
antique de marbre' blanc 8c d’ordre corinthien,
dont on voit les reftes à Naples.
C O C C O P A N I ( Jean ) naquit en 15 82 , à Florence
, d’une famille illuftre, originaire de Lombardie.
Il étôit fàvant dans la connoiffance des
lo ix y dans l’hiftoire, les méchaniques 8c dans Far-
chiteâure civile 8c militaire. C e t artifte fut ap-
pellé à Vienne en. 16 2 2 , 8c fut employé par
l’empereur, en qualité d’ingénieur, dans différentes
guerres. D e retour à Florence, il bâtit pour le
grand-duc le beau palais de Villa impériale, 8c fit
conftruirc le beau couvent des religieufes de Sainte-
Thérèfe. O n y vo it une églife exagone, avec une
coupole bien proportionnée.
L» grand-duc ayant établi à Florence une chaire
de mathématiques , choifit Coccopani pour la remplir.
Celui-ci répondit pleinement aux intentions
du prince. Il enfeignoit non-feulement l’arithmétique
8c la géométrie ÿ mais toutes les autres parties
des mathématiques, telles que la perfpedlive, la
fortification, l’architeânre c iv ile , tkc.
L e père Cartelli étant encore à R om e , Cocco-
pani fut invité d’aller y occuper la chaire de mathématiques
vacante ; mais fon attachement pour"
fa patrie la lui fit refùfér.
C e t architeâe-, qui mourut en 16 4 9 , avoit un
gôut décide pour la méchanique. On trouva chez
l u i , après fa m o r t l a m odèle d’une machine , telle
qu’en verfant environ foixante pintes d’eau dans
certains caillons , elle pouvoit moudre du g ra in ,
8c fervir à plufieurs autres ouvrages.
SigifmOnd Coccopani, frère de celui dont ôri vient
de parler , énoit aufli un homme favant dans la
peinture 8c Farehiteâure ; le célèbre Galilée en fai-
.foit beaucoup de cas. Mais il paraît qu’il s'attacha
plus à la théorie qu’à la pratique,
C O CH E S . ( Voyez H o c h e s ) ,
C O E CH ( P i e r r e ) naquit à A lo r t , ville des
Pays-Bas. L’on fait que dans le v o y a g e qu’il fit en
Italie ; il devint peintre, architeâe 8c ingénieur.
Dans un autre vo y ag e en Turquie , il fit une fuite
de deflins qui le rendirent célèbre. Charles-Quint
le fit fon peintre 8c fo n . a rchiteâe. Ce t artifte a
| compofé quelques traités de géométrie, d’architec-
! ture 8c de pèrfpeâive.
CG EN A CU LUM , fe preiid fouvent pour fyn o -
nyme de ccenatio, avec lequel il avoir certainement
une conformité’ d’ufage , mais dont il différait par
la fituation.
Cotnàculum fe prefioît ordinairement pour 1$
dernier étage des maifôns romaines. Tant que
Rome eut des moeurs fimples 8c modeftes, las bâ