
les plus greffes cordes dont on fe fert pour la
conftruélion des édifices.
Les cables fervent à élev er & à traîner les plus
lourds fardeaux. Leur groffeur eft ordinairement
depuis dix-huit lignes jufqu’à trois pouces de diamètre
; ils font capables de porter fans rifque
depuis trois jufqu’à douze milliers.
Un cable ordinaire eft compofé de trois ou
quatre gros co rd on s , auxquels les cordiers donnent
le nom de toron. Chaque toron eft compofé
d’un certain nombre de fils.
Les cables ordinaires dont on fait ufage pour
la conftruôion de la nouvelle églife de Ste G e n
e v iè ve ont deux pouces & demi de diamètre ;
ils font formés par quatre torons de chacun foixante
fils. Ce s cables, qui ont vingt-cinq toifes de longu
e u r , foutiennent ordinairement une charge de
trois à quatre milliers ; la plus forte ne paffe pas
fix. Il eft cependant arrivé une fois qu’un de ces
cables s’eft rompu fous une charge de quatre mille
deux cens. C e t accident engagea de fupprimer les
quatre câbles qui faifoient le même le r v ic e , &
fur lefquels on réfolut de faire des expériences,
pour connoître jufqu’à quel point on pouvoir fe
fier aux cables de cette grofleur 8c longueur.
L e plus fort fe rompit fous un poids de onze
mille cinq cens cinquante-trois.
Ce lu i qui s’étoit rompu fous un fardeau de
quatre mille deux c e n s , ne put être rompu une
fécondé fois que fous un poids de dix mille cinq
cens v in g t-d eu x , c e qui prouve que cette rupture
n’avoit été occafionnée que par un défaut particulier.
Le troifième cable fe rompit fous un poids de
fept mille cinq cens vingt-deux.
L e quatrième ne réfifta qu’à un effort de fix
mille deux cens trente-cinq.
C e qui donne pour poids moyen huit mille neuf
cens cinquante-neuf.
Il réfulte de ce s expériences, & des accidens
qui les ont précédées, qu’on ne peut pas fans imprudence
confier à de pareils cables un poids de
plus de cinq milliers, fur-tout s’il s’agit de tenir
ce fardeau long-temps fufpendu en l’a ir , ou de
l’élever à une très-grande hauteur. Mais lorfqu’il
h’eft queftion que de traîner un fardeau fur un
plan horizonta l, on p e u t , fans r ifq u e , lui faire
fupporter un effort de fept à huit milliers.
Il réfulte encore de ces expériences, qui ont
été faites avec foin fur des cables qui tiennent le
milieu entre les plus petits 8c les plus gros dont
on ait coutume de fe f e r v i r , qu’on peut aufti
évaluer la force d’un cable par le nombre des fils
dont il eft com p ofé , en comptant vingt-cinq
livres de force pour chaque f i l , dans les cas où
i l auroit à fourenir un fardeau pendant long-temps,
& trente l iv r e s , dans les cas où il ne doit ferv
ir qu’à traîner un fardeau fur-un terrein de niveau.
D ’après cette hÿpothèfe fondée fur l’expérience,
un cable compofé de quatre cens fils, & qui ay;
roit en groffeur un peu plus de trois pouces
pourroit loutenir en l’air , fans rifque, un poids
de dix milliers : mais s’il s’àgifl’oit de traîner un
fardeau, il pourroit réfifter à un effort de douze
à quinze milliers.
Cette évaluation s’accorde affez bien avec ce
que nous avons dit au commencement de cet
a rtic le, en nous fondant feulement fur l’ufage ordinaire.
C Â B L É , adj. en architecture, fe dit des cannelures
qui font relevées 8c contournées en forme
de cables. ( Voye^ Cannelure. )
C A B L E A U , f. ni. diminutif de c a b le , petit
cable.
C A C H O T , f. m. c’eft, dans les prifons, un lieu
fouterrein, voûté, fans aucun jour, où l’on enferme
les malfaiteurs. (Voyeç Prison.)
C A D R A N , f. ni. fe d i t , en architecture, de
la décoration extérieure d’une h o r lo g e , enrichie
d’ornemens d’architeCture ou de fculpture, comme
le cadran du palais à Paris , a vec les attributs
de la loi 8c d e là juftice, 8c les armes de Henri III
roi de France 8c de P o logn e , ouvrage attribué au
célèbre Germain Pilon.
O n ne fait guère ufage de ces fortes de décorations
dans les bâtimens particuliers : mais elles
font prefque indifpenfables aux édifices facrés,
tels que font les paroiffes , les couve ns , communautés
, 8ic. ou bien aux monumens publics,
comme hôtels de v i l le , bourfes, marchés. Alors
il eft convenable de rendre leurs attributs relatifs
aux différens caractères de l’éd ifice, 8c fur-tout
que les ornemens foient unis avec des membres
d’architeCture qui paroiffent liés 'au refte de l’ouvrage.
Quelquefois ces cadrans font furmontés par des
lanternes dans lefquelles font pratiqués des carillons
, tels qu’il s’en v o y o it au Marché-neuf il y
a quelques années, 8c qu’on en voit encore aujourd’hui
à la Samaritaine, bâtiment hydraulique,
fitué fur le Pont-neuf à Paris.
Les cadrans folâtres qui font placés fur la fur-
face perpendiculaire des murailles dans les grandes
cours 8c jardins des palais, ou qu’on pofe fur des
piédeftaux , s’ornent aulFi de figures, attributs 8c
allégories relatifs au fujet : tel eft celui qu’on voit
à FontaineMeaa^dans le jardin de l’orangerie.
Les anciens ne connurent que les cadrans folâtres
8c hydrofeophes ou horloges d’eau.
Ils plaçoient quelquefois leurs cadrans fur des
cippes ou de petites colonnes. Selon M. le Roi y
le monument q u ’on appelle à Athènes la . tour
des vents, étoit encore deftiné à un autre ufage.
Il fervoit d’horloge à la v ille ; car il y avoit huit
cadrans, dont on vo it encore les lignes fur chacune
de fes faces. L e f ty le de ces cadrans étoit
à la réunion des différens rayons qui les for-
moient. A in f i , tous ces cadrans enfemble mar-
quoient toutes les heures du jour, quoique chacun
en particulier ne fervît que pour en marquer u#
petit nombre ; on v o it même quelques lignes qui
coupent tranfverfalement celles qui partoient du
pied du ftyle. Elles màrquoient différentes hauteurs
du foleil dans l’an n é e , 8c. très-vraifembla-
blement les folftices 8c les équinoxes., comme le
penfé M. Stuart. D ’après cette particularité , 8c
ce que femblé prouver un paffage de^ V a r ro n ,
lula^e-'principal de ce monument , ou l’un de fes
principaux u fa g e s , étoit de fervir d’horloge à la
ville d’Athènes : ce qui indiqueroit de la manière
la plus claire , que les cadrans font aufti anciens
que l’édifice.
C A D R E , f. m. fe dit ordinairement de la bordure
d’un- tableau , d’un bas-relief ou d’un panneau
de compartimens.
Cadre a double parement. C ’eft un profil
femblable ou différent devant ou derrière une porte
à placard;
Cadre de charpente , affemblage quarré de
quatre greffes pièces de b o is , qui fait l’ouverture
de l’enfoncement d’une lanterne , pour donner
du jour dans un falon , un efcalier, 8cc. 8c
qui fert de chaife à un clocher ou à un attique
de comble.
■ Cadre de maçonnerie , efpèce de bordure
de pierre ou de plâtre,traînée au calibre, laquelle,
dans les compartimens des murs de face 8c les
plafonds, renferme des tables, 8c dans les cheminées
8c deffus de portes , des tableaux ou bas-
reliefs. ( Voye^ Bordure.)
Cadres de plafond. C e font des renfonce-
mens caufés par les intervalles quarrés des poutres
dans les plafonds'lambriffés avéc de la; fculpture*,
peinturé 8c dorure. ( Voye^ Caisson & Renfoncement
de Sofite).
CÆ M EN TUM . On interprète ce mot pâr moellons
, non-feulement parce que notre ciment n’eft
pas le ccementum des anciens , mais aufti parce que
Vitruve oppofe le ccementum aux gros quartiers de
pierre 8c aux gros cailloux qui fon t, avec le moellon
, les trois efpèces de ccementum pris généralement.
Le ccementum, en général, fignifie toute forte
de pierre qui eft employée entière 8c telle qu’elle
a été produite dans la terre. Quand même elle
auroit reçu quelque coup de marteau^ 8c auroit
été grofliérement équarrie, cela ne change point
fon efpèce, 8c ne fâuroit la faire appel) ér pierre
de taille. La pierre de taille eft ce que les Latins
appellent politus lapis, différente de celle qu’on,
i vo ie . Les moyennes font appelléés llbages; 8c les
petites font les moèl'.ons.
appelle ccefus, en ce que ccefus eft celle qui eft
feulement rompue par quelque grand c o u p , 8c
que politus fe dit de celle qui eft exactement dreflée
par une infinité de petits coups.
Nos maçons font trois efpèces de ces pierres
non taillées, qui ont quelque rapport avec les trois
efpèces de ccementum dés anciens ; mais elles en
différent par la groffeur. Les plus greffes font les
quartiers qu’ils appellent-de deux. 8c dé trois a la
Architecture. Tome J.
V it ru v e , au fixième chapitre du feptième liv re ,'
appelle les éclats de'marbre que l’on pile pour
faire le f tu c , ccementa marmorea. Saumaife néanmoins
entend par ccementum une pierre taillée Se.
polie ; 8c parce qu’ il fembleroit que ccementum fe-
roit la même chofe que quadratum faxum, .il dit
que ccementum diffère de quadratum faxum eu. ce
qu’il n’eft pas quarré : mais il eft affez difficile
d’entendre ce qu’il veu t dire ; car il n’y a pas
d’apparence que ccementum foit une pierre taillée
en forme triangulaire , pentagone ou e xagone, ce
qui devroit ê t re , fi la figure faifoit la feule d ifférence
entre ccementum 8c quadratum faxum.
Une pierre taillée n’eft appelles quadratum faxum
que parce que la figure quarrée eft la plus ordinaire
dans les pierres taillées , 8c non parce qu’elle
eft la feule qu’on lui donne. T ac ite dit que le
théâtre de Pompée étoit« bâti quadrdto lapide : ce pendant
il eft certain que les. pierres quarrées ne
font pas propres à bâtir un théâtre, dont la forme
eft circulaire.
C A F É S , f. m. ce font des lieux publics qui
doivent leur origine à l’ufage du café. Ils confident
ordinairement en une ou plufieurs falles àrez-de-
chauffée remplies de tables, 8c garnies de banquettes
ou de fièges. C e s lieux fervent autant à la con-
verfation qu’à l’ufage dont ils tirent leur nom. Leur
décoration eft fufceptible de goût 8c d’agrément:
l’arabefque y trouve naturellement place ,. 8c l ’on
en citeroit quelques exemptés , s’ils a,voient befoia
d’être cités pour être connus.
C A G E , f. f. efpace compris entre quatre murs,
ou un feul circulaire, qui renferment un efcalier
ou quelque divifion d’appartémens.
Cage de clocher. C ’eft un affemblage de
charpente , ordinairement revêtu de plomb , 8c
compris depuis la chaife fur laquelle il p o fe , jufqu’à
la bafe ou le rouet de la flèche d’un clocher,
^ Cage de croisée. C ’eft le bâti de menuiferie.
qui porte en avance aurdehors de la fermeture
d’une croifée. Ce tte cage ne doit a voir,, félon l7or?
donnance, que huit pouces de faillie.
Cage de moulin-a-vent. C ’eft un affem-
blage quarré de charpente en manière de pavil-
Ion , revêtu d’ais 8c couvert de bardeau , lequel
affemblage tourne fur un p iv o t , pofé fur un maftif
, rond de maçonnerie, pour expofor au v en t les*
; volans ou les aîles du moulin.
I C A I L L O U , f. m. ( ConJlruâHon ) On comprend
fous ce nom toutes fortes de pierres arrondies-1
qu’on trouve dans le-lit des fleuves , des torrens,_
fur le bord de la m e r , 8c quelquefois aufti dans
S lès terres. ;« ; - 'r>' ; . 1 ' 5 ’
*11 y a des carrières de cailloux, ou les-pierres
forment de grandes malles- drfpoféesi en couchesç.
R y a auffi dans- différens pays , 8c particulière--
ment dans, la ■ plaine de Crau en Fro-vence '3 des
D d d