
.agréable que riche & varié. Pouf embellir les jardins
Ma r b r e s de plein v en t, on peut les diftribuer fur
les gazons , en former des allées 8c des vergers,
mais ils doivent avoir au moins fept pieds de tige
pour qu’on puifl'e pâffer deffous facilement.
ARBRES en contrefpalier. C e font des arbres plantés
près de l’efpalier en lignes parallèles;
ARBRES en efpalier. C e font des arbres dont lès
branches font étendues , & attachées contre les murs
du jardin en façon de main ouverte. On les appelle
alors taillés à plat. Il y a aufli des arbres en ejpalier
en plein a i r , taillés à plat comme ci-devant , dont
les branches font foutenues par des .charnières ou
échalâs en forme de raquette.
ARBRES Nains. Petits arbres fruitiers, en buiffon
& fort bas dont on garnit les plates-bandes des jardins
j & qui doivent être éloignés les mis des autres
d ’environ deux tôifes.
A R B R E S Verds. C e font les arbres qui confervent
leur verdure pendant l’hiver, tels que l’oranger , le
laurier , l’arboufier , le dirachante, le génévrier, le
troène verd d’Italie , &c. ( yoye£ Arbre).
A R B R IS S E A U , f. m. C e diminutif 6.'arbre eft
de la même fubftance , mais en diffère particulièrement
, en ce qu’il eft d’une taille beaucoup moins
élevée ; qu’ il pouffe hors de terre plus d’une tige j
& porte fes rameaux de tous côtés. On peut eftimer,
en général, la hauteur de l'arbriffeau depuis environ
fix jufqu’à dix ou douze pieds , tels font l’aubepin,
le grenadier, le fila ria, les rofiers, jàfmins, feringa,
chèvre-feuille , liburnum ,. &c.
Les arbrijjeaux font recommandables ou par leurs
feuilles , ou par leurs fleurs, ou par leurs fruits,
ou enfin par la bonne odeur de leurs bois. Ils fervent
dans les jardins à varier & nuancer le tableau général
, en compofant de petits bocages , des plantations
diftin&es par leur peu d’ élévation , ou en formant
de Amples buiffons. Us tapiffent les murs , les
pavillons , les cabinets 5 on les courbe en berceaux (
on les entrelace autour des arbres pour en orner les
troncs. Us parent les bofquets , encadrent les promenades
, relèvent les plates-bandes des partères.
O n les met aufli dans des vafes , & ils deviennent
un ornement portatif des jardins.
Pour prendre une idée de la variété des arbrijjeaux,
on peut parcourir une efpèce de catalogue qui fe
trouve vers le commencement du fécond volume
d ’un ouvrage intitulé : Théorie de V art des jardins par
Hirfchfeld , traduit de l’Allemand. Ce_catalogue
offre quatre-vingts arbrijfeaux ou arbuftes differens.
A R B U S T E , f. m. (F b y e çA rbr is se au .)
A R C , f . m. ( conjlruéfion. ) On appelle ainfi une
conftruftion terminée en-deffous par une furface
courbe » pratiquée dans l’épaiffeur d’un mur ou
flaafîlf, quelquefois au-deflüs d’ü n vu id e , & quelquefois
en plein mur , pour fervir à décharger ou à
relier des conftruélions confidérables.
II y a trois chofes principales à confidérer dans
les arcs 5 favoir la courbure ou élévation du ceincre,
l ’appareil, & la matière dont ils font conftruits.
Par rapport au ceintre , on diftingue trois efpèces
d’arc , qui fon t , l’arc plein-ceintre , l’arc furhauffé %
& l’arc j'urbaijje. L ’arc plein-ceintre eft celui qui eft
formé par une demi circonférence de cercle : ainfi,
dans cçtte efpèce d’arc , l’élévation du ceintre eft
égale à la moitié de la largeur.
L 'arc furhauffé eft celui dont la hauteur du
ceintre eft plus grande que la moitié- de la largeur
de l'arc j comme cette' augmentation n’a point de
bornes fixes, il en réfulte qu’un arc peut etre plus
ou moins furhauffé, & que tous les arcs furhauffes
ne font point femblables , comme le font tous les
arcs en plein-ceintre.
Les arcs furbaiffés font ceux dont la hauteur de
ceintre eft moindre que le demi-diamétre 5 de forte
que les arcs peuvent être plus ou moins furbaifiés ,
& qu’il peut y avoir une infinité d'arcs furbaiffés ,
tous differens les Uns des autres , tant par la courbure
que par la hauteur du ceintre.
L e ceintre des arcs furhauffés & furbaiffés devroit
être formé par une demi-ellipfe, en prenant pour
diamètre , tantôt lé petit axe., & tantôt le grand
axe : mais les conftruéfeurs aiment mieux former te
ceintre de ces voûtes par un affemblage d'arcs de
cercle, qui imite plus ou moins l’ellipfe , parce que
les joints font plus faciles à tracer. ( V o y e z ceintre
& courbe ) . Les ouvriers appellent les arcs furbaiffés
anfe de panier.
Les arcs fe conftruifent , ou en pierres de taille,
ou en moilons , ou en tu fs , ou en briques.
Les arcs en pierres de taille font compofés de
grandes pierres , taillées de manière -qu’elles forment
en-defTous la courbe du ceintre , & par devant la
face du mur dans lequel ils font pratiqués ; & que
les lits & joints font perpendiculaires aux furfaces
apparentes. Comme deux plans droits perpendiculaires
à une furface courbe , tendent à fe rencontrer,
il en réfulte que chacune de ces pierres qu’on appelle
, vouffoirs, a la forme d’un coin $ & que l’affemblage
de ces vouffoirs, forme un arc qui fe foutient foli-
dement, indépendamment du mortier que les con—
ftruéteurs modernes ont imaginé de mettre entre
les lits & les joints. Les anciens conftruéteurs Grecs
& Romains pofoient toujours les pierres de taille fans
mortier , comme on le voit par ce qui nous refte
des édifices antiques conftruits en pierre. ( V iy c {
les articles Confiruélipn 8c Pofe.)
Dans la plupart des conftruélions antiques , &
fur-tout dans celles qui furent faites avant le règne de
l’empereur Vefpafien , les vouffoirs qui forment les
arcs font compris entre deux courbes parallèles. On
a donné le nom d'intrados à la courbe inférieure
f[ui forffte le deffous de l’arc, & celui de l’extrados à
la courbe fupérieure qui forme le deffus des vouffoirs 5
c ’eft: pourquoi on appelle ces arcs extradojfés.
Lorfque les arcs étoient d’une certaine grandeur,
ou qu’ils avoient un très-grand poids à porter , les
anciens les formoient de plufieurs rangs de vouffoirs
extradoffés , dont les joints étoient en liaifon, ainfi
qu’on le voit à l’ouverture du grand égout de Rome,
& à plufieurs ponts antiques 5c voûtes d’aqueducs.
Les conftruéteurs modernes , au lieu de faire les
arcs extradofTés d’égale épaiffeur , terminent chaque
voufToir en-deffus par un joint horizontal , & de
côté par un joint d’aplomb , afin de fe raccorder avec
les affifes droites du mur dans lequel l'arc fe trouve
pratiqué. Cette manière qui a été aufli ufitée par
les anciens conftruéteurs, eft préférable pour les arcs
qui n’ont pas une largeur extraordinaire , & où l’on
ne peut faire ufage que d’un rang de vouffoirs j
mais, lorfqu’il s’agit d’un très-grand arc qui doit
avoir une charge confidérable à foutenir, on pour-
roit avec avantage fe fervir çje ces deux manières
réunies.
Q u ’il s’agiflfe , par exemple , d’ un arc de 48 pieds
de diamètre , & qui doive porter un très-grand
fardeau , pour le conftruire avec deux rangs de
vouffoirs , il faudra qu’ils ayent enfemble la huitième
partie de la largeur de l’arcade , c’eft-à-dire
6 pieds : après avoir divifé cette épaiffeur en deux
parties égales, on décrira trois circonférences concentriques
, qui indiquent les deux rangs devouffoirsj
cnfuite du point A . ( Voye£ la Fig. 15. ) On élevera
une verticale indéfinie, tangente à l'arc intérieur qui
coupera les deux autres, aux points D & E 5 par
le point D on tirera une perpendiculaire à la courbe
F , D , G . Elle repréfentera un joint commun aux
deux arcs qui feront confondus enfemble depuis la
naiffance A jufqu’à ce point. Pour déterminer la
longueur des coupes d’une manière avantageufe, &
qui n’affoibliflè pas le piédroit, on abbaiffera du
point F , la verticale F , H , qui fixera leur longueur
& l’endroit où les coupes doivent fe rencontrer avec
les joints horizontaux des piédroits. Le raccordement
des vouffoirs avec les affifes droites fe fera par des
«offertes qui ne doivent pas avoir plus de longueur
que la moitié de la hauteur de l’affife droite , afin
de n’être point fujette à fe rompre. De cette manière
toute la partie inférieure de l'arc ne fera qu’un
avec le piédroit j & la largeur de Y arc fe trouvera
déduite à G . I.
L a partie comprife entre les deux joints F , D , G ,
fera formée par deux arcs diftinéts, dont l’inférieur
qui formera la courbe du deffous de l'arc fera extra-
aoflfé également » & le fupérieur s’accordera par
deflus avec les affifes horizontales félon l’ufage moderne.
On divifera les vouffoirs de chacun ^de ces
arcs, de manière que les joints de l'arc fupérieur
répondent au milieu des vouffoirs de l’arc inférieur 5
fc que le nombre de cevut de deflous foie impair.
Pour qu’il ne fe trouve pas de joint au milieu à-
l’arc fupérieur, il faut faire en forte de trouver une
pierre affez forte ponr en former deux , ou d’en
réunir plufieurs enfemble comme on l’a- pratiqué au
pont du Gard. ( V^oyet^ F ig. 14. ).
> Rien- ne prouve mieux l’avantage de cer appareil
que les inconvéniens qui réfuirent dp la manière ordinaire
d’appareiller avec un feul rang de vouffoirs ::
car alors, foit que ce rang foit compofé de vouffoirs
d’une feule pièce , ou de plufieurs pièces compofant
un même vouffoir prolongé comme au pont ro y a l,
les défunions s’y font toujours en ligne droite, dans
toute l’épaiffeur de l’arc. De plus., tout l’effort fe fait
fur les arêtes des vouffoirs qui £é défuniffent. Si ces
vouffoirs fe trouvent près de la c l e f , & fi Varc a
beaucoup d’étendue, & peu de courbure, les arêtes
venant à fe rompre peuvent Qccafionner la ruine de
Tare. Mais , fi l’arc eft appareillé avec deux rangs
de vouffoirs en liaifon l ’un fur l ’autre, & s’il eft
difpofé , comme on vient de le dire , les défunions
ne pourront jamais fe faire en ligne droite *
& la coupe de ces arcs réunis fe trouvera confidé-
rablement augmentée par la liaifon des: joints , d’où
il réfulte un effort infiniment moindre , fur-tout à
la clef. Ce t effort fe trouve encore réparti fur les-
arêtes fupérieures de trois vouffoirs au lieu d’un.
De plus, comme ces deux arcs, en cas d’effet, agiraient
différemment l’un de l’autre, en cédant inégalement
, les défunions feront beaucoup moins fçnfi-
bles , & jamais correfpondantes l’une à l ’autre..
Les parties définies étant en liaifon l ’une fur l’autre*
ne perdront prefque rien de leur folidité. E n outre °
cette efpèce de conftruaion exigera des ceintres
beaucoup moins forts , parce que le premier arc
fervira de cemtre au fécond. {Voye^ les articles Corv-
fruElion , Ceintre & Pouffée des voûtes.)
A R C Bombé , eft un arc furbaiffé dont le ceintre
eft formé.par un feul arc de cercle. On v o it , parles
monumens antiques, que les anciens ont prefque toujours
fait les arcs furbaiffés d’un feul arc de cercle
Cette manière eft beaucoup plus folide , de même
plus agréable que les anfe s de panier, dont la courbure
inégale produit toujours un mauvais effet. Les
architectes du commencement de ce fiècle, ont voûté,
de cette manière prefque toutes les portes & croi-
fées. Cependant la plus belle forme qu’on puiffe
donner a un arc eft celle du plein ceintre ; c’eft eu
même tems la plus folide.
x Buttans font des arcs que l’on conftruit
.a l’extérieur des édifices pour fervir à contrebuttex
des voûtes. On les fait de deux manières ou en
arc rampant. ( Voye% ce mot. ) ou avec des arc$;
incomplets. ( Voye^les Fig . i 6 8c 1 7 ) . La queftiow
eft de favoir lefquels valent mieux. Pour la décider
fans hypothèfe, on a fait faire deux modèles d'arcs-
buttans de deux pieds de diamètre divifés en vouffoirs
féparés.. L e ceintre de l’un étois formé par un arc-
pompant y 5c ctlui d$ l autre par un apç de cercle ^