
Colonne paflorale. Colonne dont le fut imité d’un
tronc d’arbre avec écorce & noeuds, rappelle l’origine
des colonnes. Cette efpèce de colonne rustique
peut Servir aux portes de parc & de jardin ,
comme on en voit dans l’architeChire de Serlio.
Elle convient aufli aux décorations des Scènes
paftorales.
Colonne polygone. Colonne dont le fut eft taillé
à facètes ou à pans. O n en trouve de ce genre dans
l’architeChire égyptienne. ( Voye{ l’article qui en
traite). Les colonnes du temple d eC o ra Sont encore
taillées à pans. ( Voyez C ora ). Il n’eft pas invraisemblable
que ces colonnes polygones ne devroient
leur forme qu’à l’abandon d’édifices non terminés,
& dont les colonnes aüroient été aiuSi préparées pour
recevoir des cannelures. ( Voyez C annelure ).
Colonne renflée. Nom qui Se donne à une colonne
dont le renflement eft proportionné à la hauteur
de Son fut 3 comme on le pratique aujourd’hui. On
ne vo it preSque point de colonnes renflées dans l’antiquité.
L a ‘ plupart diminuent dès le pied. ( Voyez
Entasis & Renflement).
Colonne rudentée. C ’eft une cv:o;:/?£,quia Sur le nud
de Son fut des rudentures de relief. Chaque ruden-
ture fait l'effet contraire d’une cannelure, & eft accompagnée
d*un petit liftel. Telles Sont les colonnes
du périftile de la nouvelle égliSe de Sainte-Geneviève
, à Paris. ( Voyez à l’article C annelure , la rai-
Son de cette rudenture). T elles font encore les colonnes
doriques du château de MaiSons , & les colonnes
corinthiennes de la paroiffe de Barbantane, près
d’Avignon, Les ouvriers donnent aufli à cette co*
lonne le nom de colonne embaftonnée.
Colonne ruflique. Colonne qui a des boffages unis ,
ruftiqués & piqués , ou qui eft de proportion toS-
cafte comme les colonnes de la grotte de Meudon,
du deflin de Philibert de l’Orme,
” Colonne fer pendue. O n appelle ainfi une colonne
faite de plufieurs Serpens entortillés, dont les têtes
fervent de chapiteau. Il y a une colonne de cette
efpèce en bronze à Conftantinople , dans la place
appellée Atméidam, qui étoit autrefois l’hyppodrome
dont on voit encore les reftes. Cette colonne
s’appelle aujourd’hui par le vulgaire, le talifman ou
la colonne enchantée.
Colonne torfe. Colonne quia Son fut contourné en
v is , avec Six circonvolutions , & qui eft ordinairement
de proportion corinthienne.-Vignole eft le
premier qui a donné des règles pour la tracer. ( Voyez
T orse ).
Colonne torfe cannelée. C ’eft celle dont les cannelures
Suivent le contour du f û t , en ligne Spirale
dans toute fa longueur. O n en voit plufieurs antiques
de marbres dures. ( Voyez C annelure ).
Colonne torfe ornée. Colonne qui étant cannelée
dans le tiers inférieur de Son fu t , a Sur le refte
des feuillages, des pampres & autres or/iemens
comme les colonnes de bronze du baldaquin de S.
Pie r re, à Rome. ( Voyez Baldaquin ). On appelle
encore colonne torfe ornée, une colonne q u i, étant
toute de marbre, eft enrichie de Sculpture depuis
le bas jufqu’en haut, comme les colonnes de marbre
blanc de la même églife de S. Pie rre, & celle
du tombeau d’Anne de Montmorency, dans la
chapelle d’Orléans, -aux Céleftins à Paris.
Colonne torfe évuidée. Colonne qui eft faite de deux
ou trois tiges grêles , tortillées enfemble, de maniéré
qu’eues laiffent un vuide au milieu. On en
voit de cette Sorte en marbre, au cloître de l’égliSe
de S. Paul à Rome , ainfi qu’aux encoignures
de quelques tombeaux &, autels antiques, que l’on
cbnfefve dans les galeries ou cabirièts.
Colonne torfe rudentée. Colonne torfe dont le fût
eft couvert de rudentures en manière de cables plus
ou moins forts, qui tournent à v i s , telle qu’on en
voit à plufieurs tombeaux antiques,, & au portail
du dôme de Milan.
De la colonne par rapport à fa difpojition.
Colonne adoffée ou engagée. C ’eft une colonne qui
tient au mur par le tiers ou le quart de Son
diamètre.
Colonne angulaire. C ’eft celle qui eft ifolée à l’èn-
çoignure d’un porche , ou engagée au coin d’un
bâtiment en retour d’équerre , ou même qui flanque
un angle aigu ou obtus d’une figure .à plufieurs
côtés.
Colonne attique. ( Voyez A t t iQUe ) .
Colonne doublée. Colonne qui eft jointe avec une
autre , enforte que les deux fûts Se pénètrent environ
du tiers de leur diamètre , comme on en voit
dans les quatre angles de la cour du Louvre à Paris.
Colonne flanquée. J.-F. Blon d e l, dans Son cours
d’architeâure , appelle ainfi une colonne engagée
de la moitié ou d’un tiers de Son diamètre , entre
deux demi-pilaftres , comme il y en a au portail
de l’églife de Saint-Ignace du collège à Rome.
Colonne ifolée. Colonne qui n’eft attachée à aucun
corps dans Son pourtour.
Colonne liée , eft celle qui eft attachée à une autre
par un corps ou languette de certaine épaifleur *
ou à un pilaftre , fans confufion de bafes ni de
chapiteaux, comme on en v o it à la colonnade de
la place Saint-Pierre à Rome.
Colonne nichée. O n défigne par ce mot la difpofi-
tion très-vicieufe d’une colonne dont le fut i lo lé }
entre de tout Son demi-diamètre, dans le parement
d’un mur creufé, parallèle par Son plan à la Saillie
du tore. O n vo it des exemples de cette pratique
déteftable à la nouvelle facriftie de Saint-Pierre k
Rome , & à l’hôtel de Séguier à Paris.
Colonne folitaire. O n donne ce nonti à touté
colonne qui eft élevée pour Servir de monument ^
& qui eft Seule dans quelque place publique
comme la colonne Trajane. ( Voyez plus haut Co-
lonne coloffale ).
Colonnes accouplées. Colonnes qui Sont deux à deux
& qui Se touchent prefque par leurs bafes & lem^
chapiteaux ; comme les colonnes du périftile du
Louvre. ( Voyez A ccouplement ). ?; •
Colonnes cantonnées. Colonnes qui Sont engagées
dans les quatre encoignures d’un pilier quatre,
pour Soutenir quatre retombées. Il y a de ces colonnes
à un des veftibules du Louvre du deflin de Leveau.
Colonnes grouppées. Colonnes q u i, Sur un même
piédeftal ou Socle, Sont trois à tro is, ou quatre à
quatre , comme on en voit à plufieurs’portails ou
frontifpices très-ridicules d’églife.
Colonnes (inférieures. C e font les colonnes du rez-
de-chauffée d’un bâtiment orné de plufieurs ordres.
Colonnes majeures. Cela Se dit dans les façades
qui régiffent l’ordonnance , & qui Sont accompagnées
de colonnes mineures ou moins fortes qu’elles
renferment. Telles Sont les colonnes, corinthiennes
du portail de Saint-Pierre de Rome , qui ont huit
pieds & quatre pouces de diamètre : à l’égard des
colonnes ioniques de granit 6c de marbre de trois •
pieds & un quart de diamètre , on voit un exemple
trè^ancien de cette difpofition de colonnes au-de-
hors du dôme de l’églife Notre-Dame des Dons
à Avignon.
Colonnes médianes. Vitruve appelle ainfi {-columna
mediana ) , les deux colonnes du milieu d’un porche
q u fo n t leur entre-eolonnement plus large que les
aùtres ; de Sorte que ceux-ci font pycnofiiles-, les
autres Sont euflyles. (Voyez ces deux mots). Q n peut
encore nommer colonnes médianes , celles qui Sont
interposées entre les inférieures & les Supérieures
d’une façade ornée de trois ordres d’architeCiure,
comme lès colonnes ioniques du portail de Saint-
Gervais à Paris.
Colonnes rares. Colonnes qui ont entre elles beaucoup
d’efpace , ou dont les cntre-colonnemens Sont
larges , comme dans l’aræoftyle de Vitru ve. ([Voyez
A ræostyle ).
Colonnes ferrées. Colonnes dont les entre-colonne-
mensfont Serrés comme dans le pycnoftile. (Foyeç
ce mot 6c A preté ).
Colonnes fupérieures. C e Sont celles qui terminent
un bâtiment, qui Sont placées au-deffus d’autres,
ainfi qu’on en voit aux façades des églifes modernes.
De la colonne par rapport à fon ufage.
Colonne aflronomique. Efpèce d’obfervatoire en
forme de tour fort é le v é e , où l’on monte par une vis
à une plate-forme, pour obferver le cours des
affres. Te lle fut la colonne érigée par Catherine
de -Médicis à l’hôtel Soiffons , pour les
observations d ’Ornoce Fine x célèbre aftronome.
{ Voyez B u l lan t ).
Colonne bellique. C é to it, chez les Romains , une
cfllonne élevée devant le temple de Janus , au bas
de laquelle le conful venoit déclarer la guerre ,
on jettant un javelot du côté de la nation ennerniç.
O n pourroit donner ce nom aux colonnes de proportion
dorique a en forme de canon » dont on
décore quelquefois les portes d’une place de guerre
ou d’un arfenal -, comme on le voit à celui de Paris.
Colonne chronologique. Colonne qui porte quelque
infeription hiftorique Selon l’ordre des temps , comme
Selon les luftres, olympiades , faftes , éqoqnes ,
ères , annales, & c . O n v o y o it de ces colonnes
chez les anciens peuples.
Colonne creufe. C e nom convient à toute colonne
qui a dans Son intérieur un efcalier à v is pour
parvenir Sur la plate-forme. D e ce nombre eft
la colonne .Trajane , dont l’efcalier à noyau a cent
quatre - vingt - cinq marches, & eft éclairé par
quarante-cinq petites fenêtres. La colonne Antonine
a un efcalier de cent quatre-vingt-dix-huit marches
, avec cinquante-fix fenêtres. Ces deux efcaliers
Sont taillés dans les tambours de marbre blanc.
La colonne de Londres ou le monument , a aufli
un efcalier à vis , mais qui eft Sufpendu. Ce s
Sortes de colonnes font appellées en latin columntz
cochlides, de coclidium, efcalier en limaçon ; on
appelle aufli colonne creufe toute colonne de métal.
Colonne crucijère. Nom qu’on donne à toute colonne9
de quelque figure ou de quelqu’ordre que ce Soit,
qui porte une croix & qui eft pofée Sur un piédeftal
ou Sur des degrés , pour Servir de monumens de
piété dans les cimetières , dans les places publiques
.devant les églifes , fur les grands chemins, & quelquefois
ailleurs, pour marquer un événement Singulier,
Colonne funéraire. Colonne qui porte une urne dans
laquelle Sont renfermées ou cenfées renfermées les
cendres d’une perfonne , & dont le fût eft quelquefois
orné de Symboles. Te lle eft la colonne qui
porte le coeur de François I I , dans la chapelle
d’Orléans , aux Céleftins à Paris.
Colonne généalogique, Se dit de celle dont le fût
eft en forme d’arbre généalogique, entouré de branches
, qui portent les chiffres, armes , médailles
ou portraits d’une famille. Il y a une colonne de,
cette efpèce dans l’églife des PP. Bénédictins de
Sonillac, ornée de plufieurs perSonnages en bas-reliefi
Colonne gnomonique. Cylindre où Sont marquées
les heures par l’ombre d’un ftyle. Il y en a de deux
Sortes ; l’une où le ftyle eft fixe y & où les lignes
horaires ne Sont qu’une projeétion du cadran vertical
fur une fiirface cylindrique ; l’autre dont le f ty le
eft mobile , •& dont les lignes horfires Sont tracées
Sur les différentes hauteurs, du Soleil , dans les di-
verfes parties de l’année. On couronne fort bien
ces colonnes avec un autre cadran , tel qu’un globe ou
un dodécaèdre gnomonique, élevé Sur un piédeftaL
Colonne héraldique. Colonne qui a Sur fon Sût les
; armes des alliances de la perfonne pour qui elle eft
élevée & qu’on accompagne de cartouches, de
devifes & d’inferiptions. Cette efpèce de colonne fe
voit quelquefois dans les maufolées & les Sépultures.
Colonne hiftorique. Colonne dont le fût eft orné d e
bas-reliefs qui contiennent l’hiftoire d’un grand personnage
, comme les colonnes de Trajan & d’A n tonio.
à Rome, CX. celle de TliéodoSe à ConftantinopIe>