
«qui peut être percée jufqu’en bas , ou être arrêtée
par une banquette' de charmilles : on fe fert de charmilles
, de tilleuls & même de plus grands arbres
rapprochés entreux , pour former des arcades. La
proportion la plus convenable de leur hauteur eft
deux fois ou deux fois & demi leur.largeur. On
donne aux trumeaux trois ou quatre pieds de large 5
& au-delTus on élève une corniche ou plate-banae,
de deux ou trois pieds de haut , taillée en chanfrein
, & échappée de la charmille , avec des boules
ou aigrettes fendues, en forme de vafe , fur chaque
trumeau.
On tond ces arcades quatre fois l'année , afin de
leur conferver la forme contrainte où l’on les tient.
A R C B O U T E R , v. a<ft. c’eft contenir la pouflee
d ’un arc ou d’une plate-bande. avec un pilie r , un
arc-boutant ou une etaye., ( Voye^ A rc-Boutant. )
A R C E A U , f. m. C ’eft la courbure du ceintre
parfait d’une voûte , d’une croifée ou d’ une porte :
ainfi cette courbure ne comprend qu’une partie du
demi-cercle, ou un quart du cercle au plus.
• ARCEAU. ( Terme £ architecture hydraulique.)C ’eft
la voûte ou la petite arche d’un ponceau.
ARCEAUX. Ornemens de fculputure en manière
de trefle.
A R C E N A L ou A R S E N A L , f. m. M o t dérivé du
latin arx citadelle. C ’eft un grand bâtiment où l’on
fabrique les armes ou inftrumens de guerre, & qui leur
fert auffi de magazin. Les Romains l’appelloient armc-
mentariurh., C elui de Rome étoit placé dans la fécondé
région , celle du mont Ceelius auprès du temple ™
la Terre. Il s’en trouvoit fur toutes lës frontières de
l ’empire. Une Infcription antique découverte près de
ILeyde l’an ,1 yoz , en labourant la terref nous apprend
qu’ il y avoir eu un de ces armamentaria dans le pays
des, Bataves 5 qu’il devoir avoir été fort ancien ,
puifqu’étant tombé_ de vétufté on l’avdit rétabli
fous l’empire de Septime Sévère. L a difficulté eft de
Lavoir où il étoit. C e précieux marbre-a excité beaucoup
de conteftàtions parmi les favaus : mais tout
porte à croire q u o n 'd o i t le placer à Roomburg ,
ville antique r, où l’on voit , peu enfoncés dans la
terre ; les fondemens d’un grand palais , & les ruines
d ’une fortetelfe Romaine, dont les murs avoient. 6 pieds
d ’épaïffeur , & zo o de long 5 chaque angle du quarré
e ft flanqué d’une'greffe tour ronde.
Il y 1 a ordinairement un arcenai dans les grandes
v ille s ‘fortifiées. Celui de Paris eft un des plus anciens,
fans être des mieux eonftruits 5 on lit fur la porté
d ’entrée cette belle Infcription attribuée au poëre
Bourbon.
JEtna hcec Uenrico vulcartia tela minijlrat, .
Te la Gigantèos dehellatura: furores.
Les arcenaux de Strasbourg, Metz, Douai, Lifte,
Befàuçon x Perpignan .font ceux de la France où l’on
fabrique prefque toute l’artillerie du royaume. Celui
de Berlin pâlie pour le plus beau de l’Europe : il eft
très-bien placé, ayant fon aile droite au bord dé
la Sprée j ce qui facilite le tranfport par e a u , tant
pour l’importation que pouiT’exportation.
L 'arcenai de Venife eft un des plus vaftes & dés.
mieux entendus, qui exiftent : étant à la fois arfenal
de terre & de marine. On y voit à la porte d’entrée
deux lions affis , d’une forme coloflale, qui ont été
enlevés par les Vénitiens du port du Pirée a Athènes..
Un arcenai doit être Gompofé 'd’une première cour
au tour de laquelle il y ait à rez-de-cliauffée, de grands
atteliers , les uns pour la fabrique des moules & des
affûts , d’autres poux les forgeurs , charons , charpentiers
, cifeleurs, & pour plusieurs fourneaux de
fonderie. Il faut que la fécondé cour foit environnée
de portiques allez profonds pour y placer les affûts.
En Allemagne , le canon y eft tout monté , au lieti
qu’eu Hollande & en France , on n’y met que les
affûts. Les canons & les madères de .métal font
rangés tout autour , à découvert, fur des lits de bois
ou chantiers. Àu-deflùs des portiques, doivent régner
de grandes galeries à fervir de magafins pour les
fufîls, épées, bayonnetes, piftolets & autres munitions
de guerre.qui doivent être à couvert.
On trouve plufieurs règles- fort utiles , touchant la
conftruéHon des arfenaux dans l’architecture de Goldman
1. 4; chap. 1 1 . pag. 140 : dans la manière d’ordonner
toutes fortes de portes de villes, de ponts
à]arfenaux par Sturm pag. 14 : & dans le fécond effai
d’architeéture de M.. Faufch. partie z.e.
A R C E N A L de marins. Grand bâtiment près d’un
port de mer,, où demeurent les officiers dé marine,'.
& où. l’on tient toutes lès chofés néceffaires pour
conftruire, équiper & armer les vaiffeaux. Vitruve
1. y. chap. i z . recommande que les arcenaux pour
les navires-, loient tournés vers le Septentrion, parce
q u e , dir-il, l’ afpeCt du midi à caufe de la chaleur,
eft fujet à engendrer les vers & autres infeétes qui
carient le bois. Il faut auffi fe donner de garde dé
les couvrir en b o is , de crainte du. feu. Leur grandeur
ne fauroit être définie ; mais elle doit être capable
de contenir au large lës plus grands vaiffeaux.
A R C H E , f. f. Çconjlrufiion. ) O n appelle ainfi une
grande voûte en arcade ; ce mot n’eft ufité que pour
les ponts. Les arches fervent à former au-dèfms d’une
rivière une route sûre & commode pour la traverfer,
fans interrompre le courant de l’e a u , ni gêner la
navigation. Les arckts de pont peuvent être fur-
hauflees , en plein-ceintre , ou furbaifléës, félon que
les rivages ou les .routes qui y conduifent font plus
ou .moins élevés ,, & félon la largeur des arches.
( f£oye[ Pont. ) D ’ailleurs tout ce qui a été dit des
arcs peut s’appliquer aux arches de ppnt.. (V o y e z arc.)
Lorfqu’une arche eft très-petite , on l’appelle
arceau 5 & , lorfqu’un pont eft compofe de plufieurs
arches x on appelle la plus grande maitrejfe arche»
Le s arches reçoivent encore différentes dénominations
, fuivant leurs formes , comme on v a le voir.
A R CH E d’ ajfemblage. C ’eft un ceintre d’affem-
blage , bombé & tracé d’une portion de cercle pour
faire un pont d’une arche, comme on' en voit dans
Palladio. ( 1, 3. chap. 8 .) , & comme il avort été
propofé, par Perrault, d’en faire un à Sèvés près de
Paris. ( Voyeç le cours d’architecture de Blondel,
liv. 1. part. y . )
A R C H E elliptique. C ’eft celle dont le trait eft une
demi-ellipfe , comme aux arches du pont-royal à
Paris.
A R CH E en plein-ceintre : arcke formée d’un demi-
cercle , comme à quelques ponts antiques ( V o y . arc).
A R CH E en portion de cercle. Nom d’une arche dont
le ceintrè eft moindre qu’un demi-cercle. On voit
de pareilles arches à la plupart des ponts antiques ,
& a celui de Rialto à Venife , qui a , d’ouverture
d’arc ou longueur de bafe , plus de trente-deux
toifes,
S A R CH E ' extradojfée. C ’eft une arche dont les
vouffoirs font égaux en longueur , parallèles à la
douelle , & ne font point de liaifon avec les aflîfes
des reins qui régnent prefque dé niveau. L a plupart
des ponts antiques font ainfi extradojj'és. Le Poiit-
Notre - Dame à, Paris , & celui du. Gard le font
auffi.
. A R C H E furbaiJTee ou en anfe de panier. C ’eft
celle qui eft de la plus balle proportion , & qui a
le moins de montée. (V o y e z , arc. )
A R C H E farhaujfée. (V o y e z arc .), . .
Les arches n’étant , comme on le voit , que les
arcades d’un p o n t , elles font fufcepribfes d’une partie
des ornemens qu’on applique aux arcades 3 mais la
nature des édifices où l’on les employé , exige , dans
leur décoration, u n . caractère mâle & fimple. ; Les
piles des arches demandant bien plus de force .& de
folidité que les piédroits des arcades-, ne comportent
pa s, comme .c e u x -c i, des pilaftres ,- ni des ordres
d’architefture j ils y feroient déplacées : la grande
largeur qu’on eft. obligé lé plus louvent de donner
aux arches , ainfi que leur inégalité d’ouverture, ren-
droient la proportion des ordres vieieufe , & leur
effet nui ou mefquin, par rapport aux grandes maffes
qui lès devoreiroient. ( Voye£ Pont. ) ;La. grandeur ,..
la force*. & la folidité doivent faire le principal orne-
mënt dès. arches d’un pont. Cependant la plupart des
conftrufteurs modernes font tombés dans un autre
excès >.< fur-tout à Paris 3. où les ' arches de tous les.
ponts font lifles. , & fans aucun membre d’architecture..
, - .^jCS ?i.nemf^s conviennent aux arches font ceux
^ui naiffent naturellementde leur conftrùélioii & de
eut formé.: ainfi un heureux emploi dé différentes
ortes de boffa'ges & de refends, répartis & Variés
avee a r t , enrichiffent ce genre d’édifice , en rojnpent
la monotonie & la froideur. Le genre ruftique eft. tout
a fait analogue à la cpnftrudion des arches ; & l’on
doit s’étonner de nè point y trouver appliqué chez les
modernes ce goût' dont on a fait ailleurs un emploi fi
vicieux & fi barbare. ( Voye£ B o ssag e. )
Les anciens l'employèrent fouvent dans leurs ponts 5
mais nous ne voyons point qu’ils- ayent jamais manque
d’orner leurs arches d’ archivoltes ou de bandeaux
plus ou moins riches : telles fonr, les arches du pont
St Ange , du pont Sublicius à Rome , des ponts de
Rimini , de Narni, & c . Palladio n’a jamais omis dans
tous fes modèles de p o n t , cette décoration , la plus
fimplç & la plus belle de l'arche. Ces archivoltes
feront plus ou moins ornées fuivant le caractère du
poiit & laricheffe de l'entablement qui lé couronnera.
On peut encore ajouter aux bandeaux dés arches de«
clefs ou agraffes en maniéré de confole. Le- deffous
des arches peut auffi s’orner par des caillons j mais
ils feront d ’un cara&ère fimple ; & i l faudra prendre
garde que cet embelliffement ne nuife à la folidité
de la voûte. Nous n’avons point d’exemple de cetta
efpèce de décoration dans les voûtes des 'arches chez
les anciens.’ Il eft d’autres embèîliffemens que i’archi-
te<fte peut appliquer aux arches & aux ponts , :en
raifon de la ! richefTe qu’on veut leur donner. ( Voyez
P o n t . )
A R C H EM O U N A ÏN , viffage d’Egypte où, l’on
voit les ruines de l ’ancienne Hermopolis, (. Voye^
H e rm o p o l is . )
A R C H E V Ê C H É , £ m. On comprend fous ce
nom tous les bâtimens qui compofent le palais d’uit
archevêque dans hfprincipale ville de fon- diocèfe où
eft fa; réfidence ordinaire. On doit y pratiquer plufieurs
grandes falles d’affémbiêe , comme pour lés fynodes,
& une chapelle pour les cérémonies des ordinations.
A R CH IA S . Ce t architecte de Corinthe , fût. employé
par Hiéron , ro i de Siracicfe ,. pour tous, les
édifices qu’il fit élever. C e fut lui • fuivant Athénée,
qui conftruifit le fameux vaifTeau appelle N avis Sïra-
çufana,, ' &' depuis' Ifayis Alexandrina. L e même
auteur rapporté que tpus les bois qu’on ' employa à
ce bâtiment , avoient été coupés-dans Tes Gaules &
dans la Grande Bretagne. , d’o,ù un machinifte de
Tauroméne , appellé Phileds ,' tranfporta â Siracufû
l’arbre qui feryit ' à faire le grand mât.
A R C H IT A S . ' Architecte de ^antiquité ,: dont lës
auteurs qui nous en ont p a rlé , rie nous aoprënnenc
rien;, finon qu’il compofa fur fon art un Livre qui
n’exifte plusi
A R C H I T E C T E , f. m. C e mot compofé de
deux autres mots Grecs ap^oç- & rsx rm fignifie ch ef des
ouvriers, & eft -devenu lé.ncxm général de tous ceux
qui profeffent l’art de bâtir.. M a is , comme l’archi-
tëdure ’ fe‘ définir, ordinairement f art de bâtir fuivant
des réglés & des principes déterminés , lé noi^u