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y entrer & faire aller le feu, lorfque cela eft né-
ceflaire. Cette ouverture eft garnie d’une porte,
qui ferme lorfque.l’air ne-doit point y être admis.
La grandeur ot les différentes d i me n fions du
cendrier varient à proportion de la grandeur du
fourneau, ou de la qualité dé"cendres, que .donne.
la matière dont rie feu eft compofé.
CÉNOTAPHE, f. m. Mot formé des deux mots
grecs ksvos vuide , & Tetçpoy-tombeau.
Ceft un,tombeau vuide, qui ne contient ni
corps, ni offemens , & qui n’eft dre-ffè que pour
honorer la mémoire de quelque illuftre mort.
Les tombeaux vuides, ou cénotaphes, furent très-
multipliés chez les anciens. Paufanias dans Tes
defcriptions parle beaucoup de ces monumens.
On croiroit. que le defir d’illuftrer la,mémoire,
des grands hommes auroit pu contribuer feule à
Tère&ion des cénotaphes ; car le même homme en
ayoit.dans différens pays. .Mais les croyances re-
ligieufes, relatives aux honneurs des fépultures,
furent fans doute la caufe qui contribua le plus
à multiplier ces monumens Tépulcraux. Certaines,
opinions fut le fort des ames^dont les corps -n’a»
voient point été inhumés, firent imaginer de ré'
parer l’omiffion-des cérémonies funéraires, en élevant
au mort un tombeau vuide, & appellant par
îtpis fois Ton ame^ ou. fes mânes, pour en venir
prendre poffelfion..
Un pareil monument, & les cérémonies qui en
açcompagnoient l’éreâion, nous Tout bien .décrits
par Virgile., dans ces vers:, :
Solemnas tùm forcé dapes & trîjîid doua
Ante urbexn, in luco ^ falfi Simoentis ad undas ..
L'A abat cineri Andromache ; manesquc vocqbat.
Jîecloreum ad.tumulum t viridi -quem ctfpitc inanent, ■.
E t geminas^ cqvfqm dacrymis facrqvfirat . arasK
Les citoyens qui avoient péri dans un- naufrage,
dans une bataille.,, dans une contrée lointaine ,
étpient l ’objet ordinaire de ces fimulacres de fy*
dérailles. On. voit-dans Xénophon,, les Grecs-éle-
ver un cénotaphe ;à ceux de leurs-camarades qui
ayoient péri dans - l’expédition des • dix mille , &-
dont; oa n’ayoit. pu trouver les. corps. _
Rien ce donne à croire que la forme des, céno-,
t a p h e s auroit différé de .celle des tombeaux ordinaires,
à .moins : qu’on ne regarde le monument
honorifique de Thrafiilus-,.ainfi que.celui de Phi-
lopapus. à . Athènes, comme des tombeaux dans
lefquels on auroit cherché- à Tnppléer par l’effi-.
gie du- béros- à l’abfence de fa. dépouille; Mais il
tc y a tien-de.-moins certain que la nature des deux
monumens qu’on-vient de citer ; & ; rien n’eft plus-
probable • q ue la parfaite conformité entre les.tom-
beaux Tk ces. repréfentations de tombeau^ qu’on ,
z p p e ï ï o ï t ^ c é n ç t a p h c . ( F o y e ^ TOMBEAU ).
Dftps les. ufages^modernes, on donnelemenje...
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j floftî à cêrtairies repréfentatiotis funéraires qu’ofl ■
introduit dans les églifes, pour la cérémonie qu'on-
appelle .fervice. Mais on le-donne fur-tout à ces
décorations fomptueufes , quifont le principal ornement
des catafalques-, & qui fe placent au milieu
de l’enceinte deftinée- à la pompe funèbre.
( Voye{ C a t a f a l q u e ) .,
C ’eft fans doute de ces- repréfentations, p©f,
riches qu’on élève dans ces cérémonies lugubres,
& auxquelles on adapte .toutes fortes de fymboles,
de figures allégoriques & l’effigie du défunt, qu’eft •
né l’ufage & le genre de nos maufolées, qui ne-
fon,t, dans le fait, que de -. véritables cénotaphes»
(Voyei Ma u s o l é e ) .
On doit en dire autant de tous les fafcophages
qui entrent dans leur composition .5 de ceux qui,
ne, font que fi&ifs, comme, de ceux qui ont toute
l’apparence & la réalité qu’on peut y .defirer. Il
eft très-rare que le corps foit placé dans lé cercueil
apparent, & plufieurs de ces urnes fépulcrales ,
font conformées de manière à nepouvoir, même ;
fur ce ..point, îlaiffer,>de doute; (Foyer .S a r c
o p h a g e ).
C E N T R A L , ad j.'^conjlrùfliûn ) , fe dit de;tout
ce qui a .rapport à un centre. Ainfi > on dit un
point central, pour exprimer un point-auquel abou°
tiffent, comme à un centre-, plufieurs lignes, plufieurs
forces, plufieurs parties, d’un ouvrage ou
d’un édifice quelconque. ( V ô ÿ e ^ C o u r b e , pORCE
& E F FQ R T ). '
CENTRE , f. m. ( canfîwiïion. ). ; On défigne
généralement par ce mot, un point que Ton conçoit
placé au-milieu d’un corps, d’une furface 9.
d’une ligne , d’ua; efpace. ou- d’un, objet, quelconque.
On. indique ordinairement- les fignifrcations particulières,
du mot centre, par,l’autre mot qu’on y .
joint, afin de fixer l’acception fous laquelle on
le prend; comme lorfqu’on dit centre de volume ,
cendre de gravité.,
C en t r e d e v o lum e s eft un point que Ton
conçoit placé précifément au milieu de la maffe
d’un, corps , à- une -égale.diftance -.de; fes; extrémités*
.
Centre- de gravite ou de pefanteur. Dans
les corps compofés de parties homogènes , le
centra de . volume., eft le même’ que xelui de gravité.
Tous les. corpspefans tendent à tomber félon
une ligne verticale , paffant par leur centre de gravité.
Cette ligne! étant par-tout perpendiculaire à
l’horizon, il en réfulte, qu’elles, tendent toutes au
1 centre de :1a terre. ...
La. propriété du centre de gravité *eft telle ’ que
de quelque manière qu’un corps foit pofé, fijon
imagine un plan vertical paffant par. ce- point,
il divifera toujours le corps en deux parties également
pelantes, qui fc feront équilibre 3 de mar
C % 'N
,nTèr« que' fi Ton conçoit un fil horizontal tres-
ïifort & bien tendu, placé dans la direétion de ce
plan, il fsiuicndra lc corps en équilibre. Cette ,
•propriété fournit,un moyenfitnple & facile pour
• déterminer'le centre-‘Je gravité d’un corps d’une
médiocre .grandeur. Il faudra le placer fur un-fil
:bien tendu, ou'furl’arête d’un prifine triangulaire.
■ Quand on aura trouvé la pofition où il fe tient
en équilibre ,_on tracera une ligne à l’endroit où
paffoit le fil ou bien l’arête du prifme. On chan-
.gera enfuite la pofition du corps, pour trouver,
par le même moyen, une fécondé ligne d’équilibre
qui croife la première. L’imerfêfiion de
,çes deux lignes donnera la pofition d’un des
points de la verticale qui pafferoit par le-centre
. de gravité.
Après av oh* fait cétte opération, fi l’on'place
le corps fur la pointe d’un ftyle ,'de manière qu’elle
réponde précifément à Tinterfeâion des deux lignes,
il fefoutiendra en équilibre fur cette pointe,
. quelle que foit fa figure. D’où il réfulte, que pour
qu’un corps quelconque foit en repos , il. luffit
que fon centre de. gravité foit foutenu. C’eft pour
cette raifon qüe dans l’application des principes
• de méchanique, il y a des-circonftances où- l’on
peut faire abftraâion de la figure des corps, fur-
«tout lorfqii’ils n’agiffent que.par^ leur poids, en
Tuppofant toute leur pefanteur réunie au centre de
• gravité. On peut quelquefois même fubftituer une
.puiffance à un poids y ou-un'poids a une.puiflance,
•pour fimplifierles opérations.
Comme il fe trouve plufieurs circonftancesoù
üeft très-important de connoître le centre* de granité
d’un corps foïide, ou d’une partie de conj;
truâion , afin de pouvoir évaluer la force qu’il
faudroit pour foutenir l’un , rêlarivement à fa portion
& à la réfiftance ou folidité de Tautre , nous
-allons donner les règles les plus faciles, pourdé-
terminer le centre de 'gravité des lignes des fur-
faces des folides, en les Tuppofant compofés de
/parties pefantes & homogènes.
On peut concevoir unè ligne droite, composée
d’unè irfir.ité de -points pefans , rangés félon
vnne même direétion , de forte que fi ^ on la fufi-
pend par le .milieu, les deux parties étant cotn-
-pofées d’un même nombre de pbids égaux & fem-
blablement placés, doiVent néceffairement fefoû-
vtenîr en équilibré ; d’où il réfulte que le -centre de
■gravité d’une ligne droite , ou d’une verge folide
d’égale épaiffeur, eft fitué au milieu de fa longueur
& de fon épaiffeur, enforte que ce centre
eft en même tems celui de fon volume. Les points
d‘une ligne courbe n’étant pas tous dans une
même direâion, fon centre de volume ne peut pas
être le même que fon centre de gravité.; c’eft*à-dire,
qu’une courbe fufpendue par fon centre de volume
ne pourra Te foutenir en équilibre que dans
deux fituations différentes ; l’une , lorfque les
branches de la courbe feroient tournées vers le
•c e 'N m
bas,’& l’autre lorfqifelles fe trouvent dirigées
vers le’haut, de maniéré qu’elles puifient être
cenfées décrites fur le plan vertical paffant par
Ton centre de volume , d’où il réfulte que ce centre
ne peut pas être fon centre de gravité, ou plutôt
Ton ventre d’équilibre.
Si cette courbe eft tin arc de ‘cercle ADR
( fig. 60) il eft évident qu’à caufe de l’unifor-
'. tnité dé fa courbure, fon centre de gravité G doit fe
trouver dans une ligne droite’ D C , tirée du centre
C au milieu D de cette courbe. De plus, fi l’on
tire 4a corde AB, le centre de gravité doit fe trouver
entre les points D & E.
•Suppofons que par tous les joints de la iîgrte
DE , on mène des parallelles a la corde AB, qui
Te terminent aufli à la courbe., & que Ton conçoive
que chacune de ces lignes portent à leur
extrémité les parties de courbes corrcfpondantes,
la ligne DE fe trouvera chafgée de; tous ces poids,
& comme'les portions de courbe qui répondent
à chaque ligne parallelle à la ligne AB vont en
augmentant , à mefure qu’elles fe trouvent plus
près de D , le centre de gravité doitTe trouver^uffii
-plus proche de- D que'de ‘ E.
Pour détermirier la pofition de ce point (uric
rayon C D , qui divife Tare en deux parties
égales, il faudra faire cette proportion : la ion-
-gueurdéveloppée de Tare ACB eft a la corde AB.e
comme le rayon‘ C D eft à un quatrième terme
C G , qui donnera fur le rayon DC la diftance du
-centre de gravité au ceiitre G.
-On peut-trouver géométriquement ce -pom^ G.
Pour cela il faudra':
1®. Du centre C tirer une ligne droite CF égale
à la longueur de l’arc ADB développée-, qui
faffe un angle quelconque-avec CD.
On portera fur cette ligne la longueur ife
la corde AB de C en H , & après avoir tiré la
droite FD, on Êm mènera, par 4e point H, une
parallèle qui coupera le rayon CD en un point G ,
qui fera le centre de gravité on d’équilibre de Tare
ADB. Lorfque la circonférence du cercle eft entière
, il eft évident que le centre de gravité eft le
même que celui de la courbe. Il en eft ainfi
de toutes les courbes entières & fymmétriques qui
ont'un centre, & de tous les affemblages de lignes
droites formant des polygones réguliers &
fymmétriques.
IVu centre Ue gravité dis furfacts.
Pour que les furfaces puiffent avoir un centre
de gravité, i\ faut les firppofer matérielles, c’elt-
à-dire, compofêes de parties folides homogènes
& pefantes.
•Dans les furfaces planes & unies ,’le centre de
gravité eft le même que celui de volume. Ainfi
I le centre de gravité d’une furiàce terminée par une
H -f) C C C 1