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timens furent compofés d’un rez - de - chauffée &
d’un feul étage. Mais fur la fin de la république &
fous les empereurs, les maifons s'accrurent avec
le luxe des particuliers ; les étages fe multiplièrent.
L e dernier ou le plus élevé fut appellé coenaculum,
de la coena, repas du foir que l’on y prenoit or-?
dinairement. Ubi coenabant, coenaculum vocitabant.
'Pofieà quàm in fuperiore parte coenitare coepenmt, fu -
periores domus univerfa coenacula diêla. ( Varro de
ling. lat. i v , 33 )-
D ’autres penfent qu’à R ome, c’étoit le logement
des étrangers & des pauvres citoyens. On le conclut
de ce vers de Juvén a l, qui dit en parlant
des pauvres, que l’épée des-cohortes envoyées par
les tyrans, ne menaçoit que les palais & jamais
les coenacula. ( x , 17 ) . v
. . . . . . . Rarus venit in coenacula miles.
Les derniers étages des cirques , ceux qui s’éle-
voient au-deffus des gradins, étoient aufli appellés
coenacula. U s étoient divifés en boutiques & en
loges pratiquées au-deïlus pour voir les jeux.
COE N A T IO . C ’é to it, chez les Romains, la falle
à manger. Elle étoit placée quelquefois "dans le bas
de la maifon, & fouvent aufli dans l’étage fupé-
rieur.
T e lle étoit la grande falle à manger dont parle
Pline le jeun e, dans la defeription d’une de fes
maifons de campagne. Ici s ’élève une tour, au pied de
laquelle font deux petites /allés, 6* deux autres dans
la tour même , & au-dejfvs de ces deux-là, ejl une grande
f,ale à manger y d’où la vue s’ étend fort loin Jur la
mer , fui les côtes & fur de belles maifons-.de campagne ■
voifines, &c. Hic turris erigitur fub qua dicetceduce,
totidem in ipfa , prezterea coenatio qualatiffimum mare 3
longfifimum lïttus, arnoenijjimas villas projpicit.
Pline distingue ici la grande falle à manger »
qu’il appelle coenatio , de deux dicetce, qui étoient
fous la tou r, & de deux autres qui étoient dans
la tour même, fous la grande faile à manger. Celle-ci
étoit deftinée aux grands repas, occupoit tout le
haut de la tour , & avoir la vu e de la mer & de
la campagne. Les quatre dicetce , dont deux étoient
au-dedans & deux au-dehors de'la tou r , étoient
de petites falles à m anger, félon Sidonius, qui s’accorde
fort bien avec Pline. E x hoc triclinio , dit-il,
fit in diottam five1 coenatiunculam tranfitus.
Les Romains avoient des coenationes, ou des falles
à manger,pour les différentes faifons, & Lils les'
ornoient de décorations changeantes , afin de v a rier
les fîtes avec les fervices. Sénèque parle de ce
luxe. (Epift. 90 ). Qui verjutilia coenationum laquea-
ria ita coagmentat, ut fubinde alia fades atque alla
fuccedat, & toties teEla quoties fercula mutentur.
COE N A T IU N C U L A , diminutif de coenatio. C ’étoit
une petite falle à m anger, comme on le peut
voir par le paffage de Pline le jeune, rapporté
dans l’article qui précède celui-ci. (Voy, Coenatio),
c o 1
C O F FR E D ’A U T E L , f. m. C ’eft.d ans un ré-
table de menuiferie, la table d’un autel avec l’armoire
qui eft deffus.
C o f f r e d e r e m p l a g e . ( V o y tç M a ç o n n e r i e ) .
C O IN , f. m. C e mot, dans le langage familier ,
eff fynonyme d’angle.
C o i n . Efpèce de coupé diaeonalement, fuivant
le rampant d’un efcalier, qui fert à porter en bas
des colonnes de niveau , & à racheter par en haut
la pente de l’entablement, qui foutient un berceau
rampant, comme à l ’efcalier pontifical du Vatican.
Ces coins font aufli le même effet aux. baluffres
qui ne font point inclinées fuivant une rampé.
O n peut encore appeller coins par la même raifon ,
les deux portions d’un tympan renfoncées' qui
portent les corniches rampantes d’un fronton,
comme on -en vo it au frônton ceintré du portail
de l’églife S. G e rv a is , à Paris.
C o i n , f. m. ( conflfuêlion ). C ’eft ordinairement
une pièce de bois ou de fe r , d’une certaine largeur,
formant un angle aigu fur fon épaiffeur. On
fait ufoge du coin pour fendre le bois ou la pierre,
pour ferrer , forcer , foulever ou preffer les corps
entre lefquels on l’introduit, à l’effet de les unir eu
de les divifer.
On diftingue trois parties dans le coin, qui font
les côtés inclinés, le tranchant, c’eft-à-dire, l’angle
aigu qu’ils forment, & la tête qui eft la furfoce
oppofée au tranchant.
U eft démontré en méchanique, que lorfqu'iui
coin eft pouffé ou frappé perpendiculairement à la
furft.ee qui forme fa tête, la force avec laquelle
il a g i t , eft à l’effort de la puiffance qui le pouffe
ou qui le frappe, comme la bafe de l’angle aigu
qui forme la tête d’un coin eft aux deux côtés inclinés
, ou /tomme la longueur de la demi-bafe eft
à celle d’un des côtés. Suppofons, par exemple ,
qu’on veuille fe fervir du coin dont la largeur
de la tête ne foit que la fixième partie de fa longueur
inclinée , l’effort qu’il produira pour écarter
les parties ‘ entre lefquelles il fera introduit , fera
douze fois plus grand que la force qui le pouffe
pu qui le frappe. V o ic i comment les géomètres démontrent
cette propofition.
Suppofons ( figure 131 ) un bout de tronc
d ’arbre que l ’on veut fendre , en introduifant
à force un coin D A E frappé ou pouffé perpendiculairement
à f t tête par une force Q . Il eft
évident que dans le cas d’équilibre, la force Q
fera entièrement détruite par les réfiftances que
les parties du corps à fendre oppofent à l’adion
du co incée de plus cette forcé doit néceffairement
fe décompofer en deux autres , dirigées vers les
appuis I & K , perpendiculairement aux côtes A E
& D E du coin.
11 fout confidérer la force Q , & les deux pref-
fions qn’elle produit aux points I & K , comme
étant dans un même plan., & concourant au point
O , Ce la pofé , fi l ’on nomme Q , I , K , les trois
forces
forces 8c que l ’on faffe attention que leurs directions
Q O , O I , O K , étant perpendiculaires à chacun des
trois côtés A D , A E , D E du triangle A E D , ôn
aura la proportion Q : I : K : : A D A E : D E ,
par conséquent Q : ï -H.îÇ:: A D : A E •+• D E , d ’où
l ’on tire l’équation .Q X A E D E = ; I •+- K X
A D . Dans le cas d’équilibre, les deux preflions I
& K étant détruites par les réfiftances contraires
oppofées par le corps à fendre, il en réfulte que
la-force appliquée perpendiculairement à la tête du
coin , efi à là fomme des réfifianccs que les parties du
corps a fendre oppofent immédiatement à fon aElion,
comme la tête du coin efi- à la fortune de fus cotés:
O n vo it que plus le coin deviendra tranchant,
c ’eft-à-dire , plus l’angle qu’il forme fera a igu , plus
la puiffance qui le pouffe aura d’avantage fur la
fomme desit,réfiftances. à v a in c re, & plus, par
conféquent - T e coin trouvera de facilité à s’enfoncer.
'
L orfqueXêcoin eft ifo c è le , c’eft à -d ire , lorfque,
les côtés A E , A D , font ég a u x, les deux forces
I & K font égales ; & on a Q : I -+- K : : A D :
a A E ; comme eft à A E . D on c alors la force
imprimée perpendiculairement à la tête du co in , efi
à la fomme des réfifiances que les parties du corps
à fendre lui oppofent, comme la demi-tête du coin
efi à Vun des côtés.
En général, fi l ’on prend fur les dire&ions des
deux forces I , K , les parties I V , K H , égalesref-
pe&ivement aux côtés A E , D E du coin , pour
repréfenter les forces I , K , & que l ’on décompofe
chacune de ces forces en deux autres, l ’une perpendiculaire
, l’autre parallèle à la bafe Z F , en
conftruifant les deux parallélogrammes reélangles
I R V T , K SH G , il eft évident que les deux forces
I R , K S étant perpendiculaires au plan fur lequel
le corps s’appuie , ne peuvent imprimer acune forte
de mouvement à ce corps. Mais la force I T tend
à mouvoir la partie M pararallélement à Z F , &
la force K G tend à mouvoir la partie N , parallèlement
à FZ. Nommant T & G les deux forces
I T , K G , i° . on aura I : T ; : I V ou A E : I T ;
& comme on a Q : I : : A D : A E , ft l’on multiplie
ces deux proportions par ordre, on aura
Q X I :'I X T : : A D X A E : A E X I T , qui fe
-réduit à Q : T : : A D : I T .
20. O n trouvera de même Q : G : : A D : K G .
Ce s deux proportions donnent Q : T : G : :
A D : I T : K G ; & par conféquent Q : T-|- G : :
A D : I T + K G .
Suppofons c[ue la tête D A du.com foit parallèle
à la bafe Z F , menons du tranchant E , la perpendiculaire
EB à la ligne qui forme la tè te , les deux
triangles jre&angles I V T , E A B , qui ont des liipo-
thénufes égales , & q ui, ayant tous les côtés perpendiculaires
chacun à chacun aux triangles des
parallélogrammes reétangles, font équiangles 8c parfaitement'égaux.
On aura donc I T = :E B & K G
Architeêlure. Tome I.
EB. Ainfi les deux forces T & G font égales *
& la fuite précédente donne Q : T -f- G : ; A D :
2 E B , corfmie ^2 eft à EB.
Il fuit de-là , que lorfque la tête du coin efi parallèle
au plan fur lequel le corps s ’appuie, la force
imprimée perpendiculairement à cette tête, efi à la fomme
des réfifiances que les deux parties du corps à fendre
lui oppofent parallèlement à ta ’tête du c o in , comme
la demi-tête du coin efi à fa hauteur.
Cette propriété peut être appliquée au cas où
l ’on fe fert du coin pour comprimer ; car alors la
réfiftance s'exerce parallèlementà la ligne qui exprime
la tête du coin.
T e lle eft à-peu-près toute la théorie mathématique,
du coin. On 'ne peut pas diffimuler cependant
que l’application à la , pratique n’eft pas fuf-
ceptible d’une grande précifion, fur-tout dans les
cas où il s’agit de fendre le b o is , parce que les
différentes efpèces font compofées de parties plus
ou moins adhérentes entre e lle s . ou de fibres plus
ou moins flexibles ; d’où il réfulte que la même
force appliquée au. même coin ne produira pas le
même enfoncement dans deux matières différentes,
& que chaque enfoncement particulier ne peut guère
être déterminé exaâement que par la voie d’une
expérience immédiate.
Plufieurs mathématiciens ont confidérê les pierres
qui fervent à former le s v oû te s , fur-tout la c le f ,
comme des coins qui fe foutiennerft mutuellement,
èîKagiffant par leur pefanteur. ( Voye^. les articles
P o u s s é e d e s v o û t e s & V o û t e ) .
On peut appliquer la théorie du coin à tous les.
inftrumens tranchans ou à pointe, comme les haches,
les cife au x, la plupart des outils de tailleur de
pierre, de maçon, de charpentier & dç jnen uifier,
dont le taillant forme un angle plus ou moins
aigu.
D e plus, comme c’eft l’angle qui eft la partie
effentielle du coin, il n’eft pas néceffaire qu’il foit
formé par le concours de deux plans. Les clous
qui ont quatre faces, aboutiffant à un même point,
les chevilles rondes à pointe peuvent être regardées
comme formées par un affemblage de plans inclinés
infiniment étroits, q u i, fe réunifiant à un angle commun,
font aufli l’office du coin & doivent être
confidérés. comme tels.
C o i n , fignifie encore l’angle formé par la rencontre
de deux lignes ou de deux furfaces; ainfi
on dit le coin d’une ru é , d’une maifon , d’une
chambre , d’une pierre, d’une figure quelconque ,
au lieu de-dire l’angle.
C O L E T D E M A R C H E , f. f. C ’eft la partie
la plus étroite , par laquelle une marche tournante
tient àu noyau d’un efcalier.
C O L IF ICH E T , f. m. On donne ce nom dans l’ar-
ch ite âu re, à toute efpèce d’ornemens fiitils en eu x-
mêmes , & employés d’une manière oifeufe & para-
£te.
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