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cl.ez les itioderflès, ecrales par les objets doftt ils
font les fupports.
foyc^, concernant les dppes , les mots V ille
& C olonne milliaire.
C IR C E I , ancienne ville du Latium , diltante
de Rome de près de vingt-quatre milles. Elle étoit
bâtie fur une montagns qui s’avance dans la mer
de Tofcane. Cette montagne formoit d’abord une
lie ; mais dans la fuite elle s’efl reunie à- la terre
par des fables que le temps a amoncelés & affermis.
Couverte de diverfes plantes, & hèriffée de rochers,
entre lefquels s’ouvroient des antres profonds, elle
fu t , dit-on, la demeure de Circé, qui lui donna
fon nom. Les habitans de Cirai croyoient donner
aux étrangers des preuves de ce féjoitr, en leur montrant
une coupe , qu’ils leur difoient être celle que
l’enchanterefîè avoit prélentèeà Ulyffe. Iis la con-
fervoient précieufement dans un temple dédie a
Minerve. ,
Ce temple n’étoit pas le feul monument quon
put remarquer à Cirai. Un large canal coinnmni—
quoit de la mer à un lac qui étoit près de cette
v ille , & lui fervoit de port. De nos jours ce canal
a été délivré d’une partie des décombres qui^
l ’obftruoient ; mais le Heu où fut Chcû n’offre que
dés ruines confùfes, parmi lefquelles on a trouvé
quelques inferiptions qui annoncent que les Cir-
céïens ont élevé des fiâmes à leurs bienfaiteurs.
CIRCONVOLUTIONS, f. pl. de circumyolvcre,
fe rouler, s’entortiller autour de quelqu’objet. On
appelle ainfi les tours que décrit h ligne fpirale de
la volute' ionique & de la colonne torfe.
C IR C U IT , f. m. Enceinte , f. f. nom d’un
mur qui enferme de tous cotes un efpace déterminé
: .contour d’un parc, d’une ville, d un rempart :
circonférence d’un lieu quelconque.
CJRCUITIO. Dans le nombre de fois que
Yitmve emploie ce mot, il n en patticularife la
cation qu’au chapitre -19 du nv. 10 , où il
pS-le des tours roulantes qu’on employoit pour
afficher les villes. Il appelle dreuitio, le parapet de
chacjue étage de êes tours, qui quelquefois en avoient
' mperrault, dans la table de fa traduftion de cet
auteur. rend ce mot au pluriel, par celui de paliers
des thlâtres , & renvoie au chapitre 3 du livre 5 ,
pour l’entière explication. Cependant Vitrave ne
Vy fert crue du mot pradnêtio. .
A la vérité circuitio lignifie au fil palier; mais
un palier extérieur. Pracinftio fignifie, au contraire,
un palier intérieur. C’eft ce qu’il eft aifé de prouver
.par l’emploi que Vitruve a fait de ces deux mots.
CIRCULAIRE, adjeft. des deux genres, nom
que l’on donné à tout ce qui appartient au cercle,
ou qui y a rapport
La plupart des membres d’architeéture ont une
forme circulaire. La beauté des profils confiée dans;
i ’heureux accord des parties droites & circulaires.
C irculaire partie. On emploie fréquemment
cette dénomination dans l’arc hiteéfure, & elle s ap*
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phqtie le plus fouvent aux plans des édifices. Ainfi ’
l’on appelle partie circulaire tout plan ou toute partie
de plan formée par un cercle ou par une portioilde
cercle.
Les parties circulaires introduites dans les plans
des édifices, y donnent du mouvement, de la variété
& de l’étendue-. Il faut éviter cependant de les y
tracer fans un objet au moins apparent d’utilité.
On n’a que trop fouvent lieu de demander pourquoi
l’architecte a préféré la ligne courbe à la ligne
droite, & la raifon de l’agrément du plan eft in-
fuffifante pour juftifier l’emploi de cette forme,
C ’eft peut-être un des reproches que l’on pourroit
faire aux deux colonnades de S. Pierre, dont le
plan circulaire fatisfait peut - être l’oeil plus que la
raifon, puifqu’il femhle peu naturel d’alonger par
un circuit les galeries qui conduifent au temple.
C e petit manque de convenance eft, au refte,
plus fenfible qu’il ne l’anroit é té , fi cette place,
terminée comme elle devok l’ê tre, & totalement
fermée par un troifième corps de- galerie, eût offert
un cercle entier.
On termine agréablement & convenablement
le fond d’une eglife par une partie circulaire ou un
hémicycle, comme on a emoçcafion de le voir
au mot Basilique; & cette forme extérieurement
prononcée , termine afiêz bien l’extrémité de tout
bâtiment. Mais elle ne s’accorde pas,- à beaucoup
près, aufli-bien avec la partie antérieure ou le fronr
tifpice.de l’édifice, fur-tout fi l’on fait cette partie
convexe.
Il eft des bâtimens, & telles font les maifons, auxquels
la partie circulaire ne convient pas ; il en eft
d’autres, comme les théâtres, cirques, &c. auxquels
cette forme .eft indifpenfable.
C IR Q U E , f. 1x1. Romukis, félon plufieurs historiens,
fonda -les jeux du cirque prefque auffi-tôt
que fon empire. L’enlèvement des Sabines qu’il
avoit projette ' & qui arriva la première fois qu’il
fit célébrer ces jeux, l’engagea fans doute à les
dédier au dieu Confus, le dieu des bons confeils.
Le cirque d’abord ne fut qu’un Simple enclos de bois,
les fpeélateurs étoient debout ; on n’y plaçoit des
fièges que pour les principaux d’entre eux. L’un
des Tarquins, dit-on, fixa la célébration des jeux
dans la vallée Murcia, entre le mont Aventin &
le mont Palatin, & il y fit bâtir un cirque empierre.
Ce cirque fut long-temps le feul qu’eurent les Romains;
mais leur paffron pour ce genre de fpeéfacle
! s’étant accrue avec leur puiffancé & leur richeffe,
| ils en comptèrent jufqu’à quinze élevés fous leurs
empereurs, tant dans l’enceinte de leur ville que
dans fes environs. La religion autorifoit ces édifices
qui lui étoient confacres.; & le goût, d’accord
avec elle, préfidoit à leur conftruftion & à leurs
embelliffemens. Le temps, ou plutôt la main des
barbares, les a tous détruits : on a élevé d’autres
monumens à leur place, ce n’eft que dans les
ruines'de celui de Caracalla, qu’on peut trouver
! qu’elles étoient leur forme & leur difpofition. De
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frvans artiftes les ont déterminées avec a fiez de
précifion pour nous engager à les fuivre ; l’un eft
Raphaël Fabretti, & l’autre. M. Paris, tous deux
conformes fur des objets qui avoient échappés à
l'examen de leurs prédécefleurs, dans l’étude des
monumens antiques.
Ce cirque eft fitué non loin de la voie Appienne,
& à près de deux milles de Rome. Il préfente un
demi-cercle, au milieu duquel eft la porte principale
; fes extrémités fe prolongent en deux ailes,
dont la droite , prife de l’entree, eft plus courte
que la gauche, & dont celle-ci, vers les deux tiers
de fon étendue , forme en dehors une courbure
affez apparente. Peu après le point de centre du
demi-cercle, commence un maffif appellé fpina,
épine : il eft dirigé obliquement fur l’aile droite,
& finit en face de la courbure, ce qui donne
beaucoup plus de largeur à l’efpace qui eft entre
lui & l’aile gauche. Le point milieu de cet efpace
eft le centre d’une ellipfe qui joint les deux ailes
& ferme le cirque. Sur le plan de l’ell pfe font une
porte &fix carcères ou remifes {yoye^ Carcères)
de chaque côté ; leurs centres tendent tous à celui
de l’ellipfe, laquelle eft terminée par deux fours,
dont l’une a un efcalier pour monter fur les carcères;
De nouvelles portes font aux pieds de ces tours,
mais dans l’alignement des ailes. Elles fervoient à
l’entrée & à la fortie de la pompe triomphale qui
faifoit le tour du cirque & y précédoit la courfe
des chars. A quelques pas de chaque extrémité de
f épine & fur. la même ligne, eft un piédçftal qui
portoit trois bornes, meta. Il falloit doubler fept
fois ces deux buts, & arriver le premier à celui
d’où l’on étoit parti, pour obtenir la palme, qui,
félon Pexpreflion d’Horace,\ vous élevoit au rang
des dieux. Ce but fuprême étoit les meta, que l’on
voyoit des carcères. Les places qui donnoient fur
le long & libre efpace laiffé entre l’épine & les
carcères, étant les plus avantageufes, l’empereur y
avoit fa loge, appellée rn&nianum : elle étoit a l’aile
droite.. Les corifiils & les fénateurs avoient auffi
leur loge ou podium : elle étoit vers le tiers de
l’àile gauche en entrant, & de-là ils voyoient dif-
tin freinent les carcères, dont la direfrion étoit fur
eux ; ainfi ils pouvoient facilement donner le lignai
â ceux qui l’attendoient pour ouvrir les portes de
ces carcères aux chars prêts à s’élancer. D’autres
perfonnes recommandables par leurs rangs & leurs
dignités oecupoient les tours, qui, dans plufieurs
cirques, étoient au nombre de cinq. Le peuple
rempliflbit indiftinfrement le demi-cercle & les ailes,
aflis fur neuf rangs de gradins, dont le premier
étoit affez élevé au-deffus de l’arène pour que les
foefrateurs n’eufîent rien à craindre des chars. A
desdiftances égales on defeendeit à moitié de cette
hauteur, par un double efcalier, vers une porte
qui conduit foiis la voûte que forment les gradins.
On fe tencit à couvert fous cette voûte , où l’on
en fortoit par les portes qui environnent le cirque
au dehors, & que l’on appelle vomitoria*
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Il ne paroît pas que dans ce cirque il y ait eu
d’euripe, nom que l’on donnoit à un canal rempli
d’eau qui , dans la plupart des cirques, féparoit
l’arène des fpefrateurs , & garantinoit ces derniers
du choc & de la chûte des chars ; l’élévation
des gradins dont nous avons parlé , devoir
fuppléer avantageufement à l’euripe qui, s’il étoit
nécefîâire à la fureté des curieux, étoit au moins
à craindre pour les chars & leurs conduéteurs.
Pourfuivons nos observations.- Les Romains , au
temps de Caracalla, plus avides que jamais des jei x
du cirque, avoient fans doute confirait celui qui
porte le nom de ce prince , avec tout l’art que
perfefrionne l’expérience. Ils y avoient évité les
défauts des autres cirques : en effet, félon les médailles
, le plan des carcères ne paroît point elliptique
; les ailes font égales entre elles, & l’épine
n’annonce aucune obliquité. Ce qui feinble confirmer
le témoignage des médailles, c’eft qu’il eft
dit que les contendans tiroient les carcères au fort,
les unes étant plus favorables que les autres, &
que de douze carcères , il ne s’en ouvroit que quatre
ou fix au fignal donné. O r , dans 1a difpofition de
notre cirque , il étoit inutile de tirer au fort les carcères
,-puifque leur tendance à un centre commun
rendoit égaux entre eux les rayons que les chars
avoient à décrire pour y arriver : de plus, les douze
carcères pouvoient s’ouvrir à la fois, parce que la
carrière plus large dans fon entrée, par l'écartc-
ment de l’aile gauche & celui de l’épine, permet-
toit à un plus grand nombre de chars de s’y engager.
Il faut encore confi.dérer l’heureufe pofiticn
des portes principales , fur-tout de celles deftinées
à l’entrée & à la fortie des pompes, qui, par-là,
paffoient également fous les yeux de tous, & fe
montroient dans toute leur étendue.
Panvini, qui avoit fait des recherches fur les
cirques, s’eft trompé dans le plan qu’il a donné de
celui de Caracalla - : il s’eft fans doute conformé
aux médailles dont nous avons parlé. Raphaël Fr-
bretti relève cette méprife, & conclut que la carrière
alloît toujours en diminuant de largeur, parce
que les chars les plus adroits & les plus agiles , '
furpaffant bientôt leurs rivaux . arrivoient en très-
petit nombre à la borne defirée. Nous croyons
que Fabretti ne devoir pas conclure que tous les
cirques fuffent femblables en ce point, à celui de
Caracalla , lès médailles & Thifioire prouvant prefque
le 'Contraire ; mais il dévoit fimplement conclure
qu’il étoit en cette partie plus parfait que
les autres.
Pour avoir une connoifiance géométrique & complète
de ce cirque, nous renvoyons au plan que
nous en avons fait graver d’après celui de M. Paris ,
mais fur une échelle plus grande. Toutes les parties
y font cotées félon les mefures de cet architvéie
obfervateur, & l’enfemble fournis aux y eux , en
reftera tout entier dans la mémoire. Nous nous bornons
à dire ici qu’y compris l’épaiffeur des fcâ