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L e huitième livre traite des chemins 8c de leur or- '
ncrhens, des tombeaux , pyramides> colonnes , autels
, épitaphes , 8c c. Des rués , dès villes , des orne- •
mens convenables aux portes , ports , arches, ponts,
carrefours , marches , des places publiques , promenoirs
, couverts ,- théâtres, amphithéâtres , cirques ,
bibliothèques » collèges, bains, &c. & de la manière
dont les édifices publics doivent être conftruits 8c
décorés.
L e neuvième livré eft une continuation du précédent
; on y parle de la décoration des palais de
ro is , des ornemens relatifs aux maifons de ville 8c
de campagne , des peintures & fculptures qui doivent
y en:rer, &c.
Le dixiéme & dernier livre roule principalement,
fur les moyens’ de trouver de l’ea u , fur ceux d’ar-
rofer les jardins, & de rafraîchir les appartenons
de ville & de campagne ; il fe termine par quelques
recettes relatives à l ’utilité domeftique. En voila
a fiez pour faire connoître l’ouvrage trop ignore du
Vicruve moderne.
À L B O R Ë S I , ( Jacques ) de Bologne : ce peintre
d’architeéture en perfpeétive , apprit les principes de
l’architecture de Dominique San ti, & la partie des ornemens
d’Auguftin M e te lli, celui-ci l’aima tan t , q u il
lui donna en mariage fa fille unique. Avec les inftruc-
tions & la conduite d’un fi grand maître, il fit des progrès
dans cet art. Se fervant de Fulgence Mon-
d in i, élève de Guerchin, qui omoit & animoit par
des figures , les ouvrages qu’il avoit faits , il parut ;
bientôt avec réputation dans fa patrie , & dans d’au- !
très v ille s , particulièrement à Florence, où il n’eut
pas peu à fouffrir des perfécutions des architectes &
peintres Florentins ; mais elle tournèrent enfin à fon
plus- grand avantage. Il travailla pouf le duc de Parme
, enfuite il fut rappellé à Florence , ou mourut
Mondini en 1664. Ayant entrepris depuis d’autres
travaux , il y eut pour compagnon Figuriftes, tantôt
Jules Cefar Miiani , tantôt Dominique Canuti ; il
eut au fil l’honneur d’ être uni avec le fameux Ange
Michel Colonna qui étoit peintre du roi d Efpagne,
avec Auguftin Meteilh
A L C A N T À R À , ville d’Efpagne dans l’Eftrama-
dure. O n croit que c’eft la Norba Ccefarea de Ptolo-
m é e , & l a Norbenfis colonia de P lin e ; le- nom moderne
à' Alcantara qui fignifie pont en langue Maure,
lui vint du fameux pont bâti fur le T âge par Trajan ,
& qui fubfifte encore. Charles-Q»int le fit restaurer
en 1543. Nous n’avons point de dêffins de ce
monument , mais une defcription rapportée dans
Monfaucon ( Voyeç la au mot Pont.)
C e pont eft coupé dans le milieu par un arc de
triomphe qui a quarante-fept pieds de hauteur & onze
de large ; fur la corniche de l’arc , on lit une in-
fcription en l’honneur de Trajan ; il y avoit encore
fur cet arc quatre grandes tables avec le nom des
villes municipales de Lufitanie qui avoient -contribue
à la conftrmffion du pont : des quatre il n en refte
A L B
plus qu’une1 d'antique ; on a remplacé les autres par
des infcriptions modernes à l'honneur de Charles-
Quint.
A l’autre côté du pont par où l’on paffe en venant
de Caftille , il y a une chapelle large de dix pieds
& longue de vingt : les pierres font d’une grandeur
énorme , elles femblent fortir du mur pour faire
un toit ou une efpèce de voûte ; elles font jointes
avec tant d’artifice , que quoique l’édifice foit fi ancien
, la pluie n’a jamais pu y pénétrer. L a porte
eft faite de très-grands blocs ; deux pierres debout
en foutiennent une en travers. Sur celle-ci eft l’ in-
fcription dédiée à Trajan , fuivie des vers élégiaqucs
que nous allons rapporter : le fens eft que ce temple
“a été bâti fur la roche du T a g e ; que la majefte
des dieux & de l’empereur y eft préfente; que la
beauté de la matière y furpafle même l’art ; que fi
quelque paftant veut favoir quel eft l’auteur de ce
merveilleux p o n t , c’eft L a c e r , &c.
IMP. N E R VÆ . T R A IA N O . C A E S A R I . AU-:
G U S T O . G E RM A N IC O . D A C IC O SA C R UM .
T EM P LU M . IN. RU PE . T AG I . SUPERIS. E T .
C A E S A R E . P L E N U M .
A R S . UBI. M A T E R IA . V IN C IT U R . IP SA SU A .
Q Ü IS . Q U A L I . D E D E R IT . V O T O . FO R T A S S E .
R E Q U IR E T .
CU R A . V IA T O R U M . Q U O S . N O V A . F AM A .
JU B A T .
IN G E N T EM . V A S T A . P O N T EM . Q U I . M O L E .
P E R E G IT . .
S A C R A . L IT A T U R O . F E C IT . HO N OR E *
L A C E R .
Q U I . P O N T EM . F E C IT . L A C E R . E T N O V A .
T EM P L A . D ÎC A V IT .
S C IL IC E T . E T . SUPERIS. M U N E R A . S O L A .
L IT A N T .
P O N T EM . P E R P E TU E M AN SU RUM . IN . SE -
C U L A . M U N D I .
F E C IT . D IV IN A . N O B IL IS . A R T E . L A C E R .
ID EM R OM U L E IS T EM P LU M C U M C A E S A R
E D IV IS
C O N S T IT U IT F E L IX U T R A Q U E C A U S A .
SA C R I .
A L C O R A N , f. m. Les Perfes appellent ainfî une
efpèce de tours ou clochers étroits & hauts , accom-
paernées en-dehors de deux ou trois galeries, les
unes fur les autres , d’où les Moravites , efpèce de
prêtres parmi e u x , font leurs prières a haute voix
plu fiers fois le jo u r , en faifant le tour 'de la ba-
luftrade ou galerie , afin d’être mieux entendus par
tout (Joignefort A tubas s de Liguer. ) Ces Alcorans
font l’ornement des principales mofquées, & font a=*
peu-près la même choie que les Minarets chez içs
Turcs. (> Voÿe^ M inailet)v
A l c o y s ,
À L C
'& L C O V Ë , f. f. c’eft la partie d’une chambre à
toucher , où, eft placé le lit : ï’ufàge des Alcôves fe
retrouve dans l’antiquité ; on les raifoit fouvent en
forme de niche : telles font celles que Winckelmann
■ a obferv.ées à la villa Adrïana à T iv o li ; on en a
trouvé de même à PompeiuSouvent âùfïi elle^xorï-
.fiftoieut dans une enceinte , où efpèce dé baluft'râde ,
quelquefois à, hauteur d’appui , quelquefois plus
élevée qui fe pratiquoit; à ' l’ endroit \de -.'la• pièce
qu’-onvouloit, & qui d’une grande chambre en -fai foit
une petite: Ces enceintes'fe fermoient & ' s’entou-
roient par des. draperies. .Quelquefois, de Amples
draperies foutenues par des termes, ou accrochées
aux murs , formoient .toute fa lco v e .' On en
voit- de ce genrè un trèstgrand nombre, dans les,
peintures & bas-reliefs antiques : tels qu’à la noce
ALdobrandinedans le Virgile du Vatican , &c. (/foyc-ç
Chambre , Cubiculum & Thalamus^). C h e z , les- .modernes
cette partie de la chambre qu’on appelle A l côve
reçoit ■ auffi des- formes différentes ■ fuivant l’o -
pulencé & le rang: des perfonnes.: Dans les palais
des'grands où #: y - a ;la' chambre du 'lit -, l’ufage &
la bienfeance ‘ exigent!que ^Alcôve. £ok. féparée: du
refte de‘- la chambré ; fo it 'p a r une petite- baluftrade
qui S’ouvre ■ Se daiisd’intérieur - de laquelle font rangés
dés fiéges, fo i f par une fimpl^eftrade garnie d’un tapis, :
8c fur laquelle pofé le ' lit. Les plus magnifiques;
font décorées de Colonnes ; on- en voit de-ce genre,
dans les maifons royales , & dans les palais d’Italie,
d e tte décoration eft fufceptible de'-.produire .un bel;
effe t, pourvu que là chambre foit -grande.- On for-r
« e ,- dit L a u g ie r c e s Alcôves par deux .colonnes -
ifolées qui portent’-' leur aehitrave : eette ■ manière à
beaucoup de nobleffe* & de majefté. Mais , fi-l’ordre,
d’architeéfcure ne régne- pas autour de. lai chambre ,
fi la chambre eft meublée de.tapifferies , je crois que,
1- Alcôve à colonnes ne convient pas & qu'il vaudroit
beaucoup mieux former .cette Alcôve eh manière ’de
pavillon avec des rideaux retrouffés , 8c foutenus par
dès cordons.
Les petits appartemens ne permettent point cette
magnificence : la plus grande "partie des Alcôves y
confifte dans un refoncemerit de menuiferie , ta-
piffé dans l’intérieur , ou qui fe referme par des
portes à co.uliffe , & fe -raccordé ainfî ■ avec le refte
de la chambré:' Ce s fortes à'Alcôves font devenues ;
d’un grand ufage dans les maifons. dgs particuliers,
8c par cg mpyen’ la même pièce ferf à i deux ufages.,
L e mot Alcôve vient d’ AlcoBq, terme E fpagn o l,
lequel dérive dé l’Arabe Elcau t, qui fignifie cabinet
où. l’on d o r t , 84 â'Elcobat tabcrnaculum , ou tente., ■
Le$ Turcs renferment encore leurs lits dans des-
efpèce s d’armoires ' , à la manière* des Chartreux.
C C>u Loir Voyage du Levant.) '
O n trouve des modèles, de décoration d'Alcôves
chms Ie T raité de la décoration de s Edifice s , de Blondel.
Architecture, Tom. /,
À L D
‘ A L D O V R A N D ÏN I , ( Domihiqiie ) frère puîné de
Thomas , peintre d’architédüre & de perfpeétive, a
, pèiiit médiocrement' la frefqùé à Parme. Mais Pomp
é e , fils de Mauro A Idoyrandini, l’a reconnu pour
.très-habile’ dans la pérfpèéHve ; & , en e ffe t, il a
, donné, des preuves de foù rare talent en plufieurs
endroits. ""
A L D O V R A N D IN I ]i(Maur.of- de Bologne , célèbre
peintre de perfpeétive de ohambre &1 de- théâtre ,
maître du fameux Thbmas A ldôvrandini fon neveu,
& de tant d’autres- peintres de petfpeéHve , mourut
âgé d’environ* trente-quatre ans-:, • 'laiffaîit. fbn fils-
nommé Pompée fôrt jeuùe. .
A L D O V R A N D ÏN Ï , ( Pompée-Augiifiln.) de Bologne
, né en 1 6~j , fils de M au ro , étudia fous
Thomas. Aldovrandipi, -fon .coufiny II. apprit avec la
plus grande . vivacité . promptitude., les difficultés
de fon art ; à eompofer & peindre , à l’h u ile , à
frefque , en détrempe, l’arçlpçeéture Sf la perfpeétive.
L e s . principaux palais , .éghfes & théâtres de Bologne
, de ,Turin , ...de Saxe , (le -Vienne , de Prague
&.7<ïçt plu’fieutsV^ûçrfis.' d^AUemagne , ont été
décorés dé Tes ouvrages-, qui’par-to.ut font d’un beau.,
deflin , & d’un clair obfcur vigoureux. II vivoit avec
aifauçe à Rome en 17 19 où :il ne manquoit pas
de belles ocçafîpns pour faire connoître ion talent
fingulier.
.. A L D O V R A N D IN I , Ç Thomqs ) né à Bologne
en n . Peintre en per^eétive., A. pein a ,eut - .il « reçu
lés principes de i’architeêtùre Sç. de 1^. perfpeéHve , de
Mauro Aldôvrandini fon oncle , que,;s’appuyant fur
lé v r a i6 c fur les manières dés- plus . célèbres; peintres
à frefque , il deyint .fin des premiers peintres
d’ïtalie par fes inventions.. d’ârabelques , de colon-»
nades, de cprnichç.S', 8c autres ornemens de falles ,
d’églifes , de 1 galeries . qu’il, produifoit. avec une
grande facilité. Il travailla pour plufieurs princes:
dans différentes villes.'. En 17^4, j i l peignit la grande,
fàlle du.Çonfeil Touveraïn de Gènejs ^ aidé par Marc-» •
Aütoirie Fr-ancçfcliini , célébra figuril^ de cettp
ville. -,
" A L E G E , f. m: petit mur d’appui , élé.gi fous
une1 croifée qui n’eft que de l’épaiffeur ou largeur
de Tappui j ié^ëft^à-.diia moindre que celle du mur.
A L E G E S , ‘ f. m.' pl. ce font des pierres‘fous le
pied-droit d’uiiê-croifée qüi jèttênt des harpes ( Voye\[
H arpe%J ) pour :faire liaifon ay"èc • la parpâin d-appui
( Voyez P a r Pa in . ) lorfque l’appui eft évidé dans
l’embrâfure. On les nomme ainfî parce qu’elles allègent
ou foulageiit, étant plus légères à l’endroit
où elles, entrent Tous l’appui,
A L E O T T I , ( Jean-Baptijle ) arcliitede , né près
! de Férrare , mort en- ï 6 3 0'. L a pauvreté dans laquelle
' il -é to it né , l’obligea pendant fa- jeuneffe à fervir
„les maçons en qualité de manoeuvré ; m a is, çonmp