
T a b t b a u de la réfifiance. moyenne de different
bois de cinq métrés de long & d'un décimètre
aéquarriffjge, déduit des expériences de Duhamel s
' Coffigny & Haß'enfrat\[.
N O M S D E S B O I S .
R E S I S T A N C E
m o y e n n e
e n k i l o g r .
A c a c i a à t r o i s é p i n e s . . . . . . . . . . 75°
A l b e r g i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0 0 4 ,
1 1 4 1
A r b r e d e J u d é e . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 }9
B o i s d e S a i n t e - L u c i e . . . . . . . . . . . . . I Q 9 f
B o i l e a u . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 n
C h â t a i g n i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 S7
C h a r m e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C h ê n e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , 1 0 16
E b é n i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .'KSS
E p i n e b l a n c h e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 ) 7
E r a b l e d e V i r g i n i e . , . . . . . . . . . i °?4
— j a f p é . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 5 1 6
F a u x a c a c i a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3 0 5
F é v i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0 1 4
H ê t r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i o ? 2 -
I f . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0 3 7
M a h a l e b . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0 p j
M a r r o n i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ^ 3 1
M é l è z e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 4 ;
N o i f e t i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0 1 8
— d ’ A m é r i q u e . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 6 4
O r m e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0 7 7
P e u p l i e r d ’ I t a l i e . . . . . . . . . . . . . . . . . . s 8 6
K7
1 8
P l a t a n e d ’ O r i e n t . . . . . . . . . . . . . . . . . . 776
— d ’ O c c i d e n t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . m
P o i r i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 8 3
P o m m i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 976
P r u n i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 4 7
S a p i n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1 8
Sycomore.................................. 9Q0
S >rbier........................... .
T i l l e u l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 S°
T u l i p i e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
T h u y a d e l a C h i n e . . . . . . . . . . . . . 707
V e r n i s d u J a p o n . . . . . . . . . . . . 7,8
M . H a f f e n f r a t z o b f e r v e q u e , q u o i q u e l e s e x p é -
riences far ces quarante efpèçes de bois aient été
faites avec beaucoup de foin, il ne les préfente
que comme un commencement de travail qu’il fç-
roit utile de continuer. Nous remarquons de notre
côté que l'auteur a fait figurer une même efpèce
d’arbre fous deux noms diffère ns, S: qu’ il lui afligne,
fouschaqué nom,une réfiforcedifférente. L’acacia I
à trois épines ou févier ( gledit\ia triacanckos) eft I
une feule & même efpèce} cependant, fous le pre, I
mier nom, fa réfiftance eft de 7 50 , tandis qu’elle I
eft de 1014 fpus le nom de févier. Le bois de I
Sainte-Lucie & le mahaleb ne font également I
qu’ un même arbre} mais fa réfifiance fe trouve la I
même fous les deux noms.
Le bois de chêne étant le feul fur lequel on ait I
fait des expériences affez multipliées pour en dé. I
duire une réfiftance moyenne, & ce bois étant!
aufli le plus généralement employé, M. Haflen.I
fratz a cherché à obtenir une rpoyenne de toutes I
les expériences, afin d’ y appliquer la loi générale I
de la réfiftance des bois , & coJiftruire des tables I
qui puffenc au beféin fervir à faire juger la force I
des bois dont on veut faire ufage.
La réfiftance moyenne déduite des expériences I
deTSuffon, le premier qui ait fait rompre degrof- I
fes pièces de bois de chêne , eft telle qu’une pièce I
de cinq mètres de long St d’un décimètre d’équaç- I
riffage, pofée horizontalement, les deux boup: I
libres, peut fupporter dans fon milieu, avant de!
fe rompre , un poids en nombre rond de mille kilo-1
grammes. La moyenne proportionnelle des expé-l
riences de Duhamel , de Coftigny & de la plùpartl
des obfervateurs qui ont fait rompre des bois de |
cette manière, eft à peu près femblable au réfultat I
de Buffon..
C ’eft avec cette donnée que M. Haffenfratz al
formé vingt tables fur la réfiftance du bois de!
chêne.
Depuis un mètre jurqu’à fix, les tables font!
faites pour des bois qui augmentent de cinq décirl
mètres en cinq décimètres de longueur} & depuis!
fix mètres jufqu’d quinze, les tables font calculées I
pour des bois qui augmentent de mètre en mètre. I
Les nombres qui indiquent les réfifiances repré-1
Tentent des kilogrammes, St ces nombres com-l
prennent l’ effort exercé par la pefanteur du bois. I
Ces tables, trop étendues pour trouver placeI
i c i , feront confiai nées avec beaucoup d’intérêt I
par ceux qui veulent connokre dans quelle proportion
la réfiftance des bois augmente, d’après I
les largeurs St hauteurs d’équarriffage, St diminue I
d’après les longueurs.
Nous voyons, par exemple, que pour frire|
rompre une pièce d'un mètre de longueur, ayant!
deux centimètres de hauteur & autant de largeur,!
il ue faudroit qu’ un poids de 40 kilogrammes, I
tandis que pour faire rompre une pièce de même I
longueur, mais ayant trente centimètres d’éauu-1
riffage fur chaque face, il faudroit un poidsds I
155,000 kilogrammes.
Les rapports changent fi la pièce a plus de Ion* I
gueur : par exemple, fi elle a deux mètres cinq I
décimètres de longueur & deux décimètres d’e-1
quariffage, il ne faut que 16 kilogrammes po^ I
j la faire rompre. A -t-e lle , fur une même longue» I
; trente décimètres d'équarriffage , un poids Q® I
i«tooo kilogrammes ûiffit pour la faire rom- 1,1 tandis que nous avons vu qu’ une pièce
l ’ un mètre feulement, avec la même equarril-
fagede trente décimètres, exigeoic un poids de
1 1 c ,000 kilog. ‘ , . ,
■ f Enfin, une pièce de quinze métrés de longueur,
ayant deux décimètres de largeur & dix de hau-
«eur, rôtnpra fous un poids de 66 kilogrammes, s
fi elle a quarante décimètres de largeur St autant
fie hauteur, elle cédera à l’effort d’un poids de
l l i M I I , . , ,rn E Ces calculs ré fui te nt de cette loi : la réliitance
Iles bois eft comme la largeur des pièces , le
fçarré de leur hauteur St l’inverfe de leur longueur.
E La réfifiance verticale des boisy c’ eft-à-dire, la
Iforçe avec laquelle les bois debout, ou pofésverticalement,
réfiftent aux preflions ou aux poids
qu’ils rapportent, a été auffi l’objet de plufieurs
Expériences, qui ne font pas plus concordantes
que celles faites fur la réfiftance horizontale.
W Muffembrock a trouvé qu’un morceau de treize,
fdécimètres de long & de dix-neuf millimètres d'é-
quarriffage , fupportoit, en bois de
K Sapin......... .. - ......................... 96 kilogr.
K T ille u l.............................................- 86
E Hêtre. . . . . . . . . ;.... • • . . . . . . . . . . . . 6x
k Chêne . . . r ...----- .. ---. . . . . . . . ► . .5 5
E D’après ces expériences, le chêne ' feroit le
‘ft'.oins réfiftant,ce qui choque l’évidence, & fe
prouve contraire aux réfultats obtenus par MM.
IPerronnet & Girard. 9k M. Haffenfratz fait obferver que la réfiftance
Ihorizcntale de ces mêmes pièces de bois auroit
p | :
I Hêtre............................. ............... . . . 27 kilogr.
B Chêne, ___ . . . . — . . . . . . ,► -26'"1 .
E Sapin .“................ — . . . 24
s Tilleul. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2G»
K Ce qui eft très-différent pour les nombres St
fpour la loi que la moyenne des quatre réfiftanees
■ verticales de Mufilmbroek eft de foixante-dix ki-
tlogrammes, & celle des quatre réfiftanees hori-
Izontales, de vingt quatre} d’eù. il fuit que fi l’ on
Ipouvoit ajouter quelque confiance aux éx.périen-
|ces de Muffembrock , la réfiftance verticale feroit
à peu près le triple de la réfiftance horizontale.
| Suivant les. expériences de -M.• Perroh.net, les
? rapports de réfiftance verticale fer oient comme
|il "fuit 1 -
I Chêne . ......... ..— . 126 kiiégr.
B Saule-; . .4 .... . . . . . . . . . . .• ç)6 :
■ • Sapin . , . --- ------------- 94
K Peuplier _____ _________...9 . . . 74
E Frênev.... . . . . . . . . . . . . . . i . . 72 1 Aune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... 70 -
I Les réfiftanees des mêmes bois pofés hotizonta-
1 Je ment fer oient :
C h ê n e ............................................... 126 kilogr.
S a u l e . . . . . ......... . . . . ..................v i °7
Sapin ................................... 115
Peuplier . . . . .................................. • 74
On voit combien les rapports obtenus par Per-
ronnet diffèrent de ceux dé Muffembrock.
M. Girard s’eft aufli. occupé de déterminer l’é-
lafticité abfolue des bois yoye[ fon i rai.c analytique
de la réfifiance des fiolides.
L’ adhérence des fibres du bois a été calculée par
Muffembrock. Il a trouvé qu’ il étoit dans les rapports
fui vans :
Hêtre ........................................... 339kilogr.
Aune ......................... ; . . . . . . . . . . 272
O r m e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 ƒ 8
S a u l e . . . . . . . . . .............................. 24 S
Prunier ..........231 Sapin... v .......................................... 16$
Cyprès........... .................................... 11 ƒ
Cèdre ........................................... .. * 95
§. IV. De la corruptibilité ou pourriture des bois.
La corruption, ou pourriture des bois, eft une
décompofition de fubftances ou parties confirmantes
du corps ligneux. Mais quelles font ces
parties conflituantesh L’analyfe en a été fane très-
fouvent au moyen du feu, St les réfultats des expériences
font, à cet égard , comme dans les autres
objets de la phyfîque des bois : ils préfentent des
variations, toit fur le nombre des- parties confirmantes,
toit fur leur proportion refpe&ive. C e
qui paroît certain , c ’eft que.le bois eft compcfé
d’ eau y d’huile , de gaz acide carbonique, de gaz-
hydrogène, d’ azote, de quelques acides,, fur tout
d’acide pyroligneux, d’ un peu d’ alcali,.de terre calcaire,
magnéfienne, filiceufe, de quelques atomes
de fe r , d’or St de beaucoup de charbon. Il parok
que l’analyfe par la voie humide feroit plus rigon-
reufe j elle a été tentée par divers favansq-mais on
ne voit pas qu’elle ait été complétée par aucun.
; On cite les expériences de M. Mollerat, qui prouvent
que des bois mélangés, comme chêne,, charme,
hêtre, St c., à quinze ans d’âge , & après-
; quinze mois de coupe , pefant de trois cent vingt-
cinq à trois cent cinquante kilogrammes le mètre
cube, ont donné, par la diftillation, dans un- four-
I neau de fon invention ,, de quatre-vingt-quinze à
! cent kilogrammes-de charbon, environ cent Ht r ts
; d’acide pyrolignéux, & de vingt-cinq à trente
- kilogrammes d’ huile épaiffe.
Ces parties'font les plus abondantes dans la
: compofition du bois.
r Duhamel a fait des expériences fur la côrrup-
■ tioïï des boïs St fur les caufes qui la déterminent}.
6c nous devons aufli à M. Haffenfratz d’ excellentes
• obfervations fur cet objet. C ’eft principalement de
■ l’extrait de ces obfervations que ce paragraphe
i fer a compolé'.