
Je développerai, au mot Souche , les principes 1
fur lefquels fe bafent les réfulrats ci-deffus , & je !
di feu ter ai les avantages & les inconvéniens de la
repouffe des vieux arbres.
COUPE GAZON. Ce mot a deux lignifications
dans le jardinage.
I! s'applique, ou à un fabre recourbé, ou à un
d-ifque coupant, d'acier, de huit à dix pouces de
diamètre , tournant à l’extrémité d’un manche de
quatre pieds de long., lefquels fervent, en les
dirigeant, au moyen d’un cordeau , le prenver en
tirant à fo i, le fécond en le pouffant devant fo i ,
à rogner les gazons des jardins.
On ne voit de c o u p e -g a lo n s que dans les grands
jardins tenus avec beaucoup de luxe, la bêche les
fuppléa^t,quoiqu’avec défavantage, dans ceux qui
font petits , & dans ceux dans lefquels une propreté
rigide n\eft pas exigée. . Les c o u p e -g a l o n s s'emploient auffi dans la campagne
, le long des routes , fur les paquis, 5c c .
pour l’enlèvement de» Gazons propres à être plaqués
dans les jardins. On renonce chaque jour, de
plus en plus, à ce mode de former les gazons , le
fends des graines en place étant plus économique
& d’une réuffite plus certaine. V o y e £ Gazon.
Je crois donc qu’on peut borner l’ufage des
coupe-galons tournans , à accélérer la conftru&ion
des rigoles pour les irrigations , car, coupant la
terre parallèlement & à la même profondeur, on
peut enlever enfuite très-facilement cette terre
en groffes mottes, à l’aide de la bêche.
C O U P I L L E . On appelleainfi, dans quelques
lieux, les fagots provenant de I’Elagage des Arbres.
COUPLE. Affemblage de deux fangles & d’un
b âton, qui s’emploie pour attacher les chevaux
les uns à la fuite des autres , de manière qu’un feul
homme puifle en conduire une certaine quantité
fans embarras.
f C O U P U R E .tranchant. Plaie faite avec un iiiftrument
COUQUARIL. Nom delà Raphe de l’épi de Maïs , dans le département de la Haute-Garonne.
COUR. On appelle ainfi une enceinte , foit de
murs, foit de haies, foit de foffés, qui accompagne
les maifons des cultivateurs.
■ Quand il y a deux c o u r s attachées à la même
mai Ion, l’une d’elles porte ordinairement le nom
de Basse- cour. C ’ eft celle où fe trouvent les Ec u r ie s, les Étables-, les Bergeries , les Poulaillers , les T oits a po rcs.
Les fervices que les cultivateurs retirent de leur
c o u ' , pour mettre en fureté leurs inftrumens agricoles
, pour augmenter leur fécurité contre le feu 5c les voleurs, les engage à en avoir toujours j
& de fa it , il eft rare qu’ils en faient privés.
Une c o u r doit toujours être tenue auffi propre
que pofiïble. Les voitures , les charrues , les bois
de charronnage & à brûler, qu’on eft forcé d’y
dépofer à l'air, lorfqu'on manque de Hangars,
doivent être rangés en ordre. Les fumiers mê.ne
feront relevés avec fymétrie.
COURATABI. Arbre très-élevé de Cayenne,
qui a -été appelé Portland hexandre par
Jacquin. On fe fert des lanières de fon écorce
en guife de cordes.
C O U R B U R E des branches. Inexpérience
prouve, i°. que les arbresd'une vigoüreufe végétation
donnent moins de fruits que ceux qui pouffent
de foibles bourgeons} 2°. que plus une
branche s’éloigne, de la perpendiculaire, & plus
fa force de végétation diminue.
On courbe les gourmands pour les empêcher de
s*,emporter, <
Les difpofitrons aujourd’ hui généralement adoptées
pour les arbres fruitiers en Q uenouille,
en Pyr am id e ,, en Pàlmette , en V a s e , en
Buisson , en Espa lie r & en C on tr ’espa-
l ie r , & c . /‘renirenudans celles de la c o u rb u r e des
b r a n c h e s s puifqu’elle a également pour but de
ralentir la circulation de la fève, en l’empêchant
de fuivre fa marche directe. V o y e [ les mots eide
ffus.
De tout temps on a pratiqué la co u rb u r e d e s branc
h e s dans les vignobles, pour augmenter la production
des grappes..V o y e ^ V ig n e , Sautelle,
C er c eau , -A r c e a u ,. & c.
Mais fi0.en courbant les branches, on fe, procure
plus de fru it, on rifque auffi défaire périr l’àrbre,
parce que c’eft là fève qui » après s’être organifee,
fi je puis employer cette expreiiîon, en paffanti
travers les feuilles,, redefeend dans les racines,
pour fournir à la pouffe de i’ annëé fuivante > &
q u e , dans le cas de courbure , il s’organife moins
de (eve & en revient encore moins aux racines.
Si donc on doit employer 1a c o u rb u r e des
b r a n c h e s , moyen véritablement fi excellent, il faut
le faire avec modération pour pouvoir l'employer
lor g-temps. Combien d’arbres ont péri l’année où
M. Cadet de Vaux préconifa outre mefure cette
opération, qu’ il préfentoit comme nouvelle, quoi-,
qu’elle foit mentionnée dans les auteurs latins, &
que Roger-Schabol lui ait confacré un chapitre
fp.écial, dans fon ouvrage fur.la culture des arbres
fruitiers , imprimé il y a près d’un fiècle 1 ,
Ainfi , un jardinier éclairé & jaloux du fuccès
de fes cultures , courbera la plus grande partie
des branches d’un arbre en plein vent trop vigoureux,
foit parce qu’il eft jeune, foit parce qu’il
eft planté dans un fol très-fertile j il en courbera
quelques-unes feulement à celui qui fera plus vieux
ou qui fêta dans un mauvais fol, 5c illaiffera libres
toutes
toutes celles des arbres foibles, quelle que foit la
caufe de cette foibleffe.
Il eft des arbres, comme le pommier, le prunier,
lecerifier griottier, & c . , qui courbent naturellement
leurs branches dès qu'ils fe font mis
à fruits. Il en eft d’autres, tels que le poirier,
l’abricotier, le cerifier guignier, dont les rameaux
relient toujours droits. Ce font ceux-là fur l e s quels
l’art doit s’exercer.
Comme c’eft à la fève d’août que fe développent
les boutons qui doivent donner des fruits,.un,
deux & même trois ans après, c’eft un peu avant
cette fève qu’il faut exécuter cette opération.
Je pourrois beaucoup m’ étendre fur cet objet j
mais comme je dois le çonfidérer dans un grand
nombre d'autres articles, je me borne à ce que je
viens de mettre fous les yeux du leéleur.
COURONNEMENT DES ARBRES. C ’eft la
mort des branches du fornméc de l’arbre, l’àu-
nance qu’il commence à s’altérer au coeur.
Les arbres couronnés vivent quelquefois encore
bien des années & continuent à croître en grof-
feur, mais leur bois fe détériore de plus en plus,
de forte qu’ij n’y a jamais de l’ avantage' à les laitier
fur pied.
L’ordonnmce foreftière véut q u e Ce ligne foie
celui où la coupe des futaies où des arbres de'ligne
doit être effectuée ; cepend int, d’après les obîer-
vations précédentes, dont perfonne ne peut nier
la julblfe, il eft évident qu’en s’y conformant,on
nuit conlidérablement aux produits des forêts,
puifqu’un chêne, un orme , altérés a y centre , ne
peuvent plus fervir à la charpente , au charronnage’,
& perdent par conféquent la plus'grande
partie de leur valeur.
C ’eft donc avant l’ époque du. c o u ro n n em e n t
des a r b r e s t c ’eft-à-dire, au moment où ils ceffent
de donner des pouffes annueLles d e quelque longueur,
qu'il convient de les.abattre lorfqu’on veut
que leur bois .çonferve, toute la .qualité & , par
fuite, toute la valeur qui lui eft propre.; V o y e ^
Arbre ,'Abatis , C arie, Charpente.
J’ai obfe.rvé un grand nombre de fois que les
ncines des arbres couronnés l’étoient également,
c’eft-à-dire, que.Je pivot & les mères-racines
étoient pourries à leur extrémité. C ’eft cette cir-
conftance qui rënd fi fréquent, dans les taillis, le
renverfement,'parle v en t, des baliveaux couronnés.
;
On appelle c o u ro n n e r u n a r b r e , f r u i t i e r , en terme
de jardinage, couper fes branches à la même
hauteur. Il eft toujours néceflaire de couronner
un Espalier, pour l’empêcher de s’élever au def-
fus du mur, de couronner un Contr’espalier ,
un V a se , pour arrêter la fève dans les branches
inférieures. C’eft un des objets de la T aille , &
il tn fera parlé à fon article.
D i f t , d e s A r b r e s & A r b u f ie s .
COU RTCAIL LÉ . Nom vulgaire du Brome
Stérile , dans les environs de Paris.
COURTEROLLE. Synonyme de V er blanc.
y o y e { H anneton.
COU SCOU 1LLE. La Livèche du P élopo-
nèse porte ce nom aux environs de Perpignan, ou
fa racine fe mange.
COUSIN. C u l e x . Genre d’infe&es de l’ordre des
diptères, qui renferme p lu f i e u r s éfpèces propres
à l’Europe, lefquelles, dans les pays boifés & humides
V fout'le tourment des cultivateurs & des
animaux domeftiques pendant l’été 5z l’automne.
Chacune des piqûres des c o u f in s caufe une petite
tumeur, plus ou moins rouge, plus ou moins
douloureüfe , plus ou moins durable ; & comme
ils font par millions dans certains lieux, le nombre
de leurs piqûres eft quelquefois la caufe d’ inflammation
, de fièvre , même de mort. Ils troublent
le fommeil 5c le travail des hommes & des animaux
, feulement par le bruit qu'ils font en volant,
à plus forte raifon en piquant. Les animaux ma'*
griffent fouvent par leur fait, parce qu ils les empêchent
de paîtie tranquillement.
Les hommes font garantis , pendant le jour,
,• des piqûres des c o u f in s partout autre part qu’au
vi!age,,aux mains 5c aux pieds, par l’épaiffeur de
leurs vêternens,;&r, pendant la nuit>. par la fermeture
des f. nêtres, ou en, entourant leur lit d’une
gaze .appelée f i io u f i i c a i r e y du nom des c o u f in s p n
Amérique, où iis font bien autrement multipliés
qu’-én Europe. .
C ’eft pour garantir, autant que poffible, les chevaux
& les vaches des piqûres des c o u f in s , qu’ on
couvre les premiers de couvertures,qu’on.laiffe
aux vaches l’ordure qu’elles prennent en fe cou-,
chant dans leurs excrémens , qu’ on les frotte
même dé ces excrémens.
Il eftftipcifln dé chercher à détruire les c o u f in s ,
foit à l’état d’ infc&e parf.it, foit à l’état de larve
(leurs larves vivent dans les eaux ftagnantes), car
leur nombre eft tel, que la population entière,
réunie pour leur faire la guerre , ne parviendroit
pas à le tjïipinuer d’une manière fenfible. |
Je dois pré v enir que tuer les c o u f in s fur la plaie
qu’ils font, aggrave toujours le mal , parce que
leur trompe refte de ians & ne peut en être chaffée
que par la fuppuration. ^ | | • , . .
Aucun des remèdes indiqués pour guérir les
blellures des c o u f in s n'a d'effet dins ce cas. & le
feul que l'expérience ait prouvé: avoir quelqu'effi.
cacice , l’alcali volatil, manque fouvent fon adlion,
fans qu'on puiffis deviner 'pqurquoi.
COUTRIER. Sorte d'Araire armée-d'un
coutre. V o y e [ Charrue.
COUTURNIÈRE. Bord du C hamp que la
Charrue élève, &dont la terre eft reportée fur
le champ avec la b&she ou la pelle. LABOUR*
5 s