
lorfqu’ils font très-muitipliés; 30. la fatigue delà ■
fouche, quand on l ’épuife par des coupes trop
fréquentes.
Les deux dernières ca’ufes font faciles à prévenir.
Pour l’une, il s’agit de mettre plus d’ intervalle
entre les exploitations} pour l’autre, de réduire
le nombre des arbres anciens; & le feul changement
d’efpèces remédiera certainement à la première,
car il n’eft pas de terrain qui ne foit propre
à la végétation : l’art confifte à ne le point
contrarier.
Quelques auteurs confondent les mots abougri,
rabougri, rachitis, rafaut, aŸec celui abrouti :
mais c’eft de leur partuneerreur. Voyeç Abrouti.
(A rtic le de M. d e S e p t -F o n t a in e s . )
ABOUZALA. Arbre de Madagascar dont le
genre n’eft pas connu. Ses feuilles s’emploient en
décoétiondans les maladies du coeur.
ABRÂCA-PALO. Un des noms de I’Angrec
noueux.
ABRICOT. Fruit de I’Abricotier.
ABRICOT SAUVAGE. C ’eft, à Cayenne, le
fruit du C ouroupite.
A B R I C O T É E . Variétés de Pêche & de
Prune.
ABRICOTIER. Armeniaca. Arbre du genre des
Pruniers, originaire dès montagnes de l’ Afie
mineure, & qui fe cultive en France depuis l’arrivée
des Phocéens à Marfeille, pour fou fruit
d’une belle forme, d’un excellent goû t, d’une
odeur fuave, furtout dans les départemens du
Midi. '
Le véritable abricotier fauvage n’eft point conn
u, quoique Michaux & Olivier l’aient vu en
Perfe. Ainfi je fuis obligé de donne! ic i, comme
type de l’efpèce, le franc, c’eft-à-dlre, celui qui
provient des femis des amandes d’ une des variér
tés cultivées.
On cultive un affez grand nombre de variétés
d’ abricots, & on en obtient fréquemment de nouvelles
dans les pépinières. Les indiquer toutes fe-
roit fort long & fort peu utile. Je me contenterai
donc de mentionner celles qui font le plus recherchées
dans les jardins des environs de Paris.
L’Abricot précoce mûrit dans les premiers
jours de juillet. II a rarement plus d’ un pouce &
demi de diamètre. ( Voye^ Duhamel, pl. i rc.) Sa
chair eft jaune & mufquée dans le midi de la
France, d’ cù le nom à*abricot mvfqué qu’ il y porte,
& fon amande amère. Ses femences le reproduifent,
de forte qu’il n’a pas befoin d’être greffé.
L’Abricot blanc. Il ne diffère prefque du
précédent que parce que fa chair eft blanche & a
un léger goût de pêche. Il fe reproduit également
par fes noyaux ; mais on préfère le greffer fur Damas
noir. Une grande chaleur lui eft avantageufe.
L’Abricot angoumois. Sa forme eft alon-
gée & fa couleur rouge, foit en dehors, foit en
dedans. ( Voye\ Duhamel, pl. 3.) On peut paffer
une épingle par les trous fervant de communication
entre fon amande & fa chair j c’ eft un des
meilleurs; fon amande eft douce, furtout dans le
Midi. L’ arbre dont il provient aime les terres
calcaires, le grand air & la liberté; auffi produit-
il peu en efpalier.
L’Abricot commun. C ’ eft un des plus gros,
fon diamètre étant fouvent de deux pouce-.
Il fe colore peu & devient prefque toujours galeux
du côté du foleil. ('Voyeç Duhamel, pl. 2.)
-Sa chair eft jaune, pâteufe& peu aromatique. On
le cultive beaucoup pour la vente , parce qu’il
charge confidérablement & exige moins de chaleur
pour mûrir que la plupart des autres.
L’Abricot r o y a l , trouvé depuis peu à la
pépinière du Luxembourg, eft plus gros & a la
peau plus unie que celle du précédent; mais fa chair
ne paroît pas beaucoup meilleure. On le reconnoîc
à la large rainure qu’offre la future de fon noyau.
L’Abricot de Provence diffère de l’An-,
goumois, principalement parce que fes deux moitiés
font d'inégale groffeur, & qu’il eft légèrement
aplati. Comme lui, il eft très-coloré; mais fa
chair, quoique très-vineufe & très-aromatique',
eft inférieure à la fienrie.
L’Abricot de Hollande fe rapproche encore
beaucoup de l’angoumois par la couleur & la
faveur, mais il eft plus fphérique 8c a la chair plus
fondante. Voye\ Duhamel, pl. 4. C ’eft greffé fur
Prunier- s a in t -Julien , qu?il profpère le
mieux.
L’Abricot de Portugal eft petit,arrondi,
peu coloré, même du côté du foleil. Sa chair eft fine,
délicate, fondante, avec un noyau alongé. ( Voy.
Duhamel, pl. y .) Il mûrit au milieu d’août. L’arbre
qui le produit eft très-peu vigoureux.
LjAbricot alberge eft petit, aplati, un
peu alongé. Sa peau eft d’un jaune brun, rougeâtre
du côté du foleil. Sa chair eft fondante, légèrement
acide & amère. Il fe multiplie de noyau.
L ’arbre qui le fournit n’ aime que le plein vent.
L’Abricot d’Alexandrie, fe voit rarement
dans les jardins de Paris, mais il eft très-eftimé
dans le Midi, à raifon de fa faveur très-fucrée. 11
eft de groffeur moyenne.
L’Abricot - pêche ou Abricot de. Nan-,
c y , de Wirtemberg, de Nuremberg. C ’eft
le plus gros & le plus variable dans fa forme, fa
couleur & fa faveur. ( Voyeq Duhamel, pl. 6.) II.
eft excellent quand il mûrit bien, mais cela lui ar-
A B R
ïive rarement dans le climat de Paris. Son noyau
eft très-renflé, contient une amande amère, & le
reproduit. On peut paffer une épingle par les trous
qui iervent de communication entre cette amande
& la chair, l/arbrequi le porte eft très-vigoureux,
charge beaucoup & fupporte fort bien le plein
vent./
L’A b r ic o t a I’A feuilles de prunier & bricot violet , qu’on appelle 1*A briçot du
Pape, font une feule efpèce fous trois formes
différentes. ( V o y e? \e Nouveau Duhamel, par Tur-
pin & Poiteau, ou elle eft figurée.) Sa peau eft
d’un rouge obfcur & fa chair d’un rouge de fang. Il
n’eft mangeable que dans fa parfaite maturité. On
le cultive uniquement par curiofité.
Ce que je viens de dire fait voir que la plupart
des variétés d’abricots fe reproduifent par le femis
de leur noyau; mais ce moyen eft cependant peu
employé, & cela parce que les arbres qui en proviennent
font foit lents à croître, & par conséquent
à porter du fruit. En effet > ce n’eft guère
qu’à fa fixième année qu’un abricotier de femis
commence à fe faire, & dès'fa fécondé année celui
qui eft greffé fur amandier en produit quel-
.ques-uns.
Comme les amandes, les noyaux d’abricots
doivent être femés avant l’hiver ou ftratifiés avec de
l.i terre pendant cette faifon : dans le fécond cas,
les amandès font ordinairement germées & on les
met çn terre, après avoir cafte l’extrémité de la
ridicule, lorfque les gelées ne font plus à craindre,
c’eft-à dire, à la fin de mars ou au commencement
d’avril. On les place, dans l’ un & l’autre cas, à fix
pouces de diftance, dans des rigoles écartées
d’un pied & profondes d’ un à deux pouces, félon
que le terrain eft plus compa&e ou plus léger.
Comme le pivot eft utile aux arbres en plein
vent, on fème ordinairement en place les noyaux
deftines à rendre leur efpèce , &- alors on ne leur
pince pas la radicule.
Au bout de deux ans on repique le plant qui eft
provenu du femis en rigole & qui eft arrive a un
ou deux pieds de hauteur, en quinconce à deux
pieds d’écartement.
Le plant repiqué reçoit les mêmes façons que
dans la planche du femis, c’eft-à-dire, qu’on lui
donne un labour d’hiver & deux ou trois binages
d’été.
L’ hiver qui fuit celui delà plantation on recèpe,
rez terre, tous les plants qui ont, le plus' fouvent,
la tige mal faite ou trop garnie des branches, pour
déterminer la fortie de pouffes plus droites & plus
vigoureufes, pouffes dont on enlève les plus foi-
bles dans i’ intervalle des deux, fèves, la feule con-
fervée, acquérant, ordinairement, avant l’hiver,
toute la hauteur qu’avoit la tige qu’ elle remplace.
Les pieds A'abricotiers font taillés en crochet
pendant l’hiver de l’annéè fuivante & peuvent être,
ou mis en place, ou greffés pendant celui qui lui
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fuccède, quoiqu’ils gagnent à refter quatre ans
dans la pépinière.
Ç ’eft le plus fouvent en écuffon, quoique
toutes puiffent y être applicables, que fe fait la
greffe de l’abricotier, tant fur lui-même que fur
prunier & fur amandier.
Cette dernière greffe eft peu pratiquée, parce
qu’elle eft fujetre à fe décoller; cependant elle
convient lorfqu’on veut faire des plantations
dans des terrains très-fecs & très-fablonneux.
L’ obfervation confiante, fans qu’on en connoiffe
la caufe, eft que la greffe de Y abricotier fur les pruniers
cérifette & damas rouge donne de meilleurs
fruits que celle fur les autres variétés.
Elle conftate également, mais ici on fait que
c’eft à caufe de la gomme, que les abricotiers d’An-
goumois, de Provence & les albergiers veulent
être greffés fur des pruniers venus de noyau. Ceux
greffés fur pruniers provenant de rejetons, s’é -
puifent promptement par fuite de leur foibleffe&
de leur tendance à tracer.
Généralement les abricotiers réuffiffent mieux &
donnent des fruits plus nombreux & plus favou-
reux en plein vent qu’en efpalier; cependant on
donne, autour des grandes villes, cette difpofi-
tion à quelques-uns, principalement à Y abricotier-
pêche 3 pour affurer la maturité de leurs fruits, qui,
d’ailleurs, font alors plus gros. Dans ce cas on
préfère les demi-tiges aux nains, & la greffe fur
amandier à la greffe fur prunier, laquelle produit
des fruits plus précoces. Comme on peut difficilement
lesaffujettir à la taille du pêcher, on leur
applique celle du Poirier. V oy e i Eventail.
Les abricotiers en plein vent font ou totalement
abandonnés à eux-mêmes, & alors onfe contente
de les débarraffer de leur bois mort & d’arrêter
leurs Gourmands, ou taillés en V a s e , autrement
Buisson, à 2, 4 ,6 , 8 pieds de terre.
Ce dernier mode eft préféré dans les jardins des
environs de Paris, parce qu’ il fait durer plus
long-temps les arbres, les empêche de fe dégarnir
de branches par le bas, & leur fait porter de
plus beaux fruits.
La diftance à mettre entre les abricotiers, foit
en efpalier, foit en plein v ent, eft d’environ trois
toifes dans les mauvais terrains, & fix toifes dans
les bons. On gagne toujours à les écarter davan-
tage.
. La taille des buiftons ne peut pas être auffi ri-
goureufe que celle des poiriers de la même difpo-
firion, mais il faut s’en rapprocher le plus poffible.
Elle a lieu au moment où la fleur commence à fe
développer. On doit conftamment fupprimer les
branches qui ont crû dans l’intérieur, & couper
court les branches à fruit, & longues les branches
à bois, pour égalifèr la produ&ion du fruit chaque
année.
Il arrive fréquemment que les gelées du'printemps
frappent les abricotiers au moment de leur
! floraifofi, & alors leur récolte eft perdue; mais