
Les cultivateurs ne peuvent fe difpenfer d’avoir
des chaudières de fonte, de fer & de cuivre de
div.-rfes dimenfions, afin d'accélérer la cuifi’on
de leurs ali me ns & de ceux de leurs beftiaux, car
il faut trois fois plus de feu fous deux petites que
fous une grande, pour faire chauffer la même
quantité d'eau.
Il eft des cantons, furtout dans ceux où on vit
de châtaignes une partie de l ’année, où une
grande chaudière eft conftammenr fufpendue au-
dv-ftus du foyer, à une potence mobile > mais
cette méthode n’eft nullement propre à écono-
niifer le combuftible , aujourd'hui prefque partout
fi rare. En conféquence , je voudrois que la
grande chaudière fût montée à demeure, fur un
fourneau, dans lequel fort peu de bois fuffiroit
pour produire le même effet que beaucoup dans
.le foyer.
Cette amélioration dans le placement de la
grande chaudière eft d’autant plus importante,
qu’on fait aujourd’hui combien il eft profitable
de donner des ali me ns cuits aux boeufs, aux cochons
, aux volailles qu'on veut engraiffer , & avec
combien d'économie on peut fubfticuer les pommes
de terre aux graines, jufqu’ici employées
pour arriver à ce but.
CHAYOTE. Chayota. Plante annuelle grimpante
du Mexique, qui feule forme un genre dans
la monoecie monadelphie.
On ne la cultive pas en Europe.
CHEILANTHE. Ckeilantkes.Genre de plantes établi aux dépens des Adiante^, ùes Po l y -
podes-, des Ptérides & des Lonchites. Il
renferme douze efpèces , dont une îeule, le Polypode odorant, croît en Europe.
CHEINTRE. Ceinture des champs qui refte
fans culture dans certains cantons, & dont on
emploie la terré à la formation, des comportes.
, C ’eft peut-être une bonne pratique que celle
des cheintres , mais celle de les labourer en travers
, .comme on le fait généralement, femble
devoir être meilleure.
CrîFIRANTHODENDRON.TEMON. Voy. Cheiros*
CHEIROSTEMON. Cheirojtemum. Arbre fort
remarquable de l'Amérique méridionale, qui
Gui confticue un genre dans la monadelpbie mo-
nandrie & dans la famille des malvacées. Ii a auflj
été appelé Cheiranthodendron-
C et arbre fe cultive dans nos ferres, mais il
n’y profpère pas. Ses graines , venues de fon pays
natal, ont été femées dans des pot-> remplis de
terre légère & placés fous une bâche, ou elles
ont levé. Au bout de deux .ans on a mis dans des.
pots plus giands chacun des pieds qu’elles7 ont
produit, pots qu'on a tenus prefque toute l’année
dans la ferre. Aujourd’ hui le peu de ces pieds qui
nous reftent font tenus moins chaudement, (ans
nul danger ; mais je ne fâche pas qu'on ait pu les
multiplier encore par boutures ou par marcottes
moyens qui réufliront fans' doute loifque ces pieds
feront plus forts.
CHEMINEE. Toute maifon rurale devant avoir
au moins une cheminée 3 il eft néce flaire de dire
d’après quels principes elle doit être confiruite
pour qu’elle foit moins expofée à fumer, 'plus
facile à ramon-.r, & jamais dans le cas de faire
craindre les accidens du feu.
Les, peuples qui nous ont précédés faifoient
du ftu au milieu de leur cabane, & la fumée s’é-
chappoit par un trou au toit. Plus civiiifés, ils ont
conftruit au-deflaus de ce trou , d'abord en planches
, & enfuite en pierre, ou un cône ou une
pyramide retournée, appelé manteau ou hotte, fous
lequel toute la famille fe placoit en rond & fe
chauffoit commodément. C'eft encore ainfi qu’on
en voit dans les paÿs de montagnes, furtout en
Efpagne, cù elles m’ont paru mieux conftruites
qu’aiiletns. Plus civiiifés encore , cette cheminée
a été portée contre un des murs & a diminué
d ’amplitude. 11 en exifte encore de telles dans les
châteaux gothiques, dans lesdéparteme.nsles plus
arriérés fous les rapports de l’inllruélion, de la ri-
chefle & des goûts modernes , dans les cuifin>$
des grandes mai Ions , dans les laboratoires de
chimie , dans plufieurs-fo:tes de fabriques, 8rc.
Les cheminées d’une vafte étendue, 8? où l’air
.extéiieur, comme l’air intérieur, pouvoir def-
cendre & monter fans fe contrarier, Iumoient
rarement & jamais long-temps. .On pouvoir d’ailleurs
profiter , en en anpro,cfiant de trois côtés,
autant qu’ il était né ce flaire, de toute la -.haleur
produite par la combuftion du bois qui , étant
alors à très-bas prix, s’y prodiguoit ou're me-
fure. On les netteyoit en montant dedans avec
une échelle quand elles étoient fort élevées,
& avec un balai à long manche dans le cas contraire.
Les accidens du feu y étaient fort rares,
à raifonde ,1a hauteur de la ligne où la fuie pou-
yoic s’accumuler avec danger.
Aujourd’hui les cheminées^ne font plus que des
tuyaux quadrangulaires, dans la partie inférieure
defquels eft une ouverture prefque toujours de
même forme, généralement plus large que hiute ,
devant lefquelles deux ou trois per Tonnes peuvent
à peine fe chauffer. Il n’y a plus de manteau ou
de hotte. Audi furpent-elles loifque le courait
d’air venant de l'extérieur eft plus fort que celui
venant de l’ intérieur , la fumée étant repou fiée
•ju(qu’au moment où réchauffement de l’air contenu
dans ce tuyau détermine un courant contraire;
c’elt le cas le plus ordinaire. Lorfque le courant
d'air intérieur domine fur celui venant du dehors,
& on peut toujours produire ce réfultat . en ré-
t r é c iffm tc om m e le font généralement les funi;
flçs, l’ouverture du fo y e r , Ta chaleur pro-
d rite par la combuftion eft en partie entraînée
par l’aie, & il faut confumer beaucoup de bois
•pour mal fe chauffer.
plus les pièces font petites & bien fermées , &
plus il fume, pat ce que l'air qui s’ y trouve étant
bientôt décompofé par le feu , il en vient davantage
par la cheminée.
De deux feux allumés dans deux pièces qui fe
communiquent, l’un donne conftamment de la
fumée , quelquefois alternativement.
Le foie il qui brille fur une cheminée la fait fou-
vent fumer, en dilatant l’air de fa partie fupérieure
& en lé faifant refouler dans l’appartement.
II eft tel vent qui fait fumer une cheminée , tel
autre line autre ; cela tient aux refoule mens produits
par l’entrée de ces vents dans l’ouverture
fupérieure de ces cheminées : de là la nécefiité des
cheminées en girouette , des cheminées terminées
par un long tube de tôle ,. par des mitres de différentes
formes, des ouvertures faites dans le haut
des cheminées3 au côté oppofé au vent dominant,
&c. Ôte.
Toutes ces cheminées ne peuvent plus être nettoyé'es
que par un ramoneur, état inconnu dans
l’antiquité, & pour le fervice duquel il a fallu que
des réglem.ns de police des villes fixaflenc une
largeur au tuyau beaucoup plus conlîdërable qu’il
n’eft le plus fouvent nécefîaire ; de forte que
prelque toutes celles des villes fumant néceftaire-
ment, ont befoin du talent du funufte, pour
rendie fupportable l'habitation de la pièce dans
laquelle fe fait le feu , furtout dans les-petites
pièces.
Un fumifte , état de très-moderne formation ,
vient, ou rétrécir la partie intérieure & la partie
fupérieure de la cheminée, ou fi ulemenc ('une
d'elles, a%i que le courant d’air de ^intérieur
à l'extérieur foit plus rapide, ou fait venir du
dehors, foit fous le plancher, foit dans l’intérieur
des murs, un courant d’air dans le foyer,
courant d’air qu'on appelle vemoufe ; ou donner
moyen à. l'air extérieur d'affluer, autant qu'il eft
néceflaire, dans la pièce par des trous de communication
avec les pièces voifines ou l'air extérieur
(vafiftas). Dans le premier cas, la chaleur
eu emportée dans la cheminée, & dans le fécond
le froid eft amené dans la pièce ; dans l’un &
1 autre cas on confomme beaucoup de bois & on
ne fe chauffe pas.
. A eft prefqu’impoflible d’éviter un de ces deux
mconvériiens dans les villes ; mais dans les campagnes,
& furtout chez les cultivateurs peu ai-
§Éj, il devient trè>-faci;e d’empêcher les cheminées
de fumer, en les compofant de deux tuyaux
et»oies accolés , dont l’un , au plus d’un pied
de .diamètre , feroit é evé de quelques pud> au-
de fl us, du to it, & feroit la véritable cheminée ,
^ dont l’autre , au plus du tiers de la largeur du
premier, ne s’eleveroit pas au-deffus du to it ,
mais defeendroit à peu de diftance du foyer : ce
feroit la conduite de l’ air. On pourroit faire ces
tuyaux en terre cuite, ce qui les rendroit extrêmement
peu coû teux , & cependant très-
propres à garantir des dangers du feu. Le feul
inconvénient qu’ils auroient, ce feroit la néceflité
de monter fur le toit pour les nettoyer, au moyen
d’ un petit fagot d’épines qu’on y introduisit par
le bas, & qu’ on tireroit à l'aide d’ une corde,
tantôt en montant, tantôt en defcendanc.
Mais j’infifte pour que les cultivateurs ceflent
d’ imiter les habitans des villes dans la forme de
leur foyer, pour qu'ils reviennent à celle adoptée
par nos ancêtres, c'eft-à-dire, aux manteaux vaftes
& élevés , afin que toute la famille fe chauffe
I également & bien , que le pot bouille fans: gêner
perfonne, qu'on puiffe facilement manoeuvrer la
chaudière , &c.
' Ceci me rappelle qu’un des meubles de la che-
Qptinée eft une crémaillère, morceau de fer plat,
entaillé , . fixé au mur par le haut, au moyen d’un
anneau bi d’un piton , & poitaoc à fa partie inférieure
un crochet'attaché à une chaîne courte,
dont les anneaux , larges & plats, peuvent être
arrêtés à tous les crans de l’autre pièce. Dans quelques
cantons, h crémaillère eft remplacée par une'
potencë en fer , qu’on fait tourner dans un coin ,
mais elle eft plus chère & moins commode que la
crémail-Jère. Les autres inllrumens font des pincettes
en fer pour remuer le bois enflammé; une
pelle, également en fe r , pour prendre de la
braife allumée, & un foufflet pour exciter l ’in-
candefcence.
Je renvoie, pour les détails de conftru&ion,
aU' Dictionnaire d‘ Architecture.
CHENALLE. Sorte de T erre argihufe mêlée
de Sable , qu’on regarde dans le département du
Loiret em m e peu propre à la culture.
CFIENAX. Arbre très-cultivé en Perfe ,, mais
dont je ne puis indiquer le genre.
CHENE. Quercus. Genre de plantes de h monoecie
polyandrie & de la famille des am.ntjcées,
qui réunit p’us de cent efpèces connues , prefque
toutes d’ une grande importance pour les pays < ù
elles croiflent, à raifon de l’excellence du bois
qu’elles fournifîent, foit pour les conftruiïnns
civiles & navales, foit pour les arts , le chauffage,
& c .
Obfervations.
Les efpèces de ce genre font quelquefois a (fi z
difficiles à déterminer., à raifon de la grande dif-
pofition qu’ont leurs feuilles à varier de forme ,
non-feulement dans des terrains & à des expofi-
tions différentes, mais encore fur le même arbre
& dans la même année.