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Cette malad’e eft certainement épidémique,
mais il n’ elt pas encore certain, quoi qu’on en ait
d it, qu’elie foit contagieufe.
Mais il faut quitter ce trifte fujet, & fuppofer
les vers arrivés h -ureufemetit à toute leur grof-
feur. Alors ils ceffent de manger, fe vident de
leurs excrémens, deviennent derni-cranfparens ,
quittent les clayons pour aller faire leur cocon
ƒ tir les montans. C'eft le moment de leur préfenter
des rameaux touffus , entre les brindilles defquels
ils les placent. On forme de ces rameaux deux
rangs fur les bords des clayons, de manière que
leur Commet fe touche, & touche la partie inférieure
du clayon fupérieur. Cette difpofition s’appelle
des cabanes.
Il ne faut ramer qu’après avoir enlevé toute la
litière & exactement nettoyé toute J a magnanière ;
cependant on donne encore quelques feuilles d’ excellente
qualité aux vers qui font un peu en retard.
Il ell de ces vers qui ne fe déterminent pas à
monter, & pour lefquels on place fur le clayon
des cornets de papier, dans lefquds ils entrent ou
dans lefquels on les introduit.
La montée eft un moment critique pour les vers
à foie. Il faut que le magnanier redouble de foins
pour empêcher les effets des touffes, c’eft-à-dire,
qu’il ne laiffe aucune ordure lur les clayons , lave
le plancher, qu’il ouvre toutes les fenêtres , fade
du feu de flamme, &c.
La fabrication des cocons varie beaucoup. Les
peaux ou chiques , les fatinés ou veloutés , les doubles
, font plus ou moins défectueux.
il ne faut que trois à quatre jours à un ver pour
terminer complètement fou cocon j mais on attend
ordinairement le double de ce temps pour dèra-
mer, c’eit-à-dire, ifoler les cocons des rames &
les meteredans des paniers, opération très-facile
& très-prompte.
Dès que le déramage eft terminé, on met de
côté les cocons deftinés à la reproduction. Une
livre de cocons, fuppofée contenir autant de maies
que de femelles, eft calculée comme,devant donner
une once de graine: on ne choifît pas lés plus
gros , mais les mieux formés. Il n’elt point prouvé
que les cocons aigus par les bouts foient ceux des
mâles } le hafardfeui lesdiftribue. Lorfqu’ il y a des
cocons blancs ou peu colorés, on doit les préférer,
quoique lés productions fournies . par les infeCtes
qu’ils contiennent ne foient pas toujours de ces
nuances, parce qu'il eft avantageux , comme plus
faciles à blanchir & à teindre , d’en avoir de pâles
que de foncées. La variété de Chine , dénommée
plus haut, eft la feule qui donne conftamment de
la foie blanche, & maiheureufement elle eft encore
peu répandue, quoique pas plus difficile à
élever que la commune.
Les cocons préférés font difpofés en chapelets
& fufpendus dans une chambre dont la chaleur eft
tempérée. Au bout de dix-huit à vingt jours , les
bombices en fortent. On a foin de les enlever à
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mefure, &r de les porter fur une table couverte
d’une étamine, fur laquelle ils s’accoupLnc &
pondent.
Allez général m?nt on féoare le mâle de la fe.
m;ile par fore- j'mais il eft beaucoup mieux, à
mon avis , de laiifèr s'accomplir tranquillement h
fécondation, excepté dans le cas où on auroit
plus de femelles que dé mâles , & oû on voudroit
employer une pairie de ces derniers à féconder
deux femelles L
Les oeufs font laiffés quelque temps fur l’éta-
mine pour qu’ils fe confôlidenc, enfuire on les en
détaché , comme il a été dit plus haut.
Les bombices mâles & femelles font donnés
aux poules , qui les aiment autant qu’elles aiment
les vers; mais il ne faut pas mâng. r les oeufs
1 pondus, à cette époque , car ils ont une faveur
i déteftable.1
Après qu’on a choifi les cocons pour graine,
on doit fe hâter d’étouffer les autres.
De tous les moyens propofes pour arriver à ces
réfu tats , moyens plus ou moins "Nets à incon-
véniens, le plus ulré eft celui du four, après
qu’ on en a retire le pain } mais il arrive fouyent
qu’alors le four eft relié tiop chaud, ce qui caure
l’altération de la foie. Il faudroit donc conliater
le degré de fa chaleur avec un thermomètre,
avant de les y introduire , & c’eft ce qu'on ne
fair que dans les grandes magnânières.
M. Dhombres- Firmas à inventé une étuve,
dont la defeription & le deffin fe trouvent dans
les Mémoires de l ’Académie du Gard pour 1808,
qui prévient cet événement & tout autre , mais
qui eft coûréule.
Les cocons morts font mis dans l’eau chaude,
en nombre déterminé par la force de la foie qu’on
peut en obtenir, & après avoir trouvé le bout du
fil de chaque coco 1, on les dévide à un tour placé
auprès du vafe qui renferme cette eau.
M. Geufoul, de Bagnols, a trouvé qu’il étoit
plus avantageux de faire chauffer l’eau par la vapeur
que par le feu, & on ne peut qu'applaudir à
ce perfectionnement ; mais fon appareil ne peut
être qu’à l’ufage des grandes magnanières , les cultivateurs
craignant toute dépenfe qu’ ils peuvent
éviter.
La foie mife en écheveaux eft vendue par les
cultivateurs aux marchands qui courent les campagnes
, & lort ainfi du domaine de l’agriculture
pour encrer dans celui des arts.
MUSELIÈRE. Petit tiffu creux d’ofier ou dé
fil de fe r , ou de ficelle , dans lequel on introduit
le mufeau des Veaux , des Anons , &c.,
qu’on veut empêcher de téter leur mère, ou
des C hiens qui font fujets à mordre. Voye-{ ces
mots.
MUSSE. Nom , dans quelques lieux, de l’habitation
des Oies & des C anards.
J { a OU. Synonyme d’AuGE.
NAY- Nom desRÉSERVOiRS d’eau pourl’AR-
r o s a g e aux environs d’Avignon.
NÉFLIER. Mefpilus. Genre de,plantes fouvent confondu avec les aubépines , les fprbiers & les
aliziers, lequel renferme cinquante efpèces
d'arbres & arbuftes , prefque tous cultivés en
pleine terre dans nos jardins, & dont plufieurs
font importantes , foit pour leurs fruits , foit par
quelque autre motif.
Obfcvations.
Le nombre des graines des néfliers étant fujet à
varier, d’un c ô té , quelques botaniftes ont placé
de leurs efpèces, tantôt parmi les Poiriers ,
tantôt parmi les Aliziers, tantôt parmi l:s
Sorbiers ; de l'autre, il en eft qui ont féparé
les efpèces épineufès des autres, pour en former
les genres Amelanchier & Aubépine, fous la
confilération fouvent difficile à déterminer, que
ces derniers ont l’enveloppe de leur graine mem-
braneùfe. Ici je les réunirai, en faifant ufage de
cette diftinétion.
Efpèces.
Amelanchiers ou néfliers fans épine.
1. Le Nfflier amelanchier.
Mefpilus amelanchier. Linn. Indigène.
i . Le Néflier cotonnier.
Mfpilus cotoneafter. Linn. b Du midi de la
Fra.ce.
3. Le Néflier ovale.
Mefpilus ovalis. Ait. b De l’ Amérique fep-
tentrionale.
4. Le Ne FM fr à épis.
Mefpilus bctryapiüm. W fld . b De l’Amérique
feptentrionale.
y. Le Néflier à grappes.
Mefpilus racemofa. Lam. b De l’Amérique
feptentrionale.
6. Le Neflier à feuilles d’arboufier.
Mefpilus arbutifolia. Lam. b De l'Amérique
'feptentrionale.
7. Le Néflier glabre.
Mefpilus gLbra. Horr. Ke\v. b .De la Chine.
8. Le Néflier à feuilles de forbier.
Mefpilus forbifolia. Desf. b De........ 9- Le Néflier du Japon, vulg. Bibacier.
Mefpilus japonica. Thunb. b Du Japon,
10. Le Ne f i iir maritime.
Mefpilus maritimq. No* fette. b D e . . . . .
r i î Le Néflier értocarpe.
Mefpilus eriocarpon, Noiuette. b D e , , . ..
12. Le Néflier velu.
Mefpilus torüèniofa. Noifette. b De Sibérie.
Aubépines ou néfliers épineux.
13. Le Néflier cultivé.
Mefpilus germonica. Linn. b Indigène.
14. Le Néflier buiffon-ardent.
Mefpilus pyracàntha. Linn. b Du midi de la
France.
i j . Le Néflier aubépine, vulg. Xépine blanche.
Mefpilus oxyacantha. Linn. b Indigène.
16. Le Néflier azerolier.
Mefpilus a^arolus. Linn. b Du midi de la France*
^ 17. Le Néflier^pied de veau.
Mefpilus aronia. Bofc. b De l'Orient.
18. Le Néflier incifé.
Mefpilus fijfa. Bofc. b De l’Amérique fep-
tèntrionale.
15). Le Néflier en éventail.
Mefpilusflabellata. Bofc. b De l’Orient.
20. Le Nefi 1ER jaunâtre.
Mefpilus flavefeens. Bofc. De Barbarie.
21. Le Neflier hététophylle.
Mefpilus heterophylla. Flugge. b De l'Orient.
22. Le Neflier d’Olivier.
Mefpilus oliveriana. Bofc. b De l ’Orient.
23. Le Neflii R peéliné.
Mefpilus peclinata. Bofc. b De l'Orient.
24. Le Néflier trifolié.
Mefpilus irifoliata. Bofc. b De l’Orient.
25. Le Néflier à feuilles de perfil.
Mefpilus apiifolia. Mich. b De l’Amérique
feptentrionale.
26. Le Néflier oriental.
Mefpilus or,enta lis. Bofc. b De l’Orient.
27. Le Nefmer fparulé.
Mefpilus, fpatulata. Mich. f) De l’Amérique
feptentrionale.
28. Le Néflier à feuilles de tanaifie.
Mefpilus tànacetifvlia. Vo'net. b De l’Orient.
2cf. Le Neflier à fleurs odorantes.
Mefpilus odàratà. Bofc. b De Barbarie.
30. Le Neflier pinchi'w-.
Mefpilus lomentofa. Linn. b De l’Amérique
feptentrionale.
31. Le Neflier à cinq lobes.
Mefpilus quinqueloba. Bofc. b De l’Amérique
feptentrionale.
32. Le Néflier flexueux.
Mefpilus flexuofa. Bofc. b De l’Amérique feptentrionale.
33. Le Neflier lobé.
Mefpilus lobata. Bofc. b De l’Amérique feptentrionale.