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L O M B A R D E T T E . Synonyme de Bette
poirée.
LOTIE'R odorant. Voye^ Mélilot bleu%
LOUBO. Bourgeons ftériles qui fortent de
Faiffelle des feuilles des V ignes. Voy. ces mots.
LO U C E T. Voyei Louchet.
LOUP. C ’eft aux environs de Mirecourt une
L U Q
Motte de terre , provenant des L abours;
Foyei ces mots.
LOUTRE. Quadrupède qui mange le poiffon
& que les propriétaires d’étang doivent chercher
à détruire, foie par là chnfle au fufil, ftut au moyen
dès pièges. Voye£ le DiHionnaire des Chajfes.
LÖ U VO T TE . Synonyme de T rèfle b l a n c ,
LUQUET. On donne ce nom aux A lu mettes
dans le midi de la France.
M a CHER. Synonyme de Blossir.
MACHEUL. La V iorne manicenne porte
ce nom dans le département de la Meurthe.
MAGAOU Bêche recourbee, enufagedans
le département du Var.
MAGASIN. Synonyme de C ompost dans le
departement de la Marne.
MAGNOLIER. Magnolia. Genre de plantes
de la polyandrie polyginie & de la famille des
tuiipifères, qui raff=mble quinze e'fpèces, toutes
agréables fous quelques rapports , & dont on
cultive" là plus grande partie en pleine terre dans
nos jardins,
E fp e c e f . .
i. Le M a g n o l i e r à grandes fleurs.
Magnolia grandiflora. Linn. T? De l’Amérique
moyenne.
2. Le Magnolier glauque.
Magnolia glauca. Linn. T? De l'Amérique
feptentrionâle.
3. Le Magnolier parafol.
Magnolia umbella. Linn. T) De l’Amérique
feptentrionâle.
4. Le 'MAGNOLier à grandes feuilles.
Magnolia'macrophy Ha. Mich. De l’Amérique
feptentrionâle.
5. Le Magnolier auriculé...
Magnolia auriculuta. Mich. T) De l’Amérique
moyenne.
6. Le Magnolier à feuilles en coeur.
Magnolia cordata. Mich. T? De l’Amérique
feptentrionâle.
7. Le Magnolier acuminé.
Magnolia acuminata. Linn. T) De l’Amérique
feptentrionâle.
8. Le Magnolier de Plumier.
Magnolia P lumen. Svartz. r> De la Martinique.
9. Le Magnolier à fleurs purpurines.
Magnolia purpiirea. Ait. De la Chine.
iq. Le Magnolier yulan.
Magnolia yulan. Desf. 1? De la Chine.
11. Le MagNôlier à boutons bruns.
Magnolia fufeata. DesF. T? Du Japon.
12. Le Magnolier nain.
Magnolia pumila. VLnt. Ty De la Chine.
13. Le Magno lier à bandes.
Magnolia fafeiata. And. 1} De la Chine.
14. Le Magnolier liliflore.
Magnolia lilifiora. Lamarçk. {7 Du Japon.
• iy. Le Magnolier tomenteux.
Magnolia tomentofa. Thunb. fj Du Japon.
Culture.
Le magnolier à grandes fleurs s’élève à plus de
cent pieds, & acquiert dix pieds de diamètre
& plus. C ’eft un des plus beaux arbres qui éditent
, ainfi; que j’en ai pu juger pendant mon
féjôur dans fon pays natal. Son port mtjeftue-ux,
fes feuilles larges , coriaces , perfiftantes, d’un
vert luifant en deftus Sr fer ru gi ne u fes en deflous ;
fes fleurs larges de trois à quatre pouces, d’un
blanc éclatant, d’ une odeur extrêmement fuave;
fes fruits d’un rouge éclatant , pendans, à leur
maturité, au-deflous des cônes qui les renfer-
moient, tout concourt à le faire admirer des
plus indiffère ns.
Ces avantages ont déterminé le tranfport de
ce magnolier a n Europe, dès l’époque de la découverte
de l’Amérique j mais comme il demande
un climat chaud, 8t que fes graines ont d’abord
été femées dans les environs de Londres & de
Paris , qu’il ne donne des fleurs qu’à Un âge allez
avancé, il n’éft devenu commun que dans ces dernières
années, lorfque le goût de la culture des
arbres étrangers a pris del*amplitude.'C’eft dans
la partie méridionale de la France , & encore
mieux en Italie & en Efpagne, qu’on peut feule-
, ment le cultiver en pleine terre, 8c c ’eft là qu ll
M A G
exifte en effet quelques pieds qui donnent de
, t»0nne graine, avec laquelle fa propagation
va fans doute s’étendre avec rapidité.
Il a été indiqué plufieurs variétés de ce ma-
onolier, toutes fondées fur la largeur & la longueur
des feuilles , & q u i, à mon avis, ne méritent
pas l’attention des amateurs. Celle qui a rapport
à l’abfence des poils roux à~ia face inférieure
i de ces feuilles, fî commune dans nos jardins, tient
àlajeuneffe des pieds & au froid du climat de Paris.
Dans fon pays natal, le magnolier à grandes
fleurs croît dans les terrains frais 8c améliorés
par beaucoup de terreau. Ainfi, en France, il
faut le planter dans un terrain analogue, ou mettre
dans les cailles deftinées à le recevoir, de bonne
terre à oranger. • ' .
Ainfi que je l’ai fait entrevoir plus haut, ce
n’eft que depuis peu d*années qu’ il exitte en
Europe quelques pieds qui donnent de la bonne
graine. Auparavant 011 étoit obligé de la tirer
de la Caroline & contrées voifines, où la grofleur
& la hauteur des arbres en rend la récolte difficile,
& par conféquent coûteufe, & de les envoyer
ftratifiées dans la terre humide, car elles
perdent très-rapidement leur faculté germinative
lorfqu’elles font expôfées à un air fec.
Ces graines fe fèment, auffitôt qu’elles font
[arrivées, dans des terrines, qu’on place fur une
[couche à châffis & qu’on arrofe largement. Le
[plant levé eft laifle en plein air pendant les quatre
mois d’é té , pour qu’il fe fortifie. A (a\froifième
lannée, il'" eft repiqué, feul à fe u l, dans des
[pots, placés à une expofition chaude & arrofés
[fortement, pots qu’on rentre dans l’orangerie
[aux approches des froids. Lorfque ce plant a
[acquis fîx pieds de haut, on le tranfplante dans
[des cailles, qu’on change contre de plus grandes,
là mefure qu’il s’accroît, & on le traite de même,
Ic’eft-à-dire, qu’on le rentre dans l’orangerie pen-
Idant l’hiver 8c l’arrofe fortement pendant l’été.
| Mais c’eft par les marcottes qu’on reproduit
lencore , prefque généralement, le magnolier à
[grandes fleurs, à raifon de la rareté des graines,
■ quoique les pieds qui en réfultent foient moins
■ beaux & moins vigoureux. Il y a deux moyens de
■ procéder, dans ce mode.
I i°. Les propriétaires font les marcottes en
tl’air, c’ eft-à-dire , dans de petits pots ou des
Itomets de fer-blanc, à travers lefquels paffe
lune jeune branche , & qui font attachés à une
■ autre branche. Comme le peu de terre qui eft dans
|ces pots ou dans ces cornets, & leur expofition
|au vent, rendent la defficcation de cette terre très-
irapide, un feul manque d’arrofement fuffic fou-
Ivenc pour faire périr les racines naiflantes, &
■ oblige de recommencer > auffi ce mode devient-il
Kde jour en jour plus rare.
"• i°. Les pépiniériftes plantent en pleine terre,
fous un châffis , des pieds déjà forts de magno-
\far à grandes fleurs, en coupent la tête rez-
Difl, des Arbres & Arbujles.
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terre , 8c en couchent chaque année les^ rejets.
Ces rejets prennent toujours racine dans 1 année, 8c peuvent être relevés avec certitude de reprife
dès le printemps de la fuivante. Ce mode e ft,
aujourd’hui, le plus généralement ufité.
Quelquefois il fort des rejetons de ces pieds
ainfi traités. On les lève comme les marcottes.
Les marcottes fe traitent de la même manière
que les plants de trois ans venus de graines-
La ferpette doit toucher le moins poffible
les pieds de magnolier à grandes fleurs. ^Si une
branche s’étend trop , il vaut mieux 1 arrêter
par le pincement de fon extrémité que par fon
raccourciffement. .. x
La flèche des magnoliers eft auffi néceflaire a
la facilité de fon accroiffement qu?à la beauté
de fa forme. Elle ne doit donc jamais être
coupée.
En Amériqtlè, le magnolier ne donne des
fleurs que lorfqu’ il eft parvenu à trente pieds
de haut & à un pied de diamètre. Dans nos orangeries
il en donne quelquefois une ou deux,
lorfqu’ il eft arrivé à la hauteur de fix pieds &
à la grofleur du pouce. On accélère même le moment,
principalement dans les pieds provenant
de marcottes , en renouvelant rarement leur terre.
& en les arrofant avec'parcimonie , mais alors
on rifque de voir périr ces pieds.
Le bois du magnolier à grandes fleurs^ eft blanc 8c d’un travail facile i J mais comme il pourrit
aifément, on ne l ’emploie qu’a l'intérieur, principalement
débité- en planches. J’ai cependant navigué
dans un canot fait d’un feul arbre, qui
avoit déjà plufieurs années de ferv ice, 8c qui
rie fembloit pas être encore altéré.
L’enthoufiafme que j’ai dû prendre pour cet
arbre dans les forêts de T Amérique, me porte
à faire des voeux pour qu’il fe multiplie promptement
dans le midi de la France.
Le magnolier glauque ne s’élève qu’à quinze
ou vingt pieds en Caroline, ou j en ai obferve
d’immenfes quantités dans les lieux marécageux,
mais non couverts d’eau. Il forme le plus fouvent
de hauts buiffons, d’ un très-bel afpeét lorfqu il
eft en fleurs, car fes feuilles 8c fes fleurs, quoique
plus petites que celles de l’efpèce précédente,
pofledent les mêmes avantages. On' l’appelle
dans ce pays arbre a. cajlor, parce que le caftor fe
nourrit volontiers de fon écorce, qui, odorante
& fort amère, eft employée comme fébrifuge,
fous les noms de faux quinquina ou de quinquina de
Virginie.
Ce magnolier, nullement fenfible aux gelees du
climat de Paris, s’y cultive depuis très-long-temps
en pleine terre 8c donne tous les ans des fleurs 8c
des fruits , mais cependant il n’ y eft ni très-commun
ni très-beau , ce que j’attribue à ce qu’on le
tient conftamment dans une terre de bruyère fèche,
tandis qu’il devroit être, dans une terre franche 8c
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