
TA V A IL LO N . Les EsseNtes d’EficÉA fe
nomment ainfi dans le Jura.
T A V A LÉ . Synonyme de T aconé.
TEAUME. Synonyme de Faucillon, dans la
Beauce.
TÉMOIN. Synonyme de Boa ne dan? quelques
lieux> dans d’autres', c’eft du charbon, des pierres
, mis fous une borne.
TENDEL1N. Une Hotte faite en bois de
Sa p in , porte ce nom dans l’eft de la France. 11
feroit à delîrer qu’on- en fît ufage dans tous nos
départemens, vu fa commodité & fa légèreté.
T E N D O N . Synonyme de Bugrane des
champs.
TERRADE. La Boue des rues s’appelle ainfi
dans le Midi.
TERRAGE. L’opération de reporter au fom-
met des vignes la terre que les labours & les
pluies ont entraînée dans leur .partie inférieure,
fe nomme ainfi dans quelques cantons.
C ’eft toujours une grande dépenfe que de terrer
fes vignes, & ileft par conféquentde l'intérêt
du propriétaire d’en retarder la néceffité, par des
labours en remontant, par des plantations de
Haies tranfverfales fort baffes, ou des Murs en
pierres fèches. Voye^ ces mots & ceux T errasse
& V igne.
TERRAILLER. Leshabitans des hautes Alpes
donnent ce nom à l’opération de répandre de la
terre fur leurs Prés pendant l’hiver. Voye{ ce
mot & Butter.
TERRAIN ARGILEUX. Terrain dans la cora-
pofition duquel l’Argile domine. Voyei cè mot.
Il fé trouve des terrains argileux dans les montagnes
primitives, dans les montagnes fecondai-
res, dans les montagnes tertiairesi mais ils offrent
des nuances, dans chacune de ces montagnes, que
les cultivateurs doivent prendre en confidération.
Voye^ Montagne & Marne.
T errain calcaire. Terrain où le C alcaire
domine. Voye^ ce mot.
Toutes les fortes dè montagnes offrent des terrains
calcaires , mais les primitives fort peu. C ’eft
donc dans celles appelées fecondaires- & tertiaires ,
q u e les cultivateurs font appelés à opérer fur eux,
& ces terrains font les plus étendus. Voyei Montagne
» C ra ie , Chaux.
T errains primitifs. Terrains compofés de
Granit, de Gneiss, de Schiste, de C alcaire
ancien^ de Grès ancien , de Porphyre
, de Jaspe. Voye\ tous ces mots.
Ces terrainsy formés par la précipitation des
matières terreuGs diffoutes dans l’eau plus que
bouillante,.qui a entouré pendant des milliers de
fiècles le noyau de feu qui fe trouve, encore nu
centre du globe , font rarement difpofés en bancs
parallèles à l’horizon. I ’s fupportent tous les
autres. La culture y eft rarement avantageufe,
Voye^ Montagne & V olcan.
T errains secondaires ou T errains de
transition. Ce font les terrains qui fe font dé-
pofés fur les roches primitives, lorfque l’eau
dans laquelle fe font formées ces'dernières a été fuf-
fifamment refroidie pour que quelques animaux,
tels que ceux des polypiers, des bélemnites , des
ammonites, des gryphites, tous n’exiftant plus,
même analogiquement dans les mers actuelles, y
puffent vivre.- Ces terrains, fouvent en couches
horizontales féparées par des couches argileufes,
confti tuent des chaînes d’une grande largeur autour
de toutes les hautes montagnes primitives.
Prefque toute la fur face de la ci-devant Lorraine,
aux Vofges près, prefque toute celle de la ci-devant
Bourgogne ,. au Charolois près, prefque
toute la Franche-Comté, prefque toute la Champagne,
en font compofées. La C raie en fait partie.
Voye% ce mot & ceux Marbre, Lave calcaire.
•
La plupart des terrains fecondaires font d’une
fertilité moyenne. Les fources y font rares, mais
fort abondantes en eau. '
T errains te r t ia ir e s , ou a couches.
Après que la mer fe fut retirée de deffiis les montagnes
fecondaires, elle fe peupla d’une bien plus
grande quantité de polypiers, de coquilles, de
| poiffons en partie analogues à ceux qui fe trouvent
encore vivans dans les mers actuelles des
pays chauds, & qui, par la fucceffion de leurs générations,
ont conffitué prefqu’exclufivemeht des
couches de pierre coquillière horizontale, & rarement
jhomogènes , entremêlées de bancs d’AR-
gile ou de Sable. Voy. ces mots & celui Pierre
a b ât ir.
Comme les terrains tertiaires font les plus/éloi-
gnés des centres des chaînés, les eaux pluviales
ont entraîné dans leurs plainës les détritus des
végétaux des montagnes primitives & des montagnes
fecondaires j auffi font-ce ceux qui font
les plus fertiles.
TERRE AIGRE. La terre tourbeufe s’appelle
quelquefois ainfi. Voye[ T ourbe.
T erre arbue, ou Aubû. On donne ce nom
à la T erre franche aux environs de Clamecy,
aux environs de Salins, &c.
T erre bâtarde. Ce nom s’applique aux
terres d’ ALLUViON, très-fertiles dans le départe-
denc du Tarn.
T erre infumable , ou dans laquelle le fumier
ne fe décompofe pas.
J’ai été dans le cas d’obferver deux fortes de
terre qui fe trouvent dans ce cas.
L’une
L’une eft unenourbe incomplète ptovenant du
défrichement d’ un terrain Uligineux. Voye^ce
mot. -
L’autre eft une argile fablonneufe & lerrugi-
neufe, ne contenant, d’aprè* une analyfe rigou-
réufe, aucune portion d’humus.
Un mélange de chaux & un mélange de terreau
bien confommé, peuvent rendre à ces deux
fortes de terres la faculté de décompofer le Fumier.
Voyei, ce mot.
T erre molagÉe. On.appelle ainfi, aux environs
de Châlons-fur-Marne, les terres qui, après
avoir été trop piétinées par-les beftiaux, ne pro-
duifent que de foibles récoltes de feigle.
T erre molle. Synonyme de T erre gâcheuse.
T erre réchauffée. Terre dont les rayons du
foleil du printemps ont ranimé la force végétative. '
Les terres noires font les premières réchauffées.
Aprfs viennent les terres fablonneufes. Les plus
tardives, font les argileufes humides.
Au levant, les terres fe réchauffent plutôt qu’au
couchant, & au couchant plutôt qu’au nord. Le
midi eft l’expofition la plus favorable pour les
primeurs.
TjîRRE reprise. Terre labourée une fécondé
fois» par fuite de pluies ou de féchereffe.
TERRONELLE. Expreflion que j’ ai propofée
pour in iiquer une pratiqué de jardinage fort
avantageufe, félon moi, & qui confîfte à faire des
foffes foit longitudinales, foit circulaires, de trois
pieds de profondeur, à mettre au fond un pied de
bonne terre, & à y femer les graines de melons,
de pois de primeur, de falade, & c ., foffes qu’on
recouvriroit de planches pendant les nuits froides,
& qu’on découvviroic à l ’afpeét du foleil.
Ainfi une terronelle n’eft qu’un châfiL économique.
f^oye^ ce mot ët celui Bâche.
Lorfque le fo! eft argileux, la paroi d’une terro-
neile n’a pas befoin d'être foutenue : quelques
douves de vieux tonneaux, coupées dans leur milieu
, fuffiferit pour s’oppofer à fon éboulement,
lor.fqu’ il eft fablonnéux.
Tout l’hivèr la-végétation fe conferve, en fai-
fant même quelques progrès, dans les plantes placées
fous lès teTonellcs, parce que ces plantes
profitent de la chaleur qui émane de la terre,
& qui n’eft pas, autour d’elles, auffi promptement
• balayée par les vents que fi elles étoient à l’ air libre.
On peut facilement, au moyen de deux bâtons
inclinés, rendre l’affemblage des planches defti-
nées à recouvrir la terronelle, un moyen d’abri
contre les vents du nord.
Ce genre de culture, quoique peu pratiqué , n’eft
pas inconnu dans les jardins. J’en ai vu bien des
exemples. J’en ai moi-même donné à Ver {ailles,
une certaine année où je manquois de châffis. Il
Ui&. des Arbres & Àrbuftes.
eft pratiqué en grand pour la vigne, aux environs
de Chartres, fur les montagnes de Léon en Eipa-
gne, où je l’ai obfervé. .
Les foins que demandent les terroaelles, (ont
.moindres que ceux des châlfis, mais du rcite, de
même forte.
TH U Y A . Thuya. Genre de plantes de h mo-
noecie mùnadeiphie & de la famille des conifères,
dans lequel fe placent neuf efpèces, dont trois le
cultivent très-fréquemment en pleine terre dans
nos jardins, & trois ou quatre autres, dans.quelques
unes de nos orangeries,
Ejpeces.
I. Le T huya d’Amérique, vulg. l'arbre de vie,
• cèdre blanc•
Thuya occidentalis. Linn. T? De 1 Amérique
feptentrionale. .
2. Le T huya de la Chine.
Thuya orient alls. Linn.. De la Chine.
| | Le T huya à feuilles de cyprès.
Thuya cupreffioides. Linn, fi Du cap de Bonne-
Efpérancé. - ,
4. Le Thuya articule.
* Thuya articulât a. Desf. T? De Barbarie,
y. Le T huya auftral.
Thuya au(lralis. Bolc. De la Nouvelle-Hollande.
. , . ,
Le T huya à écailles inégales.
Thuya inequalis. Desf. T> D e ... «•
y- ; > “ 7. Le T huya rayé.
Thuya lirieata. Poiret. T) De. . . . .
8. Le T huya en doloir.
Thuya dolabrata. Tliunb. T> du Japon.
9. Le T huya quadrangulaire.
Thuya • quadrangularis. Poiret. T? De Mada-
gafcar.
Culture.
Le thuya de Canada s’élève dans fon pays natal
à une hauteur, (30 ou 40 pieds) & à une grofféux
auxquelles on ne le laide pas parvenir en Eut ope ,
parce qu’ à mefure qu’il vieillir, il perd de fes
agrémens , & qu’on ne l’a encore cultivé que dans
nos jardins, quoiqu’ iLy ait été introduit fous le
règne de François 1er. Il eft fâcheux que pe donne
n’ait encore cherché à en faire, des plantations en
grand, car il fex multiplie très-facilement, groflit
très-rapidement ; fon bois eft incorruptible, 6z
par conféquent très-propre à tous les fer vices,,qui
le placent à l’air ou en terre, dans des lieux humides..
Voye][ C ÈD R E & GEN É V R IE R . #
C e qui donne tant d’agrément à cet arbre dans fa
jeuneffe, c ’eft que fes rameaux ont la forme d’ un
éventail, & que,quoiqu’écartés du tronc, leur en-
femble fait la pyramide, difpoiition rare & élégante.
De plus, ils' font d’un beau vert foncé &
exhalent, dans la chaleur, ainfi que toutes (es
autres parties, une odeur réfineufe tuave. Sssfruitî
r C k i - . U k