
DIGERE. D i g é r a . Genre de plantes fort peu
diftin&du C adelari. Il a suffi été appelé Aerua.
D I È T E S . D i e t e s . Genre de plantes qui a pour
type TIris MORÉOÏDE.
DIGITAIRE. D i g i c a r i a . Genre de plantes qui
enlève aux Panics ceux qui offrent plufieurs épis
-forçant du même point. Le SvntherismA en
diffère fort' peu.
DIGLOSSE. D i g l o j f u s . Genre de plantes de la
clarté des fynantherées, voifin des H él iant e s .
Nous ne cultivons pas les deux efpèces originaires
du Pérou fur lesquelles il eft établi.
DIGYNIE. Dans le fyftème de Linnæus, les
fleurs qui ont deux étamines s’appellent d ig y n e s .
V o y t [ Botanique,
DILEPTION. D iU p ù u m . Genre de la diandrie
roonogynie & de la famille des crucifères, fort
voifin des Passeraqes, établi pour placer deux
plantes de la Louifiane qui fe cultivent dans nos
jardins,
DILEPYRE. D i t e p y r u m . Genre de plantes qui
ne diffère pas de celui appelé M uhleneergie, &
fort peu de celui appelé Brachyelytre.
DILEWYNIE. D i / c w y f i i à . Genre de plantes
qui ne diffère pas de I’Eutaxie.
DILIVAIRE, D i l i v a r i a . Genre de plantes établi
aux dépens des A c a n t h e s .
DILLENIA. V o y e i Sialite.
DILOBEIA. Grand arbre de Madagafcar , imparfaitement
connu.
DIME RIE. D im e r i a . Plante de ta Nouvelle-
Hollande, fort voifine des C anamelles, mais
• que R. ' Brown d o i t devoir feule conftituer un
genre,
DIMEROSTEMME. D im e r o f t e m m u m . Genre
plantes fort voifin des T rattenikies.
DIMOCARPE. D im o c a r p u s . Genre qui eft fyno-
pyme de L i t c h i & d’EuPHORiE.
DIMORPHANTE. D im o r p k a n t e s . Genre de
plantes établi aux dépens des V ergerollès.
DIMORPHOTHÈQUE D im o r p h o t k e c a . Genre
de plantes établi pour placer le S ouc i plu via l.
Il a aufli été appelé C ardisperme.
DINADE. C ’eft, dans le Lot & Garonne, la
quantité de Vigne qusun homme peut labourer
pendant une demi-journée de travail.
DINA-XANG. L’ Indigotier vert porte ce
nom à la Cochinchine.
DINDON, M e l e a g r i s g a t l o - p a v o , Linn. Oifeau
de la famille des gallinacées, originaire d’Amérique,
8c qui eft devenu un des plus imporcans de
ceux que nous pouvons éleyçr en domefticité.
à raifon de la groffeur & de la bonté de fa chair.
J’ai v u , tué 8c mangé des d in d o n s fauvages en
Caroline, & je puis affurer que leur goût eft aufli
fu péri eut- à celui des d in d o n s de nos balles-cours
que celui des faifans au plus infipide de nos poulets.
D’où provient cette différence ? uniquement de la
nourriture; car les d in d o n s des fermes de N nman-
die ou de Picardie, qui ne fortent pas de la cour,
font inférieurs à ceux de la Sologne qu’on mène
paître dans les bruyères, & ces derniers également
inférieurs à ceux de la Bourgogne, de la Lorraine
& de là Franche-Comté qu’on mène paître
dans les bois. Ce font certainement ces derniers
qui fe rapprochent le plus de ceux des forêts de
l’Amérique, 8c par leur plumage cuivré, & par
leur faveur. C ’eft de ces pays que je confeille aux
amateurs de tirer des mâles & des femelles pour
remonter leur race.
Je commence par ces obfervations, parce que
c’elt fur leurs conféquences que le l'ujet que je
traite doit être bafé.
La couleur du d in d o n fauvage eft un brun-noir,
avec de petites lignes fauves recourbées & des
reflets cuivrés.
Quoiqu’ il n’ y ait guère plus de trois fiècles
que le d in d o n a été importé en Europe, il offre de
nombreufes variétés dans l’état de domefticité. U
plus commune eft la noire. Les plus recherchées
font la fauve & la blanche, quoique d’une confii-
tqtion évidemment plus foible.
Tout ce qui peut êrre mangéTeft par les dind
o n s . Ils fe jettent avec la même avidité & fur les
fubftances animales & furies fubftances végétales.
Varier leur nourriture eft dans leur nature, &
c ’eft ce qu’on ne fait pas dans les termes où, on
en élève le plus.
Je les ai vus préférer les infectes, furtout les grillons,
les fautèrefes, & c ., aui grains; je les ai vus
quitter la recherche dc.s infectes pour fe jeter fur
les grenouilles, les ferpens, les rats, les fouri«, &c., 8c les dé vorerCDans leur jeuneffe, ils . préfèrent
les baies. En automne, ce font les glands qu’ils
aiment le plus. Ge n’eft qu’ à défaut cFautres lub-
fiftançes qu’ ils paiffent l’herbe comme les Oies.
Toutes les températures, toutes les natures de
fol conviennent aux d in d o n s j mais ce n’eft que
dans les pays pauvres, les. landes;, les friches, Us
bois dégradés, fur les montagnes pelées qu’on doit
en élever de grandes quantités, puifque là , feulement;
i®. ils font d’ une qualité plus rapprochée
de celle de l’état fauvage ; z°, ils reviennent à
affez bon marché, pour produire, par leur vente,
un revenu de quelqu’importance.
Cette dernière obfervatio.n eft fondée fur 1s
fait qu’un d i n d o n , élevé dans une baffe-cour, ou
il ne vit que de graines achetées, ou (iifceptibles
d’être vendues, a plus coûté à nourrir qu’il rapportera
lorfqu’ il fera porté au marché l'hiver le vant.
Peu de cultivateurs ont fait ce calcul ; nruus
il fuffit que deux ou trois aient çonftaté fa juftefle »
• ^ POl#
oour qu'on ne puiffe pus en rejeter les confé-
quences. V o y ‘ l au mot Poule.
u Un cultivateur qui veut fpeculer fur les d in d o n s
dans un canton où il pourra les envoyer chercher
leur nourriture dans les champs, dans les pâtura-
«es dans les bois, dès qu’ils feront en état de marcher
c’eft-à-dire, environ quinze jours après
leur naiffance, 8c avant la pouffée du rouge, cherchera,
dès l’automne, à fe procurer les plus beaux
mâles & les plus belles femelles. II les nourrira
abondamment. Un mâle fuffit à huit ou dix fe melles,
s'il a deux ans, comme il eft bon qu’il les
ait, car plus jeune il eft trop foible, & plus vieux
il eft trop méchant. D’ailleurs, les vieux mâles
ont la chair coriace & font de mauvaife vente.
Lorfque les mâles fervent trop de femelles, les
oeufs font expofés à n’être pas fécondés, 8c par
conféquent à devenir inutiles à la reproduction.
On reconnoît les femelles, en tout temps, à la
pet iteffe de leurs caroncules, de leur ergot, du
pinceau de poil de leur poitrine, à leur piaulement
plus foible, à leur démarche plus humble,
&c. Dans leur jeuneffe elles font plus groffes
que les mâles, mais'ces derniers prennent enfuite,
fous ce rapport, un grand avantage fur elles.
Un logement fpécial, fuffîfamment aéré & d’une
grandeur proportionnée au nombre de d in d o n s -
qu’on fe propofe d’élever, a dû être préparé à
l'avance.. Rien n’eft plus contraire au fuccès dej
leur éducation que de les entaffer avec les autres
volailles dans un poulailler étroit, où ils font
tourmehtés par le bruit, par les poux, par le
mauvais air, &c. Une cour particulière, où on
auroit planté plufieurs mâts garnis d’échelons,
leur feroit même très-avantageufe, car ils aiment
la tranquillité, le grand air, & , dans l’état fauvage,
ils fe huchent, pendant la nuit, au plus
haut des plus grands arbres.
Les gelées de l’hiver font à peine finies que les
dindons entrent en amour. La tête du mâle prend
une teinte pîüs rouge, il fait la roue 8c glouffe.
Il eft bon alors d’augmenter fa nourriture , ainfi
que celle des femelles. Plus la ponte eft précoce,
& plus on peut compter fur le fuccès de la fpécu-
lation, parce que les premières couvées fe vendent
toujours le mieux. Les femelles de deux ou
trois ans pondent plus tôç & donnent plus d'oeufs,
&des oeufs plus gros que celles de l’année précédente.
Elles pondent ordinairement de deux jours
l’un, fucceffivement, quinze à vingt oeufs, qu’elles
aiment aller cacher loin de la maifon, dans
les haies, les buiffons, les prés. Comme elles annoncent
ce befoin de pondre par un cri particulier
& par.l’inquiétude qu’ elles témoignent contre
lesobfervateurs, il eft toujours facile, en-fe cachant,
de découvrir leur nid & de s’emparer de
leurs oeufs. Au refte, quelquefois ces couvées
fauvages font celles qui réuflïffent le mieux, mais
elle« (ontexpofées à être détruites par les paffans,
par les belettes, les fouines, les renards, &c.
D i d . - d e s A r b r e s & A r b ù j l e s .
Chaque jour les réfultats des pontes feront apportés
à la maifon & réunis dans des paniers fépa-
rés ,afin qu’on puiffe mettre les premiers pondus
fous les premières couveufes, fans diftinguer,
comme quelques perfonnes penfent qu’il faut le
faire, ceux de la couveufe.
Dès que la ponte eft terminée, il convient de
tuer le mâle, qui doit avoir deux ans, ainfi que je
l’ai dit plus haut, ce qui fuppofe cpie ceux de l’année
précédente ont été féqueltrés avant 8c pendant
toute la durée de cette ponte.
Quelquefois il y a une fécondé ponte en automne
, rarement de plus de douze oeufs, qu’ il
eft mieux de manger que de faire couver, attendu
que l’approche des froids ne permet pas d’efpé-
rer que les petits qui en fortiroient vinffent à bien.
Je ne crois donc pas qu’ il foit avantageux de provoquer
cette ponte en ôtant les petits à une mère
pour les réunir à ceux d’une autre, comme on le
pratique fi fouvent.
Les oeufs de dinde ne font pas fi délicats que
ceux de poule, mais ils font trois fois plus gros ,
ce qui fait compenfation. D’ailleurs, ils peuvent
avantageufement être préférés pour la confection
de la pâtiffsrie , qu’ils améliorent d’une manière
fenfibie. ^ ^ . •
On peut reconnoître,quoique plus difficilement,
à raifon de la plus grande épaiffeur de la coquille,
les oeufs de dinde inféconds, par l’abfence du
germe , comme on diftingue ceux des poules, en
les plaçant entre une lumière 8c l’oeil. V o y e \ Intu
b at ion .
On reconnoît qu’une dinde eft dans la difpofi-
tion de couver, à un glouffement particulier, à
une agitation remarquable, à fon accroupiffement
permanent dans le lieu où elle a pondu, lors même
qu’il ne s’y trouve plus d’oeufs.
C ’eft dans un local fe c , -chaud, peu éclairé, 8c éloigné de tout grand bruit, qu’on doit
mettre les dindes à couver, féparées les unes
des autres par des planchês aff.z larges pour
qu’elles ne puiffent pas fe voir. Leur nid fera établi
à terre, fur quelques brindilles de bois, &
compofé de paille recouverte d’un peu de foin.
On mec environ vingt oeufs dans chaque nid.
Les dindes paffent, 8c avec raifon , pour les
meilleures couveufes parmi les oifeaux de baffe-
cour. L’ efpèce de fièvre qu’elles éprouvent fur le
nid, élève leur température à près de trente degrés.
Elles oublient quelquefois le manger & le boire,
& deviennent excelfivement maigres pendant la
durée de l’ incubation. Ce doit être la même per-
Tonne q u i, tous les jours, mette la nourriture &
i la boiffon devant elles. Jamais cette perfonne ne
| doit retourner les oeufs, cette opération fi importante
devant être faire par la couveufe même;
mais fi quelques uns d’eux avoienc roule hors du
nid, elle les y remettroit. ^
Cependant il eft des dindes marâtres qui ne
veulent pas couver, d ’autres qui caffenc leurs
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