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dans les grandes pépinières où on établit des
Mères (voyeç ce m o t), uniquement dans 1 intention
de le propager. Il le greffe aulïi, à deux ou
trois pieds de terre , fur le lilas commun ou fur le
troène , pour le tonner en boules d un grand éclat
quand elles font en fleurs , comme on peut s'en
aiiùrer au Luxembourg, où les plates-bandes font
garnies de pieds ainli difpofés.
Cette variété a été fabftituée à la fécondé pour
la faire forcément fleurir en hiver , comme je 1 ai
indiqué plus haut, ce qui donné lieu à un commerce
de quelqu'importance fur le marché aux
fleurs de Paris ,6e des autres grandes villes de-l'Europe.
r i "
Dans les jardins payfagers , ce lilas fe plaît autour
de la maifon d'habitation , devant les fabriques
, le long des allées les plus fréquentées. Partout
il fe fait remarquer lorlqu'il elt convenablement
dirigé. Les gelées du printemps le frappent
quelquefois & l'empêchent de fleurir, mais je n.ai
pàs^connoinance qu’elles l ’aient jamais fait mourir.
LIMACE. Petit Ulcère qui naît entre les
ongles des Boeufs & des V aches , par l'effet des
petites pierres qui s'y fixent. On le guérit d abord
par des cataplafmes émolfiens, & quand il eft
invétéré, par des cauftiques. Voye[ Piètain &
P esôgne.
LlMAGNE. Fond d’ un ancien lac de l’Auvergne,
compofé de débris, volcaniques > fa fertilité
eft extrême.
Il y a auffi une limagne dans le département de
l'Aveyron , mais c’eft un plateau calcaire fort
élevé.
LIMBARGO. Synonyme de C h en evo t te .
L IQ U ID AM B A R . Liquidambar. Genre de
plantes de la moncecie polyandrie & de la famille
des amentacées, où fe placent deux arbres
exotiques qui fe cultivent en pleine terre dans dos
jardins, -
Obfervations.
Le genre C omptonie a fait partie de celui ci.
jEfpeces,
1. Le Liquidambar du Levant. i
Liquidambar orientalis. Linn. D Orient.
2. Le Liquidambar d’Amérique.
Liquidambar fiyracifiua. Linn. T) Des parties
chaudes de l’Amérique.
Culture.
L i première efpèce eft l’arbre qui fournit le
fiyrax ou iiorax calamite, l’ un des plus agréables
parfums. Il fe voit depuis long-temps dans nos
jardins, où on le multiplie très-facilement de
mascottes i mais comme il diffère extrêmement .
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peu de la fécondé, il fe confond avec elle, 8c elî
rare partout, hors les écoles de botanique.
Le liquidambar d’Amérique, dont j’ai obfervé
d’immenfes quantités pendant mon féjour en Caroline,
tft un fuperbe arbre de quarante pieds &
plus de hauteur, qui croît dans les terres humides
& même inondées, & qui laiffe fluer de fon
écorce une réfine très-fuave, appelée baume de
Copalme. il fleurit avant le développement de fes ]
feuilles.
Cet arbre fi élégant, fi odorant, eu cependant
regardé par les propriétair e avec animad-
verfion, parce que fon bois n'eft bon ni à brûler,
ni à être employé autrement, tant il elt tendre &
fufceptible de fe pourrir} auffi, lorfqu’on veut
défricher les places où il fe trouve, & ce font
eonftamment les meilleures , après avoir cerné fon
écorce, le laifie-t-on fur pied jufqu’ à ce qu'il le
, foit détruit de lui-même. '
La réfîne du liquidambar fe recueille dans! Amérique
méridionale, à la fuite de plaies faites à
fon écorce, pour l'ufage de la médecine/En
Caroline, pays déjà froid pour lui, cette écorce
n'en donne pas allez pour mériter les frais de (a
recherche, mais on y fupplée en faifant bouillit
fes jeunes branches dans l'eau, & en ramaffant ia
liqueur odorante, huileufe, qui en fort 8c qui nage
fur l'eau. Cette liqueur a, à un plus foible degré, I
tes mêmes vertus que le baume.
Je dirai, en paffant, que l’hirondelle acuti-
penne lie , èntr'elles, tes petites bûchettes qui
compofent fon nid , avec la réfine de cet arbre. !
Ce liquidambar qit devenu commun en Europe, J
depuis que Michaux a envoyé des tonneaux de fes
graines aux pépinières de Verfai.tes 8c autres. Je
les fai fois femer dans des plates-bandes de terre
de bruyère expofées au nord, 6c arrofer abon-
1 damment. Le plant levé e to i t , à fa fécondé
année, repiqué dans- une autre plate-bande, à un
pied de diftance, 8c traité de même. Tl y a eu
peut-être 500,000 pieds de cet âge dans .es pépinières,
qui, la plupart, ont péri à leur tranfplan*-
tation définitive, pour n’avoir pas été placés dans
une terre a fiez légère 8i affez humide. PluneurS
ont été frappés des dernières gelées du pi in*
temps. i' ./ f
Aujourd’hui qu’ il ne nous arrive plus de graines,
& que les pieds encore exiftans ne font pas allez, I
vieux pour en fournir, on ne multiplie le
dambar que de marcottes, q ui, faites avec les
jeunes pouffes d'une mère, placée à l’ombre,
prennent racine la même année, 8c peuvent eue
relévées l’année fui vante, pour,-après deiix ans
de pépinière, être mifes en place. . . ,
Il efl: fâcheux que cet arbre demande fi
rieufement un terrain en même temps léger «
humide, car il eft du nombre de ceux avec lel-
quels on peut faire les plus fliperbes avenues, t
rai fon de la beauté de fon feuillage & de la uia-
vité de fes émanations.
. IZ É E . Engrais liquide très en ufage
, , la Suiffe allemande, 8e dont la pratique
j ig g une nouvelle fource de richeffes pour la
France.
Voici ce que dit M. Banck; car, quoique j en
• nrÔDarer dans les environs de Zurich, je ne
« La Uiée fe prépare dans une étable dont le foi
compacte & bien pavé ne permet aucune infiltration
Ce fol eft fur un plan incline d environ
trois pouces du râtelier au fond de l’étable : c ’eft
là que règne , dans toute là longneur de celle-ci,
un canal de bois fermé aux deux bouts*, dont la
largeur & la profondeur fontdedix-huitpouces. On
a pratiqué au-dtffous de ce canal ptufieurs foffés
communiquant avec lui par des ouvertures qu'on
ferme à volonté, & réparées entr’eîles, fans communication,
foit par des planches de trois pouces
é’epâiffeur, foit par des bandes de pierre. Le i
canal feroit ouvert fupérieurement dans toüte^ fa .
longueur, fans quelques rondins de bois^qu’on j
place en forme de ponts, pour traverfer 1 étable.
Les chofes ainfi difpofées, on introduit dans le
canal affez d’eau pour le remplir à moitié, & on
fait entrer enfuite les excrémens du bétail qui n y
ont pas coulé. Le canal eft, pour l’ordinaire, entièrement
plein au bout de vingt-quatre heures:
alors, après avoir briffé les matières, on ouvre le
bondon 'qui correfpond à la première foffe, elles
y entrent} on introduit encore de i eau dans le
canal pour le laver exactement, & on la fait
couler dans la foffe : cette eau s'y trouve dans la
proportion d'environ trois parties contre une
d’excrémens, qu’on a fait entrer à l’état le plus
frais poffible.
» Le lendemain, même opération, jufqu à ce
que la première foffe foit pleine aux trois qinrts;
on la ferme alors, & la fermentation s’y .établit.
» On ouvre la fécondé, qui fe remplit de la
même panière j enfuite la troifième.
» Lafteyrie, dans fon importante coîleétion de
conftruétions rurales, a donné le plan 8c la coupe
de ces foffes.
croûte fpongieufe . en forme de chapeau . dont
répaiffeur elî quelquefois de dix-huit pouces oc
qui fe préfente à la furface.
/ t a li\ée eft un liquidé muqueux , d’une con-
fiftance huileufe , d'une couleur brune verdâtre >
fans odeur défagréable, qui ne moufle que lort-
qu’ elle a trop fermenté. '
» Le nombre de ces f ' eft ordinairement de
cinq} leur capacité varie ielon celle de l’étable}
on la calcule de manière que tout foit plein au
bout de fix femaines, parce qu’ il faut ce temps
pour la perfection de la li\ée, & par coiiféquent
pour l’exploiter ; mais comme on n'a pas fi fouvent
befoin du fumier, on le dépofe dans un réfer-
voir qui eft ordinairement placé derrière l’étable,
à l'abri du froid 8c des courans d'air.
» Onobferve que, dans les foffes Ja matière qui
a fubi la fermentation, s’eit léparée en trois parties,
favoir : i° . un fédiment, qui fe précipite au
fond ; i®. une matière liquide recouvrant ce
dépôt, c’eft U li\ée proprement dite 5 3°. une
Pour extraire ce liquide , les cultivateurs
èpilTes fe fervent d'une petite pompe portative
en bois, qu’ ils fabriquent eux-mêmes ; 1. je tran.-
porte fur les terrains à fume;, dans des tonneaux
difpofés de manière qu’ il s’.en échappé,
comme l'eau dont on arrofe les places publiques.
Voye[ Ar ro so ir & A rrosement.
v „ Après l'extradion de la li\ é e , le chapeau
qui étoit à la furface des foffes , tombe au tornl
Sc fe mêle avec le fédiment. On tire cette elpèce
, de dépôt tous les cinq à fix jours; on le verte crans
le canal qu'on a vides on l’ y mère avec de U
paille à demi pourrie , qui a fervr de litrere : le
tout eft enfuite mis en tas hors de lacune , A’ rl
en réfuîte un fumier folide, excellent, prefqua
auffi abondant que fi on n’en avoir pas extrait de la
li^ée.
„ Celie-ci eft tellement énergique , qu’on fait
cinq coupes dans les prairies où on 1 a répandue.
/ Au lieu de la répandre immédiatement-après
; la fauchai fon, on attend cinq à fix jours, pour que
; les plantes aient déjà pouffé de nouveaux bour-
' geons.
1. Elle fert à fumer les vignes, q u i, pféfque
partout en Suiffe, font fur des pentes rapides ; a
cet effet, on fait un creux autour de chaque cep ,
& un homme portant fur fon dos une hotte doublée
en cuir , garnie d’un robinet & remplie de
li^ée, verfe de cet engrais dans chaque creux;
un autre homme le comble. »
On voit par cet expofé , que la ne diffère
pis effentiellement de l’eau de fumier, mais
quelle poffède l’avantage immenfe de n'avoir
perdu aucune de fes particules fertilifantes ; elle la
rapproche auffi de la gadoue artificielle qui fe
fabrique aujourd’hui avec tant de fuccès aux environs
de Lyon. Comme les principes font tous à
l’état foluble, elle agit fui-le-champ : auffi donne-
t-elle une grande amplitude de végétation aux
plantes qui pouffetu ; auffi n eft-ce jamais fur les
terres non couvertes de récoltes , ou pendant
l'hiver , qu’ il faut l'utilifer. Point de doute que II
on en exagéroic l ’emploi, elle feroit périr les
plantes par furabondance d'engrais. PVytp Vege-
. fXTION.
LOCHET. On appelle ainfi la Bêche dans les
environs deTroyes. Ainfi, loche ter, c eft labourer
à la bêche.
LOLIOT. La Lupüline fe nomme ainfi dans les
Volges.