
3°. Il doit auffi connoître Tintenfité de chaleur
que produit chaque efpèce de bois par la com-
buftion, & la qualité des charbons, pour fe diriger
dans fon eltimation & dans les calculs qu il fe
propole de faire. .
4°. Souvent il eft néce (Taire, pour apprécier les
propriétés des corps, de les décompofer d'après les
procédés de la chimie. C ’ eft ainfi que Ton parvient
à connoître les qualités des terres, les parties qui
entrent dans la compofition du bois., telles que
le charbon , la potaffe, les gommes & les réfines.
Cette partie de la phyfique, fi elle n’eft pas abfolu-
ment néceffaire. à un fore ftie r3 ne peut cependant
que lui être utile.
111. M a t h é m a t iq u e s .
Les mathématiques ont pour objet les propriétés
de la grandeur, autant qu’elle eft calculable ou
mefurable. Elles fe divifent en deux claffe$:la
première, qu’on appelle les m a t h ém a t iq u e s p u r e s ,
confidère les propriétés de la grandeur d une manière
abftraite. Si la grandeur eft calculable, elle
eft-reprefentée par des nombres, & , dans ce^ cas,
les mathématiques pures s’appellent a r it hm é t iq u e .
Lorfque la'grandeur eft mefurable, elle eft repré-
fentée par Téttndue, & , dans ce dernier cas, les
mathématiques s'appellent g é om é t r ie .
La fécondé claffe s’ appelle m a t h ém a t iq u e s m ix t e s :
elle a pour objet les propriétés de la grandeur
concrète, en tant qu’elle eft mefurable. Du nombre
des mathématiques mixtes font la m é c a n iq u e ,
Y h y d r o f t a t iq u e , T h y d r a u l iq u e , 1''a r c h it e c t u r e , &c.
Ces deux claffes de mathématiques font, dans
de certains degrés, néeeflfaires au f o r e f t ie r . H a befoin
de (avoir l'arithmétique, Talgèbré., la géométrie
élémentaire & pratique, la trigonométrie.
11 faut auffi qu’ il poffède quelques connoiffances
delà mécanique3 de la ftatique, de Thydroftati-
qué, de l’hydraulique & de Tarchite&ure civile
& navale.
• i° . U a r it h m é t iq u e & Y a lg è b r e 3 qui eft un autre
arithmétique plus (impie que le calcul par nombres,
font d’une grande néceffité dans les opérations
foreftières, furtout lorfqu’il s’agit de faire
des eftimations en fonds & fuperfide.
2°. L a g é o m é t r ie & l a t r ig o n o m é t r ie font indif-
penfables pour mefurer les forêts, les divifer par
coupes & en lever le plan ; & quoique des géomètres
foient chargés de ces opérations, il eft néceffaire
que les officiers fo r e f t ie r s foient en état de
les exécuter eux-mêmes, pour pouvoir les vérifier,
ou opérer dans plufieurs circonftances : par
exemple, lorfqu’il s’agit de s’ âffurer de la contenance
réelle d’ une coupe1 pour contrôler l'arpenteur
, & de celle d’un terrain à cultiver pour déterminer
1a dépenfe des plantations, la quantité dè
plants & de femences à employer. Us en ont befoin
auffi pour le cubage & Teftimation des bois,
tant de ceux qui font fur pied, que de ceux abattus.
Il faut qu’il puiffe calculer combien tel arbre I
donnera de ftères en bois de conftru&ion ou en 1
bois d’oeuvre, combien de planches, de lattes, &c
C’eft l’objet de la f t é r é om é t r ie .
3°. L a m é c a n iq u e qui enfeigne l’art de faire mou- fl
voir les corps & de les tranfporter à l’aide de machines
, devient utile lorfqu’il s’agit de faire enle- fl
ver des arbres d’une grandeur confidérable & de fl
les tranfporter par des routes montueufes & peu fl
praticables, de fendre des blocs de bois, d'arracher
des gros arbres de terre, enfin, toutes les fois
qu’il convient de faire agir des corps fur d’autres
corps, & d’employer les forces motrices des premiers
fur les féconds, pour obtenir les réfultats
qu’on fe propofe, avec le plus de facilité & dans
ie moins de temps poffible. Il en eft de même de |
la J îa t i q u e , qui confidère les corps de les puiffances |
dans un état d’équilibre.
4°. Les forêts font bornées ou traverfées par
des fleuves, des rivières, des torrens, des ruif-
feaux, des foffés. Il faut empêcher les cours d’eau
de franchir leurs limites, ou les diriger & les em- I
ployer d’une manière utile. C ’eft l'objet de X hyd
r a u l iq u e & de T h y d r o f t a t iq u e . La première enfeigne I
l’ art de conduire les eaux & de les contenir par
des canaux, des aqueducs & des pompes. Elle
- comprend X a r c h it e c t u r e h y d r a u l iq u e , qui eft l’art
d’ établir des conftrudtiôns fous l’ eau & dans l'eau,
telles que des digues, môles, éclufes, ponts, &c.
U h y d r o f t a t iq u e eft la partie dé la ftatique qui a
pour objet les lois de l'équilibre des fluides, &
qui nous fait connoître la pefanteur des corps liquides
& des corps folides qui doivent furnager,
comme les bois qu’ on déftine à être flottés.
' Ces différentes parties des mathématiques,
qui font détaillées dans le Manuel de M. Burgf-
dorf, en ce quelles concernent les forêts, font
exigées en Allemagne des officiers fo r e f t ie r s pour
ordonner des ebriftruétions contre la force des
eaux, confe.rver & entretenir les rivières, changer
ou rétrécir leurs cours, établir ou faciliter un
flottage, rendre plus fur & plus commode le tranfi
port des bois ou le paffage d’une rivière, former
des nivellemens, opérer dès defféchemens, &c.
5°. Les demandés en bois de .conftruélloo que
Ton fait à' un f o r e f t ie r , comme dans les cas d’affouage,
de droits d'ufage, & dans tous les autres
cas, ne feront jamais bien appréciées, ni bien
remplies, s’ il n'a pas quelques connoiffances delà
qualité & de la quantité des bois néceffaires a
chaque partie d’un bâtiment. Il a donc befoin de
connoître l’emploi des bois dans Y a r c h it e c tu r e civ ile-
Il en eft de même pour la conftruétion des bâti
me ns de mer. Un f o r e f t ie r inftruit à cet égard |
faura rendre compte des reffources que les forets
préfentent pour la marine , furveiller les abus qut
fe commettroient dans l'exploitation , la réception
ou le rebut des bois de ce genre, réferver comme
baliveaux les arbres qui offriroient des configurations
avantageufes, & propofer les mefures les
lus propres à accroître les reffources en bois de
" a f in , on peut dire la même chofe des bois 'o -
p[es aux arfenaux de l’artillerie.
IV . T e c h n o lo g ie .
U technologie eft la fcience qui traite des arts
‘ " [ ^ p a r t i e de cette fcience qui concerne les forêts
apour objet de faire connoître l’ ufage & 1 emploi
qu on peut faire des differentes efpèces &
Lûtes de bois, & la manière la plus avantageuse 5e les débiter. Les T r a i t é s d e l ' e x p lo it a t io n t i d u
tm fp'ort de s b o i s , par Duhamel, forment une véritable
technologie foteftière. ;
Un f o r e f t ie r inftruit doit connoître quels iont
lés bois propres aux arts,aux diverfes profeflions,
comme l'ébénifterie, la menuiferie, le charronnage
la charpenterie, la boiffellerie, la raderie,
la tonnellerie, la vannerie, & c . Il lui importe de
connoître ceux dont on fait le charbon pour la
poudre à canon, ceux dont on tiré le tan & les
réfines. C ’eft par ces connoiffances qu’ il faura apprécie'!
la valeur des bois & l’ importance de la
travaux à exécuter, & de, toutes autres opérations
où les perfonnes qui ne font pas fur les beux, ne
peuvent juger qu’ à l’ aide d’ un plan. La connotl-
fance du deffin eft d’ailleurs neceffaire pour bien
entendre les opérations des géomètres & pour les
vérifier. „
plantation de telle ou telle efpèce. 1 11 doit pouvoir apprécier pourl'induftrie du pays, & danls’ uqtuileilt éc asd else uurf/aunpes- preLfafi oçno nfenrooifitf acnocme mdeasn idnéfetr upmare nls’é ptraot pdreess fao lrae tcsu.lteunrceo,
r eà iln'edxipfploenitfaatbiolen a&u/ oarue /tKra«nvfp Eonvfti nd,e, si lb yo ais p, leuft
fieurs produéfions que l’on tire des forets, dont il dleouirt c: otenlnleosî trfeo nlt’e lmes*p flrouii,t sp o&ur leens agprpairnéecsie pr rloap vrae-s,
à la nourriture des hommes & des animaux, a la faaubtrreicsa tuiofna gdees lé’hcouniloem, iàq uleas . teCinet urne’e f&t qau daiuvtearnst tqiue'irls a-quruai 'qfouneltq ueems pclooni nodief^f acnecse s pdreosd aurittss &, qmué il
ppaoru rcroa njfuégqeure ndtu d pea lretiu rq uvea l1e uorn. pourra en tirer, & I onL lae tvecohitn,o ldoeg iceo nfonroeifftfiaènrcee sf e trcèosm-vpaoriféee, s,c ommone nl’eh ifptoeiurte- naactquureélrlier &fa nless amvaotihr émauaptiaqruavesa.nt étudié
V . D e j f i n .
aveLc’ alart pdluu mdeef,f ilne ccoranyfioftne oà ui mlei tepri,n cpeaaru ,d elas ftorramitse dneésc eofbfajeirtes mquenet plaa rntiaet udree s ocffornen oà ifnfoasn cyees uqxu, ej wdjfoaijtt pilo nlelé dfaeur rouint ffoarieref t ui enr ,u fpaugief qcuoem, pflaents dfeosn m faetcnoeumras-, tiques dont nous avons dit qu’il avoir befoin. C elt poaur dlee dqeufefilnq uqeus’i-lu pnoeus rdrae lfeevs epra lret iepsla ,n t odeu tleess lfeosr erotsis, qu’il s’agira de eonteftation fur la propriété 3 de
V I . J u n f p r u d e n c e .
La jurifprudence eft la fcience du droit, c’ eft-
à-dire, de tout ce qui eft conforme^ aux lois o C
aux principes de juftice qui fervent a régler nos
intérêts. La- jmifptudence eft auffi la connoiffance
des décifions rendues par des cours fouverames
fut certains points de procédure, ou fur certaines
queftions. C ’eft ce qu’on appelle la ju n f p r u d e n c e
d e s a r r ê t s .. 1 , . , , . .
Les ordonnances, les lo is , les reglemens, les
coutumes, les arrêts, les décifions, & c - , relatifs
au domaine en général, à celui des forêts .en particulier
, à la chaffe & à la pêche, forment la bafe
de la jurifprudence foreftière. Les principaux objets
de cette jurifprudence font la confeivation,
Tadminiftration & la police des forêts. Elle renferme
par conféquent tout ce qui a rapport a la
propriété, aux droits d’ ufage dans les,forets, a la
répreffion des délits, & aux fonctions des employés
de tous grades fur ces divers objets. ^
Cette partie des connoiffances néceflaires a
un f o r e f t ie r eft celle qui a été le moins négligée en
France, peut-être parce que nos réglemens pré-
fentoient, fous ce rapport, des moyens d’inf-
truftion fûrs & faciles, ou peut-être parce que
Tefprit du Français le porte plus volontiers vers
l’étude des lois que vers celle des feieneçs phyfi-
fiques & mathématiques, ou peut-être enfin parce
que cette fcience a moins befoin d’etre démontrée
que les autres, & que la pratique peut,
jufqu’ à un certain point, fupptéer a des cours
d’ étude réguliers.
Quoi qu’ il en fo it , il fe commet encore beaucoup
de fautes par l’ignorance des principes du
! droit f o r e f t ie r & de l’art de la difcuffion , &
ce n’ eft que par Tenfeignement public que Ton
peut répandre fur cet objet important des lumières
fuffifantes & mettre les officiers f o r e f t ie r s
en état de juger des droits du Gouvernement, de
défendre fes intérêts, & de n’engager les a&ions
judiciaires & adminiftratives qu’avec les précautions
& fuivant les formes qui doivent en affurer
le fuccès. ,
§ .8 . — E c o l e s fo r e f t t e r e s .
Les fciences & connoiffances dont nous venons
de faire l’énumeration , exigeroient de longues
études, fi elles n’étoient pas reftreintes à
ce qui eft ftriftement néceffaire à l’art d’admi-
niftrer les bois. Mais nous-avons indiqué les parties
de ces fciences qui font les plus utiles.
Deux années d’étude feroient fuffifantes pour
les élèves qui n’afpireroient point à des emplois