
La fève pénètre dans les c o u c h e s c o r t ic a l e s , mais
c’eft par une aétion complètement mécanique, le
principe vital y étant nul. Il feroit poffible cependant
que le liber en conferve encore une faible
portion qu'il perd l'année fuivante, lurfqn'il s’en eft
formé un nouveau. V o y e ^ Ecorce.
Le réfeau des c o u c h e s c o r t ic a l e s s’ éiargiffant
d’autant plus que l’arbre croît en groffeur, les
nui les des plus extérieure?* de ces c o u c h e s doivent
être démefurémenc larges, comparativement à
celles des plus intérieures. It eft beaucoup d'arbres
où elles fe rompent : de-ià les rugofités , les crevaf-
fes ,&rc.
■ Il y a lieu de croire que les c o u c h e s c o r t ic a l e s fe
détruifentdans certains arbres, puifque leur écorce
ne prend point d'épaiffeur à proportion de leur
vieilleffe. Je citerai le C h arm e pour exemple.
Lorfque deux branches du même arbre ou de
deux arbres du même genre font greffées par approche,
l’écorce de ces deux branches difparoîc
au point de foudure. Il n’a pas encore été pofiible
d’établir une théorie fur ce fait, qui embarraffe
beaucoup les faifeurs de fyftèmes.
On trouvera à l’ article fuiya i t , l’indication de
ceux qu'il conviendra de confulter pour compléter
ce qu’il eft bon de favoir relativement aux fonctions
des c o u c h e s c o r t ic a le s .
C ouches ligneuses. Lorfqu’on coupe tranf-
veri'aleraent un arbre, on remarque que l'on tronc
eft partagé en cercles alternativement de bois foliée
& de bois poreux f ce font les premiers, quoiqu’
ils ne fediftinguent pas réellement des féconds,
qu’on appelle les c o u c h e s l ig n e u f e s de-eet arbre.
La production de chaque c o u c h e l ig n e u f e eit le
réfultat de l’ôrganifatioh du C ambium au printemps
& en automne, à la furface de la c o u ch e
précédente. Leur nombre devroit donc indiquer
le double des années de l’arbre jamais comme ii
arrive fouvent qu’ il y a très-peu de Sève en automne,
même point du tout, on n? peut établir
aucun calcul rigoureux à cet égard.
D ’après la confidération que les arbres font toujours
plus gros à leur pied qu'à leur tête, on a
fuppolé que les c o u c h e : - lig n e u f e s forment des cônes
dont les plus intérieurs font emboîtés dans les
extérieurs; mais je ne crois pas cette fappofition
dans le cas d’ être adoptée, les c o u c h e s l ig n e u f e s
n’ ayant paru s’amincir à mefure qu’elles s’ ele-
voienr, & difpàroître, fans qu’ on puiffe dire ou.
Les cercles des c o u c h e s lig n e u f e s ne font réguliers
ni quand on les confi ère les uns à l’égard des autres,
ce qui doit être , puifque les années&Iesfai-
fans de la même année ne fe reffemblent poi-t,
ni quand on les confédéré ifolément, le côté du j
nord, comme plus humide, fe prêtant mieux à
la ni aration de 1 ’écorce, & le côté des plus gr.offes
racines recevant plus de nourriture que les autres.
Par les mêmes raifons, les c o u c h e s l ig n e u f e s des
jeunes arbres Iont, toutes autres ch o fes égales
d’ailleurs, plus larges que celles des vi-ux arbres.
Dans tous les arbres, mais principalement dans
le chêne , les c o u c h e s l ig n e u f e s font liées entr’elles
par des lignes allant du centre à la circonférence
& augmentant en nombre chaque année. On
appelle ces l ig n e s les Eradiations médullaires'.
Les co u c h e s l ig n e u f e s des aibres où elles
font larges, comme dans le chêne, ne fe réparent
jamais. C e ft tout le contraire dans, ceux qui,
comme le C hataignler, les ont fort minces.
V o y e i Roulure.
Le nombre des eradiations médulaires eft tou-
‘ jours en rapport avec la férié des feuilles. Il
n’ eft par conséquent que de cinq dans une branche
de chêne de la dernière pouffe.
Les c o u c h e s lig n e u f e s de l’aubier ne diffèrent
de celles du bois fa it, que parce que les pores
qui les accompagnent font plus larges.
Dans mon opinion , fondée fur les expériences
de Duhamel & autres, voici comme s’organi-
fent les c o u c h e s l ig n e u f e s , pendant les deux fèves,
mais principalement pendant celle d’août : peut-
être même s’ organifent-elles , mais infenfiblément,
hors des époques précitées.
La fève montant des racines dans le tronc & les
branches., à Laide de la chaleur & du principe
vital, va s’organifer dans les feuilles, c ’eft-à-dire,
fe furcharger de carbone , 6c devient cambium,
q u i, redefeendant, d’ un côté fe fixe par petits
grumelots, fort vifibles dans certains momens,
fur la furface de l’aubier, & de, l’autre contre
l'écorce, & conftitue le Liber ou dernière C o uche
CORTICALE. V o y i^ CLS mots.
La différence entre ces deux opérations , c’eft
quelesrowcAw cortica’es forment un enfemble continu,
& que les c o u c h e s corticales n’étant point pourvues
d’ éradiations, font feulement appliquées ; aulfi
eft-il toujours pofiible de les ifolèr.
Comme toutes les autres parties des végétaux,
ces c o u c h ç s l ig n e u f e s font formées de T is su cellu
la ire, c ’eft-à-dire, d’utricules > très fouvent
hexagones : feulement, en elles, ces utricüles font
plus petites , ont les parois plus épaiffes.
Cepend-.nt ce n’ eft pas feulement en gr-offeur
que croiff.nt les arbres. Comment s’augmentent
en longueur les couches Ligneufes ?
Duhamel a répondu à cette queftion par des expériences
defquelles il refaite que les plantes ân*
nuelles , & la pouffe de l’année des arbres , s’alon-
geoient en même temps par développement & par
accroiffement, mais que, la fécondé année, Lac-
crôiffement feul y concourt. D ’après cela, on explique
facilement pourquoi certaines plantes à
tiges annuelles, pourquoi toutes les plantes mo-
nocorylédones pouffent de fi groffes tiges en fi
peu de.temps. V o y e ç Monocotylédones dans
je D i c t io n , d e B o t a n iq u e . V o y . aufïi EtiQLEMENT.
DcS fapplémens à cet article fe trouveront aux
mots B o i s , Au b ier , C ouches corticales,
Ecorce, Liber , C ircu la tio n , Sévé, Cam-
Tissu cellulaire,F ibre, V aisseaux
ues pLANTtS, Pores.
COUDINE. Synonyme de C ouenne.
CO U D R E - On emploie quelquefois ce mot
comme fynonyme d’AouTÉ.
COUET. C ’eft un-paquet de Fil a s s e , dans le
midi de la France. V o y e [ C h a n v r -e.
C O U G E . Les trous que les eaux pluviales
creufent dans les champs, portent ce nom dans
quelques cantons.
C O U G 1E ou C O U R G IE . Le Fouet des Chartiers s’appelle ainfi dans l’eft de la France.
COULÉE. Les bords des ruiffeaux plantés en
Aunes fe nomment ainfi dans quelques lieux.
COULEMELLE. Nom vulgaire de I’A g ar ic
é l e v é , qui fe mange.
C O U L IS S E . Petit foffé couvert, defliné à
faire couler l’eau des prés humides.
Tantôt les c o u l i j f t s font formées par des Fascinages
, tantôt par des Pierrees recouvertes de
terre, tantôt par des T u les ou des Laves calcaires
ou fehifteufes difpofées en toit; tantôt enfin,
par des Murs en pierre fèche , fermés par une
voûte. V o y e { Egout des terres.
COUMIER. C o u m a . Arbre laiteux de Cayenne,
ou il eft appelé Po ir ie r . Ses ffaurs ne font pas
connues. Ses fruits fe mangent..
COU MO N. Nom vulgaire d’un palmier de
Cayenne.
COUPAGE. Un méknge de feigle, de froment,
de vefee & de paille, qu’on donne en
vert aux beftiaux, au printemps, porte ce nom
aux environs d’Angers.
COUPAYA. Grand arbre de Cayenne , dont
la rac ne fe fufeftitue au Simarouba. Il paroît
qu’il fe réunit aux Bignon es.
CO U P D E C H A L E U R . On appelle ainfi
l’effet qu’un air chaud & une courfe violente pro-
duifent quelquefois fur les chevaux, en faifant dilater
leurs poumons au point de ne pouvoir plus
refpirer, ce qui les fait tomber haletans.
Il arrive quelquefois que le cheval pris d’un
coup de c h a le u r né fe relève plus, meurt fur-le-
champ.D’autres fois il languit plus ou moins longtemps,
& finit également par mourir de péripneumonie.
i ' 1
On parvient, dans beaucoup de cas, à prévenir les
fuites des co u p s de c h a le u r , en faifant far-le-champ
refpirer du vinaigre aux chevaux qui en font frappés
, à l’effet de quoi on leur en frotte les nafeaux ,
les lèvres,- l’intérieur de la bouche; on leur en
fait avaler étendu d’eau, s’il eft fort ; en le mettant
à l’ombre, hors d’ un courant d’ air ; en le failant
promener lentement , s’ il peut fe tenir fur fes
jambes* Il fera mis enfuite à la diète , c’eft-à-dirè’,
à l’eau blanche , jufqu’à ce que les premiers (ymp-
tômes aient difparu. V o y e \ C heval.
COUPE EN P IVO T . Sorte de coupe qui a
lieu quelquefois pour les gros arbres de charpente ,
auxquels il eft important de conferver le plus de
longueur poffible. Elle confifte a fouiller la terre
autour de l’arbre & à coup:r fes racines latérales
, de manière qu’il ne refte plus que le pivot,
qui fe caffe alors naturellement, ou qu’ on coupe à
Ion tour. ^
Un arbre c o u p é e n p i v o t offre, a fa bafe, un cône
de deux à trois pieds de long,, & donne deux ou
trois pieds de longueur d’équarriffage de plus qu un
arbre coupé rez-terre , à la manière ordinaire.
Cette manière d’abattre ne peut s’exécujter que
dans les forêts en bon fonds non pierreux , &
eft très-coûteufe. Eile eft défendue par les ordonnances,
mais bien mal-à-propos, car il eft certain
que, loin de nuire à la reproduction du bois,
elle favorife la germination des graines, par le
remuement de terre auquel elle donne lieu.
COUPE entre deux terres. L’ordonnance
de 1669 veut que les arbres des forets foient coupés,
rez-terre , & elle eft exécutée dans la plus
grande partie de la France; mais dans les cantons
montueux, où le bois eft à très-bon marché, les
* bûcherons, pour s’éviter de la fatigue^ & pour
faire plus de befogne, coupent les arbres àfix pouces,
à un pied, & même à deux pieds de terre (les
, réfineux principalement ) , & dans ceux çu il eft
'■ très-cher, iis le coupent entre deux terres, afin de'
\ profiter d’ une partie des racines, ou d’along; r
de quelques pouces la longueur du tronc. V o y e ç
Abatié. ' . ' ' ’ \
Il eft toujours avantageux, félon m oi, de couper
les arbres entre deux terres, lorfque ces arbres
font du nombre de ceux qui pouffant des rejetons
de leurs racines,par exemple, l’orme, lemerifier,
l’aunè, le peuplier & le tremble, parce qu’ il en ré-
falte une bien plus grande quantité de jeunes arbres;
mais à l’égard des chênes, des hêtres, des ,
charmes, des frênes , des châtaigniers, des bouleaux,
& c.,on peut fa contenter de les couper rez-
terre & recouvrir leur fauche avec de la terre qui,
confervant cette fauche humide, l’empêche de le
fendiller & de laiffer perdre la fève. V o y .Souche.
Ainfi , fi M. Douctte-Richardot, qui, dans ces
derniers temps, a cherché à faire prédominer la
c o u p e e n t r e d e u x t e r r e s , avoir, dans fes expériences,
mis en comparaifon un arp-.n: de taillis coupé de
cette manière, & un arpent de taillis coupé rez-
terre, & dont les fauches auraient toutes été recouvertes
de terre , il fe feroit convaincu, comme
l'a prouvé depuis M. Sagertt, qu’il n’y anroit eu
aucune différence dans le réfultat de la repouffe
des deux arpens, & beaucoup, comme il s’en eft
affuré, entre la repouffe de ces deux arpens &
celle d’un troifième arpent coupé conformément à
la lo i, fi c’eft le chêne qui y domine.