
cernent naturel des futaies. Nous allons compléter .
ce qui concerne cet objet, en expofant le mode ]
d’ aménagement de ces futaies. On verra que fon j
exécution exige des connoiflances et in due s. C ’eft |
l‘ une des principales parties de la fcience foref-
tiere > elle eft enfeignée avec beaucoup de foin en
Allemagne, & M. Hartig, qui a porté le flambeau
de fa grande expérience fur tous les points
de l'économie foreftière , l'a traitée avec la profondeur
qui earaftérife fes écrits, dans fon ouvrage
allemand fur la taxation & la defcription des
forêts. (2 vol. in-40.) Mais les détails dans lefquels
il entre font beaucoup trop étendus pour un article
de dictionnaire.
M. Lintz, ex-membre de la cômmiflion d’amé- .
nagement pour les forêts de la rive gauche du
Rhin , fous l’adminiftration françaife, & aujourd'hui
employé comme infpeûeur da: s le grand-
duché du Bas-Rhin , a publié en 1812, dans les
Annales for eftiêres fronçaifes , & en 1816 , dans les
Annales allemandes, les principaux détails de ce
ménagement} qu'il a extraits en grande
partielles ouvras es de M. H artig. II . a rédigé
auflr un petit traité de Y aménagement des forêts ,
d après la bafe qui avoit été adoptée pour celles de
la confervation dont le fiége étoic à Coblentz.
C eft de 1 analyfe de ce traité que nous compofe-
rons r.otre article.
C h a p . 1er. Comment on doit procéder à C aménagement
des forêts foumifes au Jyfi'eme des éclaircies
ou du*reenfemen.eement naturel,
§. Ier. Obfervations préliminaires fur cet objet.
M. Lintz, après avoir rappelé les confidéra-
tions qui ont du déterminer Y aménagement des forêts
pour en alïurer la confervation & les foultraire
à des exploitations arbitraires & mal calculées,
s'occupe particulièrement de celles qu’on exploite
par éclaircies. Il fait remarquer que dans ces forêts
I exploitation d une coupe ne fe fart pas en une
feule fois comme dans les autres; & qu’ indépen-
damment des éclaircies périodiques, ihs’ y fait ordinairement
trois exploitations fucceffives à l'époque
où le bois efl devenu exploitable. Ces exploitations
font, 1°. la coupe d'énfemencementy 2®. la
coupe djéclaircijfement ou coupe claire ; 30. la coupe
definitive. On fait que le repeuplement naturel
d’un canton où l'on a établi la coupe de réenfe-
mencement, eft fubordonné à diverfes circonftan-
ces qui le retardent ou l’avancent comparativement I
a un autre canton ;%d’ou il fuit qu’on ne peut afli-
gner une époque précife aux coupes fecondairés. |
D ’un autre cô té , comme c'eft Y exploitabilité (1) j
feule d’une forêt qui doit régler la première ex- !
(1) J ’emploie ce m o i, aiufi qu e ceiai.d’exploitable, parce
que nous n’en avons point d’autres pour défignèr férac d’ une
forêt q u i, eu égard aux circonftânces locales , & non à la !
maturité du bois , eft arrivée à l'âge qui en doit déterminer I
l’exploitation, . f
ploitation, la coupe fombre, il feroit illufoire
de vouloir déterminer long-temps à l'avance !%sJ
où telle ou telle coupe fera exploitée, & p°ar
conféquent de divifer les futaies en coupes afl.
nuelles. On reviendra fur cet objet. Cependant
il faut avoir une bafe, un régulateur pour faire
les exploitations. On l’obtient en formant des
fériés, des périodes qui renferment les coupes
que l’on fera dans un temps donné. M. Hartig
a pris pour bafe de fon fyltème d‘aménagement \
la période de 30 ans, c’eft-à-dire, qu’il détermine
une quantité de coupes où de divifions
de forêt, dans lefquelles les exploitations pourront
s’étendre pendant- 30 ans. Mais pour s’aflurec
que la même quantité de bois fera coupée annuellement,
il la fixe, lors de l’aménagement 3 par l’ef-
timation des produits aCtuels & futurs de la forêt,
Cette divifion par périodes de 30 ans, dans lef-
quelles on coupe fucceffivement à me fj re quelles
arrivent en tour d'exploitation, iaiffe beaucoup]
de latitude à l’officier foreftier , puifqu’au lieu de
procéder, comme chez nous, par coupes annuelles!
déterminées à l’avance , il eft le maître d’afleoir fes
exploitations dans une étendue qui comprend la
valeur de 30 coupes. On fent déjà que pour faire!
marcher ce fyftème, il faut des âge ns fort inftruitsl
& capables de fe guider par l'infpeCtion des bois!
compris dans la période ou divifion à exploiter enl
30 ans. Une autre difficulté s’attache à ces grandes^
divifions; c’eft qu’il eft difficile de vérifier fi l'offi-l
eier forellier, pendant qu’il exploite une période,!
ne fait point couper plus de bois que l ’a ménagement
ne l’a preferit ; difficulté qui eft d’autant plus grande!
en France, que nous n’exploitons point par nous'!
mêmes comme en Allemagne, & que nous ne con-l
noiflons pas toujours les quantités de bois que lesI
adjudicataires retirent de leurs exploitations.
La commiffion d‘ aménagement des départemeiisl
de la rive gauche, ayant fenti cés inconvénîens & la
neeefhté de créer une méthode plus analogue 21
nos i .limitions & à l’organifation des forêts enl
France , avoit baféUs opérations, dans les futaies,I
fur une divifion décennale,• c’eft-à-dire, qu’elleI
avoit arrêté que chaque exploitation,. foie ex-l
traCtion de bois dépéri fiant, foit coupe de réen-l
fen.encemeot, foit coupe fecondaire, qui fe FeroitI
pendant une période de 10 ans, feroit defignée&l
marquée fur la carte figurative du triage ; que l’é-l
tendue de chacune de ces exploitations feroit!
portée dans l’état général de Y aménagement de I
chaque triage, & que les produits'figureroientl
dans les colonnes refpeciives de la- période décerA
note pendant laquelle ces coupes auroient lieu. I
Nul doute que cette divifion par décennies!
ne foit en France préférable à celle de 30 ans. !
§. II. Des opérations qui précèdent celles de l’ami-1
nagement.
Vaménagement des forêts doit être précédé de I
leur abornement & arpentage ; c’ eft par le plan j Isométrique & par les détails renfermés dans le
procès-verbal d’arpentage que l’on parvient à con-
JLjtre les lieux. Il eft important que l’arpenteur
àit des connoiflances foreftières & puiffe aider le
forellier par fes obfirvations, de même qu’ il eft J
Jfiéceflaire que le forellier ne foit pas étranger aux
Connoiflances de la géométrie. Ces deux officiers
^pourront alors travailler dé concert & fe re édifie r
iuutueljement. ^
■ Lorfque les limites de la forêt font'fixées & qu’ on
en connoît la contenance, l’officier forellier, <
jæhargé de Y aménagement^ doit y faire une vifite générale
. en fe fai faut accompagner de l'arpenteur.
Il examinera dans cette vifite l’âge & la nature du
fbois, la qualité du terrain, le climat, l’expofition,
& en généraljjrétat dans lequel fe trouve la fo rê t,
J&r les améliorations qu’elle réclame. La qualité du
«terrain fe jnge par la nature des fubftances qui le
Kompofenr, par leur état de mélange, par fa profondeur,
& furtout par l’état de la végétation
f e s arbres qui y croiflent. Il y a plufieurs fortes
Ile climats; le climat géographique & le climat
iiôcal. Ce dernier, qui varie d’ un lieu à l’autre,
d’un canton à un canton voifin, dépend de
çirconftances locales, telles que la fituation plus
I du moins élevée du terrain du voifinage des eaux,
ides courans d’air, &c. Ces deux fortes de climats-
«doivent être foigreufement confbtées & prifes
oen confidérarion. L’expofition marque fon in-
ifluence fur la çroiflance des arbres d’ une manière
pon moins fenfible que le climat & la nature du
■ fol.
On pourra déjà, dans.le cours de cette opéra-
Ition , déterminer d’une manière générale l'exploi-
itation future de chaque diftriCt, &: indiquer au géo*
ijriètre les divifions principales & les fous-divifions.
K Une fois que la vifite préliminaire dans une fo-
Brêt a été faite, & qu’on a examiné toutes les
Bcirconftancas dont nous avons parlé, reconnu les
■ cantons bons à être exploités, ceux qui fontcom-
Ipofés de bois encore trop jeunes, les qualités de
■ bois recherchées par les confommateurs, les dé- '
■ bouchés & moyens de débit.ou de tranfport, & c ..
Bon pourra déterminer quelles font les parties delà
Ifc rêt à exploit r, foit en taillis, foit en futaies.On
iprocédera énfuite à la délimitation des diftriéis.
I $ III. Des diftricls, divifions & fous-divifions.
K Pour faifir d’un coup d’oeil, dit M ..L intz, les
-parties dont une forée eft compofée, pour rapproch
e r les divers objets que nous y rencontrons &
■ faciliter la diftributi'on périodique des produits;
I en fin , pour éviter des longueurs dans'les deferip-
! rions, on divife les foré.s en difi ri et s , divifions &
Wou.-divifionst défignés fur la carte. Cette chffifi-
Ication ne doit pas être faite au hafard; il faut,
|au contraire, qu’elle foit faite avec difeernement
J & qu’elle remplifle le double objet, i° . d’être
régulière autant que poflible ; i° . de renfermer
dans un même dillriét ou dans une même
divifion des parties femb.ables. Obfervons cependant
que plus elle fera régulière, moins les parties
encadrées feront homogènes ; que fouvent )a première
de ces confidérations doit céder à la fécondé.
Il-eft vrai que mn n’ eft plus fimple ni plus fédui-
fant que l’emploi des lignes droites dans une division
de forêt; l’utilité de ces belles'pefcées a été
démontrée; mais il convient quelquefois de les
négliger, principalement pour les foiêtsmontueu-
fes, où la réparation des diftriéts par des lignes
droites ne feroit pas toujours fans de graves incon-
véniens. Là où la ci r confiance varie à chaque pas,
a in fi que le mode d’exploitation, on fera bien de
bafer la divifion d’une forêt fur celle tracée par la
nature n êrne; il vaut mieux voir quelques difformités
dans le deflin, que d’ augmenter les fous-
divifions dont l’accumulation prouve prefque
tôujouis , ou le défaut ou le défordre d’un aménagement
tracé dans le cabinet, fans avoir consulté
ni la nature ni le terrain. Tout ce qui vient d’être
dit a peu de rapport avec les taillis, dont là divifion
fe fait facilement & prefque toujours par des
parallèles q ii fe coupent à angle droit.
On aura foin de comprendre, autant poflible,
dans chacun des diftrids, des bois de même nature
tk de 11 ême confifiànce, 'c ’eft-à-dire, de même
venue & également ferrés. Cependant comme il
y a des cas où cela feroit, finon impoffible, du
moins défavantageux, on les compofe quelquefois
de deux, trois & de plufieurs divifions qui feront
différemment traitées. L’une, par exemple, de
ces divifions pourra être un bois réfineux & l’autre
un bois à feuilles; la i re. pourra être un taillis
& la 2e. line partie de futaie, &rc . , c ’eft-à-dire,
que les différentes divifions dans lefquelles un
diftridt fe partage, ne font jamais comprift'S dans la
b ê.ne exploitation. En cela elles diffèrent eften-
tieliement des fous-divifions, qui, quant à la
confrftance, peuvent être fort différentes entre
elles, dans le moment où fe font les opérations ;
mais qui doi vent être amenées au même point au
bout d’un certain temps limité, & à la fin de la révolution
d elà forêt. Pour mieux faire fi ntir la
différence qu’ il y à entre les divifions & les fous-
divifions , M-. Lintz compare les premières aux ef-
pèces dont le type eft invariable, & les dernières
aux variétés, qui difparoifient & finilfent par fe
confondre.
Le tableau A indique les diftridls, divifions &
fous-divifions d’une forêt; les diftricts font marqués
par des chiffres , les divifions par les lettres
màjufcules initiales de l’alphabet, & les fous-
■ divifions par des petites lettres. Un état fem-
blable eft néceflaire au taxateur (tftimateur) pour
confectionner la defcription d’une foiêc.
§. IV . De la divifion des taillis en coupes réglées.
I Nous avons vu que la divifion en coupas an