
par la fuite, élever en futaie, & traiter comme je
rai amplement expliqué ( chapitre II du préfent
Mémoire).
Lorfque les perches & les brins font déjà
couronnés ou malades, ou en trop petite quantité
pour qu'on puiffe, en opérant comme il vient
d'être d it, efpérer une repou tfe fuffifante, il'ne
refte pas d’autre moyervque défaire couper le fous-
bois dans une année abondante en fu t nés, d’établir
une coupefombEe, auffi régulière que poffibîe, au
moyen des1 vieux arbres & des baliveaux , & de
conduire le repeuplement comme nous l’avons
dit ( chapitre II ). S i , par la* fuite y les brins de
Touche,qui prennent bientôt le de ffus, paroi floient
vouloir étouffer les plants de femencé , il faudroit
les faite couper fans délai, parce qu’ils ruineroient
tous les jeunes plants qui fe trouveroient fous tetir
influence. En opérant ainfi la coupe des- premiets
brins de Touche, auflitôt qu’ ils ont trois ou quatre
pied9 de haut, on donne aux plants de fèntence,
qui croiffent d’abord lentement, le temps de riva-
lifer en hauteur avec les fécondés pouffes des fou-*
ches. Ainfi on ne doit pas attendre, pour couper
les brins de foüche , qu’ ils- foient affez forts- pour
fournir des bois de chauffage, parce qu’ il s’agit
bien plus ici des moyens de former une jeune' forêt
de be.le venue , que d’obtenir un produit qui rrô
peut compenfer le tortqu’éprouveroit cette jeune
forêt.
Enfin, fi le diftrid n’étoît garni de vieux
hêtres que par places , comme nous l'avons déjà
fuppofé, & qu’ il ne s’y trouvât suffi que par places
d'ê belles perches & de beaux brins de taillis, il
feroit utile de ne pas le couper encore : otrôpére-
#eit dans les bouquets garnis de jeunes bois, dès
éclaÎTcfes telles que celles que nous avons pref-
crites (chapitre H), & onattendroit, pour rajeunir
là forêt eil totalité', que le jeune bois rut afféz fort
povtï- porter des fëmences fertiles. A cette'époque
on mettfoit tout le canton dans l’ état d’une coupe
d ’èWfemehcement apfli régulière que poffibîe, &
Oit fe côhdùiroit par la- fuite d’après les règles que
fiOHS^avôns pofées (chapitre I I ) .
C h A p*. V . — De la manière et exploiter les futaies
de chênes, arrivées à tâge d’être coupées , éi des
procédés à employer enfui te.
Toutes les réglés à obferver pour Exploitation
d’une futaiedé chênes, arrivée à fa maturité,
& pour la conduite à tenir pendant l’exploitation,
afin de la remplacer par un jeune femis, au moyen
de l’enfemeneêment naturel, fe trouvent établies
dans le chapitre II, qui traite de Y exploitation des
forêts de hêtres. Seulement j’ obferverai ici que,
lorfque Wbcaupe forhbre, daris une forêt de chênes,
eft enfenver.cee, il faut, dès lé premier automne
ou l’hiver qui- fuit la levée des jeunes chênes,
éclaircir un peu les arbres refihfis, parce que fi
on târdoit à faire cette éclaircie, il périroit une
grande quantité de plants.
Dans les futaies de chênes, l ’état ferré ou fotn-
bre de la coupe eft néceffaire principalement
pour tenir le terrain libre de toutes herbes juf-
qu’au moment de- l’enfèmencement naturel, pour
favorifer cet ehfemencement en glands fur tous
les points & d’une manière fuffifante, & pour protéger
les glands contre là- gelée jufqu’att moment
de leur germination & du développement des
plants. Mais lorfque la coupe fombre a procuré ces
effets, il faut, dès l’hiver ftiivant, éclaircir urr peu
les arbres réfervés, attendu que les jeunes chênes
ne peuvent fupporter long-temps une ombre permanence.
Ce rr’ eft que la première année qu’ils fe
trouvent bien de ne reffentir que les< foibles rayons
de foleil qui peuvent pénétrer jufqu’ à eux à tra-
verS les arbres à fèmènees} ca r , à la fécondé
année, ils ont befoin de jouir alternativement du
foleil & de l’ombre pendant un temps égal dans
le jour. Les* jeunes chênes viennent même beaucoup
mieux en plaine, à l’ air libre, que dans une
coups fombre, tandis que cet état convient très-
bien aux jeunes hêtres, q u iy croiffent à merveille
pendant plufieurs années. Fl ne faut point retarder
l'éciaireiffement des coupes fombres dans les futaies
de chênes , & par corttéquent on doit éviter
d’afîèoir ces coupes fombres fur des étendues trop
confidérables pour pouvoir y faire par la fuite,
& en temps opportun , lès éclaircies néceffaires.
A la vérité, les foreftiers- foneplus embarralTés
pour faire ces. éclaircies dans les forêts de chênes
que dans les fotêts ds hêtres. Ils font .ordinairement
obligés de marquer les arbres chênes d’apres
leur hauteur & leur grojfeur,. & fouvent ils ne peuvent
en faire couper autant que cela eft nécelfa[re
pour favorifer l'éducation du jeune rectfu » par» e
que, dans plufieurs localités , on eft forcé d’éco-
nomifer l’emploi des bois de conftruéfcion de cette
effence. Mais fi on commence Y exploitation d’une
forêt de chênes par la partie la plus ancienne, &
où fe trouvent de beaux arbres de cdnftru&ion
qu’on puiffe extraire chaque année pour fafe-
faire, autant que poffibîe, aux befoins de la
confommarion, on pourra alors régulariser les
éclaircies fur cette partie,-puis, enfin, y .faire
la coupe définitive. En attaquant ainfi fuceefïive-
rarent les autres parties de la forêt, & e n les traitant
d’après les mêmes règles, on rajeunirada totalité
de la forêt, & on. obtiendra de nouveaux
recrus dont les âges feront convenablement gradués.
Mais fi malheureufement on fuit l’ ufage trop
ordinaire de couper çà & là dans la forêt iè bois
de conftraéüon dont on a befoin chaque année, &
dfopérer ainfi ce que l’ on appelle àeçtotapesenjur*
dînant, il en réfulte qu’aucun plant ne peut y rétfl-
fir pendant long-temps, à caüfe du couvert trop
épais qui les étouffe j & , à la fin , cette foret fe
trouve.à la fois tellement.éclaircie dans toutes fes
parties, que le recEii netirouve plus d’ abris. Il fe
rabougrit, ou ibeft-endommagé par la chute, Yex-
flortatim'&t le transport des vieux arbres, & ,-en
général, .il ne peut jamais y être auffi>bien confervé
que fi on eut «mis la futaie de chênes er« coupes
fücoeffives, & qu’on y eût fuivi, autant quepof-
sdes .règles.établies dans lechapitre II.
En fuppofaot même qu’ une forêt de phêne
exploitée enjordinampvàÜt-ie repeupler d’un beau
recru, il y auroit encore le grand inconvénient
que prefque tout le recru de la forêt feroit du même
faudroit, pour y trouver enfuite du
bois de conftruétion, attendre une révolution bien
plus longue, que fi on eût commencé plutôt à in-
troduire les coupes fucceffives & le repeuplement
partiel, en un mot, Y exploitation telle que je l’ai
indiquée précédemment.
Nota, Il faut obferyer que dans le fyftème
de fvfc Harçig, les coupes fe font par contenance
comme dans notre méthode ordinaire, à
la fetdr différence .qu’on n’enlè.ve qu’en deux ou
trois fois les arbres de la coupe, tandis qu’en jardinant
on exploite ç à& là, fans déterminiation.pré-
cife de contenance.
Les fuites funeftes , continue M. Hartjg, de
l’a^/ü/^r/pn enjardinant, pratiquée dans le sf prêts ;
de chêne, fe font remarquer de toutes parts lorf- »
qu’on ^examine çes forêts», On trouve pre.fque, partout,
foit des chênes très-vieux, morts, dépérif- j
fans, foit des chênes exploitables jeunes chênes i
ayant depuis i jufqü’à <?o ans. Mais on n’en trouve
prefque,pas depuis jufqu’ à iy o :ans, parce que •»
{‘exploitation fe faifant fur toute l’étendue de la
forêt, il eft arrivé que les jeunes plants qui pou- ;
voient fe développer, n’ont pu réuffir, foit à-caufe
w couvert qui les offufqupit, foit par le défaut de -
mife en défends. Cependant, depuis qne foixan-
taine d'années (aujourd’ hui 70 ans), la plupart des
forêts fe trouvent tellement éclaircies, <jue ce
n'eft pas l’excès du couvert qui a pu empêcher
les plants de.réuffir. C ’eft auffi depuis cette
époque que l’on a cherché à former des coupes
fucceffives, & qu’ on eft parvenu à rétablir les forêts
confiderables peuplées de jeunes chênes, que
l’on voit dans plufieurs parties de l’Allemagne.
Quant à ce qui concerne les éclaircies à faire
enfuite .dans les jeunes forêts de chênes, on obferve
abfolument les mêmes règles^que çelles preferites
- pour les futaies de hêtres. Cependant, comme les
futaies de chênes exigent pour leur exploitation définitive,
& pour en obtenir de fortes pièces de
conftruétion, une révolution plus longue, & qui
foit d’au moins 160 ans dans les climats tempérés
& les bons terrains, & de 180ans dans les climats
plus rudes, il faudra réferver, par heétare, lors
des éclaircies, les quantités ci-après de baliveaux,
jn’on choifira toujours parmi les plus beaux brins j
»avoir :
Dans l'éclaircie à . . . 40 a n s ...................4500
Dans l’éclaircie à . . . 60 ,1500
Dans l’éclaircie à . . . 8 0 ..................... jo o o
Dans l’éclaircie à . . . 109 .............. .. • • •
Dans J’éclaircie à . . . 110 ......................... jo©
Dans Léclaircie à . . . 140 ....................... 37f
Dans t’éclaircie à . . . 160 .......................
Enfin , on opérera la coupe définitive , fok
à ifio., foit à 189 ans.
Ç h^p. VI. — De Vexploitation d'un feùl canton
çompofé de chênes arrivés à l ’âge ftêtre conpés.
On obferve pour Y exploitation dtun feul canton
compofé de chênes arrivés à l’âge d’êrre
coupés, les règles que j ’ai données dans le chapitre
III. Je ne les répéterai donc point ic i, mais
j’obferyerai de nouveau que toutes les fois que les
glflnds feront tombés fur la terre & dénués de couver-r
ture, .ils gèleront infailUj>ltrneni pendant les grandf
froids & .perdront leur faculté germinative. C ’ eft
pourquoiiil ne fau,t jamais:négliger, Jorfiqu’ils font
tombés, de leur procurer., avant la gelée, la couverture,
dont ils ont befoin ^autrement l’enfemen-
cement le plus complet ne produiroit pas un plant.
Si do,nc on ne po-uvoit compter, pour (opérer çette
eou.vert.ure, fur les feuilles qui tombent des arbres,
ou fur la mouffe ,dans laquelle les glands
s’infinuent, ou fur l’efpèce de labour que donnent
les cochons, alors il n’y aurait d’autre parti à
prendre que de faire houer de fuite le terrain en-
femencé. Mais fi le fol étoit de telle pâture, que
les petites mottes enlevées avec la houe duffent
être long-temps à fe divifer, le parti le plus fûr
feroit d’entreprendre un femis par places, en di-
vifarn bien la terre.
C hap.VII. — Règles d'après lefquelUspn doit traiter
une futaie de chênes, mêlée de bois exploitables 6*
de jeunes bois non exploitables.
Il faut fuivre, pour Y exploitation de cette forêt,
les règles que j’ai établies pour celle d’une
femblable forêt de hêtre ( chapitre IV ). Cependant
comme le tranfport des bois de chêne, defti-
nés aux conftru&ions, doit caufer au jeune taillis
plus de torts que le tranfport du bois à brûler, il
eft néceffaire d’indiquer ici quelques précautions
à prendre pour diminuer ces dommages, autant
qu’ il fera poffibîe..
D’abord il faut tâcher que toutes les pièces qui
font fufceptibles d’être emportées en les traînant,
le foient hors du jeune taillis jufqu’au chemin le
plus prochain, pour n’être chargées fur des voitures
que dans cet endroit. Mais files arbres
étoient trop pefans pour qu’on pût les extraire
de cette manière , & f i , d’un autre c ô té , il
n’étoit pas poffibîe d’en effectuer le tranfport par
voitures fans caufer au jeune bois un notable dommage,
il faudroit, autant néanmoins que la defti-
nation du bois pourroit le permettre,, faire dé