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vent que dans les écoles de botanique, & fe traitent
comme le précédent.
BAGUE. Synonyme de G reffe.
BAHIE. Bahîa. Arbufte du Chili , qui conftitue
un genre dans la fyngénéfie fuperflue & dans la
famille des corymbifères.
Nous ne le cultivons pas en Europe.
BAH1NICHE. La Ketmie esculente porte
ce nom en Égypte. .
BAILE. Les Bergers fe nomment ainfi dans
le Grau.
BAITARIE. Baitaria. Plante du Pérou, formant
genre dans la dodécandrie monogynie, mais qui
ne fe cultive pas dans nos jardins.
BAJASAJO. Plante grimpante de l’ Inde, fort
incomplètement connue & non cultivée en Europe.
BALANGUE. Plante de Madagafcar, dont on
ne connoît que le fruit.
BALANIFÈRE. Nom donné à la famille de
plantes autrement appelée Q uercinées.
BALANITE. Genre de plantes qui ne diffère
pas du X ym e s ie & de I’Hym a s s o l i .
BALANOPHORE. Plante des îles de la mer du
Sud, qui paroîc avoir quelques rapports avec le
C yn om o ir e , & qui par cela feul ne fe cultivera
probablement jamais en Europe.
BALANOPTÈRE. Synonyme de Mo-l l a v i .
B ALAT. Synonyme de F ossé dans quelques
lieux.
BÀLAYURE. Les balayures de la maifon étant
prefque toujours compofées de matières animales-
& végétales atténuées , & la terre qui s’y trouve
mêlée étant azotée, il femble qu’on ne devroit
jamais les perdre 5 cependant prefque partout on
les jette dans les rues, fur les chemins, dans les
cours.
Ils agiffent donc dans leur intérêt les cultivateurs
éclairés qui font chaque jour ajouter au tas,
dans un coin abrité de la pluie, les balayures de
leur maifon, & les font enfuite ou jeter fur le fumier,
ou porter dans leurs jardins, dans leurs
champs.
Les balayures des rues, des routes, font recherchées
dans quelques parties de la France & négligées
dans d’autres. Elles font, comme les précédentes,
fouvent très-riches en principes fertilifans,
principalement par la fiente des chevaux, des
boeufs, des moutons, &c. J’ai vu avec fatisfadion
que dans les lieux où on n’en faifoit pas de cas, il
y a quelques années, on fe k-i difpute aujourd’hui.
V oyei E ngr a is & Fum ie r .
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BALBISIE. Balbifia. Plante du Mexique, voi-
fine des A melles.
On ne la voit pas encore dans nos jardins.
BALDENGÈRE. Baldengera. Welter a établi
ce genre de plantes pour placer I’A lpiste ARun-
d in a c é .
BALDUINE. Balduina. Genre de plantes établi
par Nuttal, pour placer deux efpèces de l’Amérique
feptentrionale, qui paroiffent appartenir à
celui des G a l a r d ièn e s .
Nous ne cultivons en Europe ni l’ une ni l ’autre
de ces efpèces.
BALIVAGE. Opération de choifir dans les parties
de foiêts qui doivent être abattues 1 hiver
fuivant, les arbres qui, d’après l'ordonnance de
1609., doivent être réfervés^ foit pour devenir
porte-graines, foit pour fournir des bois de haut
fer vice.
Pour bien exécuter le balivage, il faut non-
feulement avoir une connoiffance approfondie de
la nature du fo l, de l’efpèce des arbres, des be-
foins de Tinduftrie & du commerce , mais encore
juger dans l’avenir des changemens que la. loi des
aflblemens doit opérer.
C ’eft ordinairement au milieu de l’été q’ie I
s’exécute le balivage. A cet effet, dans les foiêts I
du Gouvernement» un infpeéteur, accompagné I
du garde général, du garde particulier, du garde- I
marteau, & c . , fe tranfportent dans les ventes, I
les parcourent dans tous les fens, choififfent les I
baliveaux à conferver dans tous les^ âges, leur I
font une entaille à l’écorce & leur infèrent une I
marque fur l’aubier.
Il y a pour le nombre à conferver des baliveaux I
modernes & anciens, des règles qui feront déve- I
loppées à l’article précité & à celui Martelage. I
Il eft des écrivains q u i, avec raifon , fe font I
élevés contre l’ufage d’entamer l’écorce pour I
fixer l’empreinte du dos du marteau fur l’aubier; I
mais il n’y a pas moyen de faire autrement, fans
s’expofer à des inconvéniens d’ un autre genre
encore plus graves.
Après que les bois font coupés, les mêmes personnes
qui ont marqué les baliveaux vont vérifier
s’ils ont été confervés, & dreffent procès-verbal
de ce qu’ils remarquent. On appelle Recollement
cette nouvelle opération , fur laquelle on
donnera quelques détails à ce mot.
Voyei .l’article fuivant.
BALIVEAU. Arbre choifi dans un bois, qui
doit être coupé l’hiver fuivant, foit d’après h
volonté du propriétaire, foit en exécution des
ordonnances, pour être réfervé.dans le but de
fournir de la graine aux repeuplemens & du bois
de haut fervice aux conftruCtions maritimes &
civiles, ainfi qu’aux arts.
En langage foreftier on diftingue trois fortes
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de baliveaux : ceux de l'ûge, qui ont le même
temps de croiflance que le taillis j ceux modernes , qui "font deux ou trois fois plus âgés quelles premiers;
ceux anciens, qui ont au-delà de l'âge des
[précédens.
i On voit que le nombre d années des. baliveaux
de chaque efpèce doit varier félon la nature- de
[la terre & félon la volonté du propriétaire, puisque
les coupes, dans les mauvais fols, doivent erre
[ plus rapprochées que dans les bons, quoique 1 in-
[ verfe ait lieu très-fouvent, & que des confidera-
tions, entièrement étrangères à la reproduction,
[obligent fouvent le propriétaire à avancer ou
[retarder la coupe de fes bois.
| Depuis deux fiècles on difcute la queflion de
[ favoir s’ il eft utile ou nuifible de laiffer les baliveaux
I dans les taillis. Les opinions de ceux qui ont entre-
I pris de la réfoudre font tellement divergentes,
| qu’on n’eft pas plus avancé que le premier jour;
[ & de fait elle ne peut être réfolue telle qu’elle a I été pofée, car les avantages & les. inconvéniens
I des baliveaux fe balancent au point que ce n’ eft
I qu’en précifant une localité, qu’un homme éclairé,
f dans la phyfique des arbres, peut entreprendre de
1 la réfoudre.
1 Ce font d’abord les chênes qu’ on choifit pour
I baliveaux, & furtout ceux venus de lemence, j parce qu’ils font pourvus d’une vitalité plus forte
■ que ceux pouffes fur fouche. Après eux ce font
I ceux de frêne, de bouleau. Dans les forêts de
; châtaigniers, ainfi que dans celles de hêtre, ces
i deux efpèces tiennent la place du chêne. Après
I eux viennent les charmes , les érables , les
»tilleuls, &c. Rarement on laiffe des baliveaux
l de tremble & autres bois blancs. Avant la révo-
i lution il étoit d’ufage, dans beaucoup de forêts, I fous le prétexte de l’utilité de leurs fruits pour la
S nourriture des pauvres , de laiffer en fus des bail-
mveaux marqués, tous les arbres fruitiers d’une belle
a venue, comme merifiers, poiriers, pommiers,
1 aliziers, & c .j auffi y étoient-ils devenus fi abon-
! dans, qu’ils s’oppofoient à la repouffe des taillis :
1 l’adminiftration foreftière les a fait difparoître.
I L’habileté du foreftier fe remarque prîncipale-
I ment dans le choix des baliveaux d’âge, parce qu’il
I eft fouvent fort difficile de juger fi un arbre de
I douze, quinze, même vingt ans, continuera de
| pouffer droit & avec vigueur, ne fera pas atteint
I de carie ou autres maladies.
|: Cette difficulté diminue pour le choix des
I baliveaux modernes, parce qu’alors ils ont pris
| le deffus fur le taillis ; mais elle fe repréfente
| lorfque les baliveaux anciens ayant pris allez d’âge 9 pour commencer à s'altérer dans leur intérieur,
| il s’agit de favoir quels font ceux qu’il convient
| d’abattre les premiers. Voye% C ouronnement
K des a r b r e s .
| On appelle Futa ie sur ta il l is (voye% ce
I mot),les bois où le nombre des bativeau% réfervés
I eft fupérieur à celui fixé par l’ordonnance. Ces
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fortes de futaies nuifent prodigieufement à la
repouffe des taillis, & par l’ombre qu’ ils y portent
(voyei Ét io l em e n t ) , & par l’humidité qu'ils
y entretiennent, dont l’effet eft de les rendre plus
fenfibles aux gelées,lorfque les chênes & les châtaigniers
qui les compofent, commencent au printemps
à développer leurs bourgeons.
Il eft reconnu par l’expérience qu’il y a d’autant
moins d’ avantages à ré fer ver des baliveaux dans
les taillis, que ces taillis font en plus mauvais
fonds, parce que ces baliveaux pouffent plus lentement
& moins droits. Dans les taillis de châtaigniers
exploités pour cercles ou objets analogues,
ils font toujours nuifibles. Ainfi l'ordonnance
de 1669, qui ne fait point cette diftinôtion,
eft vicieufe 5 ce que l’adrniniftrarion ayant reconnu,
elle s’ eft décidée à ne jamais refufer les
exceptions qui lui étaient demandées par les propriétaires..
Lovfqu’on coupe un taillis placé dans un bon
terrain, les baliveaux de l’âge pouffent une grande
quantité de branches latérales qui fe garnirent de
larges feuilles j auffi arrive-t-il fouvent qu’ ils font
ou courbés fous le poids de leur tê te , ou caffés
ou arrachés par le vent. V^oye^ Bois chablis.
Élaguer les baliveaux eft, à toute epoque, une
très-mauvaife pratique, puifque cette opération,
leur enlevant des Feuilles , retarde leur croif-
fance 5 mais il eft fouvent utile de couper les
deux ou trois branches les plus baffes de ceux de
l’âge , & de tailler en crochet les autres, c’eft-à-
d ire , de diminuer d’autant plus leur longueur,
qu’ elles font plus groffes. S'il y a une fourche au
fommet, la branche la moins dircéte fera complètement
fupprimée. Par ces précautions on aura toujours
des baliveaux élancés , droits, & d’une croif-
fance beaucoup plus accélérée. Voye[ T aille &
Feuilles.
Lorfque le taillis eft en mauvais fol ,7fa coupe
enlevant à la terre l ’humidité qu’y entretenoient
fes feuilles, les baliveaux n’y peuvent plus trouver
allez de fève pour entretenir leur végétation , ou
pouffent foiblsment, ou fe deffèchent en cime,
ou périffent entièrement. Quel eft l’obfervateur
qui n’ a pas vu des foiêts où prefque tous les baliveaux
, même ceux de l’âge , étoient couronnés ?
Il n’ eft pas de moyen à oppofer à ces réfultats.
Mon. opinion fondée, non-feulement fur tout
ce qui a été écrit pour ou contre les futaies fur
taillis , mais encore fur ce que j’ai remarqué
dansdiverfes parties, de la France & de l’étranger,
eft donc que les futaies fur taillis doivent être
confervées , en ne portant pas dans les bons fonds
leurs baliveaux au-delà du nombre exigé par l’ ordonnance
de 1669 , & que ce nombre doit d’ autant
plus être reftreint, que les fonds font plus
mauvais : de forte qu’il arrive un point où il ne
faut point du tout en laiffer.
La queftion de l’utilité des baliveaux pour la
reproduction ne peut pas être fériéufemeiit mile