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Les rcfendeurs qui ne travaillent que iur des
tailüs de châtaigniers, qui ne font que des cercles
& des baguettes à treillage, fe nomment
C e r c l i e r s .
Comme les rcfendeurs font toujours payés à leurs j
pièces, les propriétaires ou lts marchands mettent '
peu d’importance à ce qu’ ils travaillent beaucoup
ou peu , v i e ou lentement 5 mais il faut cepen- !
dant les furveiller fans relâche , quand leur ha- '
bileté ou leur bonne foi n’elt pas bien affûtée, car ^
ils peuvent donner lieu à de grandes pertes, par ;
fuite des déchets qui font néceffairement la fuite :
de leurs opérations , & qui peuvent être augmentés
par leur maladreffe , leur infouciance &
le defir de nuire. Jamais ces déchets ne doivent !
leur être abandonnés, car alors ils auroient intérêt
à en faire le plus po fiable. V oye% Bois & F o r e t . .
R E G A N E O U . Un d e s noms d u C h ê n e
k e r m è s .
RÉGLISSE. Glycyrrki^a. Genre de plantes de la
diadelphie décandrie & de la famille des légumi-
neufes , dans lequel fe placent fept efpèces d’ ar-
buftes, dont un eft l’objet d’une culture de quel-
qu’importance, à raifon de les racines, qui contiennent
beaucoup de mucofo-fucré , & qui s emploient
fréquemment comme remède.
Observations.
Le genre Liquiritie a été propofé pour fépa-
rer une efpèce de celui-ci, mais il ne paroît pas
dans le cas d’être adopté.
Efpèces.
1. La R é g l i s s e glabre.
G lycyr rhiiag la bra .Lm n. T) Du midi de 1 Europe.
2. La Regus se à tiges rudes.
Glycyrrhi^a afperrima. Linn. De Sibérie.
3. La Réglisse' hériffonne.
Glycyrrhi^a echinata. Linn. f> Du midi de 1 Eu-
tope.
4. La-Réglisse fétide.
Glycyrrhi^a foe tid a . Dest. T) Des cotes de Barbarie.
*
f . La Réglisse glanduleufe.
Glycyrrhi^a glandulofa. illd. b De la Hongrie. 6. La Réglisse velue.
Glycyrrh'r^a hirfuta. Linn. b Uu Levant.
7. La Réglisse lépidote.
Glycyr rhi\a lepidota. Pursh« f) De 1 Amérique
feptentrionale.
Culture.
Les fix premières efpèces feconfervént en pleine
terre dans nos écoks de botanique, cependant la
quatrième y craint les gelées dans le climat de
Paris. En conféquence il eft bon d’en tenir quelques
pieds en pot pour les rentrer dans 1 orangerie pendant
l’hiver. La troilième, comme la plus rufiique
& la plus remarquable, fe voit le plus fréquemment
dans nos jardins payfagers, qu elle orne par
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fes touffes & par fesdiériffons de fruits. La première
eft celle qui fe cultive pour le profit, dans
plufieurs cantons de l’Efpagne, de l'Italie & même
de la France.
Plus le climat eft chaud , & plus la rêgUJf eft
fucrée j aufli eft-ce de Calabre , de Sicile , d’An-
daloufie, que provient la meilleure qui fe trouve
dans le commerce.
Une terre légère & fubftantielle doit être choifie
lorfqu’on veut cultiver la- réglijfe , parce qu’il
faut que fes racines s'y étendent à l’aife &• qu’elles
y trouvent affez de'nourriture pour pouvoir grof-
fîr & fe multiplier au gré de celui qui fpécule fur
fon produit.
Jamais il ne faut en mettre dans le même terrain
qu’après dix à douze années employées à d’autres
cultures. ;
Jamais il ne faut fumer le terrain l’année même
de la plantation.
Des labours multipliés & profonds, à la pioche
ou à la bêche , pendant lefquels on enlève toutes
les pierres, font inJifpenfabîes au fuccès de la culture
de la réglijfe.
La voie des graines a rarement lieu pour reproduire
la réglijfe -, parce quelle fait perdre deux à
trois ans de jouifîance. C ’eft donc avec les bourgeons
des pieds qui viennent d'être arrachés,
qu’on forme de nouvelles planches.
Ainfi donc la planche bien préparée vers le
commencement dé mars , plus tôt ou plus tard,
fuivant le climat & la faifon , mais toujours avant
le développement des bourgeons, on fépare ces
bourgeons du collet des racines , en leur lai fiant
quelques chevelus, & on(les met'en terre, au
moyen d’ un coup de pioche, à un pie i de diftance
les uns des autres, & en lignes efpacées de. deux
pieds.
Généralement, la plantation fait peu de progrès
la première année. Ce n’eft qu’après l’hiver fuivant,
faifon où on la bine & la fume, qu’elle
prend de la force.
Chaque automne on coupé les tiges rez-terre &
on les emploie à chaufferie four. Des binages d'été
ne pourroientqu erre très-avantageux , mais il ne
paroît pas qu’ on les regarde comme néceffaires.
C ’eft à la fin de la troisième, ou mieux de la
quatrième année , qu’on fait la récolte des racines
de la réglijfe, en minant la terre au-deffous d’elle &
en les tirant aVec la main. Elles font enfuire lavées,
puis féchées à l’ombre, puis réunies en bottes,
puis livrées au. commerce : toutes opérations qui
-font trop (impies pour avoir befoind’ên e-dècrices.
Dans les pays chauds, comme je l’ai annoncé plus
haut, on tire des racines de la réglijfe un extrait
folide, appelé‘ dans le commence Juc ou fucre de
réglijfe. La Calabre, d’après Lafteyrie, fournit U
meilleure. Voici comment on précède à fon extraction,
4?
Les racines , lavées & féchées comme je l’ai m-
diquéplus haut, font, lorfqu’on a du temps de refte,
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jnîfes à ramollir dans l ’eau,hachées en petits morceaux
, réduites en pulpe fous une meule tournante,
pulpe qu’on fait long-temps bouillir dans
J’eau , dont on tire , par expreflion , tout le liquide
fucré poftible. Ce liquide eft remis dans la
chaudière , avec celui qui y étoit refté , jufqu’à ce
qu’il foi: réduit en conliftance folide. Voyc^ E x t
r a i t . : .
Après a v o ir d onn é à l’ e x t r a i t la fo rm e de c y l in dres
de fix p o u c e s d e lon g ,,- fu r un d e d iam è t r e ,
& les avoir entourés de feuilles de laurier, on
achève fa defliccation dans un four, opération
pendant laquelle, par defaut de foin, il brûle fou-
vent, ainfi qu’on le reconnoît maîheureufement
dans le commerce. Les cylindres, dépofés dans un.
lieu fec, peuvent fe co nier ver bons à employer
pendant plufieurs années. 1 Les racines de la réglijfe en nature, ou en pou- i
dre, ou en décoétion, font d’un ufage fréquent en .
médecine, comme adoucifiantes & excitant la
tranfpiration. On les met entières entre les mains
des enfans à la mamelle, pour, en les mâchant, fa-'
vorifer la fortie de leurs dents, effet qu’elles produisent
mieux que les plus riches hochets de corail
ou de effilai. Les enfans plus âgés & même les grandes
perfonnes en font une irifufion , qu’ils boivent
avec utilité pendant les chaleurs' de l’été.
C’eft elle qu’on vend dans les ruc.s de Paris ,, à fi
bon compte , fous le nom de coco. L’extrait folide
fubft dans les pharmacies plufieurs préparations qui
le rendent plus agréable.
Les Anciens employoient aux mémos ufiiges
les racines de la réglijfe hériffonne, quoiqu’elles
foient, fi je puis en juger par quelques elfais com-
paratils avec celles crues dans le climat de Paris ,
inférieures en faveur à celles de la réglijfe glabre.
REMUETTE. D a n s q u e lq u e s l i e u x , c ’ e ft le
premier L a b o u r des J a c h è r e s .;
REPENTIR. Nom du S a r r a z i n dans q u e lq u e s
cantons d e la C h am p a g n e , p a rc e qu’ il n e lè v e pas
to u jou r s , q u e fo u v e n t fe s fleurs a v o r t e n t , q u e
fouvent fa t ig e fe d e f iè c h e , c e 'q u i fa it r e g r e t te r
de l ’a v o ir femé.
RESSOLEMENT. Synonyme d e P r o v i g n e -
ü e n t .V 6y. ce mot & ceux M a r c o t t e & V ig n e .
RÉTENTION D’URINE. Maladie des voies
urirçaires,doiit les caufes ne font pas toujours fat îles
à affigner. C ’eft le cheval qui y eft le plus fujet
parmi les animaux domeltiques, à raifon des fer-
| vices violens auxquels il eft fouvent aflujetti pendant
la chaleur. Il eft fréquent qu’ il en meure après
deux jours de fouffrances. Le repos, un régime
adoufiîflant, des boïfl'ons d’ eau blanche nitrée, la
1 faignée, peüvent ramener ie cours des urines eh
i quelques heures.
REV1N. Synonyme de P e t i t v i n dans le département
du Gard.
R I B f CgS
REVIRAS. Second L a b o u r des Ja ch è r e s
dans le département de la Haute-Vienne.
REVIV E. Le R egain porte ce nom dans les
environs de Nevers.
RHAMNOÏDES. Famille de plantes qui, outre
celui-des N e r p r u n s , qui lui fertde type, réunit
encore les genres S t a t h y l i e r , F u s a i n , C é -
l a s t r f , C a s s i n e , H o u x , A p a l a n c h h -, J u j u -
b i f r \ P a l i u r e , C e a n o t h e , Ph y l i q u e & Au-
L CUBE.
RHINANTOÏDES. Famil'e de plantes qui eft
cûmpofée des genres C o c r è t e , P e d i c u l a i r h ,
C a L Ç EO LA IR E , V E R O N IQ U E , E ü PHR A ISE , M l-
L AM P V R E , DlSAN D R E & C a STILLEGE. V o y f[
\ ces mots.
RHODORACÉES. Famille de plantes. On y
■ trouvé, outreJe genre R h o d o r e , ceux Kalmte,
■ È p ig é e , M e n t z i e z e , L è d e , B e j a r & L e d e . I l
diffère fort peu de celle des É r i c é e s ou B i c o r n e s .
• RHODORE. Rftodora. Arbufte de l’Amérique
feptentrionale, qui s’élève à peine à deux pieds
de hauteur, qui fleurit au premier printemps,,
avant le développement de fes feuilles, & qu’on
cultive dans nos jardins pour l’agrément de fes
fleuvs purpurines, difpofées en faifeeaux au fom-
met des tiges.
Cet arbufte exige impérieufement la terre, de
bruyère & une humidité confiante. On le place
au nord des fabriques ou des murs. Sa multiplication
s’effeétue exclufiyement de marcottes, car
il eft très-rare qu’ il donne de bonnes graines dans
le climat de Paris, quoiqu’ il y fleuriffe tous les
ans. Comme, fes rameaux font roides & caftans,
il faut prendre beaucoup de précaution en les
.couchant. Ils s’enracinent dans l’année lorfqu’iis
S ont été couchés pendant l’hiver. On doit placer,
I un ou deux ans après leur réparation, les marcottes
I dans une pépinière , pour les faire fortifier, après
quoi on les met en place.
Quoique la précocité de la floraifon du rhodore
le rende très-ornant, il ri’eft pas très-commun
, dans nos jardins, probablement .parce que. fes
fleurs paffées, & elles ne durent que quelques
jours , il ne fe remarque plus. Du tefte, ii eft très-
ruftique, & ne demande que les foins ordinaires
aux arbres de T e r r e d e b r u y è r e . Voyt^ ces
mots & ceux R o s a g e & A z a l é e .
RHUPS. Nom v u lg a i r e d u R a i f o r t r a f h a -
n i s t r e dans le Médoc.
RIA1ZE ou RIEZ. Les plus mauvaifes terres
fe nomment ainfi dans le nord de la France. On
le s laifie en P â t u r a g e . Elles font fur une roche
calcaire.
R1BOGE. A Abbeville, ce nom fe donne à Is
G e s s e c u l t i v é e .