
T a ble au figuré de la progrejfion des bois , depuis'
J7 ans jufqua z y , dans lequel on fuppofe quà
ly ans 3t arpent vaut 140 livres ƒ qu'iiprofite de zo
livres chaque année 3 & que, p a r conféquent, la
raifon ou différence qui conftitue cette progrejfion
arithmétique , eji le nombre z o .
r m i V A L E U R DIFFERENCE
de l’arpent de la feuille dans du prix de la
divifepar chacune feuille.
l’âge des années de Page d’une année
du bois. du bois. àTaurre.
*4ô fav. liv. f. d.
17 ans. = 8 4 8 T? . ~ fous d.
j f i o l i v . . ...........de 17 à iSans 13 I
18 ans.' = 8 ‘ 7 9 - k
ï 8o liv. ............. 18 ■— ip ï i 8
19 ans. * ' ^ ^ $ «"9
200 liv. • ip — ZO 10 7
------- = 1 0 *> »
20 an^.
220 liv. ............. 10 — *1 9 *t t
S2 t— an• s. *= 10 p 6 -2~1 I1
240 liv. ......... 11 — ü 8 8
-2--2-- --a ns. == 10 18 z -2L2
afïa liv. ............. — IJ- 8 J
ITTns. = 11 6 7 .J ’ 280 liv . v . . . . . Z5 — Z4 6 9
—7 - = i l 13 4
24 ans. ^ ' 3oo Tiv. • • • « .de 24 à a5 ans 6 8
25 ans. ,S!S= 1 1 99
T a b l e a u figuré^ de la progrejfion des b o i s , depuis
x 6 ans jajqu a 30 3 dans lequel on fuppofe q u a
z 6 ans l'arpent vaut 330 livres ; qu i l profite de
30 liv re s chaque année 3 6? que , par conféquent 3
la raifon ou la différence qui conflit ie cette progref-
fio n arithmétique , efl le nombre 30.
P R I X V A L E U R DIFFÉRENCE
de 1 arpent de la feuille dans du prix de la
d iv iftp ar chacune feuille
l'âge des années de Page d’une année
du bois. du bois; à l’autre.
33o liv. liv. f. d.
26 ans.
I Z 13 10
360 liv.
27 ■ ans.
3c)o liv.
6 8
28 ans.
420 liv.
»5 18 6
29 ans.
45o liv. •
M 9 7
3 o ans. 1 5 ” 1
•de 26 à
. z 7 —
aL 8i . z8 —
*9 • de 29 à
1 9
3o
fous " d.
ans I z Io
I l IO
11 I
ans 10 y.
« u n obiervera, continue M. Plinguet, que,
dans ces progreffions 3 qui font repréfentatives dt
l’accroiffement annuel des bois, plusî*âgeavance,
c ’ett-à-dire, plus le bois marche vers fa perfection,
moins la différence du produit d’ une année
au produit d’une autre année, doit être
grande. Ainfi, plus on laiffe profiter fon bois,
plus on a à gagner, pourvu qu’on l’an ê te& qu’on
le coupe un peu avant qu’il foie parfaitement mur }
c’éft-à-dire, lorfqu’ il eft fur le point de ne plus
profiter fi on le laiffe fur pied.
» Par conféquent, les différences doivent être
en raifon inverfe de la proportion & raifon droite
qui conftitue la progreffion de l’âge.
» En effet, dans le premier des exemples ci-
deflus, pendant que la valeur de la feuille va en
afeendant, depuis 2 livres jufqu’ à 7 liv. 10 fous,
les différences des feuilles d’ une année à l’autre
font descendantes depuis 1 livre 6 fous 8 deniers,
jufqu’ à 3 fous 4 deniers, parce que, plus l’âge
avance, plus le bois prend de prix j & parce que,
plus le bois prend de prix, moindre eft la différence
d’une année à l’autre.
» Quand cette différence deviendra nulle &
égale à zéro, alors les bois feront fur le repos :
ils relieront là pendant un peu de temps, comme
s’ils fe foutenoient en bon état, par leur propre
fubftancej & enfuite, ils s’en retourneront, ils
périront, ils décroîtront par une progreffion def-
cendante, dont les différences deviendront amendantes.
» Ce font ces obfervations bien faites fur le local
dans les forées, comparées enfuite, avec les
opérations anciennes & nouvelles des maîtrifes,
dont il faut faire le relevé dans leurs greffes, qui ,
entre les mains d’un artille intelligent, connoif-
feur en bois, & habile à différencier les terrains,
doivent opérer ce qu’on peut appeler véritablement
la réformation des bois d’une forêt, ainfi
que le choix bien fait de l’âge propice pour les
couper. »»
L’auteur fait remarquer suffi combien il eft né-
ceffaire que les perfonnes chirgées de propofer un
aménagement, étudient'.la nature en physiciens,
en naturaliftes, en économiftes 3 & il penfe qu’ il
feroit même utile que le Gouvernement formât
dés fujets pour ce genre de travail.
Relativement à l’influence de l’âgé fur la qualité
du bois,il ditquel’arbre augmente de bonté,de den-
fité& depefanteur en proponion arithmétique, jufqu’à
ce qu’il foit arrivé à fa perfection. Alors le
bois de fes différentes parties devient d’égale pe-
fanteur. Dans le cours de fon aocroiff ment, c’eft
pareillement en proportion arithmétique que cette
pefanteur diminue depuis le pied de l ’arbre jufqu’à
fon fommet, ainfi que de fon centre à fon aubier
ou circonférence} mais une fois qu’ il eft arrivé à
fa perfection, le centre ou l’axe s’obftrue, il fe
defleche', il devient plus léger que l’aubier, l’arbre
fe creufe, & tout cela s’opère graduellement
fuivant le concours des circonftances qui contri-
I buent à fa nutrition & à fa progreffion.
I Cé*que dit M. Plinguet, fur l ’augnjentation de
[la qualité des bois à mefure qu’ ils croiffent, & la
(diniirrution progreffive^de cette qualité lorfqu’ils
rfont fur le retour, a été conftaté par des expériences
de Buffon, de Duhamel, de Varenne de
Fenil le, de Hartig, & c . , fur la pefanteur, la force
de réfiftance & la combuftibUité des bois à diffé-
rens âges. Tl en réfulte, que l’âge où le bois arrive
I à fa perfection, eft auffi celui où il a le plus de
I pefanteur, le plus de force & le plus d’effet à la
combuftion.
[ Quant aux calculs de l ’auteur fur la progreffion
[des taillis, il eft à remarquer qu’ ils font établis fur
la fuppofition d’un accroiffement uniforme pendant
un efpace de temps déterminé. Il fuppofe,
[dans le premier tableau, que cet accroiffement
[vaudra 10 livres par an, depuis y jufqu’à 16 ans;
dans le fécond, que cette augmentation annuelle
fera de 20 livres aepuis 17 ans jufqu’à 25 ; & dans
le troifième tableau, qu’elle fera de 30 livres depuis
26 jufqu’à 30 ans. Les réfultats de ces calculs
peuvent être exaCts, mais la marche fuivie par
ll’auteur n’eft pas celle que fuit la nature, l’accroif-
[fement dubois n’étant pas uniforme dans une période
déterminée, comme il l’a fuppofé, & ne
paffant pas de fuite du fimple au double pendant
[une autre période. Il paroît, d’après les expériences
de Laurent Carniani fur la progreffion des
bois, que cette progreffion feroit pendant 10 ans
dans la proportion fuivante : favoir, la première
[année, comme 1 , & les 9 autres, comme 4 , 9 ,
[15, 22, 30, 40, f4 , 70 & 92. Il réfulte de ces
[rapports, que celui qui fait 2 coupes de y en y
ans, ne reçoit pas en totalité la moitié de ce qu’ il
obtiendroit en ne faifant qu’une coupe au bout de
|io ans, puifqu’il ne reçoit que 1 12 , produit des 5
[premières années; tandis qu’il aoroit reçu 3 57,
[produit des 10 années consécutives.
I . 70. L ’auteur qui paroît avoir mis le plus d’ exactitude
dans fes recherches fur l’accroiflement des
bois, & avoir embraffé cet objet dans toutes fes
parties, eft Varenne de Feniîle. Nous allons indiquer
la marche qu’il a fuivie & les réfultats qu’ il
[a obtenus, parce que ce n’eft qu’en rapprochant
fajnfi, & en comparant un grand nombre d’expé-
iriences, qu’on peut tirer des confèquences utiles
a la meilleure manière d’aménager les taillis.
I Var enne de Fenille, étonné de la difcordance
des faits rapportés dans les divers ouvrages foref-
[niers fur l’àccroiffement des bois, a cherché une
[méthode qui pût donner plus de précifion aux règles
à fuivre fur l’âge où l’on doit couper les taiî-
|hs. Il reconnoît, avec Buffon, que cefl le plus
\naut point d'accroiffement qu^il faut faifir,pour tirer
Y’,un taillis tout Cavantagepofficie ; & , convaincu de
[cette vérité , il a penfé que le meilleur moyen de
reconnoître ce maximum étoit un inftrument qui
mefurât les accroiffemens fucceffifs avec exa&i-
tude. ^ x
Pour plus de clarté, il réduit la queftion à fes
plus (impies élémens, & ne confidère les taillis
que comme des bois de chauffage & fans baliveaux.
Puis, il examine ce qui arrive dans un taillis
fraîchement coupé. Ce taillis, dès la première année
, jette une quantité innombrable de furgeoiw,
dont à peine il doit fubfifter la centième partie
par la fuite. Comme les Touches fourniffent une
nourriture furabondante, l’élancement des brins
eft plus accéléré que dans un ancien taillis, les
feuilles font plus larges , leur fanage eft plus brillant
, & le cours de la lève ne s’arrête qu’ à l’approche
des premières gelées. Auffi ces jeunes
tiges, encore herbacées, font très-fenfibles aux
gelées de l’hiver fuivant, & , s’il eft rigoureux,
il en périt beaucoup. Telle eft la première çaufe
de la diminution des brins d’ un taillis, indiquée
par l’auteur.
A 4 ou y ans, file bois eft fitué dans un terrain
fertile & profond, & fi le bétail en a été foigneu-
fement écarté, les brins font encore très-rapprochés}
mais fi on pénètre dans l’intérieur, on aperç
o it, dans lagroffeur des jeunes pouffes, des variations
confidérables qui comprennent depuis t
jufqu’à 4 & 5 pouces de tour. A cette époque h
partie ligneufe a encore peu de denfité, & les
fortes gelées font toujours à craindre. O h doit
s’attendre que tout le menu bois fera écouffé par
la fuite, foit par le défaut d’air, foit plutôt encore
par défaut de nourriture.
Telles font lés autres caufes de la mort d’un
grand nombre de brins du taillis.
A l’âge dé 8 à 10 ans, continue l’auteur, le
taillis commence de lui-même à s’éclaircir} mais
il y refte encore beaucoup de brindilles, qui pé-
riroient indubitablement fi l’on differoit la coupe.
Il eftime que les principaux brins peuvent être
alors moyennement à la diftance de 3 pieds entre
eux, & que l ’arpent contiendroit plus de 5000
brins, fi le bétail, le giber & les marau leurs n’y
portoient aucun dommage, & s’il ne s’y rencon-
troit abfolument aucune clairière.
Il compare un taillis de 10 ans à un carré de pépinière
dont on n’auroit efpacé les arbres qu’ a 3
pieds en tous fens. Cet efpace fuffifant pour qu’ils
y, acquièrent 6 à 7 pouces de gros, devient infuf-
fifant pafîé ce point, & alors les brins languiffent
& grofliffent peu, parce qu’ ils fe dérobent mutuellement
la nourriture. C ’eft cette confidéra-
tion qui avoit porté Varenne de Fenille à propofer
l’éclaircie des taillis} opération qu’ il a exécutée
avec beaucoup de fuccès. Il avoit laiffe dans la
première éclaircie les plus beaux brins à une diftance
moyenne de 6 pieds; ce qui faifoic 14 à
iyoo brins par arpent. Ces brins avoient pris au
moins 5 pieds d'élévation en 3 ans. Il fe propo-
foit de faire une fécondé éclaircie lorfque l’ac