
la mai Ton, fondue dans l’eau bouillante, paffee à
travers une toile de canevas-, & dépofée dans des
barils. Elle eft alors jaune & molle.. On la tranf-
foume en poix noire en la fondant à feu nu avec
du noir de fumée.
La marine & les arts font un grand ufage de la
poix. La France n’en fournit pas la dixième partie
de celle qui lui eft néceffaire. En la diftillant, on
en obtient une efpèce d’effence de térébenthine
de médiocre qualité, appelée eau de rafe dans le
commerce. .
La culture des épicéas dans les pépinières, &
leur plantation dans les jardins payfagers, font
plus faciles, ainfi que je l’ai expérimenté pendant
plufieurs années, que celles du fapin t en ce qu’ils
craignent moins la féchereffe, mais ne diffèrent pas
de celle que j’ai indiquée plus haut. J’obferverai
feulement qu’arrivés à un certain âge , dix ans,
par exemple, ils* produifent dans ces jardins,
à raifon de la forme pyramidale de leur tig e , de
la difpofition courbée de leurs branches, & pendante
de leurs rameaux chargés de cônes, de la
couleur foncée de leurs feuilles, un effet plus pit-
torefque que les fapins & les pins, & qu’on peut,
par conféquent, les y multiplier davantage fans
craindre la monotonie. Rien de. plus irnpofant, au
milieu des gazons, qu’un vieil épicéa, auquel aucune
branche n’a été coupée. Voye^ P in & J a r d
in PA Y SA G E R .
La multiplication de l’épicea par marcotte, par
bouture & par greffe, eft plus facile a executer
que celle du fapin; cependant, par les mêmes motifs
, on la pratique peu fouvent.
Les fapins blanc, noir & rouge, plus connus
fous le nom de fapinette, le cultivent depuis longtemps
dans les jardins payfagers , qu’ils ornent
par leur port & la couleur de leurs feuilles. Ils
font fi peu différens entr eux , & leur culture eft
fi femblable à celle de l’épicea, qu’ il n’eft pas néceffaire
de leur confaCrer des articles particuliers.
Tous s’élèvent un peu moins que ce dernier, mais
n’ôntni les branches arquées, ni les rameaux recourbés
; tous ont les cônes beaucoup plus petits
queiesfiens. .
On multiplie beaucoup les fapinettes aux environs
de Paris, car elles fourniffent immenfément
de graines chaque année ; cependant on ne le fait
pas encore affez, à raifon des agrémens dont elles
font pourvues. . .
Le pin hériffé eft nouvellement introduit dans
nos cultures. On le tient encore dans l’orangerie ,
quoiqu’il doive paffer, vu la latitude de fon pays
natal, l’hiver en pleine terré dans le climat de
Paris. Le manque de graine , fait qu’on ne peut Je
multiplier que par marcottes s boutures & greffes
faites avec des branches latérales, qui ne prennent
point, ou rarement, une flèche, & qui, par conféquent,
fourniffent des pieds d’ une trifte apparence.
Il s’annonce comme étant un arbre très-
élevé & très-élégant, propre à çontrafter avec
to u s c e u x q u e no us p o fféd on s dans nos jardins.
Je fais donc des voeux pour qu’ il en arrive, affez
de graines pour les femer en pleine terre, & en
obtenir des arbres qui', un jour, en donneront à
leur tour. . >
Le fapin du Canada, appelé hemlock fpruce dans
les Etats-Unis de l’Amérique, fe diftingue, par la
difpofition de fes branches & dé fes feuilles, de
tous les arb'res réfineux que je connois. Il s’élève,
dans fon pays natal, jufqu’ à quatre-vingts pieds de
hauts mais ic i, le plus vieux pied que je connoiffe
( il eft dans le jardin payfager de Trianon) , n’en a
que douze à quinze, quoiqu’il ait plus de quarante
ans d’âge. Pendant fa jeuneffe il eft très-élégant,
mais il fe dégarnit de feuilles & de branches
à mefure qu’ il vieillit. Au rapport de Michaux,
| fon bois eft de peu de valeur, mais fon écorce eft
des plus eftimées pour la tannerie. Un autre avantage
qu’il pofîede, c’eft de fournir, par la décoction
de fes jeunes pouffes, une liqueur qui fermente
aiférnent, & donne, même fans y ajouter de matière
fucrée, qui l’améliore cependant, une boiffon
analogue à la bière, boiffon qui porte fon nom,
& dont on fait une grande confommation dans le
nord de l’ Amérique feptentrionale.
Au refte, aujourd’hui on fait de la bière, dans
ce pays, avec les jeunes pouffes des fapinettes,
& même des pins proprement dits, bière dont
j’ ai bu plufieurs fois, que fa faveur réfineufë m'a
empêché de trouver bonne, mais à laquelle on dit
qu’il eft facile dè s’accoutumer.
J’ ai d o n n é q u e lq u e s d é ta ils fu r la fa b r ic a t io n de
c e s B i è r e s à c e d e rn ie r a r t ic le : j ’ y r e n v o ie le
lé& e u r .
J’ai reçu immenfément de graines de cet arbre,
envoyées par Michaux , pendant que j’étois à la
tête des pépinières de Verfailles, & j’ en ai difperfe
les produits dans toute la France. Plufieurs pieds,
entr’ autres celui du Fetit-Trianon précité , en
donnent' annuellement; ainfi fon exiftence en
France, eft affurée. '
Cet arbre fe place en avant des maffifs, principalement
à leurs angles faillans, dans les jardins L
payfagers, toujours ifolément, & il s y fait remarquer
par fon élégance ou fa grâce. Il ne demande
aucune culture. La ferpetce ne doit jamais
le toucher.
Je vnn\x\'p\\oWYhemelock fpruce en femant fes graines
un peu épais, parce qu'il y en a toujours beaucoup
de mauvaifes, dans une plate-bande de terre de
bruyère, à l’expofition du nord. L’année fuivante
je repiquois le plant en partie dans un autre lieu,
également bien préparé, à fix pouces.de diftance
l’un de l’autre, en partie dans des petits pots que
je plaçois à l’ombre. Au bout de deux ans , je les
met tois encore dans une autre place & dans d’autres
pots plus grands. A cinq à fix , les uns étoient dans
le cas d’être mis en place, lés autres d’être envoyés
aux pépinières départementales. Pendant ce temps
ils reçoivent les binages ordinaires. J’ai cru remar-
? quer
quer qu’ ils ne profpéroient que dans les terres
légères & humides.
SAPIN. Le P i n m a r i t i m e fe nomme ainfi aux
environs du Mans, & le P in d ’ E c o s s e en Champagne.
SAPINE. Nom d’une petite cuve en bois de
Sa p in , qui fert, dans le Jura, pour tranfporter
la vendange au preffoir.
SAPONACÉE. Famille de plantes ayant pour
type le genre S a v o n i e r ( voye[ ce m o t ) , &
contenant en outre ceux C a r d i o s p e r m e , P a u l -
l i n i e , Koe l r e u t e r i e , A p o r é t i q u e , O r -
n i t r o p h e . L i t c h i , M e l i c o q u e , A c l a d o d e ,
T a l i s i e r , M o l in é e , C o s s 'i g n i e r , M a t a y b e ,
E n o u r o u s , C u p a n i & P e k é e .
SARPEEV C ’eft M o i s s o n n e r avec une petite
faux que l’oüvrier tient d’une main , tandis que de
l'autre il préfente une baguette fous le froment
abattu. Cette manière d’opérer beaucoup plus
expéditive & moins égrenante que la F a u c i l l e .
Voye{ ces mots.
Le F a u c h o n eft encore plus parfait. Voye^ ce
mot.
SAS. Grand panier peu profond, à fond large
& à claire-voie , qui fert pour paffer le fable & la .
terre pour en ôter les groffes pierres. Voye£
C r i b l e .
SAUÇISSE. Mélange dé viande de cochon &
de grai'ffe du même animal, haché & fortement
affaifonfté, qu’on met dans un boyau, pour qu’il
le conferve long temps.
Les fauciffon? ne diffèrent des fgaçijfes que
parce qu’ils font plus gros. Cependant il en eft
dans lefqueîs il entre d’antre chair que celle du
cochon, Si qu’on mange' lé plus fouvent c;us.
SAULDE. Nom des P l a c e s a c h a r b o n dans
les Fo r e t s . „
SAULE. Salix. Genre de plantes de la dioecie
diandrie & de la famille des amentacées, qui réunit
plus de cent efpèces, en général fort mal déterminées,
qui toutes peuvent être utilifées en
agriculture fous divers rapports.
O 1?ferv citions.
On appelle O s i e r les faules dont les pouffes de
l’année précédente font affez .flexibles pour être :
employées à faire des paniers, des claiesry des
Jiens de toutes fortes.
Efpïces.- 1 ■
1. Le S aule à,cinq [étamines.
Salix pentandra. Linn. T) Indigène..
Dià. des Arbres 6* Arbujles.
2. Le Saule à longues feuilles.
Salix viminalis. Linn. Jy Indigène.
3. Le Saule amandier.
Salix amygdalina. Linn. Jy Indigène.
4. Le Saule ofier jaunes
Salix vitellina. Linn. Jy Indigène.
y. Le Saule rouge.
Salix rubra. Linn. Jy Indigène.
6. Le Saule hélice.
Salix helix. Linn. Jy Indigène.
7. Le Saule pourpre.
Salix purpurea. Linn. Jy Indigène.
8. Le Saule ondulé.
Salix undulata. Willd. T) Indigène.
9. ' Le Saule triandre.
Salix triandra. Linn. Jy Indigène.
10. Le Saule blanc.
Salix alba. Linn. Jy Indigène.
11. Le Saule fragile.
Salix fragilis. Linn. Jÿ Indigène.
12. Le Saule de Babylone , ou faille pleureur.
Salix babylonica. Linn. Jy De l’Afie intermé
diaire.
13. Le Saule hafté.
Salix haftata. Linn. Jy Des Alpes.
14. Le Saule de Ruffel.
Salix Ruffeliana. Willd. Jy D’Angleterre.
1 y. Le Saule de Siléfie.
Salix filefiana. Willd. Jy D ’Allemagne.
16. Le Saule myrfinite.
Salix myrfinites. Linn. J) Des Alpes.
17. Le Saule arbufte;
Salix arbufcula. Linn. Jj De la Sibérie.
18. Le Saule herbacé.
Salix herbùcea. Linn. .Jy Des Alpes.
19. Le Saule émoqffé.
Salix retuf a. Linn. ]y Dés. Alpes.
20. Le Saule réticulé.
Salix reticulata. Linn. Jy D.s Alpes. .
11. Le‘Saule myrtille.
Salix myrtilloides. Linn. Jy Des Ajpes,
22. Le Saule glauque.
Salix glauca. Linn. Jy Des Alpes.
23. Le Saule à feuilles dè laurier.
Salix laurina. Willd. Jy D’Angleterre.
24. Le Saule ammaniane.
Salix ammaniana. Wiljd. Jyn D’Allemagne,
2y. Le Saule à feuilles de prunier.
Salix priinifolia. Smith. Jy D’Angleterre.
16. Le Saule à feuilles de pommier.
Salix mdlifolia. Smith.ï) D’ Angleterre.
27. Le Saule à -feuilles de nerprun,
Salix rhamnifolia. Pailas. Jy De Sibérie,
28. Le Saule de deux couleurs,
Salix dijcolor. W ftd . Jy De l ’Amérique feptentrionale.
29. Le Saule pétiolairei
Salix petiolaris. Smith. Jy D ’Angleterre.
30. Le Saule de Lambert.
Sali% Lamberti ana. Smith. Jy D’Angleterre.
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