§• V . Du climat3 des ouragans3 givres & gelées•
Le climat de cette forêt eft en général froid ,
furtout dans les fix premiers numéros, qui s’étendent
fur une hauteur allez élevée. Les nos. 3 -, 4 & 1 2 , jufqu'à préfent, ont fouffert le plus
par la neige & les vents.
Les gelées font le plus à craindre dans le r»°. 11
& dans la partie baffe du n°. y j elles viennent
de détruire pendant deux années confécutives
Iss jeunes plants de chêne & de hêtre : c'eft pendant
le mois de mai que la forêt a eifuyé cette
perte.
Le moyen d'obvier à ce dégât, c'eft de creu-
fer des foffés , qui ferviront à mettre le terrain à
fec.
§• V I . Prix des bois & débouchés.
Le prix aûueldu ftère de bois de hêtre, dans
ce triage, eft de 2 francs yo centimes environ.
11 eft cependant à préfumer que dans peu d’années
il augmentera du double. Le débit le plus confidérable
s'en fait à Deux-Ponts ou aux environs de
cette ville..
Les bois de conftrucftion font recherchés de
plus loin..
Les arbres de marine , dont cette forêt a fourni
une quantité affez confidérable, font tranfportés
au dépôt de Sarrebruck.
Les plus beaux hêtres font réfervés & fendus
par quartiers h pour en faire des fabots & des
pelles , qui font tranfportés dans l'intérieur de la
France & à l'étranger,
§. V I I . Efpérance en bois de marine.
Quoique le hêtre foit l’effence dominante dans
cette forêt,, le chêne cependant y eft également
abondant, & acquiert dans prcfque tous les dif-
triéls de belles dimenfïons 5 auflî tous les diilricts
qui vont erre exploités fucceflivement, offrent a es
reffources dans ce genre.
La divifion A , du n°. 1 , eft.particulièrement
peuplée en beaux chênes, & les anciennes ré-.:
ferves dans les nos. 9,10 & 11 , prouvent que cette
effence s'y plaie fort bien.
Les arbres venus dans ce terrain font très-
eftimés, par les qualités fuperieur-es qui les font
préférer a ceux qui croiffent dans les forêts voi-
fines.
§. V I I I . Délits, qui fe commettent dans cette forêt.
Cette forêt eft très-expofée au vol. Plufîeurs
villages. & fermes qui font à fa proximité,,doivent
être retenus dans leurs entreprifes par une exaéte
furveillance : tels font les villages de Kirkel & de
Limbach , qui font très-dangereux , le premier
pour le nu. 14, & le dernier pour les nos. 1, 3 & 4 ; j
les ri°s. 6 & 7- exigent, pour ainfi dire, la préfence -
permanente du garde, à caufe de la proximité des
fermes dites Schwar^enacker, Ober & Untti.
Woerfchweiler, Guttenbrunnen , Glashutter , des
villages nommés Boeden &• Einced, & du paffagJ
fur la grande route de Paris à Mayence.
L'exercice de quelques droits d’ufage dont
jouiffent plufîeurs communes & fermes, néceflîte
que le garde foreflier redouble d'aêbivité.
Nous obfervons cependant ici qu'il feroit très-
avantageux pour cette forêt qu'il exiftât une mai-
fon foreftière dans fon enceinte.
En effet , tous Iss villages qui pourroier.t fervir
a la réfidence du forëftier font fîtués à une des extrémités
des bois confiés à fa garde, & au bas du
mont fur lequel ils s'étendent. Il eft aifé de fe
convaincre combien cet éloignement eft nuifîble J
& de quelle utilité feroit au contraire, pour la
confervation de la forêr, la demeure du garde dans
fon centre.
C'eft dans la vue de procurer à cette forêt J
■ moyennant une dépenfe modique , des avantages!
réels & imporrans , que nous propofons à l'admi-
■ niftration générale des forêts de vouloir biencon-l
r fentir à ce qu'une maifon foreftière y foit conf-
truite. Le lieu propre à cet établiffement lèroitj
; Ie n°. 11 , àiftriét dit Tiefenthal, parce que fortantl
de ce point, fitué fur la hauteur , & au milieu clef
la forêt, la furveillance feroit auffi facile alorsl
qu’eî'e eft pénible dans ce moment.
§• IX . Droits d’ufage exercés dans cette foi êu I
Les cinq triages de Neuhaeufel, Limbach, phi
k e l, Bierbach & Rohrbach, n'en compofoientl
qu'un feul fous le gouvernement du prince del
Deux-Ponts. •
Cette maffe de fo rê t, connue fous le nom del
forêt de Kirkel, étoit furveillée par un garde fo-l
reftier chef, qui avoir plufîeurs aidet-gardes fousl
, fes ordres. |
Les droits d’ ufage qui pèfent fut cette forét|
font exercés.par les communes ci-après..........
Ici on donne fucceflivement les noms des com*|
munes ufaeères, en faifant connoître les titresl
& les décifions en vertu defquels elles jouiffent. I
§. X. Exploitabilité de cette forêt, & principes ii\
culture et apres lefquels elle fera traitée.
La révolution de la futaie a été fixée à 120 ans!
& celle du taillis à 40. La futaie s'exploitera pari
les coupes de réenfemencement,, d’éclairciffementl
& défini tive , précédées, quand il fera jugé ne-
ceffaire, par les extradions de bois dépéri flans : il|
eft démontré qu’en négligeant ces dernières, la
futaie ne parvient pas au degré de perfection qu’on I
peut en attendre.
Confidérant que l’accroiffement lent de cette:
forêt pendant les quarante premières années, exige
que les jeunes bois foient élevés dans un état très*
ferré, & que le produit peu confidérable que don-
feroit: un nettoiement anticipé ne campenferoit
pas les foins & le travail piinutieux d'une telle
Iperation, nous avons jugé^convenable de pro-
pofer cette extradion vers l'âge de 60 ans. _
| Les coupes de réenfemencement feront dirigées,
autant que les circonftances locales le per—
me et r ont, de l'eft à l’ouéft.
I L'expérience ayant prouvé que dans cette foret
qn peut compter, tous les fix à fept ans , fur un
repeuplement affez complet, nous avons adopté
pour bafe de la répartition des coupes fecondaires,
que les coupes d'éclairciffement & celles définitives
feront exploitées dans la décennie fuivante,
après la coupe de réenfemencement.
/ En nous réglant d’après le comptage fait dans
les jeunes bois de yo à 60 ans, nous avons fixé le
nombre des jeunes arbres à conferver après l’ex-
tfadi n à 1200 & jufqu a 1400 pieds par hedate j
yjbo à 600 arbres feront réfervés après la deuxième
extradion à faire dans les parties peuplées en iffins. l'Les coupes de réenfemencement les plus régulièrement
exploitées nous ont fervi de modèle
pfeur régler la referve néceffiire au repeuplement
naturel. Elle f-ra compofée de 180 arbres, à
réduire cependant à i-6o, & à moins dans les;
ditlrids qui feront exploités dans un âge plus
avancé que 120 ans, & dans le cas qu’elle fe
cpmpofe principalement d’arbres anciens &• modernes.
| Le fuccès d’un repeuplement dépend effen-
tiellement du choix des arbres réfervés, qui doivent
être d’une confHtution propre à porter beau- ,
ebuu de graines.
La coupe d'éclairciffement ne d o it, dans aucun
cas, enlever que les arbres entourés d’un beau
recru des effences de hêtre & de chêne.
I B La- réferve définitive par heCtare fera compofée
de dou ze à quinze arbres de: l’âge de 120 ans. j
. $ Ce nombre nous paroît réunir le double avantage
de ne pas fatiguer les jeunes coupes d'un
ombrage trop épais, & de fournit en même
temps des gros bois d’une forte di menfton.
^»Nous obfervons que cette dernière réferve,
dèftinée à furvivre jufque vers la fin de la fécondé
révolution ,, fera choifie parmi les arbres les plus
fàins, qui ne doivent être ni trop forts & à tiges
trop longues, ni avoir la couronne trop rameufe :
d a n s le premier cas, on rifque de les voir ren-
verfés par les vents, & dans le dernier, ils re- "
tardent, comme il a été-dit, la végétation.
4» ^ ans cette forêt, le chêne fera-toujours préféré
au hêtre pour la réferve, & cela pour les raifons
fâivantes :
B i°- Parce que cette première effence y acquiert
Une hauteur confidérable , & que fon bois eft
d un tiffu fort & ferré, & d’ une excellente qualité;
« I • Pour nous ménager des reffources pour la
marine ;
3°. Parce que cette effence gêne moins h j*une
futaie que celle de hêtre.
Il eft à defirer que les coupes fecondaires fe
faffent en deux exploitations, fayoir, par la coupe
d’éclairciffement & par celle définitive. La bePe
venue de la jeune futaie dépend furtout de la
bonne exploitation des coupes fecondaires , eu
hâtant le plus que l'on pourra la vidange, qui
doit toujours être terminée vers la fin' du mois
d'avril. L’état déplorable dans lequel nous voyons
fotivent des di fi ri et s affez confiderables, ne^ peut
être attribué qu’à l’omiflion de l ’une ou de 1 autre
de ces deux précautions.
Il eft donc urgent que la coupe de réenfemencement
foit faite avec la plus grande attention
pour affurer la réuffke d’un bon repeuplement,
& que les coupes fecondaires foient-dirigées avec
la même attention pour pouvoir fe promettre une
belle futaie. . _ a.
La confervation & la prospérité de nos forêts
dépendent effentiellement des foins affidus & de
l’ expérience éclairée des agens locaux.
Il’ y a des cas que l’on ne peut prévoir, &
c’ eft là que la lâgacité & le zèle d'e l’agent local
doivent fe faire remarquer.
Dans Certaines circonftances & époques, le
parcours des porcs eft- néceffaire , & dans d’autres
nuifible.- .
L’enlèvement des feuilles mottes fera entièrement
prohibé, au moins pendant une dixaine
d’années, dans les nos. 1 , 2» 3,-4» 5 & i j , &
dans la divifion B du n°. 14. L’ entrée des bêtes-à
cornes fera défendue quelques années avant l ’af-
fietté dés coupes de réenfemencement. La jeune
futaie ne fera déclarée défenfable avant qu’elle
n’ ait au moins 40-ans, & le taillis ne le fera point
avant l’âge de iô ans-.
Les bois de taillis feront toujours coupés rez de
terre, & leur exploitation ne commencera point
avant le mois de mars.
§. X I . Suite des exploitations.
La grande faute qui a été faite dans l'exploitation
de cette forêt eft d’avoir placé, il y a quinze
ans, l’ aftiette d’ une coupe dans le n°. n .
Ce dift'riél, qui fut peuplé de bois fuperbes,
comme l’on peut s'en convaincre encore par les
bois réfervés,. n’auroit pas dû être entamé avant
les n°*;. 6 & 7 , qui font mal fournis & les plus
avancés en-âge. '
C ’eft auffi par ces derniers que commencera la
férié des coupes qui fe fuivronr, d'apres l'âge dès
bois & d’après le terme d’exploitabilité adopté.
Il eft un principe foreftier bien établi , c'eft
celui de diriger les exploitations de manière à
entamer fucceflivement les- diftriéfe voifîns.
Nous n’avons pas perdu de vue cette règle, &
nous ne nous en fommes écartés que lorfque fon
application1 auroif donné lieu à des pertes trop
, confidérables.
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